Sly Cooper : Destin de Voleurs - Chapitre 1

Chapitre 1 : Du Sable dans les Yeux

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Auteur : cooper13

Date:
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Écrit et imaginé par Cooper13
Sly Cooper in : Sand in the Eyes
Fan fiction pour Ratchet Galaxy
Bonne lecture !
Écrit en Août 2014


Une grande spirale bleue s'empara soudainement du véhicule volant sur lequel se trouvait Sly. La machine avait la forme d'un dirigeable. Elle était en très mauvais état. La fumée et les flammes avait consumé l'engin, qui, en quelque temps, était devenu un lieu dangereux. Leurs bruits rendirent l'atmosphère encore plus chaotique. Le raton n'avait plus de parachute sur lui pour quitter le dirigeable qui volait dans le ciel de Paris. La tornade bleue se rapprochait dangereusement vers lui. Ne voulant pas montrer son inquiétude, Sly se précipita vers l'intérieur du véhicule. Les nombreuses déchirures de la toile du dirigeable permettaient au voleur de localiser la salle des machines. Après deux sauts au-dessus du vide, il se laissa tomber à l'intérieur de la salle des machines du dirigeable.

Le raton voulait à tout prix trouver un moyen de stopper la spirale. En se relevant avec difficulté, ce dernier eut une mauvaise surprise. Il ne restait plus une seule table de commande. Plus rien. Même le sol commençait à se détacher de sa structure. Il ne restait plus que le ciel de Paris, éclairé par les lumières de nuit. Plus aucun moyen de stopper le monstre. Les pièces du dirigeable explosèrent une à une dans le néant. Témoin du spectacle, Sly comprit qu'il était condamné. Soit il sautait à travers le dirigeable, au risque de se noyer dans la Seine, soit il prenait le risque de se faire aspirer dans une époque aléatoire. Paris lui semblait bien petit d'où il se situait. La Seine semblait bien sombre sous ses pieds. La sbire temporelle qui dévorait le dirigeable avait été programmée pour un endroit inconnu. Il pouvait aussi bien se retrouver à l'époque des dinosaures, comme 20 000 ans dans le futur. Mourir ici, ou ailleurs ? Tel était le dilemme de Sly, qui voyait à nouveau sa vie défiler. Il était perdu. LeParadox avait été fourbe… encore.

Le visage du raton ne montrait pas son inquiétude , voire même sa peur. Il était trop tard pour reculer. La spirale commença à englober le dirigeable. Après un tremblement indiquant l'arrivée de cette dernière, Sy se laissa aspirer violemment à l'extérieur. Il chuta ensuite sur le toit. Il se releva. Puis comprenant qu'il n'avait aucune chance de tenir debout à la vitesse dans laquelle il était élancé, ce dernier se baissa aussi vite qu'il ne le put. Le raton s'accrocha à une poutre, dont la dernière, était recouverte d'une toile aérodynamique, une dizaine de minutes plus tôt. Sa main droite tenait la barre, l'autre tenait sa serpe familiale. Il regarda une dernière fois les rues de Paris, puis il regarda la spirale temporelle se diriger droit sur lui. Il repensa une dernière fois à ses amis, à Bentley, à Murray, à Dimitri… Puis, à Carmelita. Il comprit qu'il était perdu. La larme à l’œil, le raton rentra sans plus tarder, avec le dirigeable, dans le vortex temporel. Paris blanchit jusqu'à disparaître de son champ de vision, puis sa vue dévoila sous ses yeux le début du voyage auquel il s’apprêtait à effectuer. Ça y est. Le raton n'était plus de ce monde.

À peine entré dans le tourbillon, le raton reçut des acouphènes. Tout était bleu. La puissance de l'aspiration du vortex surprit le raton, au point de lâcher la poutre sur laquelle il se tenait. Le raton avait lâché le dirigeable. Il était pris dans l'aspiration. Il tournait dorénavant sur lui-même. Sans lâcher le moindre cri, Sly fermait les yeux. Il refusait de se voir aussi mal tourner. Sans mauvais jeu de mots. Il frôlait tout le long du dirigeable. Quelques mètres plus loin, le raton se reprit sur un des ailerons par sa serpe. Sly était désormais en train de lutter contre l'aspiration du vortex, les deux mains accrochées à sa serpe. Ses pieds ne touchaient plus le véhicule, le vent était trop fort. Le raton sentait ses mains glisser sur sa serpe. Il allait la perdre ! Il luttait. Le raton utilisa le peu de force qu'il lui restait dans les bras pour remonter sur sa serpe. Il savait qu'il était perdu. S'accrocher aux ruines du dirigeable ne servait plus à rien. "Quitte à ce que je sois perdu, autant que je conserve ma serpe", se résonna le raton. Avec toute l'inertie qui lui avait permis de remonter sur sa serpe, Sly posa ses pieds sur le dirigeable, plia ses genoux, retira sa serpe de l'aileron… et se poussa dans le vide avec ses pieds.

Sly Cooper, Maître-Voleur, dernier de sa lignée familiale, inconditionnel gentleman, tomba dans le vide spatio-temporel, et perdit aussitôt connaissance.


— On ne sait pas trop où —
— Ni trop quand d'ailleurs —


Le raton était allongé sur le dos sur du sable chaud. Sa vision s'éclaircit. Ses bourdonnements d'oreille avaient cessé. La cause de son réveil était la chaleur, il ne reprit pas conscience de lui directement. Fatigué par les événements passés, sa "pause" l'avait reposé. Puis soudain, il se souvint de LeParadox, la mission pour sauver Carmelita, du dirigeable… du vortex temporel. À ce moment, il ouvrit soudainement les yeux et se releva d'une traite. Cependant, la lumière vive du soleil, qui était d'un contraste impressionnant avec la noirceur de la nuit parisienne, l'éblouit au point de l'aveugler. D'un geste rapide, Sly mit son bras gauche contre ses yeux pour bloquer le rayon lumineux et s'agenouilla comme si une lampe allumée avait été dirigée droit vers ses yeux.
Privé de sa vue pendant quelques secondes, le voleur s'en remit à son ouïe et à son toucher. Il entendit des voix. Ses doigts touchaient le sol. Sly reconnaissait la mixture du sable. Il était chaud. De peur de s'être retrouvé en plein désert, sans eau, Sly enleva son bras des yeux, et ré-ouvrit ces derniers. Plus doucement cette fois, il voulait voir où il était. Le raton reconnut des silhouettes noires sur fond blanc. La présence des voix était prouvée.
Mais à peine que le raton se soit adapté à son nouvel environnement, qu'il sentit le passage furtif d'un inconnu prêt de lui. Tout en prenant le soin de fermer ses yeux, il mit ses deux bras droit devant lui, et en tentant de toucher l'inconnu, cria : " Hé, qui êtes-vous ? "
Petit à petit, sa vision commençait à lui revenir sérieusement, les silhouettes qu'il croyait apercevoir commencèrent à s'agiter. On aurait dit des ombres chinoises sur un drap blanc. Les silhouettes avaient disparu. Des cris de folie s'ajoutèrent à cette atmosphère. Comme si une foule fuyait quelque chose. Sly se croyait en enfer, il ne voyait rien ! Il ne comprenait rien ! Que faire ? Il cria désespérément un " À l'aide ! Je ne vois rien ! "
D'autres silhouettes ré-apparurent ; mais elles avaient une forme plus géométrique. On aurait dit des militaires. On pouvait distinguer des lances et des boucliers ronds dans chaque main, et des sortes de casques pour expliquer la forme symétrique de chaque tête. Un cheval s’avança vers Sly. Ce dernier se rassura : " Ho merci, aidez-moi, où suis-je ? "

La voix lui répondit : " En enfer ! ". Puis d'un violent coup de sabot, il mit le raton à terre.

— Quelques heures plus tard… —


L'esprit du raton s'assoupit. Il n'était plus inquiet. Il était allongé sur un beau lit, avec des draps. Le lit était confortable, et il y avait même un oreiller ! Le raton sentit l'odeur de Carmelita, proche de lui. Il se retourna vers elle pour la sentir, la regarda, elle était dos à lui. Il se rapprocha d'elle, mit sa main au-dessus de sa hanche. Il se laissa envoûter dans le lit, à l'idée d'être prêt d'elle… Puis, après quelques secondes, il la serra fort dans ses bras. Cependant, plus il s'approchait d'elle, plus il sentit une drôle d'odeur. Il respira de plus en plus fort pour ressentir l'odeur de la renarde, mais en vain. Pourtant, il continua à se serrer de plus en plus fort à elle. Lorsqu'il crut avoir ses cheveux sur lui, indigné et interloqué par l'odeur, il ouvrit soudainement ses yeux, et découvrit… un pied.

Le raton comprit qu'il rêvait. Confus, il leva aussitôt sa tête pour regarder à… qui appartenait ce pied. Il vit un putois, qui le regardait, ébahi :
-Hé, mais… tu fais quoi là ? D'une voix rapide et aiguë.
Le raton lâcha aussitôt le pied du putois, et se releva soudainement….
-Ho, heu désolé, je pensais que… enfin, je rêvais et… puis je croyais que.
-Nan mais c'est quoi ton problème ?!
-Non, mais c'est un malentendu, je ne voulais pas…
-Ha, chut ! Tais-toi ! Je préfère ne pas savoir !

Le raton resta droit sur lui, stupéfait de la situation dans laquelle il se situait. Un malaise s'installa dans la pièce. Le putois était assis par terre. Sly s'avança vers les grilles de ce qui ressemblait à une piaule. La salle était petite. Il n'y avait qu'une sorte de "matelas ancestral" par terre, et une grille, à moins de deux mètres. Malheureusement, pas une seule source d'eau. Le raton-laveur mourait de soif sous cette chaleur. C'était sale, et très vieux. Les murs se dégradaient, et on pouvait remarquer toutes sortes d'insectes sur la porte et les murs. Une source de lumière qui venait de la grille éclaira légèrement la pièce. La vue de Sly était moins martyrisée cette fois !

Le putois se leva du matelas. Il était d'un pelage essentiellement noir. Il s'avança vers le raton. Il était très grand, plus grand que Sly. Sa chaire était principalement constituée de muscles. Il reprit d'un ton sérieux :

-Tu t'appelles Sly Cooper ?
-Pardon ?
-Tu es le pharaon Toutankhamon ?
-Heu, non.
-Bon, alors c'est toi Sly Cooper ?

La question ne laissa pas le raton indifférent :

-Mais. Comment tu…
-On me l'a dit.
-Qui ?!
-Je prends ça pour un "Oui" ! Maintenant, si tu veux bien m’excuser.

Le putois poussa gentiment Sly à coté de la grille pour pouvoir regarder à travers celle-ci. Il regarda à l'horizon. Le raton n'avait pas vu sur quoi donnait la fenêtre. Le putois siffla avec ses doigts, un son particulier. Des bruits d'ailes d'oiseau s'ajoutèrent à ce son, comme si ce dernier les avait faits fuir. Le raton ne savait pas encore s'il devait paniquer. C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il ne possédait plus sa serpe ! Elle n'était pas dans la pièce ! Que faisait le putois ? Qui était-il ?

-Détends-toi… tout est sous contrôle.
-Qui es-tu ?
-Un ami.
-C'est un prénom que je veux.

Sly n'avait absolument aucune idée de quel type de personne il avait à faire. Il se sentit plus mal en point lorsqu'il savait que cette fois-ci, il ne pouvait pas avoir un conseil de Bentley sur ce coup.

À ce moment, une ombre traversa le vision de la grille de l’extérieur. Le raton l’aperçut presque trop tard. Sly tourna son regard vers le putois immédiatement :

-Expliquez-moi ce qu'il se passe !

Une voix intervenant de l'extérieur prit la parole :

-Tu ne lui as toujours rien dit ? Vieux fourbe !

Le putois reprit :

-Ho, il est marrant quand il s'inquiète. Tu peux revenir dans dix minutes s'il te plaît ? Je m'ennuie ici tout seul !
-T'exagères Chikohthâ! répondit l'autre inconnu. Allez, explique-lui !

L'homme en dehors de la prison se baissa au niveau de la grille et dévoila sa silhouette. Le fait qu'il fût encore dos à la lumière lui cacha légèrement son visage. On aurait dit un autre raton laveur. Sly allait de surprise en surprise. En plus de la chaleur de la pièce, l'atmosphère était de plus en plus intenable pour le raton. L'inconnu continua, accompagné d'un léger sourire :

-Vraiment désolé. Tu dois être Sly ?
-Rassure-toi, c'est bien lui. Il me l'a dit ! Lança le putois d'un grand sourire railleur.
-Ha, bha… fais pas attention à Chiko, il fait son intéressant.
-Ça, j'avais remarqué ! Qui êtes-vous ? C'est vous qui m'avez enfermé ?
-Ha non ! Moi, je viens te libérer ! Je m'appelle Imhotep Koopèr. Il semblerait que l'on ait un lien de parenté !

La nouvelle frappa Sly. Pourtant, on pouvait dire qu'il n'était plus à ça près. En peu de temps, il avait perdu son époque, ses amis, et il s'était même fait frapper, et enfin humilié en prison… Le visage du raton se crispa. Le putois reprit :

-Moi c'est Chikohtâ, désolé si je t'ai fait peur ha HA ! Mais t'aurais dû voir ta tête. Bon, je t'expliquerai bien pourquoi mon ami m'a demandé de t'aider, mais comme je n'ai moi-même pas vraiment compris ce qu'il m'a dit, je lui laisserai le luxe de tout te raconter.
-Je ne comprends pas ? répondit le raton après un certain temps d'adaptation à ses nouvelles connaissances. Sly n'avait même pas fait attention à ce que venait de dire le putois.
-Bon, reprit Imhotep, tais-toi donc au lieu de dire n'importe quoi Chiko ! Sly, je vais te sortir d'ici, ne t'en fais pas ! Passe dans le trou ! On se retrouve à la sortie. Je m'occupe du reste.

Chikohtâ souleva le matelas sous lequel il était allongé quelques minutes plus tôt, afin de laisser place à un grand trou implanté dans le sol. Le putois lança :
"Ça nous a pris six mois à Imhotep et moi pour creuser ce trou qui mène droit vers la sortie. Il te racontera. Bon file, avant que la patrouille ne rapplique."

Le raton examina la taille du trou ainsi que son éclairage avant de sauter. Il se tourna vers le putois et lança :

-Merci. Je ne l'oublierai pas.
-Ne t'en fais pas ! Ha, par contre je préfère te prévenir d'une chose importante.
-Quoi ?
-Imhotep n'aime pas qu'on lui caresse les pieds ! suivit d'un rire narquois.

Le raton ne prit même pas la peine de répondre avant de sauter dans le trou. C'était donc cet effet-là, que ressentait ses amis à chaque fois que Sly lançait une vanne.



Bon, je vais enfin pouvoir me présenter. Mon nom est Cooper, Sly Cooper. Je suis le descendant d'une lignée de voleurs. Non pas de voleurs, que dis-je, mais de Maîtres-Voleurs. En effet, au lieu de s'en prendre à des innocents, ma famille, et moi-même, nous nous en sommes toujours pris aux pires crapules de cette terre : voleurs, pirates, gangs, trafiquants et j'en passe. Cependant, le dernier dont moi et mon gang avons eu à affronter m'a joué un mauvais tour. D'où ma… présence sur le dirigeable enflammé. Bref, ce dirigeable était équipé d'une machine à remonter le temps. Mais lors de l'affrontement, cette dernière s'est cassée et a téléporté le dirigeable, et moi avec, à une époque inconnue…

C'est en sortant du tunnel de mes nouveaux alliés que je compris où et quand j'avais atterri : "L’Égypte Antique". La présence d'une pyramide, de l'architecture du lieu et des tenues des civils me le confirmèrent. En chemin vers le refuge, Imhotep m'expliqua la situation : comment il avait su qui j'étais, pourquoi il savait qu'il fallait me sauver… Les réponses étaient incroyables. Il s’avérait que depuis des générations, les Cooper savaient qu'ils auraient dû, tôt ou tard, sauver d'une situation épineuse et compliquée. Une fois rentrés, Imhotep me montra une pierre datant de la préhistoire, qui expliquait que, "Le Cooper, qui, un jour, sera témoin d'un accident inexplicable d'un engin volant, devra aller sur les lieux du crash et aider le réfugié". Je reconnus sur la pierre, le coup de main de mes amis. Seul Murray pouvait écrire en appuyant aussi fort sur une pierre en ne la fissurant seulement au centre, et les traductions du texte en égyptien montraient que le texte original avait été écrit plusieurs fois par Bentley. Ils avaient dû confier la pierre à Bob, pour qu'il puisse faire perpétuer la tradition. Ingénieux. Ils m'avaient sauvé… une fois de plus.
Ça ne faisait même pas une journée que j'étais séparé d'eux, qu'ils me manquent déjà. Mes partenaires, mes amis… mes frères. Nous nous sommes connus dès notre plus jeune âge, à l'orphelinat. Au fond, même si je ne leur ai jamais dit, mais, s'ils n'avaient pas été là, jamais je me serai senti capable de surmonter l'assassinat de mes parents par l'infâme Clockwerk. Sans les grandes connaissances générales de Bentley et les muscles de Murray, ainsi que sans leur loyauté, notre famille n'aurait jamais pu connaître les formidables moments qu'elle avait vécus. Il faut que je les retrouve.

Le refuge d'Imhotep est confortable pour l'époque. Il faut dire que son ancienne place parmi les puissants de son époque y a contribué. En effet, il y a un an encore, Imhotep Koopèr volait les plus grands pharaons démoniaques sous sa couverture de majordome. Mais selon le Volus-Ratonnus, le livre qui raconta tous les exploits de mes ancêtres, Imhotep aurait vécu ainsi sans jamais se faire repérer. Mais, il y a un an environ, un nouvel ambassadeur, le général cheval Reshef Horemsaf, s'était auto-proclamé Prince, et avait asséché tous les villages refusant son autorité. D'où la provenance de la chaleur de la plaine. Autre fait étrange, avant que mon ancêtre n'ait eu le temps de le voler, il s'est fait arrêter par le général qui l'accusait de vol. Comme s'il avait su ce qui allait se passer. Il l'a jeté, lui, et son complice Chikohtâ, en prison pour haute trahison. À l'aide de cuillères en terre cuite données lors des repas, ces derniers ont creusé un tunnel dans leur prison pour s'évader. "Chiko", lui, était resté en prison, pour garder la confiance de ses gardes, et aider des prisonniers à s'évader… Et ainsi, pour aider Imhotep à se venger d'Horemsaf. Le sifflement de Chiko dans la prison était le signal pour m'aider à m'évader.

