_RATCHET & CLANK : : Point d'impact_ - Chapitre 3

-= Chapitre II : : Paradis éphémère =-

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Auteur : Verato

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Planète inconnue, secteur non répertorié _ Heure inconnue (probablement en début d'après-midi d'après la position de l'astre)


- Eh ben… On l'a finalement trouvé, notre p'tit coin d'paradis ! C'est vrai que c'est dingue quand on y repense : qui aurait dit qu'une planète aussi magnifique n'avait pas encore était répertoriée ?

- Oui, je crois surtout que nous avons eut de la chance. Je te rappelle que nous avons tout de même passé des semaines à essayer de trouver un endroit reculé et inhabité…

- Euh.. à ouaip ? Aussi longtemps, t'es sûr ? Hum… Mais regarde : au moins on est pas dérangé par qui que ce soit ! On pouvait pas rêver mieux, mon pote.

- Tu as raison. Mais les grandes agglomérations me manquent… Je me souviens de notre appartement à Megapolis. Au moins, on avait tout à disposition.

- Arrête un peu, là ! On va faire nos courses tous les week-ends sur Karcys, c'est quand même vachement urbanisé !

- Ce n'est pas pareil. En fait, je me pose souvent la question. Je me demande si on ne ferait pas mieux de changer d'environnement, Bota et moi. Tu sais, elle n'est pas très habituée à un milieu aussi.. sauvage.

- D'accord, J'ai pigé ! J'te retiens pas ici, mon vieux. Si tu veux t'installer avec ta copine, c'est toi qui gères !

- Mais ça me rendrait triste de te laisser tout seul, ici.

- T'en fais pas pour moi, coco. Tu m'connais : j'ai toujours aimé ce côté solitaire de la vie. Le fait d'être livré à soi-même, sur une planète abandonnée du reste de l'univers, à jouer tout seul au solitaire… Eh, me regarde pas comme ça ! C'est vrai : on est tous les deux promis à des horizons différents, même après ces années de vaillante camaraderie.. c'est normal qu'il vienne un temps où la séparation est inévitable.

- Cette réaction m'étonne de toi. En tout cas, je te promets de venir te rendre visite souvent.

Puis, après un court silence de mort, où l'on entendait plus que le doux son des cascades se jetant dans le lac environnant.

- Mais dis-moi : tu ne comptes vraiment pas recontacter l'amiral Sasha ? Elle ne t'a peut-être pas oubl…

- Ca fait depuis un bail que c'est fini entre nous deux.. quand est-ce que tu vas te rentrer ça dans ta tête d'ampoule !!

- Désolé, je ne voulais te faire de la peine…

- Oh et puis zut. Elle et moi, c'était pas possible, depuis le début. Les seuls moments où on pouvait vraiment se voir, où on avait la possibilité de se rapprocher physiquement, où ma…

- Euh…

- …aurait pu pénétrer subrepticement sa…

- Epargne-moi les détails, s'il te plaît.

- Eh beh pile poil dans ces moments-là, où on commençait à peine à devenir chauds comme du Carbonox en fusion, qu'on l'appelait pour une mission « super-importante » ou « super-confidentielle » et qu'elle devait « super-pas-manquer »… A chaque fois j'étais dégoûté et j'me disais que la prochaine serait la bonne ! Mais c'était elle la capitaine de la flotte galactique, et en tant que tel, elle avait pas droit à l'erreur. Alors tu t'imagines ? La revoir, maintenant qu'elle est amiral ?! Elle doit tellement être overbookée, qu'elle doit même plus se rappeler que j'existe !

- Tu exagères. Ca lui a fait beaucoup de peine, lorsque tu es partit.

- Peuh ! Tu parles, ça change queudalle ! A la limite, j'préfère trouver quelqu'un ici, dans le secteur. Et même si c'est pas long : pas grave ! J'en retrouverai une autre, puis une autre…

- Je ne te souhaites pas d'en arriver jusque là.

- T'as raison. Et pis, c'est pas mon genre, de toute façon.

- Je te propose de boire un peu pour passer à autre chose.

- Mais c'est qui deviens déraisonnable, ma parole ! Ca marche pour moi : ressers-moi de ton cocktail-qui-déchire !

