Ratchet DeadZone - Chapitre 13

Chapitre XIII : Fuite dans le ventre de JungleMania

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Auteur : VideoGammerMan

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Lizardman ouvrit un œil, puis l’autre. Il se trouvait dans une grande caverne teintée de reflets bleutés. Des stalactites géantes pendaient du plafond. La grotte était humide et des flaques d’eau jalonnaient le sol à divers endroit.
Il se remémora ce qui c’était passé, et se demanda comment il avait atterri ici. Il voulut bouger mais n’y réussit pas. Alors seulement il remarqua qu’il se trouvait à dix mètres du sol, et qu’il était accroché à une sorte de corde visqueuse, plus collante que la colle la plus adhésive. Farah, WR3M et Dan se trouvaient à quelques mètres de lui, réveillés mais dans l’incapacité de se libérer. Cette corde, il s’en rendit compte, était en fait une toile, tissée par un animal dont il ne valait mieux pas imaginer la taille…

Par chance, le lézard avait gardé son glaive à la main pendant son inconscience. D’un geste souple du poignet, il réussit à libérer son bras gauche, puis le droit. Bientôt, il fut entièrement détaché. Il sauta et ses pieds rencontrèrent enfin le sol de la caverne. Ses genoux claquèrent sous la puissance de l’impact, mais il tint bon. Il lança son arme à W3RM. Celui-ci réussit à se libérer, rejoignit le sol et envoya l’arme à Dan. Celui-ci fit de même avant de la lancer à Farah. Quelques secondes plus tard, ils étaient tous les quatre sur le sol rocailleux, humide et lisse de la grotte.
Deux chemins, radicalement opposés, s’offraient désormais à eux. Ils ne voulaient pas refaire la même erreur ; ils ne voulaient pas laisser le hasard décider du chemin à leur place. Mais ils n’eurent pas le temps de réfléchir…

Le sol trembla, les murs de la caverne s’ébranlèrent, et les stalactites perchées au plafond oscillèrent dangereusement. La secousse avait été si forte que Farah avait posé un genou à terre. Une deuxième secousse, plus puissante, les fit tous trébucher…

Tout se passa en un millième de seconde. La roche se fissura avant de se craqueler, puis ses atomes se déchirèrent et le mur explosa.

Le liquide dégoulina le long de la babine avant de venir s’écraser au sol, calcinant la pierre. Les mandibules claquèrent. Le monstre se tenait devant les quatre rescapés. C’était une sorte d’araignée géante, mais possédant beaucoup plus de pattes que la normale. Son poil était dur et sec. Un relent de pourriture et de cadavre desséché se dégageait de la chose. Les quatre créatures étaient terrifiées. Le premier à avoir le réflexe fut Lizardman. La peur pénétra son cerveau à une vitesse éclaire, submergeant les autres émotions. Il se releva, se retourna et se mit à courir. Son organisme était complètement bloqué. Les seuls messages qu’il lui transmettait était « Fuis ! Fuis ! Sauve ta peau ».

Soudain, W3RM et Dan semblèrent se débloquer à leur tour, et tous deux se mirent à courir vers la sortie la plus éloignée du monstre. Farah, quant à elle, réagit une seconde plus tard. Une seconde trop tard… Une corde sortit de la bouche de la bête à une vitesse affolante et lui attrapa la jambe. Le choc la projeta au sol. Elle n’eut pas le temps de s’en remettre que le fil se rétractait déjà vers les mandibules…

Le doigt ne fit aucun bruit lorsqu’il pressa la détente. Mais le choc fit trembler la caverne lorsque le projectile toucha sa cible.
Dan rechargea son TELT IV. Farah, libérée de justesse grâce à l’intervention du bonhomme de neige, se releva et fonça. Au même instant, il y eut un cri, un cri atroce. W3RM en eut la chaire de poule. Ce cri provenait du monstre. Mais ce n’était pas un cri de douleur, non. C’était un cri de rage. Dan avait juste réussi à énerver leur adversaire.

