L'ombre des lombax - Revival - Chapitre 2

Ratchet et Clank vivaient actuellement sur la planète Igliak à Meridian City, la mégalopole capitale de la Union Galactique de Polaris récemment formée. Ratchet était un lombax d’environ 26 ans. Il arborait un épais pelage jaune sur l’ensemble de son corps qui était traversée d’un certain nombre de rayures orange, particulièrement visible au niveau de ses oreilles, de ses bras et de sa queue. Cette dernière, de forme fine, descendait du bassin de Ratchet et se terminait par un épais plumeau de poils. De grandes oreilles triangulaires surmontaient la tête rondouillarde du lombax, qui entourait de beaux yeux verts. S’il était encore jeune, celui-ci avait gagné en maturité de façon très visible et son visage avait maintenant perdu son aspect enfantin. Clank, quant à lui, était un petit robot de fabrication zoni. La forme de son corps, surmontée par une cuirasse de métal gris, évoquait celle d’un grille-pain, auquel auraient été apposées de petites jambes et de petits bras, équipés de mains trois gros doigts. Au-dessus de ce corps était posée une large tête ronde au design très simple : une ouverture pour la bouche se situait en dessous de larges yeux verts et on trouvait une petite antenne rouge au sommet de son crâne métallique.
Depuis la mort du lombax Alister Azimuth, le mentor de Ratchet il y a six ans, les deux compagnons avaient encore eu quelques aventures mais avaient fini par peu à peu se poser. Ratchet voyageait encore régulièrement sur des planètes éloignées, avec ou sans Clank, par plaisir de l’exploration, mais désormais il passait la majorité de ses journées à modifier ses vaisseaux et son équipement ou à créer de nouvelles inventions. Clank, quant à lui, s’était découvert une véritable passion pour l’archéologie et l’histoire des civilisations galactiques, disciplines dans lesquelles il avait obtenu des masters avec brio avant d’entamer un doctorat à l’Université Max Apogée de Igliak. Il s’intéressait principalement à l’étude la civilisation lombax, dont la population avait fui dans une autre dimension après l’invasion de Tachyon, l’empereur cragmite défait par Ratchet. Ce dernier était par ailleurs devenu particulièrement distant par rapport aux recherches de Clank alors qu’elles portaient sur les ruines de sa civilisation d’origine. Chaque fois que la question était abordée, le lombax cherchait un moyen d’échapper à la discussion, et quand il n’y parvenait pas, cela finissait systématiquement en dispute avec son ami.
Ratchet voulait rester éloigner autant que possible des fantômes de son passé, mais cela demeurait impossible en dernière instance. Il était le dernier lombax présent dans cet univers et cela constituait un poids important sur sa personne. La galaxie attendait de lui qu’il contribue à ramener les lombax dans cette dimension, qu’il joue une part active dans la conservation de leur patrimoine, mais le héros galactique n’était pas sûr de la façon dont il devait gérer un tel héritage. Ces résistances n’avaient pas empêché Clank de convaincre Ratchet d’accepter la proposition de signer, au nom des lombax, la Grande Charte des Civilisations de Polaris.
Ce texte long de plusieurs milliers de pages était l’étape finale dans la longue constitution d’une grande union galactique pacifique et démocratique. Cette charte visait la prise en compte toutes les civilisations ayant accepté de prendre part à l’Union Galactique de Polaris dans le respect de leurs spécificités propres, tout en s’accordant sur des principes communs tels que l’établissement d’une démocratie à tous les niveaux de pouvoir, la garantie de la paix, la préservation de l’histoire et du patrimoine, l’orientation vers une égalité de droit et de fait de tous les citoyens, le respect des individus, ou encore l’investissement de tous dans la recherche scientifique et philosophique. La Grande Charte des Civilisations de Polaris était le fruit d’un travail long et commun. Cependant, l’architecte final de la concrétisation de ce projet fut sans nul doute Liara Ionosphère, l’actuelle Autorité Représentative Supérieure de l’Union dont l’élection fut un moment historique du fait qu’il s’agisse d’une Markazienne.
