Objectif Terre - Chapitre 10

Auteur : Talwyn

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Ils étaient dix. Tous encapuchonnés. Tous portaient une lame. Épée, sabre, dague, couteau de lancer… Et tous avaient une arme inconnue dans le dos. Plus ressemblantes à celles de Ratchet qu’à celles des Terriens.
Le sang du Lombax ne fit qu’un tour. Il se jeta sur le côté, évitant ainsi un nouveau projectile, se reçut dans une culbute au sol et, dans son élan, propulsa une bombe sur l’un d’entre eux. Lui s’écroula et deux autres Martiens proches de l’impact furent blessés. Le Lombax ne s’assura pas de l’état de ses premières victimes et visa à nouveau un groupe d’ennemis avec son Fusio-Bombes. Ils prirent tous leur dispositif dans un ensemble parfait, comme ils l’auraient fait pour un spectacle répété. Ratchet ne reconnut pas immédiatement l’engin et déchargea le contenu de son arme. Voyant chaque munition se faire happer par leur « aspirateur », il réussit à en économiser une.
« Oh non ! Pas encore leur truc ! Je suis dans la mouise jusqu’au cou, moi ! »
N’ayant pas prévu son Canon Alpha, trop encombrant, il risquait bien d’y laisser sa peau –ou plutôt son pelage-.
« Peut-être que… est-ce que ça sera aspiré aussi ? Autant essayer ! »
Il sortit un groovitron et le lança en évidence au-dessus d’un Martien. Ne sachant pas ce que c’était, ses semblables hésitèrent. L’adversaire sous la boule disco se mit à danser sans pouvoir s’arrêter. Entraînés par la musique, le reste prit à grand-peine le dispositif et le groovitron disparu de la même manière que les bombes.
« Aaaargh ! Ca ne marche pas non plus ! Bon, dernière chance : les prendre par surprise.. »
À cet instant, un couteau vola en direction de sa tête. Une fraction de seconde avant l’impact, il se laissa tomber, regardant le jet mortel passer à un cheveu de lui. Mais il ne bougea plus. Son corps gisant à terre, il retint son souffle, les yeux grands ouverts dans le vide.
Les Martiens, étonnés d’en avoir fini si vite, approchèrent. Après l’improvisation, les neurones du Lombax fonctionnaient à en exploser. Il eut une idée.
Quatre des neufs survivants vinrent jusqu’à lui. Se redressant soudainement, ses muscles se détendant d’un coup, il tira sa dernière bombe.
L’un d’entre eux tomba raide mort avant l’explosion, crise cardiaque sans doute. Les trois autres furent réduits en cendres sans avoir eu le temps de reprendre leurs engins.
Les cinq restants avaient juste eu le temps de rehausser leurs dispositifs. Sans attendre, Ratchet lança sa clé qui fit deux victimes. Ils eurent beau tenter, aucun des bidules ne prit l’arme. Elle avait l’air de résister. C’était déjà ça…

Les trois derniers comptaient les deux blessés, ce qui lui faciliterait la tâche. Ses armes n’étant pas efficaces et sa clé trop lourde et trop lente, il prit l’épée d’un cadavre.
« Et allez, on se la joue Seigneur des Anneaux, maintenant… » pensa-t-il en examinant l’objet. Ses adversaires l’encerclaient. Supérieurs en nombre mais pas forcément en puissance, ils comprirent qu’ils devaient attaquer ensemble. C’est ce qu’ils firent en donnant l’assaut à notre Lombax.
Les deux infirmes attaquaient de côté, l’un à droite et l’autre à gauche, si bien que Ratchet n’eut qu’à se baisser pour les éviter ; mieux que ça, ils se taillèrent en pièces eux-mêmes. Restait le survivant. Il était resté en retrait. Il annonça d’une voix grave :
-Il vécut, Il mourut. Il renaîtra de ses cendres. Nous devons Le venger. Mes frères ne seront pas morts en vain !
Avec un cri de rage, il leva son sabre au-dessus de sa tête et bondit.
Ratchet n’eut le temps que de parer. Le choc était violent et il avait du mal à tenir. Il devait se dégager. Il lui fallut plusieurs minutes avant de pouvoir enfin lui décocher un coup de pied bien placé. Déstabilisé, le Martien valsa au sol et libéra du même coup les mouvements de Ratchet. Malgré tout, grâce à la courbe crochue de son sabre, les attaques de l’épée étaient toutes repoussées.
Le combat parut interminable, pourtant notre Lombax finit par le désarmer et il nicha la pointe de sa lame contre la gorge de la créature. Il dit alors, haletant :
-Qui ça, ‘Il’ ?
Prenant sa courte dague, l’ennemi lui répondit avec un sourire mauvais :
-Jamais tu ne le sauras, étranger, car tu es aussi aveugle que tes pieds ! Je peux quitter ce monde sans avoir de soucis à me faire, car tu ne trouveras jamais aucune réponse à tes questions !
Et, en un geste ultime, il enfonça la dague dans son cœur.



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