Alors que Lizardman atteignait la porte de sortie de la salle, le monstre atterrit droit devant lui dans un fracas épouvantable. Il avait parcouru la salle d’un bond, sautant par-dessus les fuyards.
Une roquette sortit du bazooka de W3RM pour aller s’exploser contre les mandibules. Cette fois l’araignée n’oscilla même pas. Elle se contenta de hurler de fureur, projetant de la salive sur ses victimes. Lizardman sentit alors une douleur fulgurante à l’épaule gauche, là où l’acide l’avait touché. Le mode « fuyard » disparut. Le mode « chaos » apparut. Ses yeux devinrent rouge sang. Il en avait marre de tout cela. Il voulait que ce délire s’arrête. Il voulait en finir ! Il dégaina son glaive et, criant presque aussi fort que la bête, se jeta sur elle. Il enchaîna les coups à une vitesse fulgurante, frappant les pattes de son adversaire d’une incroyable rage. Mais celui-ci, d’un geste amusé, envoya le reptile s’écraser contre un mur, à l’autre bout de la grotte. Ce dernier retomba au sol, complètement sonné. Le monstre avançait ; les derniers survivants reculaient. C’est à ce moment que Dan eut l’idée.

-Courrez ! hurla soudain le bonhomme de neige. L’instant d’après, il tirait. Le missile atteignit son but rapidement. Il toucha le plafond, explosant dans un bruit de tonnerre, tranchant net les stalactites meurtrières perchées au-dessus du sol. Celles-ci retombèrent alors en piquée, là où se trouvaient quelques instants auparavant les trois survivants.

Le cri fut atroce. Il déchira l’air et fit trembler les murs de la caverne. Puis le silence revint. Le monstre était désormais enseveli sous plusieurs tonnes de roches. Seule une patte velue dépassait du monticule de pierre.
-Ouf… murmura Dan en rechargeant. C’était moins une.
Il rejoignit W3RM, puis alla aider Farah, de nouveau tombée lors du hurlement du monstre. Celle-ci était très éprouvée physiquement, et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Puis les trois compagnons allèrent réanimer Lizardman. Il était très mal en point, mais vivant. Dans son esprit, le mode « chaos » avait disparut pour laisser place au mode « harassé ».

Il se reposèrent quelques minutes, puis Farah prit la parole.
-Bon, dit-elle au bout d’un moment, ne traînons pas ici. L’éboulement a obstrué une sortie, il n’en reste plus qu’une.
-Je suppose que nous n’avons pas le choix, soupira W3RM.
Ils sortirent de la salle sans un mot.

La pierre fut agitée de tremblements. Elle bougea, puis dégringola le long de la pente. D’autres cailloux roulèrent vers le sol. Bientôt, ce fut tout le monticule qui se mit à trembler.

Le trou était noir, plus noir que le noir le plus noir. Il semblait sans fond, descendant en pente raide vers les profondeurs abyssales de la planète.
-On est foutu, remarqua Dan. Nous sommes dans un cul-de-sac. Et nous n’atteindrons jamais la sortie. Elle est bien trop haute.
Les quatre survivants avaient marchés sans s’arrêter pendant une trentaine de minutes. Ils n’avaient rencontré aucune intersection et s’étaient retrouvés devant ce puit sans fond. Á une vingtaine de mètres au-dessus d’eux se trouvait un trou d’environ dix mètres de diamètre. De la lumière filtrait à travers ce passage.