- Eh eh eh eh eh…

Soudainement, quelque chose s'écrasa dans un vacarme assourdissant juste derrière eux, qui étaient tranquillement allongés sur leur chaises longues. Ils basculèrent tout deux en avant, leurs sièges projetés par l'onde de choc.

Après s'être relevés non sans difficultés, ils restèrent bouche bée face à ce qu'il virent : La chose qui avait détruit une bonne partie de l'endroit était une énorme capsule ovale d'un noir irisé, dénuée de vitres et d'issues quelconques. Lorsque la fumée se dissipa, un sas circulaire s'ouvrit en plein centre du véhicule. Trois silhouettes massives en sortirent, posant lourdement leurs pieds sur le sol et commençant à s'avancer d'un pas décidé vers nos deux compagnons.

- Mais qu'est-ce que…

Une voix métallique les appela.

- Messieurs Ratchet et Clank ?

- Des Rangers de l'espace ?

- Non, ceux-là sont différents, Clank…. Et ils viennent de bousiller notre parcelle de paradis ! Non mais vous vous prenez pour qui, nom d'une Amibe !!

Le Lombax n'avait pas tort : les trois robots qui leur faisaient face avaient l'aspect de Rangers de l'espace. Sauf qu'ils étaient deux fois plus grands, de couleur gris anthracite et équipés de triples plasmo-sulfateuses. Le plus proche d'eux les fixa de son unique oeil jaunâtre.

- J'ai besoin de la confirmation de votre identité : êtes-vous bien messieurs Ratchet et Clank ?

- Absolum…

- Hum hum… Eh bien, ce que mon petit compagnon veut dire, c'est que ça dépend pour quoi… (Lança Ratchet en jetant un regard noir à Clank.)

- Identités des cibles, OK. Navré du dérangement…

- Ah ben ça tu peux l'dire !

- …mais nous allons devoir vous emmener d'urgence dans le système du Grand Carrefour.

- Quelle planète ? (S'enquit Clank.)

- Unidrom. Le décret 9Z6D3 paragraphe 8 alinéa 4 phrase euh…

- 2 ? Alors le Conseil Intergalactique a recourut à cette solution… Mais pourquoi ?

- Késako ??!

- Nous ne pouvons pas vous donner plus d'informations pour l'instant. Vous serez mis au parfum sur place. Maintenant, veuillez nous suivre.

- Minute, papillon ! Il en est pas question ! Perso, j'y comprends rien de rien à cette histoire, mais ça me plaît pas beaucoup qu'un groupe de commandos hyper-armés débarquent chez moi en foutant un bor*** pas possible !!

- Vous devez nous suivre, pour le bien de l'univers tout entier.

- Alors là j'hallucine ! Vous êtes pas au courant ? (Les Rangers se regardèrent.) Sauver tout un tas de mondes, secourir les belles autochtones en détresse.. On a raccroché depuis un bail, les gars ! Et on s'est pas donné tout ce mal à disparaître, pour au final se retrouver à casser du méchant ! Hein Clank ? Clank ?!

Ce dernier, pensif, se retourna vers lui, l'air décidé.

- Ratchet, il s'agit d'un état d'urgence à très grande échelle. Le décret stipule que toute personne ayant sauvé au moins deux fois une galaxie se doit de venir en aide au Conseil. Pour notre part, nous en sommes déjà à six fois…

Ratchet feignit aussitôt la sourde oreille.

- Gné ? T'as dit quelque chose ? Moi j'ai rien entendu du tout, vous avez rien entendu non plus, hein ? (Dit-il en direction des Rangers.) En tout cas c'est la meilleure blague de l'année, elle est bien bonne ! Nous ? Ha ha ha, c'est à mourir de rire ! Si on était capable de sauver qui qu'ce soit, croyez-moi que ça se saurait ! Même ma mère pourrait vous l'dire ! Ha ha…

Mais apparemment, son rire mal imité n'eut pas l'effet escompté.

- Vous n'avez aucune famille, et vous êtes actuellement les deux héros les plus célèbres d'une dizaine de systèmes. Il n'y a aucune erreur, vous m'avez vous-même confirmé votre identité.

- Merci d'me le rappeler !! Et m.. mercredi, tiens ! Ces Rangers-là sont plus futés que je le pensais… Avec les autres, ça aurait marché à coup sûr !

- Dernier appel : je vous demande de nous suivre dans les plus brefs délais. Le temps joue contre nous, il ne faut pas s'éterniser.

