Sly Cooper : Destin de Voleurs - Chapitre 5

Auteur : cooper13

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Avant l’Épisode 5 : (Juste) Après la Grande Information

PROLOGUE I

LA RIPOSTE DE FOX




- - - QG de Rat Trap & Bomb - - -

- - - 23 septembre (H+1 seconde) – 0h00 - - -


              Sly, encore debout bien que sans vie, bascula sur l’arrière. Ses yeux étaient tristes. Sa lèvre inférieure relâchée. L’absence des vitres, fraichement éclatées en mille morceaux, ne purent retenir le corps inerte du raton-laveur qui chuta dehors, dans Paris. Il disparut en un éclair. Le constat fut rude pour Carmelita, qui était restée admirer la scène de plus loin à l’intérieur du bureau : le cadavre avait quitté l’étage. Seule la fraiche brise nocturne envahissait la grande pièce faiblement éclairée.


Tout le monde resta fixe : Carmelita, les agents d’Interpol et Salem. Personne n’osa regarder à travers la vitre : la renarde ne souhaitait pas voir le corps de Sly en bas, Salem et les policiers ne baissèrent pas leurs gardes de crainte de se faire tirer dessus. Un cercle se dessinait entre les trois camps. Chacun croisa le regard de chacun. Un silence mortel envahit la salle. Le regard de chaque individu croisa celui de chaque individu. Tel un duel. Le premier qui tirait engagerait la fusillade.


Carmelita put enfin en profiter pour observer ce reptile, responsable de la mort du rongeur : grande, froide, menaçante. Elle ne l’avait pas perçu ainsi lors de sa précédente entrevue quelques heures plus tôt. Elle semblait également douée pour le camouflage. Elle aussi, semblait l’observer droit dans ses yeux. Le regard de ses anciens camarades pesa également sur elle, qui se sentit jugée en tout point. Sa présence ce soir était plus que suspecte. Elle était supposée être mise à pied. Et pourtant, elle se trouvait ici-même, là où Sly Cooper se tenait encore en vie quelques secondes plus tôt. Ils devineraient aisément qu’elle n’avait jamais cessée d’enquêter sur l’affaire Le Paradox.


L’expression du visage de l’uraeus changea soudainement. Tout en fixant ses yeux sur l’inspecteur mise à pied, elle se mit à sourire. L’ennemie explosa dans un rire radieux. Tout comme ses anciens collègues présents dans la pièce, elle ne sut comment interpréter ce rictus. Qu’avait-elle en tête ? Comment osait-elle prononcer le moindre sentiment de joie suite à cet odieux assassinat ?! Elle tendit un bracelet, ressemblant au chrono-déplaceur de notre héroïne. Son visage pâle était encore plus froid que jamais. Elle la pointa du doigt, avant de lui dire lentement, prenant ainsi bien le temps d’articuler la moindre syllabe : « Je reviendrai plus tard pour toi et ses deux acolytes ».


Cette menace, déstabilisa Carmelita, en joue. Elle surpris l’un de ses genoux en train de trembler à l’écoute de ce propos sanglant. Impuissante, elle comprit que ce serpent allait prendre la fuite à l’aide du bracelet. Si elle tirait, elle la tuait. Elle ressentait diablement cette envie. Cependant, malgré sa peine encore contenue, son professionnalisme reprit le dessus. Si elle mourrait, elle ne pouvait pas l’interroger, et connaitre ses desseins. Il fallait l’arrêter certes, mais proprement. Ce triste individu était bien trop puissant pour sous-estimer sa mort. Ses plans sombres étaient déjà engagés. Par expérience, Fox le savait : il fallait l’arrêter après l’avoir maitrisé. Or pour l’instant, c’était malheureusement elle qui dictait les règles. Déstabilisée entre tristesse, colère et désir de vengeance, elle laissa volontairement son ennemie prendre la poudre d’escampette.


Salem disparut à son tour, sans perdre Carmelita du regard, dans un éclair lumineux.


Une larme coula sur ses joues.


Elle regarda dehors, en pleine nuit. Sans savoir quoi faire.


A son habitude, elle puisa dans ses dernières forces pour retenir sa peine, et fixa ses anciens collègues, toujours dans la pièces : eux aussi n’avaient pas tiré.

