Auteur : Klunk
La tristesse, la consternation et la peur. Voici les trois mots qui conviendraient le mieux
pour décrire l'attitude des conseillers après que notre récit leur fût conté. Même le capitaine Dhergo prit
un air grave. Le seul qui semblait ne pas comprendre la situation était le jeune conseiller.
-… Comment?… Comment a-t-il pu faire ça ?
-Excusez-moi Sydrien, mais qui est ce Zardius?
-Un fou dangereux, un monstre. Qui a jadis vécu sur Fastoon. Et qui avait voulu se servir du Dimensionnateur pour
nous éliminer tous.
-Qu'est-ce que le Dimensionnateur?
-Un appareil inventé par les Lombax, permettant de créer des brèches dimensionnelles, qui fût
créé dans l'intention de vaincre les Kragmites.
Je ne sais pas pourquoi j'ai répondu. Peut-être pour montrer à mes semblables que, malgré mon jeune âge
et l'éloignement dont j'avais fait l'expérience, je connaissais notre histoire.
-C'est cela. Zardius nous avait aidé à concevoir l'arme qui devait mettre fin à la Grande Guerre.
Clank demanda au conseiller comment cela était possible, étant donné que toutes les informations que nous
possédions sur le Dimensionnateur stipulaient que seul huit Lombax avaient créé le Dimensionnateur.
Le vieux Sydrien répondit que Zardius avait jadis tenté d'utiliser notre création pour nous détruire, mais qu'il
fût arrêté juste à temps et enfermé dans une prison haute sécurité, dont il s'échappa quelques
heures plus tard. Pour éviter tout scandales, ils firent croire que le Dimensionnateur était
bien une invention purement Lombax. Talwyn demanda se qu'il s'en suivit pour Zardius.
-Après son évasion, nous avons bien entendu envoyés nos unités à ses trousses, mais en huit mois, nous
n'avons jamais été capable de le retrouver. Alors nous avons
finalement décidé de laisser tomber les recherches.
Il auraient plutôt dû continuer les recherches, mais il était un peu tard. Dhergo demanda au conseil
de lancer une contre-attaque contre les troupes de Zardius avant qu'elles ne frappent à nouveau.
Mais le conseil refusa.
-Nous ne savons pas ce qui nous attend. De plus, nous ignorons totalement où Zardius a installé sa base
d'opérations.
Je réfléchi un instant… Lorsque Zardius me fit traverser la faille avec lui, nous nous sommes retrouvé
sur un plateau élevé, et au loin il y avait… La ville! La même ville qui a été attaquée.
-Je crois savoir où Zardius se planque! Si vous me donnez une carte, je vous montrerai.
Une carte planétaire s'afficha et je montrai l'endroit qui semblait correspondre à mes souvenirs.
-Conseiller Sydrien, j'insiste pour que nous agissions au plus vite! Nos soldats sont entraînés et ils n'ont
pas peur du danger.
-Humm… Bien… Nous attaquerons demain. Prévenez vos hommes capitaine, qu'ils se tiennent prêts.
-Oui monsieur… Merci. Tu te battras avec nous Ratchet?
Je jetai un coup d'œil à mon équipe et répondis: "Oui, ON se battra à vos côté."
-Puisque nous sommes d'accord, je propose de clôturer cette séance et d'aller nous reposer. Ratchet, nous avons
pris la liberté de vous réserver une petite suite dans un hôtel au centre de la ville. J'espère qu'elle
vous plaira.
Loin de là:
-Pourquoi? Pourquoi avez-vous fait ça?
Il était à votre merci et vous… Vous l'avez laissé s'en tirer?!
-Je te le répète Zêta, Ratchet n'était pas prêt.
-Prêt à quoi? À nous mettre des bâtons dans les roues?!
-Quel serait l'intérêt de jouer à un jeu si on est à cent pour cent sûr de gagner? Il n'y en aurait pas!
Si j'avais tué Ratchet, j'aurais tué la seule personne capable de se mesurer à moi.
-Mais il a certainement prévenu les autres Lombax de notre présence ici! Et nous aurons bientôt toute une
armée Lombax à nos trousses! Même avec notre technologie, on ne pourra pas les vaincre!