En effet, la planète Markazia avait maintenu une politique isolationniste depuis la Grande Guerre, ayant ravagé la galaxie et s’étant terminée par la victoire des lombax sur les cragmites. La fin de celle-ci avait laissé Polaris très fortement divisée et les tensions restèrent nombreuses. Durant la conquête galactique partielle de l’empereur Tachyon, les markaziens avaient repoussés les assauts de son armée Drophyde mais refusèrent cependant de s’allier à la Confédération Interplanétaire de Résistance qui s’était constituée pour faire face au tyran. Après la chute de l’empire cragmite, de nombreuses voix s’élevèrent sur Markazia pour que la politique isolationniste prenne fin. La République Galactique instaurée dans la précipitation ralentit cependant le processus et la désastreuse présidence de Leslie Qwark – qui fut élut après une campagne presque inexistante et un taux d’abstention de 89% causé par une organisation chaotique – mit presque en échec les démarches d’ouverture au reste de Polaris.
Malgré ces difficultés, la persévérance de Liara Ionosphère et de nombreuses autres personnes dans l’ensemble de la galaxie a rendu possible, après que le président Qwark ait été démis de ses fonctions et exilé dans les jungles de la planète Quantos, la transition de la République, qui était condamnée de s’effondrer brutalement, à l’Union Galactique de Polaris. Le travail de discussions entre les différentes civilisations fut long et difficile, et des conflits mineurs – principalement des rébellions agoriennes – vinrent souvent ralentir le processus. La nomination de la markazienne au poste d’Autorité Représentative Supérieure, constituant la plus grande responsabilité de l’Union, fut historique et la confiance dont elle bénéficiait devant les citoyens de toutes les civilisations de la galaxie rendit possible la mise en place de la Charte.
Chaque civilisation de Polaris constituant l’Union Galactique de Polaris - les vullards, les Markaziens, les drophydes, les fongoïdes, les grumins, les terachnoïdes et les Valkyries – avait désigné un représentant pour signer la charte. Les kerchus et les agoriens n’y étaient pas inclus, du fait que les premiers refusèrent violemment toute discussion et que les seconds rejetèrent les négociations sous prétexte de conserver le peu d’honneur leur restant après leurs écrasantes défaites durant les rébellions agoriennes s’étant déroulé les années précédentes. Exceptionnellement, la civilisation lombax bénéficia également d’une place dans la charte, malgré son long exil dans une autre dimension, du fait des nombreux services rendus à la galaxie de Polaris. Bien entendu, le plus notable de ces derniers fut l’élimination de la menace cragmite signant la fin de la Grande Guerre. Toutefois, les actes héroïques de Ratchet, ayant permis de libérer Polaris du terrible joug de l’empereur Tachyon, pesèrent de façon importante dans cette décision. Il fut donc demandé à Ratchet d’apposer sa signature à la Charte de façon symbolique au nom du peuple de lombax. Ainsi, les sections du texte dédiées à celui-ci consacraient l’exigence d’un investissement conséquent de l’entièreté de la galaxie en vue de retrouver les lombax. Ratchet avait longuement hésité à accepter cette responsabilité. Il ne voulait plus être impliqué dans des affaires auxquelles étaient liés les lombax. Clank finit néanmoins par le convaincre qu’il s’agissait là de la meilleure chose à faire pour l’amélioration de la condition de la galaxie et que cela n’engageait véritablement Ratchet à rien.
Comme Liara Ionosphère devait présider la grande cérémonie, ce fut Talwyn Apogée, une autre markazienne ayant également joué un rôle important dans la mise à terme de l’isolationnisme qui fut désignée pour représenter Markazia. Elle comportait les caractéristiques traditionnelles du peuple markazien, c’est-à-dire un corps humanoïde auquel venait s’ajouter une longue queue se terminant en forme de lance, ainsi que de petites oreilles pointues, situées sur le côté de son fin visage. De longs cheveux bruns lui tombaient sur les épaules et étaient maintenus par un large bandeau bleu marine lui couvrant la majorité de son front.