Elle constata une onde se propager dans la foule d’agent. Elle frotta son œil pour retirer sa larme et observer plus précisément cet amas de policier en mouvement. Son responsable sortit du groupe. Le gorille qui l’avait mise à pied quelques semaines plus tôt. Il était toujours aussi grand et fort. Son gilet pare-balle doublait son imposante corpulence, pourtant déjà volumineuse. Sa voix grave et stricte la fit sursauter :

- Carmelita Montoya Fox ! C’était donc vous l’appel anonyme pour nous faire rappliquer ici ?! Vous avez détourné, malgré votre mise à pied, une garnison d’agent pour arrêter une criminelle internationale, en lien avec l’affaire Cooper/Le Paradox…

Elle ne sut comment interpréter cette question rhétorique. Cet homme était l’une des rares personnes qu’elle craignait hiérarchiquement. Bien qu’elle jugeait la cause comme plus que respectable, elle le savait : elle avait enfreint les règles. Et pas qu’un peu ! Sans perdre le fil du dialogue, il termina avec cet inattendu encouragement :

- Vous êtes un agent remarquable… Par les pouvoirs qui me sont conférés, vous êtes repromue au grade de Capitaine ! Vous retournez sur l’enquête. Et je ne vous demanderai jamais comment vous vous êtes récupéré votre électro-gun, pourtant conservé sur notre site parisien. Suivez-moi, vous allez récupérer votre enseigne et vous remettre au travail. Cette enquête nous dépasse et nous avons besoin de vous !

La surprise fut grande pour Fox, dorénavant redevenue Inspecteur ! Depuis qu’elle avait retrouvé à l’aide de Dimitri ce chrono-déplaceur, son cœur n’avait jamais été soumis répétitivement à autant de rebondissement ! Elle avait envie de souffler quelques instants… En quelques minutes elle avait : participé à un casse organisé par Bentley, détourné un avion, attiré des agents contre leur grés dans une enquête, piégé une despote, vu Sly mourir, et réattribuer son…

Son cerveau en ébullition se mit sur pause. Elle se remémora la chute du raton, après avoir mis la main sur cette grande information. Toujours sur place, elle n’avait pas commencé à suivre les pas de son supérieur. Sly était mort. Une pointe transperça son cœur à cet instant. Bien qu’elle aurait aimé avaler la nouvelle, le destin en décida une nouvelle fois autrement : un nouvel agent sorti du lot, et se dirigea droit vers le gorille. Fox écouta malgré elle la conversation :

- Chef, chef ! On a localisé les complices de Cooper ! Ils volent dans les cieux à l’aide d’un van volant ! Pouvons-nous engager les poursuites ?


Bentley, Murray ! Ils étaient faits comme des rats s’ils restaient dans les parages… Etaient-ils au courant pour Sly ? Certainement que oui ! Bentley est en contact permanent avec Sly par oreillette. La nouvelle allait les secouer. Il était comme un frère pour eux. Sans connaitre les détails intimes de leur enfance, elle savait qu’ils avaient grandis ensemble, depuis l’Orphelinat des « Campeurs Joyeux ». Déstabilisés suite à ce rebondissement, ils pouvaient perdre leur moyen et rater leur fuite. Maintenant que Fox était de retour dans la police, elle ne voulait pas que sa première action consiste à interroger puis enfermer sous les verrous ses anciens amis !


N'écoutant que son courage, elle remit son deuil à plus tard et coupa la parole à son responsable :

- Ils sont pour moi ! Amarrez-moi trois hélicoptères : un pour moi, et deux pour les agents qui m’accompagneront.


Après avoir marqué un blanc, elle rechargea son arme et lâcha froidement :

- Trop de personnes ont pris la fuite ce soir !





- - - Dans les cieux parisiens - - -

- - - 23 septembre (H+7 minutes) – 0h07 - - -


A nouveau dans un véhicule volant, en toute légalité cette fois, Fox prit en commandement l’escadron aérien chargé de capturer le reste du gang de Cooper. Effectivement, le van était visible à des kilomètres sous les lumières de la ville. Bien entendu, Fox la jouait double. Elle voulait à tout prix empêcher l’arrestation de ses deux amis. Normalement, bien que cela l’attrista de le constater, ils s’en sortiront très bien seuls. Mais en cas de rififi, elle interviendrait.


A cet instant, la renarde sa savait plus vraiment sous quelle étiquette elle travaillait :

- Pour Sly, qui lui manquait déjà. Bien qu’il agissait de l’autre coté de la Loi, il restait quelqu’un de fiable, d’honnête, et de loyal. Elle décida d’arrêter la liste des compliments, à ces trois adjectifs. Lui aussi voulait arrêter Salem, qui depuis le début était une tyran fourbe.