Mon ancêtre était très jeune. Plus que moi. Il avait bien douze ans. Cependant, il avait été déshonoré par Horemsaf… Je sentais sa tristesse à l'égard de cette histoire lorsqu'il m'en dicta les faits.
Pendant le repas où nous échangeâmes nos histoires, nos présentations… Il se leva, s'absenta à l'étage, et revint avec ma serpe ! C'était lui, l'ombre qui m'avait frôlé après mon réveil sur le sable. Il avait pris ma serpe pour la protéger des sbires de Horemsaf !

Il fallait que je retrouve Bentley et Murray. Ainsi que j'aide Imhotep à m'occuper de ce malade. Je lui devais bien ça.



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Du Sable dans les Yeux


Les journées suivantes défilèrent, les nuits passèrent. Sly ne dormait plus. Il passait son temps à trouver un moyen de communiquer avec Bentley. Une semaine après son arrivée en Égypte, il n'avait quasiment rien mangé. Il n'était pas très fan des lentilles que lui préparait Imhotep. Mais, pour ne pas le vexer, Sly donnait sa part en cachette à Chiko, en prison, en plus de sa part individuelle. Apporter à manger à Chiko était sa seule sortie. Bref, le raton ne mangeait plus, ne dormait plus. Sly ne vivait plus. Additionné à l'idée de ne jamais revoir son époque, ses amis, son amie… l'hygiène du raton devenait déplorable. Le stress le hantait. Le haut troué, mal coiffé, la barbe de deux jours… Sly était devenu méconnaissable. La chaleur de la ville l'épuisa, ce qui le rendait encore plus bon à rien.
Imhotep prit même pitié de son aïeux. Sly était enfermé dehors sur le toit à réfléchir. Il s'était installé une table, une chaise, quelques rouleaux de papyrus et de l'encre. Son binocom était posé sur le coin du bureau. Il s'était cassé lors du crash. Les verres de l'écran étaient brisés. Le reflet du raton, penché sur ses papiers, reluisait vers Imhotep. Ces derniers n'avaient presque pas parlé pendant la semaine. Il faisait nuit, la chaleur s’apaisait légèrement. L'ancêtre lui lança :

-Tu n'as pas l'air d'aller bien. Fais une pause. Que dirais-tu d'aller faire des poches près du marché ?
-Non, je te remercie Imhotep, mais, j'ai du travail… répondit l'acharné.
-Ça fait une semaine que tu passes ton temps ici. Sors t'aérer les idées, tu vas t'empâter.
-Je vais bien, ne t'en fais pas.
-Non. Tu ne vas pas bien. Laisse-moi t'aider. Tu le sais au fond de toi. Tu dois être exténué. N'anéantis pas ce dont quoi notre famille avait longtemps attendu. Je ne t'ai pas sauvé pour que tu finisses ainsi. Tu penses vraiment que tes amis aimeraient te voir ainsi ?
-Tu ne les connais pas ! riposta Sly.
-Si tu entretiens les mêmes relations avec eux, que moi avec Chiko, si, je pense connaître le type de personne.
-N'insiste pas, je n'en ai plus pour longtemps. Il doit bien y avoir un moyen de….

Après un bref silence, Sly reprit : " Pourquoi es-tu venu ? "
Imhotep posa le Volus-Ratonus sur la table. Sly regarda le livre ébahi. L'ancêtre lança :

-Dois-je écrire le fait que je t'ai sauvé dans le livre, ou bien gardons-nous cette histoire en secret ? De risque d'altérer le cours de l'histoire ?
- …
-''Hé ho ? Sly ?

Cooper regarda le Volus-Ratonus avec de grands yeux. Le temps semblait s'arrêter. Imhotep n'osait pas interrompre Sly. Pour la première fois depuis l'évasion, Imhotep voyait son ami sourire. Sly tourna son regard vers l'égyptien, lui sourit, et lui lança :

-LA VOILÀ LA SOLUTION !
-Heu…
-MAIS OUI ! Le Volus-Ratonus ! HA HA ! s'exclama le raton.

Le raton se leva précipitamment de sa chaise, et alla mettre ses mains, bras tendus, sur les épaules de son nouvel ami. Ce dernier reprit :

-Heu, repose-toi, je reviendrais te voir plus tard…
-Mais non ! Tu ne comprends pas ! Ha ! Je comprends ce que ressentait Bentley lorsqu'il déchiffrait ses premiers algorithmes !
-Explique-moi, parce que là… je suis largué. répliqua Imhotep."

Les yeux de Sly brillaient avec un grand sourire : " J'ai trouvé le moyen de contacter Bentley ! "

L'idée de Sly était simple comme bonjour. Le Volus-Ratonnus est le seul objet qui permet aux Cooper de garder des traces d'eux. Ceux qui écrivaient ''Imhotep Koopèr'' aujourd'hui, pouvait être lu par n'importe qui, n'importe quand dans le futur ! Le Volus-Ratonus allait, pour la première fois, servir de téléphone temporel ! Sly allait donner sa localisation géographique, ainsi que son époque en l'écrivant dans le Volus-Ratonus. Bentley s'en rendra compte, lira le paragraphe ajouté, et viendra le chercher !
Cependant, l'explication de Sly fut plus confuse, due à sa fatigue, mais l'ancêtre comprit où son ami voulait en venir. Il annonça :

"Excellente idée ! Mais repose-toi avant de lui écrire, car si tu t’exprimes aussi bien à l'écrit qu'à l'oral lorsque tu es épuisé, ils ne vont jamais vouloir venir !"

Pendant la même nuit, pour la première fois depuis des lustres, Sly dormait serein. Car il le savait… demain, il retrouvera ses amis !



La nuit fut courte. Le raton avait eu l'impression, non pas de dormir, mais de n'avoir clignoté des yeux qu'une seule fois. En se réveillant, il pensait qu'il ne s'était couché que pendant cinq minutes. C'était la première fois qu'il dormait en une semaine. Il eût même le temps de se laver et de se raser avant qu'Imhotep ne se réveille. Lorsque les deux protagonistes étaient prêts, ils se mirent assis côte à côte autour du bureau de Sly. Le jour, la chaleur écrasait l'atmosphère. Les bien-faits du bain qu'avait Sly avaient disparu en l'espace de quelques minutes. Imhotep suggéra à Sly d'attendre le soir avant d'écrire, lorsque la chaleur commencerait à partir, mais celui-ci refusa en raison de son impatience. Il voulait revoir ses amis.
Cependant, le message était difficile à écrire, dans la mesure où seulement Bentley avait à le lire. Il décida de commencer par : "À ne pas lire avant 2015". Imhotep approuva l'idée.
Sly trouvait plus de plaisir que d'habitude à ouvrir le livre. Il était neuf. Les pages ne sentaient pas encore l'odeur de la vieillesse d'aujourd'hui… Enfin, du futur.
L'écriture du message progressa au fil de la matinée. Sly raconta en peu de mots, comment se reconnaîtront les destinataires de ce message, et surtout où et comment ils sauront retrouver le raton. La tournure des phrases était le point le plus dur à aborder. Il ne fallait pas qu'un autre ancêtre que Sly ne se reconnaisse.
Au bout d'un certain temps, l'écriture du message arrivait à son terme. Il ne manquait plus qu'un point à aborder. Maintenant que la date du rendez-vous était fixée, il fallait donner un lieu précis. Un endroit où Horemsaf et ses sbires ne pourront pas intervenir. Imhotep suggéra le lieu du crash du dirigeable. Depuis une semaine, les recherches d'Horemsaf sur les lieux du crash n'avaient rien donné. L'attention des gardes avait baissé. Avec un peu de discrétion, il leur sera facile de ramener le van au refuge.

Il ne restait plus qu'une chose à indiquer à Bentley lorsque ce dernier recevra ce message… Rappelons-nous que pour que le van voyage dans le temps, à un lieu précis et à une époque précise, il faut lui insérer un objet qui a été créé dans ces coordonnées spatio-temporelles. Il fallait donc cacher un objet de cette époque dans un endroit, où ils pourront le reprendre dans le futur. Cependant, faire résister au temps un objet pendant 3300 années, ça n'allait pas être facile. La réponse d'Imhotep apporta la solution : " Là encore, il semblerait que la solution demeure la même ! "

Sly ne comprit pas immédiatement où son ancêtre voulait en venir :

-Comment ça ?
-Allons, tu ne connais pas un objet qui date d'ici, et qui existe toujours dans ton époque ? Il est tout près de toi… cet objet !

Sly regarda Imhotep, ne voulant pas le décevoir, il tenta une réponse au hasard :

-Tes lentilles ?
-Mais non ! Le Volus-Ratonnus !

Les yeux de Sly s’agrandirent, comme si une idée lumineuse lui avait traversé l'esprit. Accompagné d'un sourire, il acquiesça la réponse de son ancêtre. Mais il hésita aussitôt :

-Tu sais, ce livre, il est très important. Je ne voudrais pas qu'il ne risque quelque chose ici… Non… C'est trop dangereux.
-Oui mais, quoi d'autre alors ? rétorqua l'égyptien.

Sly lâcha un soupir. Il n'avait pas le choix… Il répondit : " Va pour l'ouvrage… Mais s'il lui arrive quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais ".

Le soir même, Imhotep traduit le message en hiéroglyphes égyptiens pour que certains ancêtres ne puissent pas se sentir concernés de lire ce message. Ça y est. Dorénavant, seul Bentley pouvait faire quelque chose. La balle était dans son camp. En espérant que ça marche. Sly regarda Imhotep et lui dit : " Encore merci. "

L'égyptien lui renvoya : " Mais t'as fini de me remercier oui ! "

— Refuge parisien —
— Novembre 2013 —


Le nouveau refuge du clan était situé non loin du centre de la capitale. Bien que le clan contenait un membre de moins, leur nouveau refuge était légèrement plus grand. Il s'agissait d'un vieux grenier rénové. Situé au dernier étage d'un immeuble du quinzième arrondissement de Paris, il offrait une vue exceptionnelle sur la Tour-Eiffel, symbole de son pays. Devant la baie entrouverte, pour aérer la pièce, la tortue en fauteuil roulant admira le paysage, qui était au crépuscule. Ses lunettes, qui cachaient ses yeux, reflétaient le paysage qu'il admirait. La tortue souriait. Ses mains sur ses deux roues, il profita de l'instant. Devant cette vue, sa vie défilait. Son enfance, sa vie, avec ses amis, Sly, Murray, le déroulement des casses, ses moments de joie, et de peine. Cela faisait six mois que la tortue n'avait eu aucune nouvelle de Sly. Mais devant cette vue irremplaçable, où le vol des pigeons ajoutait un peu de mouvements à la scène, il ne pensait plus à rien. Pas même à son ami. Le bruit de la sonnette interrompit le voyage.

La tortue tourna la tête vers la porte, puis traversa le salon pour aller ouvrir. Sur son passage, le personnage contourna une table qui contenait trois couverts. À vrai dire, un repas était prévu dans le refuge cette nuit-là. Lorsque la porte s'ouvrit, le visage de Murray apparut. Lui aussi, il souriait. Les deux personnages témoignèrent de leur joie de se retrouver, par l'idée réciproque de se serrer dans les bras. Comme si, cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas revus. La tortue commença : " Entre Murray ! Tu es le premier arrivé ". L’hippopotame rayonnait dans son costume. Il répondit :

-Dimitri n'est pas encore arrivé ?
-Ho tu sais, comme d'habitude, il sera en retard d'une heure. Mais bon, on ne peut pas lui en vouloir. Il nous a bien dépannés sur ce coup !
-Oui, sans lui, le Volus-Ratonnus aurait couru un grand danger, s'il n'était pas resté ici pour le garder, rajouta hippopotame.
- Et surtout, nous n'aurions eu nul part où aller pour nous cacher de la police s'il n'avait pas eu l'acquisition de cet appartement. Tu devrais le voir, les tapisseries dans les chambres sont magnifiques ! Et puis maintenant le Volus ne craint plus rien. Je lui ai soigneusement aménagé une plate-forme numérique. Personne ne pourra s'en approcher sans mon accord ! Enfin bref, Dim' nous a bien aidés pour ce coup.

À la fin de cette phrase, les deux protagonistes étaient arrivés dans le salon. Habitués aux retards récurrents du troisième invité, les deux amis abordèrent l'apéro. Appuyés sur ses coudes, Murray lança :

-Carmelita a décliné ?
-Une fois de plus Murray, une fois de plus…
-Ça va faire six mois. Elle est toujours soupçonnée ?
-Aux dernières nouvelles, l'enquête se tasse. Mais, elle préfère rester sur ses gardes.
-L'affaire Neyla n'a rien arrangé, rétorqua Murray. Ses ennemis n'ont jamais arrêté d'éveiller des soupçons à son égard, continua l'hippopotame rose.
-Son implication dans le dossier "LeParadox", qui est liée à Sly ne l'a pas arrangée. Ils ont deviné, sans pouvoir le prouver, certes, qu'elle côtoyait Sly. Et surtout… qu'elle l'aidait…

Les deux amis finirent la phrase en même temps : " Qu'elle l'aimait ! "

-Je dois admettre, qu'elle a été très loyale de nous prévenir qu'Interpol savait où nous habitions. D'où le déménagement, continua la tortue.
-Merci Dim ! termina l'hippo' rose.

Une sonnerie sonna l’arrêt de la discussion. Murray se leva de sa chaise : " Tiens, quand on parle du loup ! T'embêtes pas, je vais ouvrir ! "

Bentley resta immobile un moment avant de réagir. La sonnerie ne s'arrêtait pas. Elle était différente d'il y a une heure. Plus agressive aussi… Murray fut surpris. À l'ouverture de la porte, il ne vit personne.

Bentley répondit lentement : "Heuuu Murray. C'est pas la porte d'entrée…". La sonnerie ressemblait de plus en plus à une alarme. À cet instant, les deux amis croisèrent leur regard télépathique : ils savaient d'où venait le son. Même compréhension, même reflex. Murray ferma immédiatement la porte, à l'instant où Bentley quitta la table pour se diriger vers le laboratoire. Le couloir séparant les deux pièces ne mesurait pas plus de trois mètres, mais les deux protagonistes avaient l'impression de mettre une semaine à parcourir la distance. Bentley prenait espoir. Son plan avait-il marché ?
En effet, il y a quelques mois, ne sachant pas quand se trouvait leur ami Sly, Bentley trouva un moyen d'augmenter les chances de le retrouver. Au fil du temps, les Cooper ont sillonné le monde. Si, par chance, Sly avait atterri à la même époque qu'un de ses ancêtres, il y avait un moyen de remonter jusqu'au passé. La tortue a donc pris l'initiative de retourner voir Bob dans le passé, et de faire passer le mot concernant Sly. Murray avait taillé le message que lui avait dicté Bentley sur une pierre, de façon à cacher l'origine temporelle du mot. Le seul risque était que Sly ne se serve pas du Volus-Ratonus pour donner sa position. Mais vu l'état de la situation, il fallait tenter. Les deux amis arrivèrent devant la pièce.
Murray ouvra la porte en premier. Et, pour leur plus grand bonheur, le signal provenait bien de la plate-forme sur laquelle était posé l'ouvrage.
Bentley se jeta sur le livre. Ils ne pensaient même plus à couper l'alarme qui continuait de hurler. Après un brève coup d’œil sur l'ordinateur, la tortue ouvra le livre à la page d'Imhotep Koopèr. L'ordinateur signala l'ajout d'un paragraphe dans ces pages. Bentley photocopia la page. Murray le regardait faire, patient et impatient de connaître l'emplacement de son ami. À ce moment, l'alarme se coupa. Il lança, fou de joie à son ami rose :

" Sly va bien ! Il se trouve en Égypte Antique ! Il est parvenu à surmonter mon énigme, ha HA ! La tortue finit sa phrase avec un sourire comme il ne l'avait jamais fait depuis des mois."

Murray prit la tortue dans ses bras et fit un tour sur lui-même. Il sortit un "Super !". Mais, sans plus tarder, une fois reposé dans son fauteuil, Bentley mit sa main droite sur son menton comme lorsqu'il réfléchit. Il tenait la copie dans son autre main. En l'examinant de plus près, il termina par :

-Murray, appelle Dim' ! Annule le dîner ! Il va me falloir la nuit pour traduire le message de Sly. Il l'a écrit en hiéroglyphes, ça ne va pas être simple. La langue est plus facile à écrire qu'à traduire.
-Tu en as pour la nuit ? répondit l'hippopotame.
-Si je m'y mets dès maintenant ! Va dormir, on risque de se lever tôt demain.

Sur ces mots, Murray ne mit pas une seconde de plus à s'exécuter. Murray connaissait les qualités et les compétences de son ami Bentley. En toute une vie, aucun plan de son ami n'avait échoué, à l’exception d'un, c'était en Inde. Si Bentley s'organisait ainsi, Murray le savait, c'est que l'heure était grave. Bien qu'ils aient toute la vie devant eux pour retrouver Sly, il n'était plus question de perdre une journée de plus. Cela faisait six mois qu'ils attendaient ce moment. Murray ajouta toutefois : " Je préviens l'inspecteur Fox ? "
Là aussi, la réponse de Bentley ne fut pas immédiate : "De risque de lui faire une fausse joie, mieux vaut attendre demain que je finisse le travail". Murray approuva la réponse.



Bentley réveilla Murray assez tard dans la nuit. Il était tout souriant, les yeux cernés, mais satisfait de lui. Bentley avait réussi à traduire le message de Sly. Pendant que Murray chargeait le van pour le voyage, la tortue lut le message à voix haute, en s'avouant qu'il était fier d'avoir traduit en l'espace d'une nuit ce message vieux de 4000 ans ! Il cita :

" Message à ne pas lire avant 2015.
Bentley, Murray, j'aurai tellement de choses à vous raconter… Mais le temps et la taille de la feuille m'en empêchent. J'ai été retrouvé grâce à la pierre de Bob, mon ancêtre Imhotep m'a tout raconté. Venez me chercher sans plus tarder, avec tout le matériel qu'il nous faut pour un casse. Je vous expliquerai.
Voici mes instructions : Placez le Volus-Ratonus dans la machine à remonter le temps. Il vous emmènera droit sur ma position. Secundo, ne prévenez pas Carmelita, ça risque d'être dangereux. Et enfin, emmenez de la nourriture de notre époque ! "

La tortue reprit : " Vers la fin, il parle de lentilles et d'autres choses, je n'ai pas très bien compris, même une fois traduit… Mais bon, toutes les informations sont là ! On a réussi ! Je suis même étonné que Sly ait dégoté le bidule à mettre dans la machine pour sélectionner l'époque ! "
Sur ces mots, l'équipe continua de préparer le van. Que voulait dire Sly à travers : "Venez me chercher […] avec tout le matériel qu'il nous faut pour un casse". Bentley en déduit rapidement que son ancêtre avait des ennuis. Mais comment cela était-il possible ? LeParadox aurait-il engagé quelqu'un d'autre ? Impossible, tout son réseau fut ruiné. Quelqu'un d'autre s'amusait-il avec les affaires des Cooper ? Étrange…

Les deux compères retournèrent dans leur garage aérien. Tout était prêt. Bentley appuya sur l'interrupteur qui ouvra le toit de l'appartement au-dessus du van. Des portes à la française se plièrent vers le ciel, et laissa l'aube matinale rentrer dans la pièce. Murray s'assit sur le siège conducteur. Bentley rentra dans le van. Sans plus tarder, il plaça le Volus dans la chambre temporelle. Le van décolla. Le toit se ferma. Et en un tour de main, il disparut dans le ciel… et dans le temps.