- Compris. Je cours prévenir Bota de notre absence prolongée. Ratchet : tu ferais mieux de te préparer…

- Qu-quoi ??! Mais c'est du délire là !

- Je ne crois pas, monsieur Ratchet.

- Oh, lâche-moi la grappe, tas d'ferraille ! J'y vais rien que pour comprendre ce qui m'arrive, mais crois-moi (il pointa un doigt menaçant en direction du robot au moins trois plus grand que lui) : dès que j'aurais pris connaissance des détails de dernière minute, j'me tire ! Capiche ?

- Monsieur le Ranger : pouvez-vous prendre un troisième passager ?

- Eh bien… Vu vos tailles respectives à tous les deux, je dirais qu'il en reste pas mal.

- Dans ce cas j'emmène ma fiancée avec moi, elle connaît des personnes sur Unidrom et préfère nous attendre là-bas. Viens, ma chérie.

Lorsque la dénommée sortit de la villa improvisée, tous les Rangers de l'espace buguèrent un instant sur la sublime robote au design de rêve.

Visiblement exaspéré, Ratchet les rappela vite à l'ordre.

- Eh oh ! Les gros durs : vous avez une mission d'importance universelle à accomplir, j'vous rappelle… Sérieux, vous avez jamais vu une fille ou quoi ?

- Euh… On vient… A peine… D'être finalisés…

- OK, je vois… Bon, comme vous avez pas l'air d'être pressés.. ça gênes pas si j'me ressers du cocktail ?

Le chef des robots soldats sembla se débloquer comme par magie.

- Pas le temps : prenez ce qui vous paraît essentiel, on pars sur-le-champs.

- Grrr…

Il s'exécuta avec le plus de mauvaise volonté qu'il le put, rechignant et jurant comme un Tyrannoïde tout en rangeant dans son sac-à-dos sa vieille super-clé 5000 – rouillée à force de passer le plus clair de son temps à traîner dehors, ses super-bottes améliorées - inutilisées depuis son affrontement avec le Protopet géant, une carte intergalactique tactile, juste au cas où… Sans oublier son hydrocasque. Son hydrocasque ?! Pourquoi faire ? Lorsqu'il se rendit compte de l'inutilité de la chose, il le jeta nonchalamment derrière lui. Il prit quand même la précaution d'ôter son short blanc à fleurs, et d'enfiler à toute vitesse une combinaison thermique noire à ceinture multifonctions - un cadeau de Talwyn, après lui avoir annoncé sa « retraite » en tant que sauveur de galaxies.

Puis, au bout de quelques minutes, Ratchet, ses affaires sur le dos et Clank tenant sa sulfureuse petite amie par la main, les Rangers fermèrent la marche et les escortèrent jusqu'à l'étrange vaisseau. Nos trois protagonistes y entrèrent et allèrent s'installer sur la banquette circulaire, juste au fond de l'engin. Une fois la porte refermée, deux Rangers s'assirent en face d'eux, tandis que le dernier grimpa en haut d'une échelle menant à l'étage supérieur : e qui devait certainement être la salle de pilotage.

De brèves secousses se firent sentir à leurs pieds, signe du décollage. Ratchet, un peu oppressé du fait qu'il n'ait aucune vue vers l'extérieur, ne put s'empêcher de poser la question.

- Euh, Scusez-moi, mais… C'est normal qu'il n'y ait aucune ouverture ? Ce s'rait pourtant sympa pour le paysage…

- Cette capsule dispose d'un système de furtivité ultra-avancée. On ne peut pas utiliser de vitre, car la surface extérieure doit être uniforme et constituée du seul matériau qui nous assure cette discrétion face aux capteurs ou aux radars.

- Y'a même pas moyen d'utiliser des vitres teintées ? Vous savez, vous mettez une fine couche de votre truc d'invisibilité, là, assez fine pour qu'on puisse y voir à l'extérieur sans que l'extérieur puisse voir à l'intérieur. Vous captez ?

Le duo de robots se regarda, puis le fixa longuement, limite menaçant.

- OK, j'vois le genre… Faites comme si je n'avais rien dit, ça roule ? Je pense que j'vais me tapper un p'tit roupillon, moi. Vous me réveillerez à l'arrivée par contre, j'compte sur vous, les mecs !



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