L'univers t'attends - Chapitre 1

Pas de quoi cracher sur son crash

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Auteur : Raknork

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** Flash info spéciale **
Il semblerait que Lana Tura, célèbre pilote dans toute la galaxie, ait disparu, alors qu'elle se rendait dans son club de gym préféré sur Beta du 37. En effet, nous sommes sans nouvelle d'elle, depuis un peu plus de 12 heures.

NON MAIS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ???!!!!!!!!!!! 12 HEURES !!!!!!!!!! Elle doit se sentir seule, apeurée, effrayée loin de nous, ses fans !!!!!!!!!!!

Oui … Oui je me calme… Excusez-moi, cher public, pour ce petit excès d'émotion. Revenons à cette info essentielle, qui est que Lana Tura a disparu. Bien que l'on soit sans nouvelle, la rumeur grandit. Certains disent même qu'elle a été enlevée par des Illumina, tôt ce matin.

Retrouvez-nous tout à l'heure pour plus amples informations. A vous le studio.
** Fin du flash info spéciale **


Lana se crouta sur la croute terrestre crevassée et cabossée de la pauvre petite planète, non peuplée. Enfin pas tout à fait ! Elle atterrit au centre de la forêt, dans le lac marécageux, avec toute la grâce d'un cinq tonnes, s'échouant sur une des plages de Dunkerque. Sur les rives, la forêt ressemblait à une mangrove. La présence d'arbres était étonnante, d'ailleurs, car la terre semblait très sèche. Et pourtant, la forêt était bien là. Visible comme un paquebot au milieu d'un pré.
Ainsi plongée dans ses pensées et son étonnement, elle s'enfonça lentement, mais sûrement dans la vase. Forte de ce constat, allié à sa volonté de ne pas mourir ici et maintenant, elle attrapa une branche qui dépassait et tira dessus de toutes ses forces, afin de s'extirper de l'eau.

**


Une fois revenue les pieds sur terre, Lana put faire le point, mais aussi réfléchir à ce qu'elle pourrait faire ici. Première chose : retrouver son vaisseau. Pas dans les environs … Bizarre … Pourtant elle était certaine qu'il s'était crashé ici. Qu'à cela ne tienne, elle décida d'aller explorer la forêt. Cette dernière n'était pas très grande, ni très dense, si bien qu'elle n'eut aucun mal à le retrouver. Il avait eu la bonne idée de se bloquer dans des lianes, suspendues à 5 centimètres du sol. Ni une ni deux, elle sortit son couteau et commença à couper ces fichues lianes. Si les aventures vécues lui ont apporté beaucoup de choses, elles lui ont aussi appris à ne jamais se séparer de son opinel.
Quand le vaisseau fut à terre, elle fit un rapide check-up. L'extérieur se portait bien mieux que l'intérieur, visiblement. Il faudrait sûrement quelques jours, avant de pouvoir repartir. Elle, qui avait quitté le bureau plus tôt que les autres jours afin de profiter de son week-end, il fallait qu'une tuile lui arrive. Crotte ! Surtout que le temps qu'elle le répare, il faudrait qu'elle reparte. Non mais vraiment quelle tuile ! Elle donna un coup de pied de rage sur la carlingue de son vaisseau.

"Aie, mais ça va pas ! s'exclama ce dernier. Tu m'as pas déjà assez amoché ?!

- Peux-tu faire une analyse de tes composants et me faire un rapport sur tes dommages ? demanda Lana

- Tu m'prends pour ta bonniche en plus ? Déjà que tu me fais atterrir en catastrophe sur cette planète, non sans dégâts, et il faudrait que je te dise où tu m'as amoché, non mais allo quoi ! Tu peux regarder toute seule ! répliqua t-il.

- Oh, tu me parles autrement, sinon c'est direction la fourrière, menaça Lana de son doigt inquisiteur.

- On n'est pas rendu, ironisa le tas de ferraille.

- Bon, tu me donnes les infos que je demande ou je te débranche ? dit l'aventurière."