— Égypte Antique —
— -1298 av. J-C —


Sly et Imhotep se tenaient droit sur le sable chaud, sur le site du crash. Sly avait ses mains sur ses hanches ; tandis que son ancêtre avait une allure plus décontractée. L’atterrissage du dirigeable s'était produit dans une vieille bibliothèque, située près du port. Cependant, il ne restait plus aucun parchemin. Horemsaf les avait tous emportés suite au crash, en même temps que Sly fut conduit au trou. On voyait que le bâtiment avait partiellement brûlé quelques jours plus tôt. Il faisait nuit. Cela semblait inhabituel de voir le raton aussi anxieux :

-Tu crois que ça va marcher ? Qu'est-ce que l'on fait s'ils ne viennent pas.
-Il n'y a aucune raison que ça ne marche pas. J'ai conçu le Volus-Ratonus ici-même il y a seulement quelques mois. Si la machine démoniaque de ton ami marche selon tes dires, ils vont arriver ici, et maintenant.

Le raton tenta alors de positiver. Il n'était même pas vingt-et-une heures. Il répondit :

-Au moins, sache qu'au nom de tous les Cooper, tu as eu raison de créer cet ouvrage !
-Ho, merci ! Et encore, j'ai plein de projets dont je n'ai pas encore eu le temps de commencer avec l'arrivé d'Horemsaf.
-Des projets ?
-Oui ! Je compte créer un caveau pour entreposer toutes les richesses que notre famille a acquises ! Mais je ne sais pas encore où le créer.

Les yeux de Sly se froncèrent. Imhotep continua :

-Tu en penses quoi ?
-Heu, balbutia le raton, surprit de la question, à vrai dire, ton idée ne me laissera p… laisse pas, ne me laisse pas indifférent ! suivit d'un rire idiot.

Les deux raton montèrent sur le toit de la bibliothèque pour obtenir une vue d'ensemble sur la ville. La tour du bâtiment était le point le plus haut de la cité… avec la pyramide d'Horemsaf. Elle servait de phare il y a quelques jours encore. Les gardes ne bloquèrent en aucun cas le chemin vertical des deux cousins. On pouvait même penser qu'ils étaient là pour décorer la scène ! Les lampes de ces derniers illuminaient la tour abandonnée. Le sable et la tour de grès étaient sombres, cela amplifia le contraste, et embellit la zone.
Imhotep rejoignit le toit en premier. Il était d'environ un mètre de rayon. Légèrement embossé vers le centre, avec un petit pic pointé vers le ciel. Le jeune égyptien lança : " Premier ! " avec un grand sourire. Il s'approcha du bord pour voir où en était Sly. Il recula aussitôt. Le raton arriva furtivement à son niveau en un double saut suivit d'un " saut en flèche du ninja " sur le pic du toit : "Hé ! J'ai commencé à grimper APRÈS toi ! en souriant tout aussi franchement que son nouvel ami, et moi en plus, je n'ai qu'une seule serpe !"
Imhotep resta néanmoins surpris par la posture de son ami. En effet, le " saut en flèche du ninja " n'avait pas encore été maîtrisé, voire même inventé à l'époque de l'égyptien !
La vue était magnifique. Le ciel, n'étant pas couvert, offrait toute la clarté de la lune pleine sur la vallée. La nuit pouvait même réussir à apaiser cette atmosphère tendue depuis l'arrivé de Reshef. Bien que la chaleur restait présente, elle était moins étouffante. Qui donc pouvait altérer la météo dans le coin ? Et comment ? Sly le savait. Dès que ses amis seront là, ils devront s'occuper de ce phénomène.

La nuit se déroulait, rien ne se passait… Les deux compères s'étaient assis sur le toit. Las d'attendre. Sly refusait d'attendre une nuit de plus. Il voulait à tout prix revoir ses amis. Imhotep, lui, s'était allongé, dos à Sly, vue face à la mer. Les mains sous la tête, pensif, reposé, plus calme que son ami. La ville était encore plus calme que d'habitude. Le fait de ne pas savoir quelle heure il était, rendit l'attente encore plus insoutenable. Imhotep tenta de calmer les nerfs de son acolyte, d'éclaircir la situation, de lui trouver des raisons, de ne pas s'inquiéter… en vain. Jamais Sly n'avait été aussi nerveux.
La lune défilait sous les yeux impuissants du raton. Elle effectuait son parcours quotidien, de l'est vers l'ouest. À son avancé, on devinait que la nuit allait déjà prendre fin. La lumière du matin commençait à éclairer la ville. Les yeux de Sly s'ouvrirent de plus en plus, à l'image de sa peur. Le plan n'avait-il donc pas marché ?! Le raton se leva. Imhotep ne souriait plus. Il fronça ses sourcils. Il avait eu faux sur toute la ligne. Son ami avait perdu son seul ticket de retour, par sa faute. Comment cela était-il possible ? Il avait pourtant rédigé le Volus au sein même de cette bibliothèque. Imhotep était déçu pour son ami. Le jour s'était levé. Rien ne s'était toujours passé. Les deux compères se résolurent à rentrer. Le plan, avait échoué.
Ce matin-là, deux voleurs revenaient chez eux sans leur butin. Non pas d'argent… mais d'amitié.

Sur le chemin du retour, une explosion se fit entendre dans la ville. Les deux ratons se retournèrent vers la direction du bruit. Et c'est, avec les yeux ébahis, qu'ils observèrent de la fumée sur la Pyramide d'Horemsaf. En un regard communicatif, les deux alliés se mirent en direction de cette dernière.

— Quelques heures plus tôt… —


L’hippopotame sortit le premier du véhicule. Avant de fermer la portière, il alluma les feux de croisement pour éclairer la petite pièce sombre. Bentley, lui, alluma sa lampe torche, tenue par l'un de ses deux bras mécanique. Les deux amis contemplèrent la pièce. Bien qu'elle était petite et sombre, elle était remplie de papier. En examinant la " décoration " de plus près, il s'agissait d'étagères remplies de rouleaux de papyrus. La tortue confirma : " Murray, nous sommes dans une bibliothèque. " Après quelques secondes de réflexion, la tortue reprit :

" Pourquoi diable Sly nous aurait-il envoyés ici ? "


Les deux amis admiraient la pièce. Bien qu'à vue d’œil, elle n'avait aucun charme. Elle était sombre, éclairée par le van, sale, petite et étroite. Elle était, cependant, le lieu d'origine d'un objet qui avait parcouru des siècles. Même toute l'histoire de l'humanité entière ! Regardant la seule porte de sortie de la salle, Murray murmura : " On va devoir sortir. "
L'enjeu de la situation retraversa rapidement l'esprit des deux acolytes. Il fallait retrouver Sly. Ils ne savaient pas où ils se situaient. Si ce n'est, qu'ils étaient à l'intérieur d'un monument antique. Le silence de la pièce laissa un bruit de l'extérieur entrer dans la chambre. Cela ressemblait à des voix. Le bruit se rapprocha de la porte.
En effet, à l'extérieur de la pièce, deux gardes hippiques gardèrent la porte. Le premier lança à son collègue : " Tu as entendu ? On aurait dit un bruit, comme celui de la machine de la patronne. " Après une brève réflexion, le deuxième garde répondit : " Heu, tu parles de "Spram" ? "
À peine que le deuxième garde eut fini sa phrase, la porte, se trouvant devant eux, se décrocha et les aplatit aussitôt. Le bruit de la porte en marbre sur la pierre fit un " SPRAM ! ". Derrière cette même porte, Murray avait posé ses mains sur cette dernière, dorénavant, à l'horizontal. En se relevant, l'hippopotame confessa à son ami : " Bon, pour une fois, on a de la chance. Il n'y a pas de garde ! "

Cependant, le van ne pouvait pas passer la porte. Celle-ci était trop petite. Les deux compères, se croyant dans un lieu sûr selon les paroles de Sly, abandonnèrent volontairement le van. Les deux compères quittèrent la salle "Entrepôt". Le couloir était sombre, petit, mais propre, et mine de rien, assez luxueux. Le sol n'était pas recouvert de pierre… mais de marbre. Bentley le fit remarquer à son ami. Les murs, eux, étaient recouverts de hiéroglyphes, dessins égyptiens et autres schémas. Certains dessins étaient assez amusants, par exemple, on pouvait lire les lettres "R" et "G" côte à côte, avec une écriture plus mécanique, ou encore le mot "c13". Enfin bref, la galerie était assez intéressante. Son seul reproche était son manque de luminosité. Bien que le couloir ne dût pas être bien long, son obscurité l'agrandissait. On n’osait pas avancer à grands pas.
Les deux compères arrivaient dans un hall. Les murs n'étaient plus très serrés, et on comptait deux autres couloirs. Après examen des deux portes, la tortue constata que l'une des deux issues était bloquée, le problème était donc résolu.

En passant le deuxième seuil, les deux amis continuèrent de pénétrer dans le noir. La deuxième porte donnait sur un grand salon. Il y avait des meubles luxueux, une sorte de balcon, et même de l'éclairage… et des individus. Il y avait deux chevaux dans la pièce. Le plus grand avait l'air furieux :

-C'est INTOLÉRABLE, ENCORE UNE FOIS !
-Heu… enfin, c'est-à-dire, on pensait que…
-TAIS-TOI ! Voilà votre première erreur, bande d’idiots. Penser. Regarde-moi, tu penses que moi que je pense avant d'agir ??
-Heu…
-Quelle idée d'enfermer Sly dans la même cellule que celle des évadés. IDIOT ! JE LE TENAIS ! ENFIN ! Même Clockwerk n'a jamais réussi à effectuer cela.
-Pourtant, il me semblait l'avoir…
-TAIS-TOI ! Ramène-le moi VIVANT. Sinon… SINON…

L'animal hurlait tellement que les deux protagonistes pouvaient se parler sans risquer de se faire entendre. Bentley avait pris des photos de ce cheval. Il était brun. D'un brun très foncé. Un regard sombre et profond. Un museau de taille normal, et une crinière reluisante bien qu'assez transparente dans cette pyramide peu éclairée. Bien que le jour commençât à se lever, on distinguait à peine sa silhouette dans l'obscurité de la pièce.
Bentley fit signe à Murray en lui montrant la baie grande ouverte :

-La voici, notre issue ! À trois, on court et on saute à travers la baie. Tu fais un hippopo-crash et moi j'atterris après toi avec mes propulseurs. Je viens de capter le signal de Sly. Il est dehors, à quelques mètres d'ici !
-Mais, ils vont nous voir ?
-Justement, j'ai tout prévu ! Mets ces bouchons d'oreilles, Murray.

La tortue tenait dans sa main une petite bombinette fumigène. Il la hissa brusquement au-dessus de sa tête, avec un regard qui indiquait clairement ses intentions. Alors que la pyramide pensait rester dans le calme, la tortue prit le soin de donner de l'élan à sa bombe en reculant son bras avant de la lâcher. Une détonation se fit sentir, accompagnée d'un "bip bip bip". Les deux animaux hippiques, à l'entente de ce bruit, eurent le même reflex. En un regard télépathique, ils sautèrent derrière le premier meuble venu.
À sa détonation, la bombe lança un léger infrason agressant les oreilles des alentours. Le temps semblait s'arrêter. Les deux chevaux, lors de leur saut pour se mettre à l’abri, semblaient ne rien comprendre à la situation. Qui avait bien pu rentrer ainsi dans la pyramide ?
Au même moment, Bentley et Murray s'élancèrent à toute vitesse vers la baie ouverte, jamais Bentley n'avait roulé aussi vite. Les deux protagonistes, à travers la fumée qui se dispersait dans la pièce, passaient inaperçus. Ils étaient déjà sortis de la pièce. Maintenant, il allait falloir improviser. Murray sauta en premier du balcon, accompagné d'un hippopo-crash. Il déboula sur la pyramide, et en descendit comme sur un toboggan. Bentley, qui le suivait, opta pour une descente par propulsion. Il activa illico ses propulseurs pour atterrir sur le chemin dallé qui relie l'entrée de la pyramide à sa palissade.
Reshef venait de faire sonner l'alarme. Tous les gardes étaient sortis de la pyramide pour leur courir après. Murray se dirigea vers la porte de la palissade. Il parcourut le jardin en un temps record pour rejoindre la porte de la barrière. Bentley le rejoignit en même temps.

L'hippo' défonça la porte en un coup de poing. Les copeaux de la porte témoignèrent de la force du "Murray". Les deux amis étaient tous deux dans la ville désormais. Ils ne mirent pas long feu à remarquer la chaleur insupportable de la zone. Bentley indiquait le chemin à suivre à Murray qui lui courait 5 mètres après. Les gardes étaient toujours derrière eux. La ville, vue d'en bas, ressemblait à un véritable labyrinthe. Toutes les rues étaient petites et étroites. Les deux amis s’emmêlèrent les pinceaux dans la ville. Leur plan commençait à faillir. ils ne connaissaient pas l'endroit. Bentley suivait le signal qu'il avait reçu de Sly. La chose la plus étrange était que le signal se rapprochait de celui de Bentley, comme si Sly s'approchait aussi de lui. Était-ce Sly Cooper ? Ou bien un garde qui utilisait son binocom ? Pourquoi le van s'était-il rendu dans la pyramide de l'ennemi et non chez Sly ? Le pire des scenarii commençait à s'imaginer dans la petite tête de la tortue… Quand tout à coup…

" Aïe ! Ma tête…. "

Quelqu'un ou quelque chose avait foncé dans Bentley. Il s'était retrouvé littéralement par terre, éjecté de son fauteuil. Murray arriva derrière lui. Il était stupéfait. Bentley, à l'envers, ne vit que le visage ébahi de Murray. Ce dernier n'était pas habitué à le voir ainsi. Ce qui inquiéta encore plus la tortue. Elle était sur le dos, elle ne pouvait rien faire !

La réaction de son ami rose le rassura aussitôt : " Sly ! "

Sly était aussi par terre. Il venait de culbuter son ami. Le signal qui s'approchait d'eux… c'était en fait Sly ! La main sur son béret, il vit, lui aussi, Murray le regarder. Il se redressa immédiatement. Le sourire au visage, il comprit ce qu'il venait de se passer !
Le héros et son ancêtre venaient juste d'enfin retrouver Bentley et Murray. L'arrivée des gardes remit rapidement ce moment de retrouvailles émouvantes à l'écart. Murray reposa Bentley sur sa chaise, le quatuor était reformé, mais encerclé. Dans un croisement de deux rues, le groupe était pris par trois gardes. Imhotep riposta. Il se baissa, ramassa du sable, le jeta dans les yeux d'un garde pour l'aveugler, avança vers lui et lui donna un coup de pied dans la zone de reproduction. Le geste d'Imhotep se fit d'une vitesse assez incroyable. Il était vif du haut de ses douze ans. La rapidité de ses gestes, ayant impressionné les gardes, a laissé suffisamment de temps au groupe pour se ressaisir. L'hippopotame sauta sur les deux autres avec son ventre.
Le quartier était désert. À peine remis de leur agression, Imhotep s'élança vers la sortie du quartier, et lança au groupe : " Suivez-moi ! ''
Puis, avant que d'autres gardes n'arrivèrent, il dirigea le groupe vers le refuge… Et cette fois-ci, ils étaient réunis.



La fuite fut rapide. En quelques temps, la nouvelle troupe engagée par Horemsaf pour attraper le groupe abandonna ses recherches. Nous pûmes souffler. Imhotep et moi emmenâmes Bentley et Murray au refuge. La présentation de mon ancêtre à mes amis se déroula dans la plus grande des sympathies. Étrangement, c'était le Cooper le plus jeune que nous ayons rencontré, et il semblait nous rappeler une partie de notre enfance… à l'orphelinat.

Ce n'était pas la première fois que mes amis et moi-même fûmes retrouvés séparés : Prague, l'affaire du Caveau des Cooper… Mais il s'agissait de loin des retrouvailles les plus émouvantes. La pression retombait. Nous nous étions retrouvés. Enfin ! Et Reshef allait le savoir. Notre premier objectif était de le mettre hors-jeu, de savoir d'où il venait. Et surtout à quel compte ?


— Paris —
— Novembre 2013 —


" Le procès reprendra lundi, bon week-end à tous ! "

Devant ces mots prononcés par le juge accompagnés d'un coup de marteau, LeParadox et ses avocats sourirent au nez de l'inspecteur Fox. Ils venaient de gagner encore du temps. L'enquête se tassait, perdait en crédibilité, et gagnait en médiatisation, et ce, au profit du putois. Le parti de la défense avait choisi une stratégie basée sur le temps, sur l'attente. Pour attaquer et étouffer plus sournoisement les preuves de la partie adverse. Celle d'Interpol. Carmelita était frustrée. Pire, elle devenait furieuse. Cela faisait des mois qu'elle essayait de le faire tomber, mais il résistait. Pire même, il se relevait. Cyril LeParadox, cet homme qui avait fait disparaître Sly Cooper, s'en sortait indemne !
Carmelita le regardait au loin, perdu dans la foule qui quittait la salle de procès. Hors d'elle intérieurement, sereine extérieurement. Toutes les preuves retrouvées sur le lieu du crash du dirigeable avaient été réfutées par les avocats de LeParadox. Le fourbe. Toutes ces heures de recherches inutiles près de la Seine pour prouver que cet homme n'était en rien un riche aristocrate à la lignée familiale glorieuse amplifiaient la colère de la renarde. Cela faisait six mois que ce putois préparait son innocence. Six mois depuis cette terrible nuit au-dessus de la Seine. Fox rejoignit sa voiture de fonction, bien que son boss l'autorisât à assister et à participer au jugement, elle devait aussi assurer d'autres dossiers. À peine sortit du tribunal, la renarde se fit aussitôt entourer par des journalistes, en quête de scoop. Ils la ralentissaient sur son chemin jusqu'à l'empêcher d'avancer. Toujours aussi futiles, ces personnes ne faisaient rien d'autre qu'ajouter une pression à ce procès qui était pourtant censé être gagné. " Pourquoi LeParadox n'est-il toujours pas en train d'effectuer sa peine ? " " N'êtes-vous pas inquiète au sujet du rôle de LeParadox dans la disparition de l'homme au béret bleu sur le dirigeable ? " " Où sont vos preuves ? " " Comment Interpol fait-il pour perdre un tel procès ? "… Les questions exaspéraient la renarde. De plus d'être empêchée de rejoindre sa voiture, elle craqua. Les journalistes l’empêchaient de passer ! Fatiguée, énervée, à bout… Fox sortit son flingue et tira deux coups en l'air pour calmer les journalistes.
Les journalistes eurent tous le même réflexe de s'allonger près du sol. Après deux trois cris de peur, le silence s'installa. Elle était là. Debout. Les jambes écartées, le bras droit en l'air, le flingue vers le haut. Avec un peu de fumée… Les mêmes yeux écœurées et le même visage impassible. Tout le monde la regardait stupéfait, et un tant soit peu apeuré. Elle put rejoindre sa voiture ; tandis que tous les passants étaient ras au sol. Le bruit de ses bottes sur le sol retentissait. Puis, un bruit de voiture qui démarrait se fit entendre. Lorsque les journalistes se relevèrent, elle était partie.

