Andromede - Chapitre 6

Je m'adossai à un arbre, mes vêtements déchirés par les lames des revenants étaient couverts de mon sang. Mes cheveux étaient collés à mon front par la sueur. Je fermai les yeux pour réfléchir, la douleur de mes muscles endolorit m'empêchais de perdre connaissance et je n'arrivais pas non plus à dormir pour reprendre mes forces. Je ne savais plus quoi faire, chaque seconde qui passait Erik devenait plus fort et se rapprochait de ses idées folles de créer une armée de morts et mettre en ruine le royaume. En regardant vers le ciel, je me surpris à penser au pourquoi de ce destin funeste dans lequel je m'enfonçais au fur et à mesure tel des sables mouvants qui, avec le temps, m'engloutirais totalement. J'avais tout perdu, ma famille était certainement le plus important, mais, pourquoi continuais-je de vivre? Pourquoi continuais-je à me battre, à aider les autres? Rien ne serait plus comme avant et je ne pourrais rien y faire. Peut-être essayais-je de combler ma vie en rendant services à ce qui en avait besoin?

L'atmosphère devint glaciale, un épais brouillard se mit à m'entourer sans que je ne le remarque me tirant de ma rêverie. Des bruits de battements d'ailles arrivèrent à mes oreilles. Un être ressemblant à un faucon géant au plumage gris se posa à quelques mètres de moi. Pour la première fois depuis longtemps, une peur inexplicable s'empara de moi. Je ne pouvais pas bouger et je croyais ma dernière heure arriver. J'étais pris de panique, mais la bête ne sembla pas vouloir déguster de ma chair.

- Ton cœur est bon, Lucio, exprima-t-elle d'une voix grave qui me surprit.
- Que me voulez-vous? balbutiais-je pas tout à fait rassurer de ses intentions.
- N'ai crainte, sache que je t'observe depuis tout jeune et contrairement à ce que tu pense je ne suis pas ton ennemi.
- Puis-je savoir qui vous êtes?
- Je suis une divinité jadis vénérer et oublier aujourd'hui. Si cet forme primitive t'indispose, je suis capable d'en changer.
- Non, ce n'est pas vraiment cela. Je ne peux vous montrer le respect que je vous dois, comme vous pouvez le voir.

Il m’était difficile de parler, du sang continuait de couler de mes nombreuses entailles. L'oiseau divin secoua l'une de ses ailes. Mes blessures se mirent à se refermer, mes muscles ne me faisait plus autant mal, comme si tout le combat avec les morts-vivants ne c'était pas produit. Je me relevai et mis un genou à terre montrant ma soumission au Dieu ancestral.

- Relève-toi, j'ai d'importantes choses à t'apprendre. Tu te demandes sûrement pourquoi j'ai quitté les plans célestes? commença-t-il alors que je me levais, les Dieux que vous aimez tant sont devenus égoïstes, ils se disputent entre eux pour avoir plus de pouvoir, n'écoutent même plus les requêtes des humains, ne les protègent plus, ne vous guident plus, reprit-il.
- Pourquoi avoir quitté vos semblables? le questionnais-je curieux de comprendre.
- Je n'acceptais pas leur manière d'agir et ce qu'ils sont devenus. J'ai beaucoup à faire dernièrement dans votre monde et la première chose c'était de te rencontrer.

Il tira l'une de ses plumes argentées et la plaça contre mon torse. Une lumière aveuglante m'ébloui et l'instant d'après, il disparut. Mes forces renouvelées, je me précipitai en direction des ruines où le nécromancien m'attendait. Je savais que je reverrais ce précieux allié et qu'il me suivait secrètement grâce à la plume. En arrivant à l'ancienne cité de Dalin, j'aperçu Erik assis sur un énorme obélisque. Ses longs cheveux blonds flottaient aux vents, ses yeux ressemblaient à ceux des serpents à la pupille verticale, son corps semblait vieux d'une centaine d'année. Je compris très vite qu'il avait également fait des expériences sur lui jusqu'à en devenir lui même un monstre. Je ne m'étais pas sentis aussi léger depuis longtemps comme si mes peines c'étaient apaisées, sans perdre de temps je dégainai mon épée. Erik se leva et sauta au sol. Il posa sa paume à terre et récita des paroles dans une langue inconnue. Il invoqua une dizaine de revenants que je n'eu aucune difficulté à terrasser cette fois-ci; était-il affaiblit?