-Mais nous avons mon génie! Et quel génie autre que le mien aurait pensé à placer un mouchard sur notre ex-invité?
Zardius se leva de son siège et se dirigea vers son ordinateur, appuya sur une touche.
-"Bien… Nous attaquerons demain. Prévenez vos hommes capitaine, qu'ils se tiennent prêts."
-"Oui monsieur…"
-Tu vois Zêta, j'ai toujours une longueur d'avance! Hihihihi!
-Ils vont attaquer… Qu'est-ce qu'on fait?…
-Pourquoi les faire se déranger? Faisons-leur une surprise! Rendons-nous là-bas avant! Ce sera une belle
occasion pour tester mes nouveaux petits soldats…
Nous fûmes enfin à l'hôtel. Dhergo nous avait déposé devant l'entrée, il nous signala que l'on partirait
demain à 9 heures du matin. Nous nous sommes donc empressés de nous rendre dans notre suite et d'y dormir.
Mais je n'avais pas vraiment sommeil, je me suis donc installé sur une chaise et ai passé mon temps à nettoyer
ma clé, qui en avait bien besoin. Lorsque que Qwark eu fini de monopoliser la salle de bain, je pus prendre
ma douche. J'en profitai au passage pour regarder mes blessures. Elles avaient déjà presque disparues,
c'était déjà une bonne chose déjà une bonne chose. Je suis sortit de la douche et me suis essuyé, mais
le sommeil ne s'était toujours pas décidé à venir me rendre visite. Je me suis rendu sur le balcon. Tal m'y avait
précédé. Je me suis approché d'elle pour ensuite poser ma main sur son épaule.
-La salle de bain est libre si tu veux…
-Oui… Merci, je vais y aller…
-Tu faisais quoi?
-Mmmh rien. Je profitai juste un peu de la vue…
Une partie de moi voulait en rester là, mais l'autre partie voulait ouvrir le dialogue. J'aurais voulu
lui dire ce que je ressentais vraiment pour elle… Que jamais… Je n'aurais fait quoi que ce soit pour
la rendre malheureuse…
Si j'avais su… Je ne me serais jamais embarqué dans cette arnaque… Comment lui faire comprendre?
J'avais beau avoir terrassé les créatures les plus horribles et avoir vaincu les plus grand tyrans de l'univers…
Dire ces quelques mots était plus difficile que tout cela réuni.
-Tal… Je… Je voulais m'excuser…
-Pourquoi?
-J'au… J'aurais pas dû m'embarquer là-dedans… Tu avais déjà tellement souffert pour Cronk et Zéphyr…
Et à cause de moi tu… Tu as parfaitement raison de me détester…
-Te détester? Ratchet… Comment peux-tu penser ça?…
-Il y a deux jours… Tu m'avais dit que c'était idiot de risquer ma vie pour rien… Je… Je ne suis qu'un crétin…
Je n'espère pas que tu me pardonnes…
Talwyn se précipita dans mes bras et me serra de toutes ses forces. Je ne tardai pas non plus à l'enlacer.
-Tal…
-Chut Ratchet… Ne dis plus rien… Ce… Ce n'est pas la peine d'en dire plus…
-Pardonne-moi…
-Ce n'est rien… J'ai réagi comme une idiote, moi aussi…
-Mais si je n'avais pas agi comme un imbécile au début… Rien de tout cela ne serait arrivé…
Notre étreinte devint de plus en plus serrée. Sa tête vint se coller contre la mienne, je pouvais
sentir son souffle et ses larmes sur ma nuque.
-Ça va aller Tal… Ne pleure pas…
-Mais… Tu… Toi aussi, tu pleures…
-Mmmmhmmm…
Tal plaça ses mains sur mes joues et me regarda en souriant, mais avec les yeux rempli de larmes.
Sa tête se rapprocha doucement de la mienne. Nous nous regardions dans les yeux, puis nous les fermâmes.
Nos lèvres se sont alors touchées. Les larmes de Talwyn coulaient et se retrouvaient sur mes joues.