C'était vendredi soir. Les travailleurs de la ville fuyaient leur poste professionnel. L'envie d'être en week-end après une dure semaine se faisait sentir dans la capitale. Carmelita tenta tout de même de rattraper son supérieur au poste. À peine sortie des embouteillages et de sa voiture, elle grimpa les escaliers du poste de police pour tenter de rejoindre son patron. Il était déjà 17h30, à cette heure-là, un vendredi, son patron était sans doute déjà parti en week-end. Elle lui devait un compte-rendu de l'affaire. Mais là, surprise ! Il était encore assis sur son bureau. Elle voyait la porte grande ouverte au bout du couloir. Le poste était calme, la plupart des employés étaient déjà partis en repos. Au moment où elle montait les escaliers, elle vit son "boss" sortir de son bureau. Le regard de la renarde croisa en même temps celui de son patron, comme s'il l'attendait. Il lança : " Fox, vous tombez bien… dans mon bureau, et fermez la porte. " Suivit d'un signe du doigt pour accompagner le message.
Son patron était petit et gros. C'était un gorille au poil brun. Aussi honnête qu'au physique ingrat. Carmelita avait beaucoup de respect pour cet homme. Il était moche, il fumait comme un pompier même, mais ça n'en était pas moins un très bon agent. Il éteignit son cigare en l'appuyant contre l'objet prévu à cet effet et commença :

" Asseyez-vous. Vous allez devoir m'expliquer ça. "

Il brandit sa télécommande et alluma la télé. Elle était située à droite du fauteuil de Carmelita. Le son envahit la pièce. On y voyait un pingouin parler :

" Marre de toujours devoir nettoyer vos toilettes ? Utiliser le nouveau pingouin Véssé. Il nettoie tout ce dont vous laissez à côt…"

Le commissaire coupa le son et lança :

-Mmmh, oui bon là, c'est la pub', attendons le flash info dans quelques secondes. J'ai quelque chose à vous faire part.
-À la base, je suis venu vous demander l'autorisation pour fouiller autour de la Seine, nous manquons de preuve face à LeParad…
-Taisez-vous, je ne veux pas vous entendre parler avant le début du flash !
-Mais…
-Taisez-vous ! "

Le gorille était ferme. En voulait-il à son employée pour une quelconque raison ? Était-il énervé par l'avancement de l’enquête ? Fox n'y était pour rien… Cependant elle obéit. Elle se tut sur le champ. Alors qu'elle imaginait le pire des scénarios concernant l'entretien, un silence s'installa dans la pièce. Les images de la télé continuaient à défiler. Son patron semblait lui en vouloir pour quelque chose. Mais quoi ?

La réponse allait arriver, puisque le commissaire reprit : " Ça commence ! "


Le supérieur remit le son, et à en juger par la façon dont il parlait à Carmelita, cela n'envisageait rien de bon. Elle tenta de cacher sa mauvaise humeur. Elle n'avait pas le temps. Que voulait-il lui montrer de si important aux informations ? Elle se tourna sur son siège de façon à se situer face à la télé. Et là, elle vit avec stupeur ce que montrait le JT. C'était elle. À l'instant. C'était elle ! Elle regarda l'écran avec hébétude. La bouche légèrement ouverte. Les yeux froissés. La télé parlait des événements déroulés après la séance du procès d'aujourd'hui. La télé montrait Carmelita tirer en l'air sur le parking du tribunal. Les titres annonçaient : " Interpol exprime sa colère à l'égard du procès. " Son patron regardait avec colère son employée ; tandis que la télé remettait les images en boucle accompagnées de quelques témoignages de personnes choquées. Les médias n'avaient pas dû apprécier la charmante intervention de l'inspecteur Fox. Carmelita était ébahie devant les images. Même elle ne s'était plus reconnue. Elle se releva de son siège vers son patron en tentant de s'expliquer :

-Je suis désolée ! Je suis un peu sur les nerfs en ce moment…
-Fox, ça fait combien de temps que vous n'avez pas pris de jours de repos depuis l'inculpation de LeParadox ?
-Ils m’empêchaient d'avancer ! Je voulais vous retenir avant que vous ne partiez en week-end, j'ai quelque chose à vous dem…
-EH BIEN C'EST RÉUSSI ! ME VOICI ! VOUS VOUS CROYEZ OÙ ? NOUS SOMMES LA POLICE ! On a une image à res-pec-ter ! Vous comprenez ? Les médias vont nous démonter ! Déjà qu'avec l'autre putois on perd en crédibilité, mais alors là ! Vous voulez notre mort ?

Devant ces mots, l'inspecteur Fox se rassit illico sur sa chaise. Elle prenait conscience de son erreur. Une honte s’empara d'elle. Cela faisait des mois qu'elle s'était penchée sur cette affaire. Et étant donné qu'elle la perdait, ses nerfs se sont retenus… jusqu'à cette après-midi. Elle n'écoutait même plus son patron lui parler. Elle était perdue dans ses pensées, dans son boulot, dans sa vie. À ce moment, elle comprit qu'elle ne pouvait pas demander dès ce soir à son patron une autorisation d'engager des nageurs à la recherche de nouveaux indices. Il va lui refuser toute initiative de sa part dorénavant. Tout était perdu pour elle.

Puis d'un ton plus calme, le commissaire reprit :

" Je vous renvoie de votre service pendant quatre semaines. Ne revenez pas ici pendant un mois. "

Ces mots mirent Carmelita hors d'elle ! Elle se releva soudainement de sa chaise :

-NON ! Vous n'avez pas le droit de me faire ça ! J'ai toujours fais du bon boulot avant cette tâche !
-C'est MOI vot' chef, j'ai le droit de faire ce que JE veux ! Puis, quant à la qualité de votre travail, je n'en ai jamais douté. C'est pour cela que je vous renvoie temporairement. Reposez-vous et revenez plus forte que jam…
-NOOON ! Je n'ai plus que ce boulot dans ma vie ! Laissez-moi me rattraper !
-Carmelita…

Ce prénom. C'était la première fois que la renarde entendait son responsable le prononcer. Il l'appelait toujours par son nom. Comme tous les autres flics d'ailleurs. Excepté l'agent polonais "Przybylowski" car il n'avait jamais réussi à le prononcer.

" Carmelita. Partez, et reposez-vous. Vous en avez besoin… "

Sur ces mots, la renarde n'insista pas. L'image des informations, en plus des mots de son patron, lui avaient fait un choc. Elle-même ne s'était plus reconnue pendant la vidéo… Se demandant encore comment elle avait fait pour en arriver là, elle réfléchit à ce que cela signifiait pour elle. Le simple fait d'imaginer la tête de LeParadox en train de la voir se faire humilier aux infos lui appuyait la tête sous l'eau. Elle se sentait humiliée, et crevée. Elle quitta le bureau de son supérieur encore plus triste et fatiguée qu'en y rentrant. Elle avait laissé son badge sur le bureau. Le commissaire était resté dans la pièce. Il entendait le rythme des pas de la renarde qui était inhabituellement lent, en train de quitter le poste. Il regardait attentivement le badge de la renarde sur son bureau. Le reflet du soleil couchant donnait un effet de "brillance" à ce dernier. Lorsqu'il revint à ses pensées, il entendit le dong de l’ascenseur qui venait de prendre son ex-agent. Elle était officiellement mise à pied.

La renarde sortit du poste de police découragée. La tête baisée. Étant donné qu’on lui avait aussi retiré par conséquent sa voiture de fonction, elle dut rentrer chez elle à pied. Elle était tellement habituée à son boulot, à en utiliser le matériel, les moyens, le mode de vie… qu’elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait besoin d'une voiture personnelle. Elle traversa donc le parking du commissariat sans prendre sa voiture de fonction.
Le chemin pour rentrer chez elle semblait différent. Lent et dynamique à la fois. À vrai dire, les dernières personnes qui voulaient rentrer chez elles, étant pressées, le faisaient ressentir à travers leur conduite nerveuse sur la route, alors que sur les trottoirs, il n’y avait quasiment personne. Ce contraste perturbait légèrement la renarde, malgré son aspect anodin. De plus, le chemin lui paraissait bien plus long à pied qu'en véhicule.

Perdue dans ses pensées, elle imaginait à ce qu’elle pourrait bien faire de son nouveau temps libre pour décompresser…


« Un mois. Ca allait être long. Très long. Trop long… De plus, il pouvait s’en passer des choses en un mois. Le procès serait même terminé ! Non ! Hors de question d’attendre tout ce temps ! »
Cela faisait à peine quelques pas que la renarde avait effectué sur la route, pour rentrer chez elle, qu’elle en venait déjà à s’imaginer le pire des scenarii ! La renarde marchait très vite. Paradoxalement à la ville qui était légèrement plus calme, il commençait à faire nuit. Le soleil était en train de finir de se coucher. Les trottoirs étaient vides et les routes plus dégagées. La renarde n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Elle voulait rentrer chez elle pour pleurer. Et comme d’habitude depuis la disparition de Sly, pour décompresser, oublier son malheur, elle se plongeait dans son travail. En apnée sous son boulot, elle voulait à tout prix gagner cette affaire. Même si le verbe « gagner » n’était pas vraiment en adéquation avec le contexte. Impuissante face à la situation, elle réfléchissait en même temps qu’elle marchait sur les trottoirs de la capitale. « Cyril LeParadox allait gagner et elle ne pouvait rien faire ! Il pouvait gagner ! Il allait gagner ! Il fallait absolument un plan ! Une preuve, il fallait une preuve ! La police avait fouillé partout autour de la Seine ! Il ne restait plus de preuve à trouver ! Il n’y avait plus de preuve à utiliser ! Il les avait tous réfutées ! Une idée ! Il fallait une idée ! Ou diable puis-je donc trouver encore une nouvelle preuve ? Tous les moindres recoins autour de la Seine avaient été fouillés ! Tous ! Partout ! »

Carmelita s’arrêta de marcher, de trottiner plutôt. Elle marchait tellement vite en même temps qu’elle réfléchissait qu’elle venait de dépasser un sportif en train de faire son jogging. Ce dernier, fatigué, avait changé de trottoir pour que sa fatigue passe inaperçue. Fox était debout, au milieu du trottoir, les jambes écartées, les bras éloignés du corps, le regard vif et lointain. Le noir de ses yeux semblait encore plus profond que jamais. Elle s’était arrêtée de marcher. Alors que ses sourcils se froncèrent, un sourire se glissa sur son visage.
Tout semblait avancer lentement, au ralenti. La renarde était cette fois, en harmonie avec le rythme de la ville. Une légère brise se fit sentir, avec quelques feuilles d’arbres en train de virevolter au-dessus d’elle. Tout semblait s’alléger. Le joggeur en avait profité pour revenir sur son trottoir d’origine l’air de rien. Carmelita Fox prenait un air plus assuré. Elle venait de trouver son idée. Elle murmura :

« Partout… Sauf dans la Seine elle-même ! »



— Égypte Antique —
— -1298 av. J-C —


" Allô, Beta Gamma, ici Langue de Cobra. Tu me reçois Grain de Sable ?
-Ici Pain de Table, c'est bon Gland des bois.
-Non Sly, je suis… Laisse tomber ! J'ai l'impression que ça finit toujours comme ça…
-Pas la peine de stresser part'naire! reprit le raton plus confiant que son ami. C'est une mission de reconnaissance ! J'ai juste à prendre quelques photos et hop, on rentre à la maison.
-Oui, eh bien, si tu veux rentrer à la maison, tâche de m'écouter ! Bien que la sécurité du despote local soit moins poussée que chez nos anciens ennemis, sa pyramide n'en est pas moins protégée !
-Allons, tu m'as toi-même raconté qu'avec Murray il n'y avait pas le moindre laser à l'intérieur.
-Justement, depuis notre discrète interruption au sein de sa pyramide, Reshef a triplé le nombre de patrouilles ! Il suffit de regarder la ville, elle grouille bien plus de gardes qu'avant ! Ils sont à notre recherche, et à celle d'Imhotep !
-D'où la nécessité de faire cette mission le plus vite possible…
-Et de la faire discrètement !" répliqua immédiatement la tortue, suivit d'un signe de tête du raton qui acquiesça.

Malgré le temps qui s'était écoulé depuis leur dernière rencontre, les échanges verbaux entre les deux protagonistes gardaient la même complicité. À chaque fois, les deux amis étaient sur la même longueur d'onde. Seul le degré de difficulté de la mission n'était pas perçu au même niveau selon les deux compères… d'où les sarcasmes de Sly ! Mais dans l'ensemble, les compagnons avaient su garder ce même esprit d'équipe, cette même vision d'analyser, de réfléchir, et puis d'agir.
La discussion, comme à son habitude, se déroulait oralement par "Binocom" ! Le groupe s'était toujours servi de ces petites jumelles qui permettaient, bien que de voir sur une longue distance, de communiquer ou encore de prendre des photos. D'apparence basique d'extérieur, il suffisait de glisser ses yeux dans ses orifices pour obtenir un champ de vision avec plus d'informations. Équipé de radars, boussole et plage de dialogue, l'outil a rapidement su devenir indispensable pour le bon déroulement des missions du groupe. Chacune des têtes des deux amis se situèrent de chaque coté de la plage de dialogue du Binocom. Ils continuaient d'établir leur plan :

" -Bon, qu'est ce que je dois faire ? interrogea succinctement le raton.
-Tu es là depuis bien plus longtemps que moi, Sly, tu connais la ville. Prends-moi des photos concernant les différents endroits du coin, avec quelques informations. Je me chargerai du reste. "

Il fallait faire vite, et bien. Reshef détenait le van ! Et il pouvait le découvrir n'importe quand ! Le van était resté dans la pyramide. S'il s'en rendait compte, le gang était piégé dans cette époque pour toujours ! Cependant, cela faisait moins d'une heure que l'irruption discrète de Bentley et Murray dans la pyramide s'était déroulée. Il était toujours temps d'agir. Reshef n'était pas le genre de gars à mettre les pieds dans une bibliothèque régulièrement. Il pouvait facilement mettre une semaine à se rendre compte qu'il détient la machine à voyager dans le temps dans sa propre bibliothèque privée ! Malgré cet avantage, le groupe ne devait pas se reposer sur ses lauriers. Bref, il fallait faire vite, et bien.

À peine le raton avait raccroché son Binocom qu'il sût déjà où commencer ses recherches. Il partit monter sur le toit de l'ancienne bibliothèque. Lieu ou l'ancien dirigeable de LeParadox reposait. Le jour continuait de se lever dans la plaine. La lumière des flambeaux allumés qui surplombait la ville commençait peu à peu à s'éteindre pour laisser place à celle du soleil. Cependant, aucune lumière ne s'affichait près de la bibliothèque, si ce n'était celle des gardes. Malgré les récents événements qui avaient marqué les lieux, Horemsaf n'avait pas renforcé la sécurité prêt de cet endroit. L'intérieur de la bibliothèque était vide. Tous les parchemins avaient été confisqués par Horemsaf pour les ranger au sein de sa pyramide. Capitaliste !
Après avoir opté pour un angle photographique favorable, le raton captura des images du dirigeable et de quelques pièces du bâtiment. Aussi vides étaient-elles, elles témoignaient de la prise du pouvoir du cheval et de l’arrivée fracassante du dirigeable qui avait failli tout brûler. Bentley ajouta un commentaire :

-Mais oui ! Je sais maintenant pourquoi le van nous a téléportés dans la pyramide !
-Explique-toi Bentley. Pour moi, ça n'est qu'un bug spatio-temporel. Vu tous les voyages et les modifications temporelles que nous avons causées ces derniers mois, ça ne m'étonnerait pas que ce soit un genre de déchirure du tissu du continuum espace-temps. Selon mon ancêtre, le Volus a bel et bien été rédigé ici, il y a quelques mois.
-Certes, le Volus Ratonus a commencé à être rédigé dans cette enceinte, à cette époque. Cette bibliothèque et toutes ces pièces ne sont rien d'autre que ses coordonnées temporelles. De quand date "l’enlèvement des papyrus" ?
-Du jour où je suis arrivé, il y a une semaine.
-Mais elles ne sont pas ses coordonnées spatiales !
-Là je suis perdu Bentley, déplora le raton.
-Le Volus a bel et bien été conçu à cette époque, à ces coordonnées temporelles. Mais pas spécialement dans cette bibliothèque ! Il a été conçu au milieu de tous les autres papyrus. Ce sont les papyrus les coordonnées spatiales ! C'est pour ça que le van nous a téléportés dans la pyramide… au sein même des papyrus !

Suivi d'un rire qui en disait long sur la fierté de la tortue à avoir résolu l'énigme, le raton continua sa prise de photos. Sly se faufila entre tous les gardes du coin en prenant le luxe de leur faire les poches. Le refuge avait à nouveau besoin d'argent ! La chasse était de nouveau ouverte !

