Auteur : Arayn
Une dizaine d'heures s'étaient écoulées lorsque Aphélion réintégra l'espace subluminique. Le tunnel d'énergie s'estompa pour laisser place au système Fastoon. L'étoile, Cirta, illuminait la planète lombax d'un jaune pâle mais vigoureux. Aucune station spatiale ne venait encombrer l'orbite de l'astre. Les seuls échos radar qu'ils recevaient provenaient des épaves des anciennes installations lombaxs et des satellites de surveillance que Ratchet avait lui-même placés. Après tout, la planète lui appartenait, et il tenait à ce que personne ne vienne troubler les ruines avant le retour de son peuple. De plus, le climat de Fastoon était parfois capricieux, et ces installations permettaient de suivre la formation des tempêtes de poussière ou encore les déplacements de la faune sauvage.
Clank amorça la descente vers la surface, et le soleil les suivit. Lorsqu'ils survolèrent la ville, il s'était posé juste au-dessus de l'horizon. L'atmosphère était teintée d'orange et les ombres s'allongeaient.
Leur demeure se trouvait dans la Rue de l'Académie, tenant son nom de l'imposant bâtiment qui se trouvait au bout. L'Académie des Sciences de Fastoon, avec ses airs de cathédrale, dominait les immeubles alentour, malgré son triste état : toute la partie gauche était effondrée, détruite par les bombardements drophydes, et le reste ne payait pas vraiment de mine après tant de temps à la merci des éléments. Cela dit, toute la planète avait subi le même sort, et l'Académie s'en sortait finalement plutôt bien : les détails de son architecture étaient mis en valeur par la lueur dorée du crépuscule, et les hautes tours qui tenaient encore debout s'élevaient dans le ciel comme un signe de défi.
Ils se posèrent dans le vaste jardin aménagé derrière la maison lombax qu'ils avaient entièrement rénovée. Ce qui avait autrefois été un espace vivant et coloré n'était aujourd'hui qu'un terrain mort : les bombardements et les armes de destruction massive de Tachyon avaient stérilisé le sol de la planète entière. Cependant, Ratchet gardait espoir qu'un jour Fastoon soit terraformée pour accueillir de nouveau la vie.
La plateforme d'atterrissage était circulaire, et s'ouvrit pour laisser entrer le vaisseau. Deux bras robotiques sortirent du sol et s'arrimèrent à la coque pour l'emmener dans le garage souterrain, tandis que la porte en diaphragme se refermait au-dessus d'eux.
Dès qu'ils furent arrêtés, Ratchet bondit hors de son siège et s'occupa de décharger leurs affaires pour se dégourdir les jambes. Le garage, comme on pouvait s'y attendre dans une maison lombax, était suffisamment grand pour travailler sur plusieurs véhicules en parallèle, et il y avait plus d'outillage ici que Ratchet n'en avait jamais eu sur Veldin.
Il remonta dans le salon, où Clank était en train de consulter un hologramme rempli de nombres plus longs que son bras. Comme la simple idée de les lire lui donnait mal à la tête, il s'en détourna vite et monta à l'étage pour faire un rapide état des lieux. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils n'étaient pas revenus ici, et l'immense lit du Lombax lui faisait terriblement envie, après tout ce temps à dormir sur des couchettes. Ils venaient d'arriver, il pourrait peut-être se jeter sur le matelas pour cinq minutes avant d'aller voir Rhivan... Cependant, il fut surpris en découvrant sa chambre, sens dessus-dessous.
- Clank, appela-t-il du haut des escaliers, je crois qu'un des robots d'entretien a encore grillé un fusible, ma chambre est plus en désordre que l'atelier d’Al !
- Tu es sûr qu'elle n'était pas dans cet état en partant ?
- C'est... peu importe, répliqua Ratchet en redescendant dans le salon. Tu n'aurais pas interdit aux robots de faire le ménage dans ma chambre, par hasard ?
- Pas du tout, répondit Clank avec une moue amusée. Mais te connaissant, ils ont peut-être eu peur de la tâche à accomplir.