La pilote perdue n'y comprenait vraiment rien de chez rien. Jamais son vaisseau ne lui avait parlé comme cela avant. Elle fit mine d'aller dans la cabine de pilotage, histoire de mettre la pression au vaisseau, mais elle voulait avant tout vérifier l'origine de ce changement de ton étrange. Elle pénétra donc dans la cabine de pilotage. Outre l'odeur de cramé qui aurait chatouillé les narines du premier venu, elle découvrit qu'on avait saboté son moyen de transport. En s'approchant plus près, elle comprit pourquoi son vaisseau était si agaçant : les réglages de la fonction vocale avaient été changés et, boulons sur le gâteau, le fil le reliant au vaisseau était sectionné. Lana alla chercher dans la réserve de son vaisseau tout ce qui pourrait être utile, afin de réparer le câble.

"Ok, mais c'est bien parce que j'ai rien d'autre à faire, que ça devienne pas une habitude.

- Ouais ouais, bon abrège, tu veux bien ! tempêta-t-elle.

- J'abrège, si je veux ! Ce n'est pas moi qui ai demandé des infos aussi stupides. T'à qu'as te débrouiller, si c'est comme ça.".

Trop absorbée par ces réparations, Lana ne répondit pas. Le vaisseau, pas dupé, se rendit compte de la supercherie de sa propriétaire. Bien trop tard cela dit. L'aventurière avait déjà réussi à remettre le câble sur pied et était sur le point de redémarrer le système du pauvre vaisseau.

"Eh mais qu'est-ce que tu fais ? … Occupe toi de tes f… … … … bafouilla le vaisseau avant de s'éteindre". Lana attendit pendant le redémarrage du système. Enfin pas trop quand même, cela allait plus vite que Windows. Merci les ingénieurs de chez Socam.

"Salut Lana, que puis-je faire pour toi ?". Le nouveau ton du vaisseau plaisait bien plus à Lana, qui demanda encore une fois un bilan des dommages subis. Demande, à laquelle le vaisseau accéda cette fois.

"Bah, je suis tout cabossé comme tu as pu le voir. Mes réacteurs sont foutus, mon moteur est mort, le réservoir est percé, les commandes sont presque toutes inopérantes, sauf la fonction vocale. D'ailleurs, merci de me l'avoir réparé et je tiens à te présenter mes excuses pour les propos déplacés. Je sais pas ce qu'il m'a pris.

- Tu as été saboté voilà tout, lança l'aventurière. Je me demande bien par qui. Enfin, en tous cas, c'est déjà oublié, t'inquiète pas.

- Merci, conclut le vaisseau, un peu gêné. Ah, et puis surtout surtout, j'ai une énorme migraine."

"Moi aussi" pensa Lana, trop exténuée par cette joute verbale. Comme le soir commençait peu à peu à tomber et qu'elle ne voulait pas vraiment se geler les fesses, elle décida d'un commun accord avec elle-même, de trouver un coin pour passer la nuit et d’attaquer toutes les réparations le lendemain. Mais trouver un abri s'avéra plus compliqué que prévu, car toute la petite planète, aussi petite qu'un petit confetti, était semble-t-il, aussi plate qu'un plat. En tout cas, une large zone autour du crash. Mais notre aventurière n'avait pas froid aux yeux - il faisait quand même 37°C. Après tout, elle en avait vu d'autres et ce n'est pas cette planète, qui allait avoir raison de son moral. Elle prit son courage et le peu d'énergie qui lui restait à 2 mains, pour construire un abri. Pas bête, elle profita de la forêt avoisinante, afin de prendre les matières premières qui lui serviraient.
Pif, paf, pouf … slack, slack, slack, crack, poum, vizzzzzz, cut, cut, cut et une suée - enfin à peu près - plus tard, son ouvrage était terminé. Ça avait de la gueule. Lana était fier de son travail. C'était rudimentaire, mais elle était de toute façon trop crevée, pour y trouver des défauts. Elle était tellement fatiguée, qu'à peine avait-elle pénétré dans sa modeste demeure, elle s'écroula à même le sol, parée pour faire un gros dodo. Enfin si les voisins étaient d'accord.



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