Au fil de sa mission, Sly photographia les principaux endroits de la ville. Et parmi tous ces derniers, se trouvait la prison. Située à mi chemin entre la pyramide et de l'ancien fleuve voisinant la cité, ce petit cube de sable séché demeure l'un des endroits les mieux gardés. Selon Imhotep, il n'y a que deux ou trois cellules à l'intérieur qui sont "plus petites que l'intérieur d'un sarcophage !". Cependant, s'évader n'était pas aussi simple : les gardes surveillaient les cellules toutes les demi-heures, ce qui rendait les tentatives d'évasion très difficiles et limitées. Les prisonniers se décourageaient très rapidement et abandonnaient tous l'idée de s'évader. La crainte de se faire repérer puis sévèrement châtier prône sur la soif de liberté. De plus, les prisonniers ne sont quasiment jamais nourris, et la chaleur de la plaine est encore plus étouffante à travers ces petites cellules. Toutes ces conditions ne sont pas sans décourager plus d'un prisonnier, ce qui nuit tous leurs efforts d'évasion. Reshef et ses gardes l'ont bien compris, et c'est pour cette raison que le taux d'évasion de la prison est nul. Excepté pour Imhotep. C'est d'ailleurs pour camoufler son évasion que Chikothâ s'est proposé de rester : " Vous auriez du voir la tête des gardes quand il leur a raconté qu'il m'avait mangé ! " rigola Imhotep !
Imhotep continua d'alimenter Bentley en informations concernant la prison ; tandis que Sly prit d'autres photos de la cité. Même si l'ambiance lourde et pesante due à la chaleur n'avait pas besoin d'être soulignée, Sly rapporta toutefois des photos concernant les terrains arides et complètement secs des plaines voisines. Même le fleuve qui entourait la cité telle une presqu'île était complètement desséché, laissant place à une immense fosse. Les terrains des agriculteurs étaient complètement déshydratés. Triste constat.
Imhotep était là lors de l'arrivée pharaonique de Reshef, qui s'était lui-même proclamé prince de la cité. Son arrivée était rapide et mystérieuse. Il avait réussi à se populariser auprès des habitants dès son arrivée, au point où il avait su devenir un vrai leader promettant paix et prospérité à "son peuple". Mais à peine le pouvoir politique emparé, il se mit à récolter pour son propre compte toutes les richesses culturelles et alimentaires de la plaine. De mystérieux gardes étrangers étaient venus de nul part tout récolter pour lui-même. En une seule nuit, l'eau avait disparu, mystérieusement évaporée. Les champs avaient tous été rasés et les réserves de nourriture pillées. Le lendemain matin, les contestataires de l'acte furent emprisonné. Tel un coup de putsch, Reshef avait su s'imposer en tant que maître et commandant la cité, et ce, en moins d'une semaine. Un cousin éloigné d'El Jefe probablement ! Imhotep et Chikohtâ faisaient parti tous deux des rebelles. Leur instinct leur affirmai que ce Reshef ne pouvait être personne d'autre que le coupable. Ils avaient vu juste.


La pyramide d'Horemsaf était le dernier bâtiment à photographier. Le raton ironisa sur l'idée de prendre des photos de l'intérieur du bâtiment, qui ne laissa pas son compère de marbre. Croyant avoir terminé sa mission, le raton fit une dernière découverte. Pensant revenir en chemin vers le refuge, le capteur capacitif de Bentley a détecté quelque chose derrière la pyramide toujours clôturée. Située en haut de la colline, la barrière semblait, après y avoir fait attention, cacher quelque chose. Cependant, le soleil finissait de se lever et continuait d'éblouir tout observateur de la pyramide située à l'est. Cela rendait l'observation du mystérieux objet plus difficile. Cependant, on distinguait bel et-bien qu'il était séparé de la pyramide. On aurait dit qu'il avait une forme ronde, cylindrique… forcément en métal… L'objet semblait dépasser légèrement la grande palissade qui entourait la pyramide, ce qui donnait une bonne approximation de sa taille. Ni Sly, ni Imhotep n'avait idée de ce que pouvait être l'engin. Bentley murmura : " Ça pourrait nous servir héhé… "


— Paris —
— Décembre 2013 —


Le premier jour de décembre de l'année 2013 fut un dimanche. Jour de repos pour un grand nombre de personne, mais un des nombreux jours de repos parmi tant d'autre pour l'ex-inspecteur Carmelita Montoya Fox, actuellement mise à pied. Cela faisait trois semaines qu'elle avait eu sa discussion avec son boss. Trois longues semaines sans nouvelles de l'affaire judiciaire. Trois longues semaines sans travail. Trois longues semaines sans horaires. Trois semaines. La renarde n'avait pas pour autant laisser tomber. Elle avait eu une idée le soir même de sa mise à pied. Pour ce faire, il lui fallait contacter une personne. Elle avait rendez-vous ce soir même avec quelqu'un qui avait les qualités requises pour la mission qu'elle comptait lui confier. Interpol manquait de preuve, LeParadox gagnait du temps. Elle comptait bien régler ça, même si elle devait en perdre sa promotion. La renarde était déterminée. Moins à cran que trois semaines plus tôt, du fait qu'elle savait qu'elle allait recontrôler la situation… comme à son habitude. Cependant, l'hygiène de Fox devenait de plus en plus déplorable chaque jour. Décoiffée, yeux légèrement cernés, pas lavée depuis deux jours ; bref sans son boulot, Carmelita n'était plus vraiment la femme qu'elle était. Depuis trois semaines, elle était restée cloîtrée dans son appartement. Depuis trois semaines, elle s’était vêtue du même peignoir gris. Elle faisait commander ses courses par internet, ce qui lui évitait tout contact extérieur avec cette terre qui ne voulait pas d’elle. Ses volets étaient fermés, son appartement était sombre et ne laissait pas passer la lumière du jour. Seule la lumière de ses multiples écrans d’ordinateur éclairaient la pièce du bureau. Fox avait réussi à récupérer du matériel d’enquête assez conséquent en vidant son bureau.
Depuis plusieurs semaines, elle recherchait des informations sur Cyril LeParadox, et plus précisément sur son dirigeable. Paradoxalement, il était plus aisé d’obtenir les plans du dirigeable top secret que de définir l’état actuel de l’affaire judiciaire Cooper-Leparadox. De plus, Fox avait pu récupérer le logiciel de son boulot. Si par malheur Interpol se rendait compte que les recherches sur l’affaire judiciaire avançaient, ils ne mettraient pas long feu à comprendre l’entourloupe. Toutefois, de simples recherches sur des artisans parisiens auxquels a fait appel Leparadox pour son dirigeable ne pouvaient passer qu’anodines et inaperçues ; même si Interpol avait sans doute fait surveiller Fox sur ses recherches. Les enquêteurs n’avaient probablement pas surveillé les termes « SARL RatTrap Bomb » ou « Air Rat »… Fox devait trouver les informations qu’elle souhaitait avant d’exécuter son plan.
Une fois qu'elle avait obtenu les informations concernant la fabrication du dirigeable, elle avait réussi à reconstituer le plan de l'intérieur du véhicule volant. Les dimensions étaient approximatives, mais elle avait réussi à deviner où se situait telle pièce ou encore tel objet. Son but était de localiser le bureau de Leparadox en fonction des autres salles de machines et entrepôts. Certaines données et autres objets figurant sur les plans étaient des bijoux de technologie que même Interpol et l'armée ne possédaient pas. Ou diable Cyril LeParadox avait-il pu se procurer un tel armement, une telle technologie ? Les plans de Pénélope ne pouvaient sans doute pas suffire à alimenter à eux seuls le dirigeable tout entier. Pour preuve : le van de Murray n'était pas équipé à ce point d'une telle technologie. Par manque de temps, et en raison d'une légère précipitation d'en finir, la renarde avait décidé de revenir sur cette question plus tard. Elle ne voulait pas s'éloigner de l'essentiel.
Après avoir obtenu les plans du dirigeable, ainsi que les coordonnées du crash en plein milieu de la Seine, Carmelita devait s’orienter vers des recherches plus scientifiques. Compte tenu des matériaux utilisés pour le dirigeable et des caractéristiques hydrologiques du fleuve, la renarde calcula la position actuelle des différentes pièces de l’engin. Elle voulait déterminer où se situaient et en quel état pouvaient se situer ce qu’elle cherchait : un indice. En fonction de la résistance des matériaux du dirigeable, la pollution de l’eau, du débit du fleuve et de la position initiale du dirigeable lors du crash, Fox se sentait capable de déterminer où elle pouvait aisément trouver un indice. Elle voulait juste trouver un indice. N’importe quoi, du moment que ça pouvait faire évoluer les choses.
Bien sûr qu’elle ne savait pas nager, bien sûr qu’il lui était interdit de fouiller la Seine… Mais elle avait tout prévu. Elle avait tout calculé. Carmelita était de retour. Elle n’avait plus qu’à prendre une douche !


— Égypte Antique —
— -1298 av. J-C —


Le champ de vision de la plaine égyptienne se fit à travers un Binocom rose. Tous les gadgets du Binocom autour des orifices oculaires apparurent comme d'habitude avec le même petit fond sonore. Et bien sûr, à peine le chargement des radars et des gadgets secondaires de la paire de jumelles engagés, une petite fenêtre textuelle apparut, avec chacun de ses participants de chaque coté. La fenêtre de droite laissait place à la trombine de Murray, étant donné qu'il s'agit de son Binocom. L'autre participant était son acolyte reptilien Bentley, situé à gauche. Il commença la discussion avec son habituel enthousiasme d'appliquer un plan.

-Bien, Murray ! J'ai concocté à Horemsaf une petite surprise ! Hélas, avant de lui l'offrir, j'aurai besoin que tu opères une petite mission !
-Vas-y ! Dis-moi ce que je dois casser !
-Pour gagner du temps lors de l'opération, ainsi que pour optimiser l'utilisation de tes muscles lors de notre passage à l'action, je souhaiterais que tu fasses une brèche, à l'arrière de la palissade.
-Pas de souci ! Le temps de casser trois planches, j'en ai pour trois minutes aller-retour compris ! Fais-moi chauffer un casse-dalle en attendant !
-Pas si vite Murray ! Il faut que ce soit discret ! Si on entend du bruit, ou si un trou visible comme une maison apparaît, les gardes s'en apercevront et reboucheront !
-Alors pourquoi faire appel à moi ?
-J'en viens aux faits ! Chacune de ces planches en bois pèsent une tonne ! Je t'envoie Imhotep les arracher, toi, il faudra que tu les rapportes au refuge, ni vu, ni connu. Ne croise pas un seul garde en compagnie de ces planches dans les mains ! Je doute déjà que le trou ne reste indéfiniment inaperçu jusqu'à notre opération…
-Mais alors, pourquoi tu n'utilises pas tes bombes avec un silencieux ? questionna indécis l'hippopotame.
-Lors de sa mission de reconnaissance, Sly a photographié un objet peu solide derrière la palissade, mes bombes risqueraient de le détruire !
-Wow ! On va pas le détruire ?
-Si rassure-toi Murray ! Mais pas maintenant !
-Daccodak ! Chaque chose en son temps ! Occupons-nous des planches ! Et prépare-moi un casse-dalle pour mon retour !

Sous cette même chaleur éternelle, Imhotep eut fini de rejoindre l'ami rose dès la fin de la conversation. Murray semblait plus rassuré pour la réussite de sa mission dès la présence de l'ancêtre. Il n'avait jamais été très fortiche en discrétion ! Tandis qu'Imhotep, du haut de ses 12 ans, était petit, jeune et rapide. De quoi remonter le niveau. L'égyptien avait de plus pour capacité de se rendre transparent aux yeux des gardes ! L'hippo' suivit de près le raton qui le dirigea droit à la palissade.
Pour ce faire, il fallait d'abord quitter la ville. Le soleil avait finit de se lever, le duo s'élancèrent vers la pyramide mais chacun d'un chemin différent. Imhotep se déplaça par les toits plats tandis que Murray avait opté pour rester au sol, contraint par sa masse corporelle. Les toits de l'époque n'étaient pas très solides, mieux valait ne pas faire d'expérience sur la résistance des matériaux. Il n'y avait quasiment aucun garde sur les toits, ce qui facilita le trajet d'Imhotep. Murray n'avait pas eu cette chance. De plus, la semelle de ses pieds était sur le point de fondre entre le poids de l'hippo et la chaleur du sable, ce qui ne rendit pas les choses plus évidentes. Murray n'avait à peine quitter le village qu'il était déjà en sueur. Les gardes à éviter, la chaleur, la soif… tant de handicaps rendit l'hippo' rose moins efficace que l'habitude.

Après avoir monté la colline, Imhotep voulu escalader la palissade. Selon Bentley, il fallait dévisser les vis de chaque planche situées à l'arrière avant de pouvoir les arracher. Imhotep s'était saisi d'un tournevis prêté par la même tortue pour effectuer cette tâche. Murray lui fit la courte-échelle pour pouvoir le faire passer de l'autre côté. Jusque ici, tout se passait comme prévu. Mais, il fallait faire vite. L'hippopotame était en pleine exposition, à la potentielle vue de tous les gardes de la ville ! Imhotep réussit à dévisser la première des deux planches sans aucun problème. Murray la saisit soigneusement, et s'apprêta à la ramener au refuge. Il la posa à coté de ses pieds, remarquant que la planche n'était pas aussi lourde que prévue. Il décida de ramener les deux planches en un seul trajet. Pari risqué vu leur poids réunit, mais qui pouvait en valoir la peine. Le bois exotique était bien réputé pour être plus lourd que notre bois "traditionnel". Bien que la technologie d'Horemsaf venait d'une autre époque, le bois lui, provenait bien d'ici songea l'hippopotame. Cependant, Imhotep ne connaissait pas le matériau employé pour ce qui ressemblait aux vis. Une sorte d'or gris ? Les égyptiens de l'antiquité n'ont pas connu l'âge du fer, ce qui indiquait que Reshef était aussi approvisionné en métallurgie.

L'ancêtre n'arrivait pas à retirer la dernière vis. L'inox de cette dernière avait dû, sous la chaleur, faire brûler le bois de la planche, et son filetage avait ainsi dû se gripper à son trou, et refusait de sortir. Ce qui provoqua quelques peines pour Imhotep à dévisser la planche. Comme si l'auteur se sentait obligé narcissiquement d'étaler son nouveau vocabulaire technique acquis lors de son stage de façon à rajouter des propos techniques dans sa fan-fiction et de la rendre plus crédible. Tout ça, à travers de longues phrases, dont la véracité des caractéristiques chimiques et thermiques des matériaux peut être facilement contestées.

Pour régler ce problème, Murray décida d'arracher la planche à ses renforts. Elle ne tenait plus que par une vis, la planche pouvait potentiellement se retirer ainsi. Après tout il fallait faire vite, Murray était à la vue d'une centaine de garde, et il restait encore à ramener les deux planches au refuge. Murray mit ses doigts de chaque côté de la plaque, puis il tira vers lui de toutes ses forces. La planche résistait. La vis était grippée, sans doute qu'elle avait aussi été vissée de travers. L'auteur en rajouta une couche. Murray forçait toujours. La planche résistait… l'hippo' tirait de plus en plus fort. Il était à bout de bras, lorsque soudain, il sentit la planche avancer vers lui de quelques millimètres. Elle venait de bouger ! Il fallait continuer l'effort. Imhotep aida son ami en poussant la planche de son côté. Elle bougeait. De peu, de très peu, mais le solide avançait. Il forçait, mais il fallait continuer. Murray commençait à faiblir. Il transpirait sous cette chaleur étouffante. Depuis combien de temps devait-il bien tirer cette planche ? Il cru qu'il allait lâcher. C'était trop dur… Lors de ses derniers efforts, le Murray pensa s'arrêter. C'était trop fort, trop dur…

La planche lâcha soudainement prise.

Elle s'arracha violemment ! Avec tout l'élan qui lui avait été fourni, Murray se laissa retourner avec la planche dans sa chute. Après un demi-tour sur lui-même, Murray s'allongea sur sa planche. Le bois était chaud. Alors qu'il tourna son regard vers Imhotep qui était de l'autre coté de la palissade pour lui rendre un sourire victorieux, il sentit la planche glisser sur le sable. Le sourire de l'hippo' disparut en même temps que celui d'Imhotep. Il glissait ! La planche allait dévaler la colline avec Murray dessus ! Ce dernier dévala la colline à grande vitesse. Paniqué, Imhotep eut le reflex de cacher une partie de la brèche qu'ils venaient de causer dans la palissade, avec la planche qui était restée sur place. Bien qu'il eût peiné à la soulever, il s'élança à toute vitesse pour aller récupérer Murray. Ce dernier était déjà arrivé en bas de la colline, et se préparait à glisser dans toute la ville ! C'est en imaginant la catastrophe de la scène qu'Imhotep fit de grands yeux inquiets, avec un sourire crispé… Sacré Murray…

La planche déboula avec Murray dans la ville tel un groupe de fille dans un magasin le premier jour des soldes, ou bien telle une remarque sexiste dans une fan-fiction. Murray s'agrippa sur sa nouvelle luge de peur d'y tomber. La descente de la vallée lui avait donné de la vitesse. Il parcourut la ville à vive allure. Heureusement, les habitations étaient plus où moins quadrillées, et permettaient à Murray d'orienter la planche de façon à ce qu'elle ne se prenne facilement aucun mur. L'hippo' croisa trois gardes en chemin. Dieu merci, ils étaient de dos ! Bentley ne comprenait pas pourquoi la position de Murray avançait aussi vite sur son radar. N'osant pas joindre Murray, il tourna sa question à Imhotep :

- Murray ramène bien au moins l'une des deux planches ?
- Plutôt, oui ! Vous êtes évolués en termes de transport dans le futur.
La réponse d'Imhotep laissa Bentley et Sly sans le moindre mot. Ils n'étaient pas sûr de bien comprendre la situation. Cependant, Murray s'approcha toujours vite du cœur de la cité. Il commençait à perdre en vitesse. Les gardes allaient forcement commencer à le remarquer. Les gardes au sol se retournaient toujours trop tard, mais les gardes sur les toits l'observèrent depuis presque le début de la glissade. Ils avaient décidé de bondir sur Murray tous en même temps. Ces gardes étaient des lézards des murailles. Aussi petits que Bentley à l'époque de ses jambes, ces derniers étaient armés d'une sorte de javelot. Ainsi, une dizaine de gardes s'apprêtaient à sauter sur l’hippopotame rose en fin de course.

Imhotep suivait toujours de loin la chute. Il voyait Murray deux trois rues après lui. Ce dernier perdait en vitesse, qui demeurait toutefois assez élevée. La colline faisait plus de sept mètres de haut. L'inertie fournie dans la descente était principalement alimentée par le grand angle d’inclinaison de la colline, additionnée au poids de Murray. La vitesse de la glissade progressait ainsi à vive allure, quand tout à coup, un premier garde lui sauta au visage. La surprise de l'agressé donnait un avantage au premier agresseur. Deux autres gardes, tout aussi petits et vifs sautèrent à leur tour sur Murray qui tentait déjà de se débarrasser du premier. Énervé par ses nouvelles rencontres, Murray effectua un 180° avec son bras droit pour décoller les trois reptiles de son visage, tout en se tenant de la main gauche à sa planche. La violence du geste les surprit au point de les faire voler à au moins deux mètres de la planche. Additionnée à la vitesse de la glissade, la chute assomma les gardes reptiliens sans problème. Se croyant débarrasser de ses nouveaux amis, deux nouveaux ennemis se jetèrent derrière lui. Accrochés à son dos, ses derniers voulaient contrôler les bras , et donc les muscles de Murray. De plus, il pouvait distinguer trois autres gardes droit devant lui. Prêt à le freiner et à le contrôler. " Zut ! " soupira amèrement l'hippopotame.

