La secte de Thrylonia - Chapitre 3

Dans la vieille chapelle, qualifiée de tombeau révélateur ou le clocher aux mil secrets, le prêtre Thriskéia allumait les cierges en sifflotant ses incantations. C’était une journée de tout ce qu’il y a de plus ordinaire. La porte s’ouvrit avec fracas rompant cette monotonie et un homme encapuchonné entra et se dirigea vers l’homme en bure :
« Mon père, j’ai d’inquiétantes nouvelles à vous confier, commença-t-il sur un ton inquiétant
- Je t’écoute mon fils
- Ne me demandez pas comment je le sais mais un grave danger plane sur la cité…
- Voyons, calmez-vous, nous sommes protégés tant que je suis là.
- Vous ne comprenez pas ? L’ordre va ressurgir !
- C’est impossible, ils ont étés anéantis il y a plus de 700 ans, regardez le tympan de l’église, notre victoire y est gravée, dit le prêtre en pointant le fond de la chapelle.
- Je sais, je sais, croyez moi nous sommes tous en danger, l’ancienne prophétie sera accomplie !
- Cessez ces facéties, je vous prie.
- Priez pour le sort de cette cité oui ! Elle finira en cendre si vous ne tenez pas compte de mon avertissement ! De toute façon, cette ville est déjà morte !
- Sont-ce là vos péroraisons ? Quelle est donc la raison de l’aversion dont vous vous servez pour qualifier notre cité menacée par un Démon sans nom dont le renon a jadis sauvé des milliers de vies ?
- Je n’ai pas d’aversion, je témoigne juste mon affection à l’égard de cette ville en l’avertissant
- Mais…»
L’ecclésiastique n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’homme masqué s’en alla. Le clerc en proie au désarroi alla se recueillir dans la sacristie où il contempla les quatre épées des légendes, il marmonna quelques mots avant sa prière : ‘’ Le pouvoir des quartes nous sauvera encore, que Dieu le veuille.’’
Non loin de là, l’animosité s’installait en lieu et place de la grande place : dans la taverne. Le sujet de redondance fit une nouvelle fois son apparition :
« Cette ville coule, cria un homme au fond
- Sous la bière, c’est sûr ! répondit un autre
- Que faire d’autre ? On essaie de noyer nos problèmes
- Hé bien, arrêtez répondit un homme en costume
- Ne pensez vous pas qu’il serait plus raisonnable de donner chacun du sien pour nous sortir de ce mauvais pas ?
- Ouais, je t’aime bien mon gars ! Brailla un ivrogne
- A vrai dire, je m’adressais à la population sobre de la ville, répondit l’homme en costume
- Alors t’as frappé à la mauvaise porte, ici on ne fait que boire, parler de politique ça nous réussi pas !
- Très bien, je comprends mais ne venez pas pleurer si nous sommes ruinés
- Ha, on ne l’était pas encore ? Qu’est-ce que ça va être alors ? rétorqua un ivrogne »
Sur ces paroles d’un sens très peu orienté, cette lumière s’en alla et se dirigea d’un pas maussade vers la mairie. Ainsi il défila devant les tableaux de la génération Auvé et ouvrit la dernière porte où il découvrit le Maire et son conseiller monsieur Symvoulos. L’homme bien vêtu aborda donc le maire :
« Monsieur Auvé ? Puis-je vous parler un instant ?
- Oui, bien sûr, répondit le maire
- Hum ! Je voulais dire, vous parler en privé, ainsi le conseiller quitta la pièce et le locuteur reprit. Voyez-vous monsieur, j’étais au bar et je tentais de convaincre les esprits peu aguerris de ces ivrognes…
- Ha ! s’exclama le maire, c’est peine perdue !
- Justement, comme on ne peut pas compter sur gens-là, je me propose d’être votre assistant comptable
A ces mots, le maire ria et rétorqua :
- Ce sera très rapide !
- Considérez plutôt mon poste comme une sorte d’investisseur.
- Et vous voulez investir dans quoi ?
- Voyez-vous, Thrylonia possède bien des ressources que d’autres pourront nous acheter, dit-il d’un ton convaincant
- De toutes façons, tout le pays est alerté que nous sommes dans un gouffre et ça m’étonnerait qu’il soit prêt à investir dans nos ressources, quelles sont-elles d’ailleurs ces ressources ?
- Le minerai ! Vous n’avez jamais pensé à créer une mine dans la montagne voisine ? On pourrait faire fortune !
- Qui vous dit qu’il y en a du minerai ?
L’homme jeta une bourse rempli d'émeraudes, de rubis et de saphir
- Je l’ai trouvé sur le flanc de la dite montagne.
- C’est merveilleux, s’exclama le maire, mais une mine est une entreprise coûteuse, il nous faut du personnel et surtout beaucoup d’argent…
- Je pourrai fournir une petite aide financière, pour le personnel, promettons de l’alcool à la population et se seront de très bon travailleurs !
- Très bien ! Bienvenue dans notre équipe, monsieur ?
- Apatéonas »
Sur ces mots s’acheva une étroite collaboration entre le maire, son conseilleur et son investisseur. Alors que cette petite équipé regagnait confiance dans le redressement fiscal de la ville, une nouvelle personne entra, qui n’était d’autre que le prêtre :
« Messieurs ! Cria-t-il, vous êtes les seules personnes sobres ici et j’ai eu une mauvaise aujourd’hui
- Calmez-vous, le pria monsieur Symvoulos, et expliquez nous ce qui s’est passé
- Un homme ce matin est venu, il était masqué et il m’a annoncé le présage d’un funeste ravage
- Comment ? S’écrièrent les trois hommes, où ça ?
- Ici, il m’a dit que l’Ordre allait faire son retour.
- C’est impossible, s’indigna le maire
- Je lui ai dit la même chose mais il m’a assuré le contraire
- Soit ! Hé bien notre père et moi-même allons vérifier les prétentions de cette menace, vous deux, restez ici »
Les deux hommes se dirigèrent vers la chapelle et descendirent à la crypte. Ils allèrent ensuite dans une première salle dans laquelle se trouvait se trouvait trois entrées, ils prirent celle de droite, où elle déboucha sur une nouvelle avec un nouveau choix triple d’entrée et ainsi de suite pendant encore 40 salles. Finalement, ils arrivèrent enfin devant une selle porte de chêne massif, avec une poignée d’or ceinturée de diamants. Monsieur Péritot s’exclama alors :
« La voici, je ne pensais jamais m’y retrouvé en face, la salle des prophéties ».