Alors que Ratchet s'apprêtait à riposter, il fut interrompu par la sonnerie de la porte d'entrée. Se doutant de l'identité du visiteur, il s'empressa d'aller l'accueillir.
Le battant coulissant s'ouvrit sur Rhivan. Le Lombax le dépassait de plus d'une tête. Sa fourrure était blanche comme neige et de fines rayures noires en forme de croissant de lune striaient ses oreilles, ses bras et les contours de son visage. Ses yeux bleu acier, vifs et perçants, contrastaient avec ses traits âgés. Bien qu'habillé de façon décontractée, il portait toujours sa double clé Prétorienne en bandoulière.
- Bonsoir, Ratchet. Je ne vous dérange pas ?
- Pas du tout, répondit le Lombax en l'invitant à entrer. On était sur le point de venir te voir.
Le visiteur le suivit dans le salon et s'installa dans le canapé en face de Clank, pendant que Ratchet leur servait à boire.
- Alors, fit Rhivan en désignant son bras en écharpe, comment tu t'es fait ça ?
- Le terroriste qu'on pourchassait nous a fait tomber un gratte-ciel sur la tête avant de s'enfuir.
Le vieux Lombax leva un sourcil d'étonnement en sirotant le contenu de son verre.
- Vous avez la peau dure, vous deux.
- Ça en a énervé plus d'un par le passé, confirma Ratchet. Mais là, on a peut-être un peu trop tiré sur la corde.
- Je vois. Et vous êtes revenus ici pour récupérer de vos blessures, avant de repartir à sa poursuite, je me trompe ?
Ratchet échangea un regard incertain avec Clank, qui prit alors les devants et raconta à Rhivan ce qui s'était passé dans la galaxie depuis la fuite de Corbar. Plus il parlait, et plus les yeux du Lombax s'étrécissaient.
- J'ai compris où vous voulez en venir, dit-il quand Clank eut terminé. C'est non.
- Mais... commença Ratchet, décontenancé.
- Tu as bien entendu, le coupa Rhivan en se levant. Et je t'ai déjà dit que c'était définitif. Cependant, je peux peut-être faire quelque chose pour ton bras. Viens avec moi.
Ratchet ne savait pas vraiment quoi répondre, alors il se leva à son tour et le suivit. Avant de sortir, il jeta un regard interrogateur à Clank, qui répondit par un haussement d'épaules, l'air peu convaincu.
Ils remontèrent la rue en direction de l'Académie, vers la demeure de Rhivan. Chacun de leurs pas soulevait un nuage de poussière, dévoilant des marquages à moitié effacés qui servaient autrefois à la circulation.
Cela faisait seulement vingt-huit ans que les Lombaxs avaient fui la planète, mais l'ampleur de la destruction laissait penser que Fastoon était à l'abandon depuis des siècles. Par endroits, le sol s'était tantôt effondré, tantôt soulevé, et de larges crevasses déformaient la route. Ils durent faire un peu d'escalade pour continuer, mais le véritable problème de ces fissures était les groupes de Nanophytes qui se faufilaient dans les anciennes canalisations et qui passaient par là pour se répandre à la surface. Heureusement, elles se tenaient en général loin de la zone occupée par les deux Lombaxs.
À mi-chemin se trouvait une grande place, au centre de laquelle trônait un monument représentant le système stellaire de Fastoon. À l’origine, les planètes stylisées étaient mises en mouvement par d’innombrables rouages et mécanismes, visibles sous le socle de verre de la construction qui ressemblait à une version géante de la montre à gousset d'Azimuth. Ratchet avait pour projet de réparer cet ouvrage lorsqu'il en aurait enfin l’occasion.
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard à leur destination. Rhivan occupait une maison assez similaire à celle de Ratchet, mais de plus petite taille. L'intérieur était assez peu décoré, et contrastait avec la multitude de trophées et autres souvenirs de leurs aventures exposés un peu partout chez le jeune Lombax. Quelques plantes vertes comblaient tout de même les vides laissés dans les coins du salon, mais l'ensemble manquait un peu de vie. C'était sans doute dû au fait qu'il avait vécu seul pendant si longtemps, loin de tout...