Murray décida de réaliser un coup de poker. Quatre contre un, à pleine vitesse, sans pouvoir utiliser ses bras, ça n'allait pas être rose. D'un saut majestueux, l'hippo' s'expulsa de la planche et se laissa tomber sur le dos. En lâchant la plaque, il orienta ses pieds de façon à soulever cette dernière. Toujours à pleine vitesse, Murray écrasa ainsi les deux gardes sur son dos. La planche, quant à elle, s'écrasa contre les deux gardes du bout. Le bruit du choc du bois contre de la peau écaillée fut assez amusant à entendre. " POC ! "
Imhotep arriva essoufflé vers Murray. Il avait courut à travers un tiers des toits de la ville et s'était battu avec quelques gardes pour espérer trouver Murray en un morceau. Ce dernier se releva, la tête plein de sable, et constata lentement la pagaille semée au milieu de la cité. Deux gardes écrasés dans le sol, deux autres assommés par une planche lancée à au moins 80 kilomètres/heure et une dizaine allongés dans la route qu'il avait empruntée. Fier de sa performance, il lança à Imhotep avec son habituelle façon à orienter ses mains : " Les Hippopo-crash à l'envers, ça défonce tout ! "

À travers son microphone, on pouvait entendre Bentley demander avec un air hésitant : " Heu les gars… tout se passe comme prévu ? Là, la brèche est ouverte ? C'est, c'est camouflé, je veux dire, on peut pas s'en rendre compte ? Vous, vous avez été discrets ?

Après un regard communicatif, les deux compères explosèrent dans un fou rire incontrôlable.



— Paris —
— Décembre 2013 —


Il faisait nuit. Le bruit d'un moteur de voiture se fit entendre dans un parking souterrain parisien. À peine quelques instants après s'être garée en marche arrière, les feux du véhicule s’éteignirent. Placée au bout du parking, la berline rouge était à l'heure pour son rendez-vous. Carmelita était à l'intérieur. Lavée, pour la première fois depuis trois semaines, la renarde avait l'impression d'être comme neuve.

Ne voulant pas être suivie par Interpol, elle avait laissé un leurre dans son appartement. Son employeur avait dû la placer sous surveillance le temps de sa mise au repos. Et vu ce qu'elle s'apprêtait à faire, mieux valait ne pas se faire prendre. La personne qu'elle avait contacté était l'homme de la situation. Elle avait organisé son plan depuis la dernière fois. Et c'était ce soir qu'il allait s'effectuer.
Fox avait conçu son plan de telle sorte qu'elle ne voyait pas comment il pourrait échouer. Dans moins de trois heures, elle allait enfin obtenir un indice. Elle était impatiente. Bien qu'elle était arrivée légèrement en avance, elle se demandait quand diable l'homme qu'elle avait engagé allait arriver. Elle lui avait demandé d'être rapide et discret.

Soudain, un coup de klaxon se fit entendre dans le parking. La renarde fut surprise d'entendre ce bruit. Interloquée, elle s'accrocha à son volant, puis regarda attentivement à travers la vitre de sa berline. Qui d'autre avait bien pu venir à une heure aussi tardive ? Elle entendit par la suite une série de jurons. Puis une grande silhouette se dirigea droit vers elle. Elle agissait sa main gauche vers le haut, comme pour faire un « coucou » ; tandis que sa main droite tenait une valise. Carmelita, éhontée, se passa la main sur le visage… Elle murmura : "Dimitri…" en allongeant bien la dernière syllabe.
Inutile de préciser l’état déplorable de l’adjectif « discret » à cet instant.

La renarde descendit presque furax de la voiture avant que l'iguane n'arriva à sa portière :
-On avait dit que l'on devait être discrets ! lança le renarde d'un air frustré.
-Le klaxon ? C'est pas moi qu'il faut blâmer, les circuits électroniques de ma caisse sont out. Le klaxon tûûûte à chaque fois que je verrouille.

Dimitri Lousteau avait toujours l'air aussi détendu malgré les remarques de son alliée. Vêtu de son habituel costume vert, le grand lézard violet portait, comme convenu, tout le matériel nécessaire pour l'opération dans sa valise. Il s'agissait de sa fidèle tenue de plongée. Palmes, combinaison, harpons, masque et tuba. Tout y était. Carmelita fit monter Dimitri dans sa voiture et se dirigea vers la Seine. Jamais elle n'aurait pensé à solliciter l'aide de Dimitri pour l'aider dans son enquête. Elle demandait de l'aide à la personne qu'elle avait coffré pour venger l'homme qui l'avait ruinée quelques années plus tôt.

Fox souhaitait fouiller dans l'ancien bureau de LeParadox. Elle était à la recherche de documents plastifiés ou de la moindre clé USB dont on pouvait récupérer les données, même mortes. Le moindre document pouvant être exploité. Fox avait passé ses trois dernières semaines à localiser l'emplacement de son bureau dans la Seine en fonction du temps qu'il avait passé immergé. Fox misait son dernier espoir ce soir-là. Elle comptait beaucoup sur Dimitri. Pour elle aussi, la situation était ironique : elle demandait de l'aide à un "criminel" pour en sauver un autre. Lors du trajet, un silence de mort s’installa dans le véhicule. Personne ne parlait. Carmelita se demandait bien ce qui poussait Dimitri à bien vouloir l'aider. Ok, il avait filé un coup de main à Sly pour le caveau, mais qu'est ce qui avait bien pu le motiver à rester avec le groupe ? Une aide n'enclenche pas une amitié.
Carmelita se mordait les lèvres en plus de se concentrer sur la route pour ne pas lui poser la question. Ils étaient arrivés. La voiture freina aux abords du fleuve. Les feux s'éteignirent. Les portes se claquèrent.

Carmelita était la première à sortir du véhicule. Secondée par Dimitri, qui se changea illico en homme grenouille. N'arrivant pas à placer sa palme plate de plongée à son pied droit, Dimitri se sentit fier de cette belle allitération en "P". Carmelita observa la Seine du fond de ses jumelles. Personne ne semblait les observer aux environs. Elle était rassurée. Elle craignait vraiment d'être suivie par Interpol. Bien qu'elle eût soigneusement sécurisé ses arrières lors de ses recherches, son comportement pouvait faire douter son actuel employeur. Elle n'avait pas quitté son logement pendant trois longues semaines. Pas la peine d'en savoir beaucoup sur Fox pour savoir que ce n'était pas le genre de femme à rester dans un coin à faire une dépression.

L'iguane avait réussi à enfiler sa combinaison. Le groupe était situé légèrement à l'extérieur de la ville. Un peu plus au nord. Carmelita s'apprêta à lui expliquer le plan. En lui pointant du doigt l'endroit qui lui intéressait, Fox entama la conversation : " Si mes approximations sont exactes, le bureau du dirigeable doit se trouver par ici. " Elle formait un cercle en délimitant le périmètre dont elle parlait en bougeant son doigt :

-C'est là-bas que tu vas plonger. Logiquement, tu devrais trouver un bon nombre d'affaires de LeParadox. Compte tenu du courant, les affaires du bureau de LeParadox doivent se trouver dans ce coin. Je veux que tu me ramènes un maximum d'affaires.
-T'es sûr de ton coup ? Ce s'rai pas cool si j'coule pour rien ! Qu'est ce qui nous prouve que le bureau se trouve bien ici ?! avec sa même voix rauque.
-J'ai retracé le parcours de chaque partie du dirigeable en fonction de leur endroit initial dans la Seine. Chaque parcours des parties non recueillies par Interpol a soigneusement été retracé, jour par jour depuis le crash, par mes soins. Donc oui, j'en suis sûr. La renarde était sûre d'elle. Encore plus que d'hab'.

Après un rapide regard télépathique, sans rechigner, Dimitri s'élança vers le fleuve et se murmura : " Geronimo ! ". Avec toute l'élégance dont savait faire preuve l'iguane dans cette discipline, Dimitri plongea artistiquement dans le célèbre fleuve français. L'expérimentation commença. Malgré l'habitude, Lousteau ne se lassait jamais de plonger sous l'eau. Dès qu'il s'immergeait, il ne sentait plus du tout le poids de sa combinaison. Il avait l'impression de ne faire qu'un avec l'équipement. Cette sensation avant-après… c'était pour lui si… stimulant.

C'est avec une réserve d'oxygène suffisamment longue pour l'heure qui allait suivre que Dimitri alluma une loupiote. Sa vision s'éclaircit, au point ou il arrivait à distinguer le fond de la Seine. Cette dernière n'excédait pas cinq mètres de profondeur. Dimitri fut étonnement surpris de trouver à ce qui ressemblait à un morceau du dirigeable, et ce, là où Fox l'avait prédit. À peine il avait eu le temps d'observer autour de lui qu'il trouva déjà ce qu'il voulait. Fox avait raison. Un morceau du dirigeable se trouvait droit devant lui. Dimitri s'avoua à lui même qu'il pensait que la renarde avait tort. Jolie approximation. Ne jamais contredire une femme malheureuse. L'iguane s'avança vers l'épave. C'était la première fois qu'il plongeait dans un tel fleuve. Légalement en plus. Du moins, avec le soutien de Carmelita. À force de s'approcher de l'épave, Dimitri constata la dégradation qu'elle avait subit. Tout était rouillé. Il ne savait dire s'il s'agissait d'un carré, ou d'un cercle, voir même d'un triangle. Un bon nombre d'algues avaient pris possession du lieu. Dim' remarqua aussi la pollution du fleuve. En moins de deux minutes il avait déjà remarqué trois chaussures, des emballages et même une machine à laver. Sans sa loupiote, son champ de vision serait assez limité.
Dimitri atteignit la carcasse en deux temps trois mouvements. Cependant, la surprise à son arrivée fut assez mauvaise. Il ne s'agissait hélas seulement d'un morceau de carcasse.
Rien d'autre.
Après avoir vérifié le contour de la structure rouillée, l'iguane resta stupéfait. Il n'y avait aucun meuble. Ce dernier se dépêcha de creuser dans le sol. Il frotta ses mains dans le sable de toute ses forces. Aucun documents enfouit. Rien. Même pas un masque "Cooper". La mauvaise surprise agaça Dimitri. Les chances de punir LeParadox s'amoindrissaient. Quant aux chances de débloquer un costume dans le menu "Cheat", on n'en parle même pas. En plus, il allait se coltiner la mauvaise humeur de Fox !

Il remonta illico à la surface. La situation s'était compliquée. Lorsque la renarde revit son partenaire remonter à la surface, son visage se crispa. Vu le visage que faisait Dim', ça n'annonçait rien de bon. L'iguane regagna rapidement la côte. Carmelita s'accroupit au niveau de l'iguane. Les yeux brillants, elle ne put s'empresser de l'interroger : " Alors?! "

La réponse de l'iguane ne lui plut guère. Dimitri n'avait su trouver ses mots pour lui annoncer la nouvelle. Il était, de plus, assez énervé lui aussi. Il laissa donc le lecteur imaginer le passage à sa place.

Furieuse, Fox se releva et se dirigea droit vers sa berline. D'un seul geste, elle ouvrit le coffre et brandit un document d'une pochette plastifiée. Sans se laisser abattre, elle déplia le document qui semblait ressembler à une carte du fleuve. Elle se murmura à elle-même : " Bien-sûr ça ne se passe jamais comme prévu… ''. Tellement bas, que seulement la carte pouvait l'entendre. D'un pas ferme, elle se redirigea vers Dimitri qui était sorti de l'eau dans le laps de temps. L'iguane était intimidé par le comportement de Fox. S'avançait-elle vers lui pour le gronder ?!
Elle orienta la carte d'une main vers lui, et lui pointa un endroit du fleuve de l'autre. Elle s'expliqua :

-J'ai repéré un autre endroit susceptible de contenir des indices. LeParadox avait une cabine téléphonique dans son dirigeable, susceptible de pouvoir appeler quiconque dans le temps à la condition que la personne possédait un appareil compatible. Remonte dans la voiture, il est situé plus à l'est.
-T'es sûr que tu te serais pas chouiné dans le calcul ? Y'a que dalle qui prouve que tel endroit d'un engin tombé il y a plusieurs mois se trouve ici… Et comment tu peux connaître l'existence de ce mobile phone ?
-Je l'ai vu s'en servir lorsqu'il me tenait en captivité. Et non, je suis sûr de mes calculs.

Devant le visage hésitant de Dimitri, Fox se sentit obliger de justifier sa cause : " J'ai passé trois longues semaines à apprendre les théories les plus folles du comportement des solides en milieu aquatique, à prendre des mesures de toutes les caractéristiques de la Seine, à retrouver puis contacter tous les artisans et fournisseurs qui ont participé à la construction de la palissade. J'ai dormi 2 heures par nuit pendant 22 jours pour effectuer le travail d'une trentaine d'agents d'Interpol à moi TOUTE SEULE ! Et ce, sans devoir éveiller le moindre soupçon. Donc si je dis que telle partie se trouve à tel endroit, c'est que C'EST LE CAS !
Accompagné de gestes et de coups de tête remuant sa chevelure, la renarde évacuait toute la pression qui s'était accumulée dans sa vie ces derniers jours. Depuis sa mise à pied, elle tentait de rectifier le tir dont, selon elle, Interpol ne maîtrisait pas. Même le jour de sa mise à pied, elle n'avait pas craqué. Et alors qu'elle était sur le point, enfin, d'appliquer son plan, des parties du dirigeable avaient mystérieusement disparu. Dimitri, stupéfait de voir la renarde dans un tel état n'osait pas interagir. Il ressentait de la peine pour elle. Ce sentiment le surprit lui-même. Elle continua : " Alors ok, peut-être que je suis froide, on a eu des différents, et je t'ai même jadis arrêté pour une bonne dizaine d'année… à la base. Mais aujourd'hui c'est différent. "

L'iguane demeura stupéfait. Il avait l'impression de redécouvrir l'inspecteur Fox. Il garda la bouche ouverte sans pour autant sortir le moindre son. Elle conclut par : " S'il te plaît Dimitri, ne me lâche pas sur ce coup là. Crois-moi. Je te revaudrai ça. "

L'homme grenouille mesurait une tête de plus que Fox. Il la regardait légèrement de haut. Ému, il lui répondit avec un léger sourire : " Tu n'auras pas besoin de me revaloir ça.'' Dimitri regarda le blanc des yeux de Carmelita qui fit de même. Leurs regards étaient devenus complices. Ils étaient devenus amis.

Les nouveaux compères étaient retournés en voiture. Direction le deuxième - et dernier - endroit à fouiller. Celui de la cabine téléphonique. Fox avait prévu de fouiller ces deux lieux. En cas de plan de secours, et aussi pour en avoir le plus possible. La renarde avait toujours un train d'avance sur les imprévus. À part peut-être pour le gang de Cooper, mais c'était une autre histoire. Cependant, elle n'arrivait toujours pas à expliquer la disparition du bureau du putois. Était-il préalablement venu le reprendre avant elle, dans ce cas, aurait-il pris aussi le soin de récupérer le téléphone ? Impossible. Même avec des scientifiques de son coté, Cyril ne serait pas assez futé pour empêcher l'équipe adverse de récupérer des preuves.
La berline se gara sous un des nombreux ponts de Paris. Fox prit le soin d'éteindre les feux avant de quitter la voiture. Les deux portes se claquèrent même temps cette fois. Ils devaient faire vite. Des bateaux mouches passent fréquemment par là. Dim' avait eu pour consigne de trouver le téléphone. Fox devrait pouvoir en récupérer le numéro ainsi que d'autres données lui permettant d'épier les conversations du putois. Le saint-Graal de toute enquête en soi.

Dimitri replongea. Là encore, incroyable, le débris se situait là où Fox l'avait prédit. Il y avait d'autres morceaux à côté. Sans doute du fait qu'ils se situaient plus près de l'endroit du crash de cette fameuse nuit. Cependant, l'eau était plus sombre, il dut rapprocher la carcasse pour tenter enfin d'apercevoir quelque chose. Le passage des bateaux-mouches devait augmenter la pollution du fleuve à cet endroit. Cependant, Dimitri admit qu'il pouvait avancer sans se prendre une machine à laver en plein chemin ! Alors qu'il nageait droit vers son objectif, une sensation de victoire se glissa dans le corps de l'iguane. Il avait trouvé la cabine téléphonique. Mieux encore, il trouva enfoui dans le sable un carnet d'adresse. L'encre s'était sans douté effacée. Mais il décida de le ramener toutefois à Fox. L'iguane prit tout de même le temps d'observer le téléphone. On aurait dit une cabine téléphonique classique, mais avec une couleur verte. La boite mesurait environ un carré de quatre-vingt dix centimètres. Avec plein d'algues, il devait peser une tonne. Dimitri devait penser à le ramener à la surface. Il décida d'attacher son grappin à la cabine, puis il remonta à la surface.

Fox, attendait l'iguane la lampe et son électro-gun dans chacune de ses mains, comme pour justifier sa position sur l'avatar. Une fois sur terre, Dimitri retira son masque et son tuba, puis se pressa de tirer sur le câble. Sans même parler à son amie, il tirait vers lui de toutes ses forces. Fox ne sentit pas d'autre choix d'aller l'aider. Cependant, ils n'avaient pas assez de force. Même à deux, ils ne sentirent pas l'objet avancer d'un centimètre. Déception.

Quand soudain, Fox arracha le bout du câble à Dimitri puis l'attacha au pare-choc de sa berline. D'une assurance ferme, elle rentra dans le véhicule, puis recula le plus loin possible sur la rive. Au bout de quelques secondes, Fox et Dim' se regardèrent l'air victorieux. Le téléphone était à eux !

Carmelita Montoya Fox senti la joie l'envahir. Elle avait un indice. Les mains sur le volant, le sourire jusqu'aux joues, laissant apparaître ses dents, elle poussa un cri de victoire ! À l'extérieur, Dimitri, le dos droit, son harpon à la main la regarda fièrement.

Ils avaient réussi !



— Égypte Antique —
— -1298 av. J-C —


Bentley se tenait la tête haute, et le dos droit dans son fauteuil. Face à son habituel publique, il était aussi devant son vidéo projecteur. La lumière qui émanait de l'appareil éclairait la tortue au point où cette dernière semblait être une illumination. Le verre de ses lunettes qui ressortait de l'éclairage permettait au gang de le distinguer de l'écran. Le dos de ses mains contre ses hanches, la tortue s'apprêtait à commencer son long monologue. Il articula fièrement :

" Synchronisation des montres : il est dorénavant midi pile ! "

Sa première diapositive affichait l'une des photos de la pyramide que Sly avait préalablement prise lors de sa mission de reconnaissance. Avec un titre assez original, la tortue fut fière de leur présenter l'opération " Trouve-nous ". La tortue se tut. Personne ne comprit la blague. Pas même le lecteur. Il faut croire qu'il aurait fallu leur expliquer la corrélation entre la traduction anglaise du titre, la race animale d'Horemsaf et les récentes actualités. Après l'échec de sa blague, un blanc de cinq secondes, Bentley décida de passer aux faits. Avec des images illustrant ses propos, la tortue expliqua la marche à suivre au gang. Accompagné d'une musique de fond et d'un dynamisme singulier, l'explication commença :

" Il est temps d'en finir avec cette époque. Bien que nous y soyons seulement depuis la nuit dernière, nous avons tous l'impression d'avoir attendu pendant trois ans ce moment ! Nous avons trois problèmes à régler, puis on rentre à la maison. Sly, sache que ton témoignage réduira LeParadox à la perpétuité. Mais, pour l'instant, chargeons-nous du cheval.