Talwyn occupait également un poste de Haute commissaire des forces défensives de Polaris, poste auquel elle fut promue pour avoir dirigé l’attaque responsable de la destruction du gigantesque vaisseau mère agorien durant la bataille spatiale ayant signé la défaite finale de ces brutes nomades. Malgré cela, elle demanda à être mutée et pris ce poste dans la section des forces défensives destinée à l’étude, la conservation et la protection de la science, de la culture et du patrimoine galactique, et ce dans le but de poursuivre le travail de son père, le célèbre explorateur Max Apogée. Du fait de sa position et de l’occasion solennelle que constituait cette cérémonie, elle portait son uniforme qu’elle utilisait dans ses fonctions. Celui-ci était conçu de façon à allier style et ergonomie. Plus que d’un simple uniforme, il s’agissait donc d’une véritable armure. Cette dernière était composée d’une veste renforcée bleu roi aux bordures blanches, tout comme le pantalon, se portant par-dessus une solide cuirasse de kevlium peinte en orange et traversée d’une bande blanche en son milieu. D’élégants gants noirs et de longues bottes flexibles mais solides venaient compléter la magnifique tenue. La markazienne portait également ses armes de fonction : un pistolet-blaster de fabrication kerchu et un long sabrorazoir capable de percer même une armure en Trillium. Talwyn fut également une personne très proche de Ratchet et avait joué un rôle primordial dans la chute de l’Empereur Tachyon. Cependant, le dernier semblait être en froid avec la markazienne. Cela était probablement dû au fait que celle-ci avait investi une grande quantité de travail et déployé d’importantes ressources de sa section dans l’étude de la civilisation lombax et du dimensionnateur, l’invention lombax permettant de voyager dans d’autres dimension et qui, une fois réparée, pourrait servir à retrouver les lombax. Talwyn regrettait beaucoup la situation et tenta plusieurs fois de se réconcilier avec Ratchet, mais celui-ci fermait à chaque fois la conversation du fait de l’implication de la markazienne avec les affaires lombax.
Tout au long de la cérémonie, Ratchet et Talwyn furent placés côte à côte. La markazienne essaya d’ouvrir la conversation au début, mais le lombax l’ignora. Ratchet ne prêtait d’ailleurs pas vraiment attention au déroulement de la cérémonie. Il ne fit que se lever quelques instants pour signer la Charte des civilisations, comme il l’avait promis à son camarade robitique, et resta assis et apathique en attendant que la cérémonie se termine en regardant le bleu du ciel. Sa tenue soulignait d’ailleurs son désintérêt pour l’évènement. En effet, il était habillé d’un simple pantalon de travail renforcé de couleur bleue ainsi que d’un haut renforcé orange et bleu percé en son centre par une unité de navigation verte. Ratchet portait également de longs gants marrons et son traditionnel couvre-chef en cuir brun. Il avait également amené avec lui sa grande clé millénium grise sous les conseils de Clank du fait qu’il s’agisse de l’arme typique des lombax.
Mis à part le manque complet d’intérêt qu’éprouvait Ratchet, la cérémonie de signature de la Grande Charte des Civilisations de Polaris se passa sans encombre. Ce jour était destiné à entrer dans les hololivres d’histoire et la date fut rapidement désignée comme étant un jour de fête dans toute la galaxie. La cérémonie finie, Ratchet et Clank furent ramenés à leur appartement par un véhicule commandité spécialement par le gouvernement. Une fois rentré, Clank tenta d’engager une conversation avec son vieil ami, mais Ratchet coupa une fois encore court à la discussion. Il se contenta d’attraper une Cuvée des Fondoïdes, sa bière favorite, et se dirigea immédiatement dans le hangar pour bricoler son vaisseau, l’Aphélion un engin lombax de classe Angel que Ratchet modifiait sans cesse depuis des mois, au point que son compagnon robotique avait fini par perdre le fil des différentes apparences que celui-ci avait eu.
Clank se résigna en soupirant et prit la décision d’avancer dans ses recherches en lisant quelques articles de revue archéologique. Alors qu’il venait de s’installer à son bureau et à ouvrir ses dossiers, il reçut soudainement une communication sur le canal d’urgence, émanant directement de la Grande Horloge. L’inquiétude monta immédiatement chez le petit robot. Il savait qu’un tel appel provenant de la station zoni signifiait que Sigmund et les zonis ne pouvaient protéger l’Horloge face à une menace sans une aide extérieure. Il prit l’appel sans plus de réflexion et entendit la voix de Sigmund, brisée et désespérée lui parler de façon erratique et à peine compréhensible d’une lombax s’étant introduite dans l’Horloge et ayant volé le chronosceptre. Le terme « lombax » fut à peine prononcé que Clank était déjà certain que Ratchet allait être obligé de prendre part à la situation, il décida donc immédiatement de rejoindre celui-ci afin d’écouter avec lui l’histoire de Sigmund.
- Je t’ai déjà dit de ne pas me déranger lorsque je travaille sur l’Aphélion, grogna Ratchet, bidouillant les réacteurs de son vaisseau lorsque Clank entra précipitamment dans le hangar.
- Il s’agit là d’une urgence, Ratchet, affirma Clank avec autorité. La Grande Horloge a été attaquée, et étant donné que la lombax semblerait être d’origine lombax, je pense qu’il est nécessaire que tu prennes le temps d’écouter Sigmund.
