Objectif Terre - Chapitre 1

1: Tout commence bien

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Auteur : Talwyn

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« Que du bonheur. »
Allongé sur le sable, Ratchet écoutait l’aller-retour continu des vagues. Il sentait la chaleur du soleil sur son visage. De temps en temps, une petite brise faisait bouger les palmes des cocotiers, masquant la lumière. Les yeux fermés, notre Lombax se reposait. Il profitait de ce moment trop rare dans sa carrière de sauveur de galaxie.
-Ratchet ? Réveille-toi, Ratchet !
-Hmpf, grogna-t-il.
-Allez, Ratchet !
-QUOI ? Ca ne peut pas attendre ?
-Euh… Clank se renfrogna. T’énerves pas, c’est juste que j’ai remarqué un truc louche, dans le ciel, dit-il en levant le doigt.
Ratchet suivit la direction désignée du regard. Le ciel était parfaitement bleu, hormis quelques nuages duveteux.
-Eh bien, quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
-Tu ne regardes pas assez loin. Observe ce nuage.
Plissant les yeux, il se concentra sur ce dernier. Il n’y avait aucun vent, pourtant il bougeait, semblait se métamorphoser. Au bout de quelques secondes, un gros point noir passa devant le nuage, puis redisparut derrière, laissant à son passage un sillon.
-Mais qu’est-ce que…
-J’ai bien vu, c’est un vaisseau. Et il a l’air de vouloir modeler le nuage.
-Ouais, ça doit être ça. Mais pour faire quoi ?
-Je n’en sais encore rien, mais je suis sûr d’une chose : il est armé. Il a des bombes à protons et des mines à retardement. Et il paraît miner sa… ‘sculpture’.
Effectivement, le vaisseau passa dans le nuage, s’arrêta en plein milieu et déposa une mine. Puis il en sortit et reprit son remue-ménage.
Bon sang, à quoi ça peut bien leur servir de faire ça ?
Tendant les oreilles, notre Lombax entendit un vrombissement puissant derrière lui. Un deuxième vaisseau, rouge celui-ci, prenait la direction de la sculpture. Il s’éloignait.
-Clank, il était armé aussi ?
-Non, mais il a l’air lourdement chargé. Et des sortes de pots dépassent de ses ailes… comme des pots de peinture.
Ratchet réfléchit. Pour le moment, il n’y avait rien à craindre. Mais, en cas de problème, l’Aphelion n’était pas loin.
Rassuré, il se calma et observa.

Devant Ratchet et Clank, le nuage se transformait. Les deux vaisseaux passaient et repassaient, créant des petits détails qu’eux seuls pouvaient voir ; le nuage était trop loin de la plage, trop petit. Au bout d’un moment, le noir arrêta de virevolter et le rouge largua de la couleur. Jaune, orange, vert, noir, tout y était. Captivé par le spectacle, Ratchet sursauta quand Clank rit, à côté de lui.
-On peut savoir ce qu’il y a de si drôle ?
-Oh… rien. Et il rit une deuxième fois. C’est juste qu’on s’est fait du souci pour rien. Je crois savoir ce qu’ils manigancent.
-Ouais, sérieux ? Fais un zoom sur l’Aphelion, que je puisse voir aussi !
-Non, non. Pas la peine. Tu verras dans quelques minutes.
Contrarié, Ratchet se plia pourtant aux désirs de son compagnon. «Qu’est-ce qu’il se passe ? »
Tout à coup, les deux vaisseaux s’écartèrent de leur œuvre. Ils firent demi-tour, mirent le turbo et passèrent en flèche au-dessus des deux amis, provoquant le déchaînement des palmiers les entourant. « Je pige plus ri… »
BAOOOM !!!
La bombe, placée à l’intérieur, explosa. Sous le choc, le nuage s’agrandit et, d’un coup, prit dix fois plus de volume. Chaque petit détail devint apparent. Alors seulement, Ratchet comprit.
C’était LUI ! Les yeux d’un vert émeraude, les oreilles rayées, le casque en cuir et un sourire en coin… Dans le ciel se tenait un portrait immense de lui !
Soufflé, le Lombax eut le souffle coupé. « Comment ont-ils fait ça ? » Puis il fut pris d’un grand fou rire. C’était tellement… inattendu !
-Aphelion ?
-J’écoute ?
-Filme tout !
-J’ai déjà commencé, ça tourne toujours !
-Parfait, continue et connecte-toi à Talwyn. Il faut qu’elle voie ça !
-A tes ordres !

Deux minutes plus tard, Talwyn était en tchat audio-visuel.
-Ratchet ? Y’a un problème ?
-Au contraire, regarde !
Et l’Aphelion lui envoya les images en direct. Il l’entendit rire derrière l’écran :
-Wow ! Même en vacances, notre Lombax a des admirateurs !
A ce moment, des inscriptions en Lombax apparurent à côté de la sculpture géante.
-Qu’est-ce qui est écrit ?
-‘Pour Ratchet’, et c’est signé : ‘Le fan-club’.
-Carrément !
-Hé ouais, vieux, c’est ça être célèbre ! Ils savent déjà que tu es en vacances !
Ratchet sourit en guise de réponse. « Il faudra qu’elle m’apprenne le Lombax, un jour. »
Puis il regarda son compagnon. Le robot était presque aussi content que lui, mais il avait un petit air déçu.
-Clank, qu’est-ce que t’as ?
-Heu… Il sourit et le regarda. Je crois que je viens de découvrir un nouveau sentiment : la jalousie.
-TOI, jaloux ?!?
-Ben, il n’y en a que pour toi et…
Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’une autre détonation se fit entendre. Un nuage voisin venait d’exploser de la même manière que le premier. Se tournant, ils regardèrent…
C’était Clank !
Amusé, Ratchet dit à son ami, les yeux toujours rivés sur le ciel :
-Alors, et maintenant ?
-Alors, je crois que j’ai parlé trop vite, dit-il, rayonnant.
De nouveau, la sculpture fut accompagnée d’une phrase en Lombax. Talwyn, toujours en ligne, reprit :
-‘Et pour Clank, bien sûr !’ Vous êtes à égalité !
-Talwyn ? Si je ne m’abuse, tu as aussi un petit air pincé… , remarqua Ratchet.
-Moi ? Mais pas du tout ! Je… c’est juste que… enfin, je ne suis pas si douée et si célèbre que vous, je n’ai pas encore l’expérience, alors…
Le Lombax et son robot éclatèrent de rire.
-C’est bien ce qu’il me semblait, glissa-t-il à Clank à voix basse.
-T’inquiètes pas, Tal, c’est plus qu’une question de temps ! Maintenant, on partage toutes nos aventures, non?
-C’est vrai, laisse le temps au monde d’avoir vent de toi ! surenchérit Clank.
-Mouais. Bon, j’ai à faire. Salut, vous deux !
-Ouais, bien sûr, remets le bonjour de notre part à tes deux ancêtres rouillés !
-J’ai tout entendu, jeune impertinent ! cria Zéphyr derrière l’écran.
-Ooops…
Le contact fut coupé.
Nos héros s’allongèrent sur le sable et profitèrent de ce spectacle avant que le vent l’eût emporté. Et Ratchet de songer :
« Si on continue à sauver l’univers, et qu’on est déjà si célèbre maintenant, qu’est-ce que ce sera, d’ici quelques années ? »



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