Le premier problème, je m'en charge. Comme vous le savez, la plaine est asséchée. Pour corriger ce problème météorologique, nous devons juste injecter une grosse quantité d'eau au sein de la cité. La chaleur absorbant l'eau fera apparaître des nuages qui, en pleuvant, recréera le cycle, et cætera… Lors de la mission de reconnaissance de Sly, sa dernière photographie a révélé qu'un ballon d'eau avait été caché derrière la palissade. Le tyran a dû voler et stocker toute l'eau de la pleine dans le récipient. Avec l'aide de Murray et d'Imhotep, ce dernier est maintenant facile d'accès. Je vais m'y rendre, poser quelques bombes sur ses pieds bancals, et son contenu devrait se renverser naturellement en bas de la colline, direction le fleuve. Sous cette chaleur torride, je me demande en combien de temps les premiers cumulus vont se former ?
Ceci devrait régler le problème de la chaleur.

Le deuxième problème à régler concerne Horemsaf. Sly et Imhotep, vous allez devoir faire équipe pour vous en charger. Pas besoin de vous expliquer comment vous battre?

Murray, tu auras pour mission d'aller libérer Chikohthâ, et de vous charger ensemble des gardes de la prison. Une fois fait, rejoins-nous vite au van. Après tout ça, notre ennemi hippique n'aura plus aucun contrôle sur la cité.
Espérons qu'Horemsaf n'ait pas eu le temps de remarquer la présence du van dans "sa" bibliothèque sinon… vous savez ce que l'on risque. "

Puis il conclut par son habituel : " Allez les gars, au boulot ! "

La note pessimiste avec laquelle Bentley avait fini son exposé avait crisper ses interlocuteurs. En effet, ils n'avaient plus revu Horemsaf depuis leur excursion dans la pyramide. Que deviendraient-ils s'il s'était rendu compte que le van était stocké dans sa propre base ? Sans autre forme de réflexion, les membres du groupe décidèrent chacun dans leurs pensées, de réfléchir lâchement à autre chose. Horemsaf ne pouvait pas, ne devait pas s'approprier leur ticket retour.
À la sortie du refuge, le gang se sépara. Chacun s'était tourné vers son nouvel objectif. L'opération commença.



Alors que Murray se rendait à la prison, les autres membres du gang se dirigèrent vers la brèche de la palissade. Une fois dans l’enceinte de la pyramide, le reste du groupe se sépara de nouveau. Bentley qui se situait droit devant le fameux ballon d'eau, se préparait à déverser son contenu. Ou plutôt, à le rendre. Alors qu'il allait entreposer la première bombe, Sly le stoppa dans son geste. Il mit son bras devant le buste de la tortue, puis il lui lança en se tournant vers son visage : " Il me vient une idée. Attends mon signal pour lui donner le coup fatal. Il est temps que je lui soigne mon entrée.'' Accompagné d'un air confiant, les sourcils froncés, le sourire jusqu'aux oreilles, Sly continua son chemin - avec Imhotep - vers l'entrée du monument. Il devait prendre sa revanche sur le coup de sabot qu'il avait reçu.

La pyramide mesurait bien 70 mètres de hauteur. Elle semblait encore plus imposante et impressionnante lorsque l'on s'y mettait à coté.

Sly sprinta jusqu'à l'entrée de la pyramide. Tout en longeant le mur du même lieu, Imhotep courait derrière son acolyte. Les deux compères s'apprêtaient à entrer à travers la seule issue possible dans le monument. C'était la première fois que Sly allait placer le pied dedans. Il appréhendait légèrement. Le fait qu'Imhotep soit là pour le guider le rassurait.Il n'avait beau avoir que 12 ans, le petit Imhotep Koopèr avait su plus d'une fois rassurer son aîné. Cet enfant qui avait déjà connu la prison était incroyablement mature pour son âge. Sly aurait aimé avoir son assurance. Il avait tant fait pour sa lignée… En plus d'avoir commencé ce monstre qu'est le Volus-Ratonnus, il avait su s'occuper d'un grand nombre de pharaons cupides, appris à donner une illusion d'invisibilité face aux ennemis, et même sauver son descendant. Lors du court chemin qui séparait la brèche au mur tangent à l'entrée, Sly prit le temps de se questionner sur son existence. Il allait bientôt avoir trente ans, plus du double d'Imhotep, et il n'avait encore rien fait. Il avait eu beau…

" Hé ho ! Tu attends quoi ? Une pluie de sauterelles ?! "

C'était Imhotep ! Il s'était chargé du garde posté à la porte d'entrée. Voyant son compère perdu dans ses pensées, Imhotep avait pris l'initiative de hausser la voix pour l'inviter à avancer. Le raton se rendit compte de son étourderie, décida d'y repenser plus tard. Il entra avec Imhotep dans la pyramide. Sly, ne connaissant pas les lieux, décida de suivre son ancêtre au pas. L'intérieur du bâtiment était sombre. Très sombre. Par rapport à l'extérieur où le soleil plombait le thermomètre. Le Binocom émit un bruit à l'intérieur de la sacoche, comme si un parasite électrique s'y était invité. Le raton comprit qu'il ne captait plus.
L'intérieur de la pyramide n'était rien d'autre qu'un long couloir sombre. Sly avait l'impression d'avancer dans le noir. Le peu de torches allumées n'aidaient pas forcément l'éclaircissement de la pièce. Le raton se retourna deux secondes, il voyait encore un faible point ensoleillé distinguant la sortie au bout du couloir.
Le duo arriva enfin dans la première salle de la pyramide. Koopèr lança à Cooper : " Voici l'entrée ! "

Une musique mystique n'aurait pas été de trop pour renforcer la dimension sombre et antique du lieu. L'obscurité du lieu n'avait rien de rassurant. Imhotep imaginait l'endroit plus éclairé dans ses souvenirs.

Imhotep connaissait l'endroit. Il fit stopper Sly à l'entrée de la pièce. Elle était grande. On pouvait distinguer cinq porte dans la noirceur de la pièce. Il semblait y avoir un hall à l'étage. Comme dans les saloons. D'autres portes s'y trouvaient. Après avoir examiné scrupuleusement du bout du couloir l'endroit, Imhotep distingua un garde à l'étage du hall. Il était facilement reconnaissable. Sa torche trahissait ses déplacements. La pièce, là encore, était incroyablement sombre. Imhotep trouvait toujours cet aspect étrange. Même les briques avaient dû noircir avec le temps. Sly regarda admirablement son ancêtre travailler dans son milieu naturel. En un tour de main, l'ancêtre grimpa le mur de la porte avec ses deux serpes. Il rejoignit l'étage, sans difficulté. Il franchit le repose-corps et s'occupa du garde discrètement. Sa technique d'attaque discrète était remarquable. Il faisait d'abord chuter le garde en lui saisissant le genou avec sa première serpe, puis après avoir effectuer un double saut, il fit tourner sa deuxième serpe dans sa main pour l'abattre sur la tête du garde. C'était la première fois que Sly la voyait. Et malgré l'obscurité de la pièce, la chorégraphie était sympa à voir. Sly comprit soudainement comment Imhotep avait pu facilement s'approprier cette capacité d'invisibilité, aussi appelé " Pouvoir de l'Ombre ". Comment ne pas se rendre invisible avec un minimum d'entraînement dans un univers aussi sombre ?!

Alors que Sly s'apprêta à le rejoindre en haut, lorsqu'Imhotep sauta du hall et quitta la pièce par la porte d'en face. La troisième de la pièce. Sly ne vit pas d'autre choix que de le suivre. Ils montaient des escaliers. Son ancêtre lui chuchota : " Le bureau d'Horemsaf se situe à l'étage. On ne devrait plus pouvoir attendre longtemps. " Alors qu'Imhotep continua d'avancer, Sly répondit :
-D'après Bentley, le bureau d'Horemsaf est ouvert sur la cité ?
-Il l'est. Pourquoi ?
-Nan… pour rien. Juste pour m'assurer de quelque chose.

Le raton était soulagé. Il allait pouvoir capter à nouveau Bentley de l'intérieur. Cependant, il restait encore une dizaine de marches à monter. Imhotep était certains de provoquer l'effet de surprise en trouvant Reshef dans son bureau. Il ne pouvait être qu'ici. Plus qu'une dizaine de marches à gravir. Aussi étroites fut-elles, il fallait rester le plus silencieux possible. Sly, qui était derrière son ancêtre, comptait le nombre de marches restantes avant d'atteindre la salle. Il en dénombrait onze. Plus que dix. Neuf. Huit, sept… Chaque pas, bien que soigné, semblait durer une éternité. Six. Plus que cinq ! Imhotep ralentit le rythme.

Quatre.

Trois.

Plus que deux.

Une.

La pièce semblait être un poil plus éclairée que les couloirs. Imhotep s'apprêta à placer son premier pas dans le bureau d'Horemsaf. Le raton vit Imhotep de dos, entrer lentement dans le bureau. Le deuxième pied était posé. Avant même qu'il ne tournât la tête vers sa gauche, un violent coup de sabot le projeta à terre. L'ancêtre venait de voler à l'autre bout de la pièce en une seconde ! Sly fit de grand yeux à la découverte de cette attaque inattendue.
Horemsaf sortit rapidement sa tête de la porte. Les yeux rouges froncés braqués droit vers sa nouvelle proie. Son pelage noir, se fondait dans l'obscurité de la pièce. Ce qui accentuait encore plus sa paire d'yeux, comme si elle se promenait sans le corps de son propriétaire. Le sourire mauvais, le despote scrutait Sly du regard. Il semblait surpris de le voir. Il retourna la tête vers l'ancêtre qui agonisait sur le sol. Les yeux fermés, Imhotep avait été sonné. Le coup qu'il a reçu lui avait fait perdre connaissance. Horemsaf semblait surpris de son nombre d'invités. Il pensait que Sly serait venu seul. Imhotep était vivant ? Il le croyait s'être fait manger par son camarade de prison !?

Le dernier raton décida de profiter de ce court instant d'incompréhension de la part de son ennemi pour se glisser dans le bureau du despote. En tapant contre l'épaule du cheval, Sly s'incrusta avec sa serpe dans la pièce. Il la tenait fermement. Pas question de la perdre cette fois.

Il se retourna vers Reshef. Un léger coup d’œil vers Imhotep pour s'assurer qu'il était en un seul morceau. Puis il regarda de nouveau le cheval. Il tenait sur deux pattes. Le même visage de colère que l'instant précédent. Il n'avait encore rien dit. Pas émis le moindre son. Tous deux l'air déterminés. D'un regard télépathique, les deux personnages comprirent qu'ils allaient se battre.
Devant l'ampleur de la situation, Sly se développa un instinct de survie. Plus question de se laisser perturber par le manque de luminosité. Les doigts de la main libre de Sly s'étirèrent. Il voulait ne faire qu'une bouchée de cet être abominable. Sly profita de cet instant pré-bagarre pour examiner la pièce. La seule issue possible était la même porte par laquelle il était entré. Il avait remarqué le bureau derrière lui. Un rideau semblait cacher le fameux balcon par lequel se sont échappés Murray et Bentley à leur arrivée. La pièce était définitivement correcte pour une baston improvisée.
Cet instant crucial dans une bagarre, où l'on se demande qui va donner le fameux premier coup. Sly devait-il écouter sa colère dans ce combat ? Horemsaf l'avait déjà frappé. Il avait fait de même avec Imhotep. Le même coup lâche et assommant. Mais Sly prit du recul dans la situation. Cela ne faisait que six secondes que le combat avait été télépathiquement lancé, que Sly avait déjà compris comment il allait le battre. Par la même manière qu'il pouvait à l'instant perdre : par l'intimidation. Il allait lui faire subir exactement ce qui lui avait fait endurer.

Sly allait devoir sortir le grand jeu. Il avait une idée.

Il voulu s'approcher de la fenêtre. Il lui fallait ouvrir les rideaux. Il s'avança vers ces derniers. Petit pas par petit pas. Reshef fit de même dans l'autre sens, créant ainsi un effet de ronde dans leur démarche. Reshef prenait ceci pour une sorte de ronde intimidante, classique avant chaque bagarre. Il aurait penser plus d'originalité de la part de son ennemi. Bien que le rideau ne se situât à moins de trois mètres de Sly, le raton eut l'impression de traverser tout un désert. Il avançait lentement, et il avait fichtrement chaud. Il aurait aimé pouvoir courir vers le rideau pour l'ouvrir simplement. Comme dans la vraie vie. Mais Reshef, vif comme il était réputé, en profiterait pour l'attaquer. Il avait un sacré coup de sabot. Sly prenait son mal en patience. Il continuait " la ronde ". Petit pas par petit pas. S'il tenait le pompon du rideau, il prendrait l'avantage. Petit pas par petit pas. Il s'en approchait. Petit pas par petit pas. Sly essayait de ne pas se trahir par le regard. Reshef ne devait pas comprendre ce qu'il comptait faire. Il devait faire comme s'il ignorait le pompon. Petit pas par petit pas. Puis soudain, il le tenait. Sa main gauche le possédait. Reshef demeura face à lui. Il n'avait même pas remarqué le geste de Sly. Aussi vite que possible, le raton tira la ficelle vers le bas de toutes ses forces. Comme s'il soulevait une charge de plusieurs tonnes.
Instantanément le rideau se souleva et laissa entrer tout la luminosité que pouvait offrir la plaine. Sly eut cette fois-ci le bon reflex : à peine après avoir éclairé la pièce, il cacha ses yeux avec son bras, pour ne pas s'éblouir bien sûr. Horemsaf, lui n'eut pas la même – bonne - idée. Ce qui inévitablement l'aveugla. La forte lumière du soleil, additionnée au contraste causé par l'obscurité de la pièce, transperça les rétines du cheval. Accompagné d'un hurlement de colère, Horemsaf s'accroupit sur lui même. Il était aveuglé, il ne voyait rien. Pire : il était surpris.

Le plan de Sly avait porté ses fruits. Le début du moins. Il lui avait prévu une autre surprise. Il admirait Reshef lutter contre la violence de l'éclairage. Le même contraste qu'avait vécu Sly en se réveillant du dirigeable. Maintenant, il imaginait Reshef comprendre le message. Sly se saisit du Binocom, sans le poser sur ses yeux. Il colla juste sa bouche à l'opercule, puis questionna Bentley d'un " Tu es prêt Bentley ? " Ce dernier lui répondit positivement.
Alors Sly courut vers Horemsaf pour lui rendre la fameuse correction qu'il méritait. La prouesse du raton à cet instant lui donna une allure héroïque. Le torse bombé, Sly reprit confiance en lui lors de cet acte. On aurait dit qu'il sprintait au ralenti. Il se saisit de sa serpe et frappa le cheval de toutes ses forces. Tellement fort, que le cheval en vint à voler au bout du troisième coup à l'autre bout de la salle. À son tour. Sous la violence des coups qu'il recevait, Reshef se releva. Encore plus énervé qu'en début de combat, il surmonta sa douleur causée au visage (et à son ego) pour se relever. Avec peine, il avança vers Sly. Le regard plus sombre et plus inquiétant que jamais. Sly se situait dehors, sur le balcon. En pleine lumière. Cette dernière lui accentuait son coté héroïque. Il regardait Reshef avancer vers lui. Il quittait son bureau. Il sortait dehors. Il peinait à avancer, mais il préparait son habituel coup de sabot. Et cette fois, Sly ne pourra pas l'esquiver. Il le savait.

Reshef se situait plus qu'à deux mètres de Sly. Cependant, le raton restait confiant. Sûr de lui. Étrange. Les regards des deux protagonistes se croisèrent. Ils se suivirent. Sly ne se déstabilisait pas. Les coups qu'il lui avait donnés le laissaient le regarder la tête haute. Reshef était entre la colère et la crainte. Sly avait-il préparé quelque chose d'autre ? Il était là ! Face à lui. il n'avait qu'à le frapper comme il l'avait déjà fait quelques jours plus tôt. Reshef réfléchissait à mesure qu'il s'approchait de Sly. Lui et son gang avait sa réputation. Au fil du temps, ils avaient su se distinguer des autres gangs. Ils avait su désamorcer plus d'un gang, plus d'une menace. Alors, quand Reshef remarquait Sly toujours aussi détendu face à lui après la raclée qu'il venait de se prendre, Reshef craint le pire. Au fur et à mesure qu'il s'approchait de lui, le cheval se demandait s'il était justifié de s'approcher aussi peu prudemment du raton. Il n'était même pas au courant qu'ils seraient venus à deux pour le vaincre. Mais tant pis. Il voulait en finir de cet affrontement. Décidé, il avança prêt du raton pour le frapper à son tour… enfin.

" Salut Reshef. "

Le cheval resta stupéfait d'entendre la voix de Sly. Il venait de briser le silence du combat. À la fois fatigué et interloqué, il s'arrêta de s'avancer pour l'écouter. Ses yeux étaient moins profonds à l'extérieur de la pyramide. Sur le balcon, en plein soleil, Reshef semblait moins inquiétant. Moins sombre. Son pelage se distinguait du décor maintenant. D'une voix sereine et bien à lui, Sly continua son monologue en continuant de fusiller du regard son ennemi :

" Alors comme ça on a voulu m'éliminer ? Pire, tu t'en es pris à ma famille, à mon ancêtre, à mes amis aussi ! Mais sache que tes misérables tentatives pour briser notre gang sont, et resteront vaines. La question pour le moment est : Pourquoi nous-en veux-tu ? Qui t'as ordonné de m'emprisonner lorsque je suis arrivé à cette époque par erreur ? QUI ? et POURQUOI ? Tu ne me le diras pas, mais ce n'est pas grave. Nous le saurons par nous-mêmes. Ce n'est qu'une question de temps ! Mes amis et moi n'en sommes pas à notre premier ennemi. Loin de là ! Toi et tes collègues… Vous n'êtes ni les premiers, et sans doute pas les derniers. Vous n'êtes qu'une simple étape dans notre vie, un court passage ; tandis que pour vous, nous sommes sans doute le combat de vôtre vie ! "

Le discours de Sly prenait de plus en plus d'ampleur. Reshef était comme captivé malgré lui par les dires du raton. Alors que la fatigue de Reshef persistait, il continua d'écouter Sly. Il le dévorait du regard au point où il commençait même à le craindre.