Ratchet cessa immédiatement de travailler à son vaisseau, mais il resta muet quelques instants avant de répondre. La nouvelle de la présence d’un autre lombax dans l’univers l’affecta particulièrement, surtout si, une fois encore, celui-ci s’avérait à nouveau être une menace pour la Grande Horloge. Il ne s’était jamais véritablement remis du fait de n’avoir pas pu empêcher le décès de Alister Azimuth. Il s’en voulait toujours de ne pas avoir été capable d’arrêter et de raisonner l’ancien général de la garde prétorienne lombax lorsque celui-ci avait tenté il y a six ans de remonter le temps pour sauver les lombax de leur chute grâce au pouvoir de la station spatiale, même si cela signifiait condamner l’univers tout entier à la destruction. Dans un premier temps, Ratchet réfléchit tout de même encore à une solution pour retrouver les lombax, mais les échecs répétés à réparer le dimensionnateur, ainsi que le choc de la découverte de la maison saccagée, par les armées de l’empereur Tachyon, de Angela Cross, la seule autre lombax qu’il pensait toujours être en vie dans l’univers le poussèrent à laisser tomber toute autre tentative et à décider d’abandonner les lombax à leur exil. De ce fait, Ratchet ne voulait plus rien avoir à faire avec les lombax et il désira au plus profond de lui simplement répondre à Clank que cela ne le concernait pas et de se débrouiller seul. Mais il savait pertinemment que cela n’était pas vrai. Il était le dernier lombax de l’univers. C’était à lui de prendre la responsabilité de toute problématique concernant les actions d’une autre lombax, parce qu’il était conscient de ses racines et les affirmaient, comme le montrait la clé dont il usait chaque jour. Il avait l’obligation d’intervenir, même s’il ne le désirait pas, en tant que lombax, mais aussi en tant qu’ami du fils d’Orvus.
- Clank, dit Ratchet après ce moment de réflexion, connecte mon système de communication à la transmission de Sigmund. Si une lombax est impliquée, je suppose que je dois au moins essayer d’aider.
Son compagnon robotique fut légèrement soulagé d’entendre cette réponse de la part de son ami, dont il craignait la réaction face à l’annonce d’une nouvelle menace d’origine lombax. Il suivit immédiatement l’instruction de Ratchet, qui entendit immédiatement la voix familière du gardien de l’Horloge.
- Sigmund, j’ai connecté Ratchet à la discussion, fit Clank, veux-tu bien nous raconter clairement ce qu’il s’est produit afin que nous puissions t’assister au mieux.
- Ratchet ? s’interrogea Sigmund. Oui, je suppose qu’il est aussi concerné dans cette affaire et qu’il pourra nous aider.
- Tu es un ami cher à Clank, répondit Ratchet, c’est normal que je t’aide en cas de besoin, surtout si un lombax est responsable. Alors raconte nous tout.
- C’est un peu flou, commença le gardien de l’Horloge. J’ai détecté une étrange quantité d’énergie temporelle plus tôt dans la journée, et, avant que j’aie l’occasion de faire quoi que ce soit, ce surplus a provoqué une importante déflagration bio-énergétique. Et une lombax est soudain apparue sur le lieu de l’explosion, c’était une femme au pelage gris, et avec des yeux rouges encore plus effrayant que ceux d’Azimuth. Elle m’a attaqué et m’a dérobé le chronosceptre des mains sans que je puisse faire quoi que ce soit pour l’arrêter.
- Mais il devait y avoir des centaines de zonis qui sont intervenus, interrompit Clank, un individu seul ne peut pas possiblement arrêter une telle armée.
- C’est probablement ce qui est le plus étrange dans cette histoire, continua Sigmund. Les zonis ont agi vraiment bizarrement. Quand ils ont vu la lombax est arrivée, ils l’ont simplement observé sans intervenir dans un premier temps. On dirait vraiment qu’ils ne savaient pas comment réagir pour une raison inconnue. En tout cas, cette perfide boule de poils était préparé à se défendre des zonis : elle a utilisé des bombes hypersonniques à la puissance incroyable pour les disperser quand ils sont finalement intervenus.
- Ça veut dire qu’elle a de bonnes connaissances sur la manière d’affronter des zonis en grand nombre, ajouta Ratchet. Comment s’est-elle échappée de l’Horloge ?
- C’est là que cela devient encore plus bizarre, répondit Sigmund. Je pense que ce n’était pas sa première venue à la Grande Horloge. Elle savait se diriger dans l’installation au moins aussi bien que moi. Les zonis l’ont, bien sûr, pris en chasse mais encore une fois leurs actions étaient bizarres. Je n’ai pas bien vu la scène, parce que j’étais sérieusement endommagé, mais je pense qu’ils ont essayé de la raisonner.