Leurs cendres volaient autour de moi. Le nécromancien profita de mon inattention pour m'envoyer un liquide visqueux et noir que je tentai de trancher en deux. L'espèce de goudron s'attacha à mon épée et se mit à grimper mon bras voulant m'avaler. Je ne réussi pas à me détacher du maléfice même en secouant violemment le bras. Petit à petit un cocon noir m'entoura complètement. Je m’écroulai ne pouvant plus faire un geste. Je me mis à briller entièrement des pieds à la tête, les liens qui me retenaient prisonnier furent détruits. Je compris que, étrangement, l'ancien Dieu avait prévu cette situation et qu'il m'avait donné l'une de ses plumes comme bouclier contre la sorcellerie.

- Humpf, tu es peut-être plus fort que tu n'en a l'air, Lucio
- Alors viens! hurlais-je fou de colère à près avoir faillit mourir, affronte moi, Erik!
- Tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi, tu ne fait qu'obéir aux ordres de ceux qui se croient au-dessus de nous, moi, je suis devenue l'égal d'un Dieu!
- Je ne crois pas non, tu ne fait que contrôler des êtres morts et pourri par le temps, cella ne fait pas de toi un Dieu.

Erik pointa son doigt vers le ciel, une rapière apparut soudainement dans sa main. Il fonça sur moi tel un fauve. Ses coups étaient faibles mais très rapides et d’une précision mortelle. Il tentait de me transpercer de la pointe aux épaules puis à l'abdomen. Nos lames se frappèrent à plusieurs reprises avant que je ne décide de changer de tactique. Au moment où il allait frapper mon épée, je la tournai pour lui présenter sa face plate. Le choc déstabilisa Erik durant un instant, mais se fut suffisant pour lui trancher la gorge. Erik laissa tomber sa rapière et plaça ses mains contre la blessure. Il se mit à cracher du sang mais n'avait pas dit son dernier mot; Il utilisa une autre sorcellerie pour se soigner mais je ne lui en laissai pas le temps. Je lançai mon épée avec une telle force qu'elle traversa son vissage de part en part et se planta sur un arbre dans son dos. Son corps décrépit partie en fumée comme ses chimères. Malgré une incroyable puissance, Erik avait épuisé son corps, il avait atteint un stade de non-retour. Je m'assis et toucha de ma paume mon torse prenant une profonde inspiration.

- Encore un peu et je la retrouverais.

Le craquement de brindilles attira mon attention. Je pris mon épée posé à côté de moi et me releva, près à toute éventualité. Elle était d’une beauté incomparable, ses longs cheveux noirs étaient cette fois attachés. Elle avait toujours cette cape rougeâtre qui la protégeait du vent et qui recouvrait parfois son vissage. Je ne pouvais pas détourner mon regard de son vissage de nymphe et de ses yeux bruns envoûtant.

- C'est moi que tu cherche? Demanda-t-elle comme si rien ne c'était passé.
- Je ne vais pas m'énervé, je sais très bien que je ne peux pas encore te tuer, de plus tu m'empêche de bouger. Aurais- tu peur de moi?
- Je prends mes précaution avec toi, tu deviens de plus en plus fort, qui sais ce que tu pourrais me cacher Lucio…
- Profite bien de tes derniers jours, sorcière. Tu t'intéresse beaucoup à moi étrangement, cela ne ta pas suffit de tuer ma famille?
- Un jour tu comprendras, c'était ton destin et nous avions besoin de toi. Nous n'avons fait qu'accélérer le déroulement des choses, avoua-t-elle
- Nous?
- Un jour Lucio, un jour…

Elle disparut aussitôt sous mes yeux, me libérant de son emprise.