Elles étaient chaudes et ses lèvres étaient si douces… Lorsque nos lèvres se séparèrent, je tendis
la main pour essuyer les dernières larmes se trouvant le de Talwyn. Puis je la repris dans mes bras.
-Je suis désolé Tal… Je suis désolé…
-Moi aussi…
Ce grand moment larmoyant fût interrompu lorsque Qwark sortit sur le balcon, gêné et confus de nous avoir surpis.
-Ah heu… Je… Désolé… C'était juste pour savoir… Je voulais commander une pizza et… Si vous en
vouliez… C'est pas grave… Désolé, je vous laisse…
-T'en fais pas Qwark… C'est rien… Pour moi ce sera une aux anchois… Et toi Tal?
-Pareil…
-Super… Ben je vais demander à Clank de nous commander ça…
Qwark retourna dans la suite en marche rapide.
-Haha le pauvre!…
-Hihihi!… En attendant que les pizzas arrivent, je vais aller faire une brin de toilette…
-D'accord…
À plusieurs kilomètres de là:
-"… J'ai laissé mon shampoing senteur citronnelle, si tu veux…"
-"Merci, à tout de suite…"
-Haha! Ça devient encore plus intéressant que je ne l'aurais jamais imaginé!
Zardius se retourna et un robot entra dans la salle de commande. C'était une grande salle circulaire et
panoramique, donnant vue sur la base tout entière. Le robot s'approcha de Zardius puis s'arrêta.
-Les vaisseaux sont prêts à décoller, monsieur.
-Parfait Alpha. Vous décollerez dans neuf heures. Mais une dernière consigne… Quand vous serez là-bas,
je voudrais que tu me ramènes un petit quelque chose…
Une fois la pizza engloutie et la table nettoyée, Clank me demanda de lui faire une révision avant
d'aller dormir. Ce serait en effet ennuyeux si son hélipack nous lâchait en plein combat. Qwark et
Talwyn étaient déjà en train de dormir lorsque j'eu fini de réviser Clank.
-Merci beaucoup!
-Pas de quoi, mon pote!
-Dommage qu'ils n'aient pas d'huile light. Je me sens tout poisseux avec celle-ci.
-Ben au moins, tu es sûr de ne pas te faire attraper…
-Très drôle, vraiment…
-Bon… Ouhaaaa… Je vais aller me coucher. On se voit demain matin.
-Bonne nuit. Non attend!
-Ouais, quoi?
-Qwark m'a dit qu'il t'avait surpris avec Talwyn et… Je voulais te féliciter.
-Pourquoi?
-Pour toi et Talwyn. Vous formez un beau couple et…
-Merci vieux, mais tu veux en venir où?
-Pourrai-je être ton témoin?
-Témoin de quoi?
-Pour votre mariage…
-Holà holà holà! Doucement! Je me suis réconcilié avec Tal et on s'est embrassé mais ça n'a pas été
plus loin!
-Mais… Qwark m'a dit que Tal était en pleur et que vous vous embrassiez… J'ai cru que…
-Que je l'avais demandée en mariage?! Hahahaha! Mais p-pas du touhouhouhou!
-C'est… très embarrassant…
-Hahahaha aïe!
-Ça ne va pas?
-Si si… C'est juste ma blessure qui se réveille…
-À ce propos, tu crois que ça va aller demain?
-Et comment! Il suffit de bousiller les joujoux de Zardius, de le trouver, de lui mettre sa pâtée et
on rentre chez nous! Il n'y a pas plus simple.
-Hum… J'imagine…
-Et puis on a les Lombax avec nous! Je me demande quel genre de tactiques de combat ils utilisent…
-Aucune idée, mais elle est certainement plus subtile que la tienne…
-Quoi? Elle est très bien ma tactique! Un gros flingue, on vise et on tire!
-Oui… La subtilité à l'état pur…
-Ouais ben justement, ma subtilité a besoin de repos. Bonne nuit, Clank.
-Bonne nuit, Ratchet.
Je suis entré dans ma chambre, me suis affalé sur le lit et ai fermé les yeux. Pour une fois depuis
longtemps, j'allais pouvoir dormir l'esprit tranquille.