La secte de Thrylonia - Chapitre 4

Les deux assistants du maire qui restèrent dans le bureau firent connaissance. Ils discutèrent de la ville, des ivrognes, du déficit et surtout de la menace qui fut prononcé par une personne masquée :
« J’espère que ce n’est rien de grave, commença le comptable
- je l’espère aussi, ce serait une catastrophe sans nom, l’apocalypse.
- je suis bien d’accord, à votre avis, où le maire et le prêtre se sont-ils rendus ?
- sans doute dans le clocher aux mil secrets
- Vous ne savez pas où exactement ?
- Hé non, c’est bien pour ça qu’on l’appelle ainsi !
- Certes, peut être consultent-ils des oracles ?
- Cela m’étonnerait fort, je prône plutôt pour la consultation de l’ancienne prophétie
- hum ! Intéressant, dites m’en plus
- On dit que dans la crypte de l’Eglise se trouve un dédalle formé de salles, dans chacune d’elle se trouve trois choix d’entrées possibles, il y a 42 choix correctes d’entrées, ce qui fait 126 choix, sans du demi-tour évidemment. Lorsque vous êtes arrivés au bout du chemin, que seul le prêtre connait, il y aura une porte, richement décorée, derrière celle-ci se trouva une immense salle aux murs et sols de marbres. Cette salle est la salle des prophéties, là où sont gravés toutes les prophéties et toutes les histoires de la citée, c’est un lieu divin qui ne cesse de s’agrandir au fur et à mesure du temps.
- Fantastique, j’en avais entendu parler, mais tout de même ! Incroyable…
- Je suis d’accord avec vous, j’espère seulement que la prophétie n’est pas datée d’un sombre présage.
- Nous l’espérons tous, à ce sujet, ne devrions nous pas avertir les villageois ?
- Attendons qu’ils soient sobres !
- oh alors, a-t-on de quoi faire passer le temps ? Cela risque de prendre du temps !
- En fait, il faudrait supprimer l’alcool de la ville ! Dit soudainement le second du maire
- De la prohibition ? Vous n’y pensez pas ? Un lointain pays dont je n’ai plus le nom en tête a fait cela, et c’était la guerre, un certain Al Carrone je crois ?
- Excusez-moi, la fatigue de ces derniers jours me rend nerveux.
- Hé bien allez vous reposer, moi je vais faire un tour.
- Très bien, à plus tard. »

Le maire et le prêtre contemplèrent les murs de l’antique salle, où des inscriptions étranges étaient gravées dans le marbre. L’atmosphère était pure, l’ambiance respirait la quiétude et la sérénité, l’endroit était emprunt d’une présence divine. Les deux hommes restèrent ébahis devant la splendeur que leurs yeux voyaient.
« Je n’y suis entré, c’est merveilleux, murmura l’ecclésiastique.
- Moi non plus, mais comment avez trouvé le chemin dans ce dédalle ?
- J’ai suivi la trace divine.
- Et toutes ces runes sont des prophéties ?
- En effet, cette salle existe depuis des siècles, notre histoire y est gravée.
- Impressionnant ! Saurez-vous lire ces runes ?
- Bien sûr, venez, celle qui nous concerne est au fond.
- Ainsi, fit le maire en touchant le mur, ici ce sont les plus anciennes prophéties ?
-Exactement ! »
Les deux hommes marchèrent pendant quelques minutes et arrivèrent au fond de la salle. Le prêtre s’assit et observa intensément le mur d’en face et entra en transe. De curieuses vibrations parcoururent la salle tandis que le clerc marmonnait des paroles incompréhensibles. Quelques instants plus tard, ces étranges phénomènes cessèrent, le curé ouvrit les yeux, il avait l’air très perturbé de sa découverte :
« Venez monsieur le Maire, nous devons nous préparer
- Mais à quoi ? Racontez-moi, rétorqua-t-il
- Au retour de Daimon Diavolo
- Qui ?
- Le démon sombre, celui qui a décimé la moitié du pays il y a des siècles de ça.
- Ha ? Bon et que doit-on faire ?
- Le problème, il est là, ce n’était pas une prophétie prévue
- Donc, les dieux ne se doutaient pas que ce démon pourrait bientôt revenir ?
- non, sinon nous aurions du tous en être informé, le pays entier ! »
Les deux hommes sortirent de la salle marbrée, ils s’apprêtèrent à sortir de la crypte lorsque le mystérieux visiteur de la matinée leur barra la route :
« Hé bien ! Mieux vaut tard que jamais, mon père
-Vous ? Que voulez vous ? Répondit le prêtre sur la défensive
- D’abord je tiens à me présenter, dans les cieux on m’appelle l’ange noir.
- Hé bien, fit le maire, c’est funeste comme appellation !
- Sans doute l’est ce moins que l’ange de la mort, vous ne trouvez pas ?
- Certes, reprit le curé, Je suppose que vous n’êtes pas là pas pour nous dire bonjour ?
- Exact ! Je vois que vous avez daigné tenir compte de mon avertissement.
- Mais je croyais qu’elle n’était pas divine cette prophétie !
- En effet, elle ne l’était pas, mais quand nous nous en sommes aperçus, on m’a missionné.
-Pourquoi ?
- Pour vous prévenir que notre ennemi de longue date fera son retour, prochainement, mais cela ne se fera pas comme ça, une personne arrivera et il déclenchera la prophétie
- Et on ne peut rien faire ?
- Non, une prophétie ne peut qu’être accomplie »
Sur ces paroles peu rassurantes, l’ange disparu dans un éclair de lumière. Les deux hommes restèrent plantés. Ils rejoignirent les adjoints municipaux et leur firent part de la découverte :
« Et on ne peut rien faire ? demanda Mr Apatéonas
- Hé non, répondit le maire, une prophétie est faite pour s’accomplir
- Ainsi donc, on en sait pas plus ? fit Mr Symvoulos
- Non, dit l’ecclésiastique, nous ne pouvons y réchapper »