L’espérance de vie d’un Lombax est de presque deux cents années galactiques. Au début de la Grande Guerre, plus d'un demi-siècle plus tôt, Rhivan faisait déjà partie de la Garde Prétorienne. Même si les Forces Alliées de Polaris avaient remporté la victoire, la violence des conflits et les épreuves qu'il avait endurées lui avait fait perdre foi en la civilisation, et il avait décidé de l’abandonner. Il était parti s’installer sur une planète inconnue aux confins de la galaxie pour y vivre en paix.
Après plusieurs décennies de solitude, il était enfin parvenu à se remettre et avait voulu revenir, mais ce fut pour assister, impuissant, à la Chute des Lombax. Après l’attaque de Fastoon, Tachyon avait ordonné à ses troupes de se disperser toute la galaxie, en quête de survivants. Livré à lui-même, Rhivan était retourné sur sa planète, qui était finalement le seul endroit où il était en sécurité, loin du tyran.
Cependant, vingt-six ans plus tard, Ratchet et Clank avaient fait naufrage non loin de son campement. Leur vaisseau avait été endommagé lors d'une bataille, et ils s'étaient dirigés vers ce qu'ils avaient pris pour un avant-poste GruminNet : il s'agissait en réalité du relais satellite que Rhivan avait installé pour mieux se repérer dans la jungle.
Le vieux Lombax les avait soignés, puis les avait aidés à réparer Aphélion. Ratchet, le premier Lombax qu'il croisait depuis des décennies, lui avait raconté ce qui s’était passé dans la galaxie depuis la chute de Fastoon, et toutes les aventures extraordinaires que le duo avait vécues.
Lorsque le jeune Lombax lui avait demandé de revenir avec eux sur sa planète natale, il avait accepté, par égard pour un autre membre de son espèce disparue. Depuis, Rhivan vivait en secret sur Fastoon, et leur avait fait jurer de ne pas révéler son existence au reste de la galaxie, pour une raison qu'ils ignoraient encore.
Un léger bruit de cuisson et une délicieuse odeur parvinrent jusqu'à Ratchet, qui aperçut dans la cuisine un plat en train de doucement mijoter. Rhivan le guida au sous-sol, dans son garage. Son vaisseau, un chasseur monoplace similaire à celui d'Azimuth, trônait sur la rampe de sortie, prêt à décoller. Le vieux Lombax alluma la lumière au-dessus de l'atelier, et Ratchet remarqua les trois holo-photos accrochées au mur, au-dessus de l'espace de travail. Toutes représentaient des Lombaxs différents. Il y avait trois femmes d’âges variés, deux enfants et un jeune homme qui ressemblait fortement à Rhivan. Ce dernier, qui venait de sortir une petite mallette de sous la table, éteignit vite la lumière et se dirigea vers l'escalier, comme s'il n'avait pas voulu que Ratchet puisse voir les photos. Ces clichés dataient-ils de la Grande Guerre, ou encore avant ?
- C'est ta famille ? risqua le jeune Lombax.
- C'était.
Cette réponse coupait court à toute discussion. Ratchet se doutait qu'il s'agissait d'un sujet sensible, après tout ce que le vétéran avait enduré. Sans rien ajouter, il le suivit dans le salon. Rhivan ouvrit la mallette et lui fit signe de s'asseoir.
- Fais-moi voir ta blessure, dit-il.
Ratchet tandis son bras devant lui, non sans que le mouvement lui arrache une grimace : les tendons étaient encore fragiles.
Le vieux Lombax sortit de la mallette un pistolet et une petite gélule, qu'il inséra dans le mécanisme. Il plaqua ensuite le bout du canon dans le creux du coude, et implanta la gélule dans son avant-bras. Bien qu'habitué à ce genre d'opérations, Ratchet tressaillit, mais d'avantage à cause de l'effet de la gélule : de légers picotements parcouraient son bras, de l'épaule jusqu'au bout des doigts, comme s'il avait bloqué la circulation du sang pendant trop longtemps. De plus, il pouvait sentir ses muscles se contracter sous sa peau, provoquant des spasmes, faibles mais incontrôlables.
C’était une sensation plus bizarre qu’autre chose, qui s'estompa au bout de quelques instants.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il en frottant l'endroit où Rhivan avait planté la gélule.