- Les zonis la connaissent d’une façon ou d’une autre, réalisa Clank. Mais c’est impossible.
- Sigmund, dit Ratchet, tu me sembles faire beaucoup de suppositions sur les réactions des zonis face à cette fille. Tu ne leur as pas posé de question sur ce qu’il en est réellement ?
- Ils ne se sont pas encore réveillés, dit Sigmund d’un ton désemparé, elle s’est servie du chronosceptre pour les mettre tous chaos.
- Mais c’est impossible, s’exclama Clank avec surprise, cette utilisation du chronosceptre demande une connaissance très approfondie du fonctionnement de celui-ci. Comment peut-elle réussir une action pareille ?
- Peut-être qu’il y a un une autre façon d’apprendre à s’en servir, supposa Ratchet.
- Absolument pas, répondit Sigmund, les seules ressources existantes en ce qui concerne l’utilisation et le fonctionnement du chronosceptre sont situées dans l’Horloge et nulle part ailleurs dans l’univers.
- Donc, en résumé, dit Ratchet, ce que tu es en train de nous dire, Sigmund, c’est qu’il y a une mystérieuse lombax, visiblement très instable, qui a débarqué subitement dans la Grande Horloge, mais qui a des connaissances précises en ce qui concerne le plan de la station, le fonctionnement du chronosceptre, et le comportement des zonis. En notant également, qu’elle n’est visiblement pas une inconnue pour ces derniers. Tu as d’autres informations ?
- Pas grand-chose, répondit Sigmund. Elle m’a parlé rapidement de différentes choses comme Orvus et les lombax, mais cela n’avait pas l’air d’avoir véritablement du sens. Je sais juste qu’après s’être débarrassée des zonis elle est partie avec une sorte de vaisseau lombax qui était caché dans un vieux hangar que je ne suis pas parvenu à rouvrir.
- As-tu réussi à calculer l’endroit vers lequel elle s’est enfuie ? demanda Clank
- Bien sûr, répondit le gardien, c’est probablement la seule chose que j’aie réussi à accomplir correctement aujourd’hui. L’ordinateur estime que son vaisseau a pris la direction de la galaxie de Polaris, probablement vers le secteur cérulléen.
- Fastoon… répondit Ratchet d’une voix étouffée. Elle compte se rendre sur la planète d’origine des lombax.
- Que comptez-vous faire maintenant ? demanda Sigmund.
Ratchet se leva de la caisse sur laquelle il s’était assis durant la conversation et attrapa sa clé et commença à se diriger vers l’armurerie.
- Simple, répondit Ratchet en attrapant un blaster, on va sur Fastoon et on l’arrête avant qu’elle ne devienne vraiment un danger. Dans le meilleur des cas tout se passe bien et tout le monde est heureux, et dans le pire des cas on se fait abattre et ce ne sera plus notre problème.
Sigmund ne sut pas bien que répondre à cela. Clank le salua brièvement avant de couper la transmission. Malgré la gravité de la situation, le robot était excité par l’idée de partir à nouveau dans une aventure avec son meilleur ami, même s’il savait pertinemment que ce dernier appréhendait la rencontre avec un autre lombax. Ratchet quant à lui embarqua le strict nécessaire et prépara l’Aphélion pour un décollage immédiat. Dans son état actuel, le vaisseau de classe Angel arborait une cuirasse bordeaux flambant neuve, du fait qu’elle ait seulement été placée il y a une semaine sur un coup de tête de Ratchet. Celui-ci et son compagnon embarquèrent et les réacteurs, tout juste améliorés, s’allumèrent. La vaisseau lombax prit son envol et traversa rapidement le ciel de Meridian City avant de se retrouver dans le vide de l’espace.
Alors que la planète Igliak commençait à s’éloigner peu à peu, Clank regarda le vaisseau de son camarade lombax. Il put lire très facilement l’inquiétude de celui-ci. Ratchet avait peur de ce qu’il risquait encore de découvrir sur son peuple, sur ses origines. Le traumatisme laissé par son affrontement avec Alister Azimuth était toujours bel et bien présent et Clank le savait. Il se jura de soutenir son meilleur ami du mieux qu’il le pourrait face à la nouvelle épreuve qui s’annonçait. C’est pendant que Clank se perdait dans ses réflexions que l’Aphélion fit le saut en hyperespace en direction de Fastoon.