La secte de Thrylonia - Chapitre 1

Une créance interminable

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Auteur : ratchet_loulou

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Lorsque la nuit tomba, monsieur Auvé jugea bon de rentrer chez lui. Il quitta son bureau et traversa le long couloir où défilèrent les portraits de ses aïeux. Depuis la naissance de Thrylonia, la lignée Auvé se succéda au pouvoir et dirigea la ville d’une main de maître jusqu’en ce jour, car la crise entraina peu à peu la petite bourgade au fond d’un abime dont elle aura bien du mal à sortir. Une fois sur le palier de la mairie monsieur Auvé poussa un soupir de découragement. Durant toute l’après midi il avait entreprit de trouver des solutions pour sortir de l’impasse financière, en vain. Il contempla la ville qui s’endormait, il espéra que la nuit lui porterait conseil.
Au petit matin le maire regarda par sa fenêtre, depuis celle-ci il avait une vue plongeante sur la cité. Il promena son regard comme si il la voyait pour la première fois. Il admira donc le clocher que d’aucun appelaient le clocher aux mils secrets. Cet ouvrage ancestral inspirait le plus grand respect envers son créateur, le comte Dimiourgo. Au sommet de cette Eglise une girouette en or contemplait depuis plus de 700 ans les âmes et les êtres de cette ville. Ce clocher aurait pu paraître des plus banals si la girouette fonctionnait et si une salle des plus mystérieuses s’y trouvait, en effet personne n’y était jamais entrer.
Il promena ainsi son regard de maisons en maisons n’ayant pour seule pensée : celle de faire sortir les habitants des ravages de la crise.
Le maire, sortant de sa demeure se fit accoster par l’un de ses conseillers. Avant toute prise de parole de ce dernier, le maire le devança :
« Laissez moi deviner monsieur Péritot, vous avez encore entendu des rumeurs dans le bar ?
- Oui monsieur le Maire, c’est bien de cela qu’il s’agit. Les gens parlaient d’une révolte, d’un coup d’Etat, ils disaient aussi…
- Je sais, je sais ! Combien de fois vais-je me répéter ? Ils n’oseront jamais.
- Sauf votre respect, monsieur le Maire, qu’est ce qui vous rend si certain de ce que vous avancez ?
- Le seul fait qu’aucun des habitants de cette ville n’osera prendre les commandes d’une ville qui sombre dans le désespoir. »
Le conseiller jugea préférable de ne pas insister, ils reprirent ensemble le chemin menant à la Mairie. Etrangement, la ville n’était pas encore réveillée, elle qui d’habitude se lève avec le Soleil. Une fois parvenu dans son bureau, le maire fit disposer son adjoint afin de rester seul. Lorsqu’il vit la pile de courrier sur son bureau il sut que c’étaient des lettres de créances : Le précepteur des impôts de la région de Chréolor. Il pensa même à rédiger une supplique directement à son créancier. En effet, rien ne pouvait faire sortir la ville de cet échec financier.
« O rage, ô désespoir, qui pourrait nous prendre en pitié ? »
Le maire fut tiré de ses pensées par une personne venant de frapper à la porte. Un homme un noir rentra et s’installa sur le fauteuil du Maire, qui était resté debout près de la fenêtre :
« A qui ai-je l’honneur ? demanda-t-il
- Bonjour monsieur Auvé, répondit-il, sachez que je suis monsieur Kliter, votre pire cauchemar.
- Hé bien monsieur Kliter, sachez que je n’apprécie pas que l’on me parle ainsi.
- Et vous, sachez que j’ai horreur qu’on me réponde. Passons, vous n’êtes pas sans le savoir que vous êtes imposés et cela depuis plusieurs mois.
- Vous ne m’apprenez rien monsieur Kliter.
- Ha oui ? Et ceci, vous l’ignoriez ? Je suis un huissier au service du grand précepteur de la région : monsieur Chrimata
- Ha ! Hé bien qu’espérez vous trouver dans notre pauvre ville ? Il n’y a rien, l’argent est une chose ancienne, nous troquons maintenant.
- Donc votre monnaie est la troque, vous avez de quoi vivre ?
- Oui, sinon il y aurait eu des charognards tout autour de la ville !
- Certes, reprit l’huissier, vous savez désormais ce que je viens vous extorquer.
- Comment ? Cria le Maire, Vous nous condamnez tous à une mort certaine.
- Je le sais bien, c’est ce pourquoi, dans sa grande clémence et noblesse d’âme, mon employeur a décidé de vous accordez un délai de paiement supplémentaire.
- C’est trop aimable, mais avec quelles marchandises nous devrons payer ?
- Hé bien, envoyez nous en le maximum et nous vous dirons quand le compte y sera. Je dois vous laisser à présent, j’espère pour vous et votre ville que je n’aurai pas à revenir.
- N’y comptez pas, fit le Maire en refermant la porte. »



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