- J’ai déniché un de ces gadgets dans les bâtiments de l’Académie. Je croyais qu'ils avaient disparu ! Pendant la guerre, on s’en servait pour traiter rapidement les blessures graves : Les Nanotechs contenus dans la gélule sont "dopés", ils sont plus efficaces que ceux contenus dans les capsules de soin et envoient des décharges électriques qui stimulent les cellules, accélérant la guérison. Pour ne pas endommager les tissus et de réduire leur durée de vie, les décharges sont envoyées à intervalles réguliers, en fonction du métabolisme du patient. Avec ceci dans le bras, et sachant de quel bois sont faits les Lombaxs, je dirais que tu seras complètement guéri dans quelques jours, une semaine tout au plus.
- Pas mal du tout, admit Ratchet en faisant quelques mouvements avec son bras, qu'il sentait déjà plus résistant. Merci Rhivan, je t’en dois une.
- Il n'y a pas de quoi. Tu peux garder la mallette, mais évite d'ébruiter son existence. La plupart des fabricants – y compris les nôtres – ont interdit l'utilisation de Nanotechs modifiés après la guerre. Je ne sais pas si c'est encore de vigueur aujourd'hui, mais mieux vaut être prudent en l'utilisant.
- Je ferai attention, promit-il en refermant le précieux kit de soin. Et à propos des fabricants...
Il fallait convaincre Rhivan de quitter Fastoon et de les accompagner, mais comment ? Il ne savait même pas pourquoi il refusait ainsi...
- Rhivan, reprit-il, j'ai besoin de ton aide. Quelles que soient tes raisons, si on n'arrête pas cette vague de crimes, des milliers d'innocents seront en danger.
- Et tu m’en vois navré, mais je t’ai déjà dit que je ne mêlerai plus des affaires de la galaxie, rétorqua le vieux Lombax d'un ton glacial.
- Mais pourquoi ? s'écria Ratchet, indigné par une telle indifférence. Tu fais partie de la Garde Prétorienne, non ? Tu as juré de protéger…
- Les Lombaxs, oui. J'ai fait la guerre pendant cinquante longues années, comme des millions d'autres Lombaxs. Nous avons tout sacrifié pour défendre la galaxie. Nos colonies, nos ressources... et nos vies. Je n'ai pas connu le Général Azimuth aussi bien que toi, mais mon père était capitaine d'une frégate. Il a été le premier de mes proches à disparaître au combat. Ma sœur et ma mère ont suivi lorsque les Cragmites ont bombardé l'hôpital où elles travaillaient. Quant à ma femme et mes enfants, ils sont morts sur le Passage Ublik, lorsque l'ennemi a fait exploser une étoile à neutrons pour couper les voies de ravitaillement hyperspatial.
Ratchet, stupéfait par cet aveu soudain, n'osa pas interrompre Rhivan, dont le regard se perdit dans le vide.
- La guerre m'a tout pris, murmura-t-il comme s'il se parlait à lui-même. Malgré notre victoire, je ne supportais pas l'idée de voir le monde se reconstruire sans... sans tous ceux que j'avais perdus. Alors je suis parti m'isoler sur cette planète. J'ai réappris à vivre une vie normale. J'ai fait mon deuil, mais la civilisation n'avait plus rien à m'offrir qui puisse justifier mon retour. Cependant, quand Fastoon a émis un signal de détresse à travers toute la galaxie, j'ai repris les armes et me suis envolé vers les miens. C'était mon devoir de les protéger... mais il était déjà trop tard. L'armée de Tachyon avait dévasté la planète, et ses Drophydes étaient déjà lancés à la poursuite des survivants qui n'avaient pas pu emprunter le portail dimensionnel. J'ai essayé de les aider à se cacher, à fuir, mais c'était comme repousser un raz-de-marée à mains nues. Nous étions écrasés par les forces de l'Empire. J'aurais pu essayer de les sauver. J'aurais dû essayer, mais... j'avais peur de mourir.
Il se tourna vers Ratchet, avec un sourire sans joie.