" Nous sommes unis, organisés et désintéressés de toute forme de pouvoir et de cupidité. C'est ça notre force : la fraternité. Et on ne peut vaincre une force qui est aussi noble. C'est pour ça que l'on gagne toujours. TOUJOURS ! Tu ne me crois pas ? Pourtant, je suis là, devant toi. Seul, à ta merci ! Qu'attends-tu donc pour me vaincre ! Allez ! Frappe-moi ! Pas de gardes à mon service, pas de plan, pas de renfort, pas une seule arme ! RIEN, PERSONNE. Juste toi et moi, et ce, comme toutes les autres fois où moi et mes amis avons vaincu nos ennemis. Donc, pose-toi simplement la question Reshef : " Qu'a t-il pu donc bien leur arriver ? À tous ces ennemis, qui pourtant étaient si puissants. À MES ENNEMIS ? "

Le cheval ne put retenir sa haine contre Sly plus longtemps. Il voulait en finir avec ce raton de malheur. C'était lui qui commandait ici. Il était chez lui, dans sa cité, dans sa plaine, dans SA PYRAMIDE ! Cooper comprit que Reshef allait se jeter sur lui. D'un geste rapide, il se saisit du Binocom et lança à Bentley : " Maintenant ! "

Une explosion se fit retentir. Le bruit et la vibration ralentit Reshef qui voulait savoir d'où diable ce bruit pouvait donc provenir. Puis, dans les secondes qui suivirent, il entendit un bruit d'eau. Un bruit de cascade. À ce moment précis, il comprit que l'eau coulait à nouveau dans le fleuve. Bentley avait fait sauter ses bombes. La plaine allait revivre ! Reshef comprit qu'il avait perdu cette bataille. Cependant, son ego lui interdisait de battre Sly sans lui en faire baver sur son propre terrain. Reshef prononça à son tour ses premiers mots dans le combat :

" Bien joué Sly Cooper. Mais tu sais, tu n'es pas le seul à posséder cette technologie. "

Il retourna dans son bureau, puis il se saisit de son talkie-walkie posé sur son meuble. Il regarda à son tour Sly dans les yeux, pour se convaincre lui-même qu'il dominait la discussion. Il contacta les gardes de sa prison : " Rappliquez maintenant sales vermines sur-payées ! J'ai besoin d'… d'aide ! " Le dernier mot lui avait - contre sa volonté - écorché la bouche. La réponse fit sourire Sly. La réponse de la prison était loin de plaire à Horemsaf :

-Heu… toc toc toc ?
-Qui c'est ? s'interrogea Reshef
-Allons, c'est Emma !
-Quoi ? Emma qui ?
-Emma-tennant, ta dun tun tun… Que vas-tu faaaaireuh ? Ta dun tun tun. Ta dun tun tun.. De tout ce temps…. que sera ta vie ?!

C'était Murray ! Il avait réussi son objectif ! La prison était à lui ! Bien que la reprise de Gilbert Bécaud était digne du niveau humoristique de l'auteur, Sly avait apprécié l'originalité de Murray. Reshef reposa mollement son talkie sur le bureau. La tête baissée, le regard dans le vide. Il avait compris. Il ne possédait plus rien. Il se rendait compte qu'il avait perdu.
Cette idée lui était insupportable. Elle lui semblait impossible ! La folie d'Horemsaf devait évacuer. Il était en colère. Accompagné d'un cri de guerre qui en disait long sur sa défaite, le cheval fonça comme un taureau, tête baissée vers Sly. Il voulait le faire payer ! Pris d'un excès de haine, Reshef ne put s'empêcher de vouloir s'en prendre à Sly… pour de bon. Le raton vit le cheval se rapprocher vers lui à vitesse "grand V". De plus en plus proche de lui, Sly calcula son timing. D'un reflex singulier, il fit un double saut au dessus du despote, se retourna vers lui, et lui donna le coup de serpe fatal. Sly saisit la cheville du cheval, alors que ce dernier continuait d'avancer tête baissée. Le cheval n'eut pas la rapidité de se retourner vers son ennemi. La cheville saisie et ce en pleine vitesse, Sly fit chuter le cheval. La position du rongeur était singulière, accroupi et le bras droit qui tenait sa serpe allongée, éloignée du corps. Le cheval comprenait ce qui lui arrivait, ce qui rendit sa future défaite encore plus amère. L'ennemi hippique fit de grands yeux pendant un millième de seconde ! Le cheval ne tenait plus que sur une jambe ! Déstabilisé, Sly en profita pour lui donner un dernier coup. Le cheval tomba lamentablement sur lui-même… par-dessus le balcon. Horemsaf se gamela sur le repose-corps et tomba à travers sa terrasse située à plus de cinq mètres de haut. La tête la première, suivit du dos. C'est en entendant le "BOOM" de sa chute raisonnée, que l'opération se termina.

Le cheval agonisait par terre. Il avait au moins deux jambes de cassées, et un oeil au beurre noir. Le tout avec une crinière en pétard. Vaincu et déshérité de son pouvoir. Sly s'approchait du rebord du balcon. Les traces de la glissade sur le mur de la pyramide étaient visibles. Le raton avait réussi son objectif. Il avait vaincu son ennemi de la manière qu'il l'avait souhaitée. En le regardant triomphant du haut du balcon, le regard impénétrable, Sly comprit qu'il en était fini de Reshef Horemsaf.



— Une quinzaine de minutes plus tard —


Avant de rejoindre le reste du gang dans la bibliothèque, Sly prit le soin de réveiller son ami qui était resté assommé tout au long du combat. Bentley avait soigneusement récupéré dans les affaires du cheval, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la technologie anachronique. Et Murray avait fait ses adieux à son ami de bagarres : Chikohthâ.

Le gang était entièrement réuni devant la porte de la bibliothèque. Ils allaient enfin récupérer leur fameux van. Et Sly allait enfin retourner vivre à Paris. Il était impatient de retrouver Carmelita qui, dans ses souvenirs, semblait lui avoir tout pardonné. Oui, il se souvenait. Elle semblait heureuse de l'avoir retrouvé le temps d'un combat.
Il se retourna vers Imhotep une dernière fois. De manière inattendue, Sly s'empara d'Imhotep, et le serra fort dans ses bras. Il ne savait pas comment remercier ce gamin qui l'avait sauvé. Il l'avait sauvé du dirigeable, sauvé sa serpe, sauvé de prison, et il l'avait même sauvé d'Horemsaf.
Imhotep était reconnaissant lui aussi. Dorénavant, grâce à la présence de Sly dans son époque, il savait qu'il était le premier d'une grande génération. Puis, il lui avait aussi sauvé la mise lors du combat. S'il avait été seul, Horemsaf aurait gagné. Encore. Mais maintenant, la cité dans laquelle il vivait était prêt à s'en relever. L'agriculture pouvait revivre. Les gens sortirent la nuit. Et vivre sans craindre la présence du moindre despote. Sans craindre la prison.
Mais dorénavant, les deux protagonistes étaient quittes. Sly lâcha son ami. Leurs regards se croisèrent. Sans le moindre mot, ils comprirent qu'ils se remercièrent mutuellement chacun.
Bentley et Murray assistaient, émus devant la scène. Le sourire était large sur leur visage. Avant que le gang ne franchit la porte, Imhotep les quitta. Dos au groupe, il partait seul dans l'obscurité. Prêt à revivre comme avant. Qui sait, il allait peut-être commencer à rédiger dès ce soir le fameux Volus-Ratonnus ?! Avant de le perdre définitivement de vue dans ces longs couloirs, Murray lui esquiva un : " Salue Chiko pour nous ! "

Les adieux étant effectués, le groupe entra dans la "bibliothèque". Après avoir ouvert la porte, ils virent tous le van qui était resté dans la même position qu'avant leur départ. Entouré de vieux papyrus et autres parchemins. Ils étaient soulagés. Plus rien ne les retenait à cette époque maintenant !
Ils étaient assis dans le van. Chacun à sa place. Murray au volant, Sly au passager, et Bentley à l'arrière. Il s'apprêtait à remplacer le Volus-Ratonnus par le porte-clé de leur présent pour rentrer. Quand soudain, Sly remarqua quelque chose sur le pare-brise. Coté extérieur. Il sortit du van pour le ramasser. Sans doute un insecte.

Sly ne prit pas le geste au sérieux. Il gardait un pied dans le van, un autre par terre. Il voulait ramasser l'objet bloqué par l'essuie-glace avec sa main. Il s'agissait d'un papier, collé sur une montre à gousset. La surprise fut totale pour Sly :

-C'est vous qui avez pausé cette montre sur le pare-brise ?
-Non, de quoi tu parles ? répondit Bentley.
-Il y a un mot avec…

Murray regardait l'objet de l'autre côté de la vitre. Interloqué, la bouche ouverte, l'air intrigué. Quelqu'un serait venu ici en leur absence ? Le van aurait été-il été découvert pendant tout ce temps ? Pire, il aurait été visité ? Pourquoi diable aurait-il laissé le véhicule en cet état ?! C'était très étrange, voire très flippant ! Bentley questionna : " Que dit le mot Sly ? Est-ce une blague ? ''

Sly lut le mot attentivement. Les sourcils froncés. Le raton était intégralement sorti du véhicule. Il semblait lire le mot plusieurs fois, ne croyant pas à ce qu'il lisait. Il tenait la feuille de ses deux mains fermes. L'heure n'était plus à la rigolade…

" Interdiction formelle de retourner au présent STOP "
" Suivez ma piste STOP "
" Sinon vous le regretterez STOP "
" Post Scriptum STOP "
" Médite bien tes erreurs Sly Cooper STOP "


Bentley répéta sa question l'air de plus en plus paniqué : " Sly, que dit ce mot ? Que dit ce mot Sly ?!''





Suite à l'Episode 2 !




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Fan Fiction réalisée par cooper13
Sur et pour :
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Achevée le 10/08/2015 à 22 : 12

Remerciements à ZAXEL26, d'avoir relu intégralement et ce, plusieurs fois le chapitre avant de le publier. Il a aussi effectué l'avatar de la fan-fiction. Je remercie aussi EnergetikRatchet pour l'avatar "À suivre".
Bref merci les gars, d'avoir pris de votre temps pour en faire gagner au mien ! Ce chapitre a pu être publié ainsi grâce à vous ! emoji

Notez, suivez et commentez ma fiction !
Contactez-moi si vous trouvez des fautes ou si vous avez des remarques à faire dans ma fan-fiction.

Sly Cooper :La Nouvelle Page (2014-aujourd'hui)

Sly Cooper est un personnage de jeux vidéo ainsi que de bande dessinée créé par le studio Sucker Punch Productions, puis repris par Sanzaru Games. Il s'agit d'une marque déposée. Je ne sais pas pourquoi je l'écris, mais ça fait plus sérieux !


Auf Wiedersehen ! emoji


Vous avez vraiment tout lu ? Tout depuis le début ? Vraiment ? Bon, eh bien, si vous traînez encore sur ma fic, autant satisfaire votre lecture. Voici une petite zone spoilers qui ne devrait pas vous déplaire (comme tout le reste de votre lecture, n'est-ce pas?). Dans ce passage, vous trouverez ici des "friandises", de quoi rire un peu : des références citées, des anecdotes et même des blagues cachées (avec le très richissime humour de l'auteur… emoji)

Voici donc quelques petits bonus concernant l'écriture du Chapitre 1 : Du Sable dans les Yeux. Bonne fin de lecture ! emoji

Il est recommandé de lire le chapitre EN ENTIER avant de lire la zone spoiler suivante, parce que vous pourrez vous faire… spoiler, tout simplement.

-La rédaction du chapitre a commencé le 10 août 2014. Il a été finis pile un an après. J'écrivais lorsque j'avais le temps… et l'inspiration.

- Le tout premier passage (Sly sur le dirigeable) a été rédigé en écoutant le thème principal du film Requiem for a Dream. Je n'ai jamais vu ce film.

-Le premier passage était plus court dans sa première version. Il a été réécrit six mois plus tard car, après relecture, je ne le trouvais pas assez prenant.

-Le deuxième passage (le réveil de Sly dans le sable) ne dispose volontairement d'aucune description des lieux. Mais seulement des sensations que vit Sly. J'ai volontairement éveillé et accentué tous les sens du raton (la vue, le toucher, l'ouïe…). Je voulais que le lecteur s'initie dans la peau du héros. J'ai donc rédigé cet extrait dans le but que le lecteur se transpose dans la tête, et le corps du raton.

-J'ai effectué l'avatar de l'épisode avant de commencer le troisième passage. Ce qui par conséquent, m'a obligé à raconter une enquête du coté de Carmelita.

-Pour innover la franchise, je n'ai pas appelé l'ancêtre égyptien par son nom évoqué dans les opus PS2. J'ai préféré l'appeler Imhotep Koopèr à Slytankhâmon II. Tout comme l'opus PS3 avait fait pour Salim Al Kupar, j'ai modifié l'orthographe du nom de famille. Je trouvais cet aspect amusant.

-Pour nommer le tyran de l'épisode, je suis allé chercher des exemples de prénoms égyptiens sur Wikipédia. J'ai retenu "Reshef". J'ai ensuite choisi de lui attribuer un nom de famille, histoire d'accentuer sa crédibilité. J'ai ensuite été inspiré d'un autre nom lu sur Wikipédia pour inventer "Horemsaf''. Le nom de famille contenait toutes les lettres du mot "Horse", traduction anglaise du mot "Cheval".

-J'ai volontairement écrit le titre du chapitre en anglais sur l'avatar. Tout comme dans les jeux vidéo, les titres sont donnés en anglais pour une petite traduction française en dessous de l'image. Pour la fan-fiction, j'ai choisi d'attribuer une couleur différente pour chaque chapitre. Le jaune a été retenu, car il s'agit de la principale couleur de l'image.

-Pour signaler chaque passage de l'introspection de Sly, j'ai choisi de les surligner en bleu.

-J'ai trouvé assez symbolique l'idée d'utiliser le fameux Volus Ratonnus en tant qu'objet clef de l'histoire. D'abord pour voyager dans le temps, mais surtout pour que Sly puisse recontacter ses amis dans le présent.

-Le nom de "Chikohthâ" n'a pas été choisi au hasard ! J'ai vu il y a bien longtemps, dans une galaxie non lointaine, l'épisode IV de Star Wars : Un nouvel espoir. En streaming ! Lors du visionnage du film, j'ai été surpris de la mauvaise traduction de l'œuvre. "Chewbacca" se faisait appeler "Chiko" par Han Solo et les autres personnages. J'ai repris ce nom pour le personnage de ma fiction. J'ai rajouté le suffixe "Hta" à la fin pour rajouter un aspect plus égyptien antique au prénom. Obtenant ainsi "Chikotha". Son nom provient donc d'une mauvaise traduction d'un streaming !

-J’attend beaucoup de retour sur cette fic’ ! Donc j’insiste : commentez, et notez s’il vous plaît ! Et soyez franc, mettez pas juste un « Je met 10, c tro bien continue ! »… Je veux vraiment savoir ce qui vous a traversé l’esprit lors de votre lecture !

-À la base, Carmelita devait avancer dans l'enquête sans l'aide de Dimitri.

-Pour le discours de Sly face à Horemsaf, je me suis inspiré du "Pandorica Speech" et du "Basically, run !" de la saison 5 de Doctor Who. J'espère que vous l'avez trouvé épique !

-Je n'ai, à l'heure actuelle, aucune idée de comment débuter l'épisode 2 ! Sauf pour le titre et une partie de l'avatar. emoji

-Zaxel, en plus de me réaliser l’avatar de la fan-fiction à intégralement relu et corrigé ce chapitre. Au total, il a bien consacré 10–15 heures de travail à ma fan-fiction. Pensez donc à lui envoyer un petit message privée de remerciements de ma part… Ça lui fera plaisir ! emoji

-Je tiens à féliciter ceux qui ont compris le jeu de mot du titre de l'opération (il est tordu) : Trouve-nous = Find us en anglais ;
Find us = « Findus » sans l'espace ;
Findus = Cheval ;
Horemsaf est un cheval. Voilà, vous pouvez dorénavant rigoler.

-Sly prend assez "cher" au début de l'épisode. J'ai voulu accentuer les défauts du raton pour le rendre plus vulnérable, mais aussi plus fort. Il était (pour moi) hors de question qu'il s'en sorte sans l'aide de ses amis. Pareil pour Carmelita : j'ai voulu la rendre plus "désespérée" que dans les anciennes aventures. Surtout pour le début (par exemple, lorsqu'elle tire près des journalistes, par excès de colère).

-À la base, ce projet de fan-fiction a commencé en décembre 2010. Je l'avais fini en juillet 2011. Mais j'ai détesté ma fiction quand je l'ai relue. J'ai donc ré-écris le chapitre le plus intéressant (scénaristiquement) que je publierai en chapitre bonus. J'ai ainsi recommencé une nouvelle histoire qui je l'espère, sera bien meilleure !

-J’ai voulu écrire ce chapitre comme un script de film. On passe tantôt de Sly, à Bentley & Murray, puis du gang à l’enquête de Carmelita. On passe d’un personnage à un autre en un tour de main.

-L’affiche de l’épisode est un clin d’œil à l’affiche du film « Les Aventuriers de l’Arche Perdue ». On y aperçoit tous les personnages présents dans l’œuvre, sur un fond antique. La police d’écriture est d’ailleurs celle du film.

-Le passage de la course-poursuite avec Murray n’était initialement pas prévu. Je me suis inspiré de la mission « Faux-semblant » de Thieves in Time (Monde 5).

-Le chapitre fait 45 pages Words, en Calibri (Corps), taille 11. Je crois qu’à l’heure actuelle, il s’agit du plus gros chapitre sur le site. Il en reste quatre autres. Tout comme les jeux, j’ai prévu cinq épisodes.

-L’avatar « A Suivre » a été réalisé intégralement par EnergetikRatchet : la police de Sly Cooper est introuvable sur internet. Il l’a donc réalisé de son coté. Je lui ai demandé du coup de m’écrire quelques petits trucs avec ! Il s’est gavé, n’est ce pas ?! emoji

-Le titre original de la fic était "Conséquences Temporelles".

-J’ai voulu rajouter un avatar « A Suivre » à chaque fin d’épisode, en hommage à la merveilleuse trilogie « Retour Vers Le Futur ».

Voilà ! Ce sera tout! Merci vraiment d'avoir tout lu ! Pensez à noter et à commenter s'il vous plaît! emoji



Commentaires (1)

Avatar - Actarus
Actarus 17 août 2019 00:15:27

C'est un truc de fou, j'ai adoré le chapitre je vais de suite lire la suite^^ Moi qui rêve tellement d'un Sly 5 je l'ai trouvé. Sly est mon héros depuis toujours et le sera pour toujours. Et Carmelita haha que dire. J'aurais voulu être née dans ce jeu... Merci infiniment pourle travail fourni c'est incroyable.
Peace ☺