« De la lumière », murmura Farah en souriant. Revoir le produit de l’astre du jour après tant de temps passé dans l’obscurité emplissait son cœur de chaleur.
-Si nous voulons le faire, reprit-elle, nous le pourrons.
Elle dégaina une flèche de son carquois et déroula une corde qu’elle possédait accrochée à sa ceinture. Puis elle attacha une extrémité de cette corde au bout de la flèche, et l’autre à un rocher proche. Enfin, elle bandit son arc. Elle était affaiblie physiquement, et avait du mal à tendre la corde, mais la perspective de retourner à l’extérieur lui donna de la force. Elle tira. Le trait partit à une vitesse fulgurante et alla se planter dans la paroi, quelques centimètres seulement en dessous de la sortie. Elle rangea son arc, agrippa la corde et se mit à grimper. Les trois autres, bluffé par tant d’ingéniosité, ne soufflèrent mot avant de suivre leur compagne.

Ils avaient environ parcouru la moitié de la distance qui les séparait de la sortie lorsque le hurlement leur parvint.
Le cri déchira l’air, transperça la roche et glaça le sang des quatre survivants. Ce cri, ils le savaient tous, venait du monstre. Il y eut des bruits d’éboulements, de roches que l’on fracasse, et soudain, l’endroit par lequel ils étaient arrivés éclata en morceaux… Et la bête, entraînée par son élan, plongea dans le vide.

-Quel con, murmura Dan, les larmes aux yeux. Se donner tant de mal pour nous tuer et tomber bêtement dans un ravin en nous pourchassant.
Il en riait presque d’hystérie.
-Continuons, le coupa durement W3RM. Ce monstre est increvable. Je doute que nous en soyons venus à bout.
Et en effet, il s’avéra qu’il avait raison.

Il ne restait à Farah plus que cinq mètres à parcourir lorsqu’elle jura. En contrebas, leur poursuivant remontait le long de la paroi. Ses pattes adhéraient au mur sans aucune résistance, et il revenait à vitesse éclaire vers ses victimes, bien décidé à ne pas les lâcher.
Un projectile de corde se précipita vers Lizardman. Celui-ci réussit de justesse à se protéger à l’aide de son bouclier. La toile visqueuse s’accrocha à l’écu et l’arracha des mains du lézard, avant de revenir vers les mandibules à vitesse éclaire. Le métal fut broyé dans un crissement épouvantable. Un nouveau projectile se précipita sur le reptile. Avec la rage du désespoir, celui-ci dégaina son glaive et para l’attaque d’un geste déterminé. Le monstre hurla et contrattaqua. Cette fois, Lizardman eut beaucoup plus de mal à esquiver, et la puissance du trait lui arracha à moitié le bras. C’est alors que la roquette partit.

La bête cria de nouveau, mais ne tomba pas. W3RM rechargea. Quatre autres missiles, cette fois en provenance du TELT IV de Dan, vinrent s’exploser contre l’araignée. Celle-ci ne se décrocha pas de la paroi, mais la paroi, elle, se décrocha. La pierre sur laquelle le monstre était accroché tomba dans le vide, en emportant celui-ci avec elle…

Farah se hissa de toutes ses forces, puis s’effondra sur le sol. Ressentir l’herbe sous ses pieds et la lumière sur son visage l’emplissait d’un bonheur inexprimable. Mais elle se rappela bientôt où elle se trouvait et se releva, une flèche encochée, la méfiance se lisant dans ses yeux. Lizardman, Dan et W3RM furent également bientôt de retour à la surface.

La végétation était ici beaucoup moins dense que dans la plupart des autres endroits de la planète. Une petite allée dégagée, bordée de fougères et palmiers nains se trouvait devant les rescapées. Et au bout de ce chemin, se trouvait leur but, l’endroit tant espéré : le temple. C’était un très vieil édifice, croulant sous le poids des ans. Une végétation luxuriante le recouvrait.
Ils s’avancèrent vers les ruines. Une lueur vert pâle se dégageait de l’endroit. Ils étaient arrivés au bout de leurs péripéties, pensaient-ils. Mais ceci, c’était sans compter sur le bruit qui se fit entendre dans leur dos deux secondes plus tard : deux claquements de mandibules secs et rapides…



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