- Ironique, hein ? C'est moi qui avais le moins à perdre dans cette histoire, et c'est moi qui étais terrorisé à l'idée de combattre.
- ... Les forces de Polaris n'ont pas pu vous aider ? demanda le jeune Lombax, trop indécis sur la bonne réponse à donner face à ce genre de discours.
- Elles ont bien reçu le signal de détresse, mais l'aide n'est jamais venue, ni lors de l'attaque ni durant les années qui ont suivi. S'ils avaient rassemblé une armada et frappé avant que Tachyon ne disperse ses troupes... ils auraient peut-être eu une chance d'en finir avec l'Empire avant même qu'il ne prenne le pouvoir. Mais ils ont préféré se terrer autour des leurs propres colonies pour les défendre. Ça n'a pas empêché la plupart d'entre elles de tomber aux mains de l'ennemi, comme tu as pu le constater.
La voix du vétéran se teinta de colère.
- Imagine à quel point la galaxie serait différente aujourd'hui s'ils avaient répondu à notre appel ! fulmina-t-il. Tous les Lombaxs qui seraient encore en vie, toutes les cités qui se tiendraient encore debout ! Après tous les sacrifices que mon peuple a fait pour les protéger, Polaris a trahi notre confiance au moment où nous avions le plus besoin d'eux.
- Que s'est-il passé ensuite ?
- Les survivants n'avaient d'autres options que de fuir ou se cacher, soupira tristement Rhivan. J'ai reçu quelques échos mentionnant qu'un groupe de Lombaxs avait réussi à s'emparer d'un vaisseau de transport longue portée et à fuir la galaxie, mais je n'ai jamais su si c'était vrai, et s'ils sont encore en vie. Les autres, qui n'avaient aucun moyen de quitter Polaris, se sont fait tuer ou ont réussi à se cacher, comme moi, en coupant toutes les communications et en camouflant toute trace de notre existence. Peut-être y'a-t-il d'autres Lombaxs qui sont parvenus à survivre jusqu'à aujourd'hui, dispersés et isolés du reste de la galaxie. Mais même si c'était le cas... c'est déjà un miracle que tu sois tombé par hasard sur ma planète. Il y a tellement d'étoiles, c'est comme s'ils avaient déjà disparu...
Rhivan se tut, et un silence pesant s'installa entre eux. La sonnerie stridente d'un minuteur retentit dans la cuisine. Voyant que son maître ne bougeait pas, un robot d'entretien se dépêcha d'aller couper le feu. Le vieux Lombax prit une longue inspiration, et déposa la mallette de soin entre les mains de son invité.
- Je suis désolé, mais je ne peux pas t'aider. Je ne dois plus rien à cette galaxie, et j'en ai trop vu pour revenir sur ma décision. Bats-toi si tu veux, mais mon devoir s'étend à Fastoon, et pas au-delà.
Ratchet, aussi compatissant pour son ami que déçu par sa réponse, soupira et se leva.
- Je déteste me le rappeler, dit-il en se dirigeant vers la sortie, mais tu sais comme moi que c'est un Lombax qui a provoqué la Chute. Pourtant, je le considère encore comme l'un de mes plus proches amis. J'ai dû apprendre à comprendre, à pardonner, et je me suis rendu compte que cette galaxie valait qu'on se batte pour elle, car c'est en partie grâce à toi, à Alister et aux autres Lombaxs qu'il nous reste quelque chose à protéger. Ce serait déshonorer cet héritage que de tourner le dos à mon devoir. Mais je comprends ta décision. Merci pour ton aide, Rhivan.
Laissant le vétéran derrière lui, le Lombax sortit et repartit vers chez lui, où Clank devait déjà s’être endormi.
J'ai corrigé plusieurs erreurs de cohérence dans ce chapitre concernant le passé de Rhivan. Comme on manque cruellement d'infos sur la Grande Guerre, surtout au niveau de la chronologie, j'ai essayé d'imaginer quelque chose mais ce n'était pas cohérent avec ce qu'on savait dans la série, c'est maintenant corrigé (j'en ai profité pour dégager une grosse facilité scénaristique dont je n'ai plus besoin, donc tout le monde est gagnant )