- Pour Interpol, qui malgré leur moyens mis en œuvre pour faire régner l’ordre, présentait quelques faiblesses. Elle n’avait jamais pu encadrer sa mise à pied. Certes, elle avait réalisé une bavure, mais rien de grave. Sly et ses amis étaient bien plus souples… Trop peut-être ?


Elle mit fin à ses pensées une fois que ses deux autres collègues furent également prêt à décoller. Ils foncèrent sur le van. Fox décida de les alerter de leur présence. Elle tira, et loupa volontairement son tir, en frôlant le véhicule. Elle fit demi-tour et se présenta face au van. Malheureusement, elle ne vit rien à travers la vitre. Elle aurait aimé croiser le regard de Murray ou de Bentley ? Afin de ne pas gâcher sa couverture vis-à-vis de ses collègues, elle hurla à travers un mégaphone :

- Vous êtes encerclés, rendez-vous !


Au même instant, un orage s’abattit sur Paris. Un éclair gronda à quelques kilomètres des véhicules aériens. La van reparti de plus belle, s’éloignant du centre, afin de circuler loin des immeubles, dans un ciel plus dégagé. Il avait pu fuir avant que ses deux autres collègues ne leur tire à bout portant.


La course-poursuite s’engagea dans la pluie et le vent. Une pluie de balle effleura le van. A l’instar de ses collègues, Fox loupa volontairement ses tirs. Mais elle aurait pu les viser, cela n’aurait rien changer. Murray semblait maitriser le véhicule les yeux fermés. Maintenant qu’elle avait pu voir le groupe agir, depuis l’intérieur, elle s’imagina la scène, de l’autre côté de la poursuite…


Au fur et à mesure que la poursuite continuait, le but de l’opération se clarifia dans l’esprit de la renarde. Au contact de Cooper, elle était devenue meilleure en improvisation, lorsque les circonstances l’exigeaient. Elle souhaita se débarrasser des deux autres hélicoptères, pour parler seul à seul avec le binôme. Si sa mémoire était correcte, elle se souvenait de leur fréquence radio. Elle pourrait ainsi communiquer brièvement avec eux.


Un coup de tonnerre sépara temporairement les poursuivis des poursuivants… Le van virevoltait, mais resta intact. L’un des hélicoptères était trop éloigné du van. Fox brouilla volontairement sa balise GPS afin qu’il puisse être hors-jeu. Il ne restait plus qu’un seul hélicoptère. Il fallait faire vite. Son collègue visait plutôt bien.


Une idée traversa l’esprit de Fox. Elle utilisa son autorité sur le pilote restant :

- Ils ne doivent surtout pas s’échapper ! Aller récupérer votre collègue ! Nous avons besoin de lui ! Nous restons en contact par balise GPS.

- Mais, dans l’orage, nous risquons de perdre contact ! L’autre pilote est trop loin. Je suis à deux doigts de les viser ! Je demande l’autorisation de rester.

- C’est un risque à prendre ! Je les talonne. Revannez-vers moi après avoir récupéré l’autre pilote !


Le deuxième hélicoptère obtempéra, à contre cœur. A peine fut-il éloigné, que Fox coupa la liaison radio : ni vu, ni connu ! L’orage aura bon dos. Aussitôt, elle brancha sa radio sur le canal de Bentley. Elle pouvait émettre, sans recevoir. Ce qui était déjà pas mal. Elle avait besoin de leur parler ! Lorsqu’elle comprit qu’elle étaient en liaison directe avec eux, un chat gratta sa gorge. Elle était comme émue. Elle prit une voix douce, bienveillante, en total contraste avec les précédents évènements :

- Bentley, Murray… Si ma mémoire est bonne, je suis branché sur votre canal radio. Etant donné l’urgence de la situation, la fuite d’une criminelle et… la mort de Sly…


La prononciation de ces mots lui irrita la voix. Elle marqua une courte pause, avant de continuer :

- Interpol a mis un terme à ma mise à pied. Ils m’ont retrouvé sur le lieu du crime. Ils me soupçonnent d’en savoir plus qu’eux… ce qui est vrai. J’ai été repromue en urgence à mon grade de Capitaine. Je vais donc les aider à coffrer une fois pour toutes Leparadox.

La messe était dite. Le ton était donné. Elle avait choisi son camps entre Interpol et Cooper pour cette affaire. Alors qu’elle aurait pu partir, feignant ainsi les avoir perdus de vue… un constat lui sauta au visage. Elle regrettait de ne pas avoir exprimer à Sly tout ce qu’elle ressentait pour lui. Elle décida de ne pas refaire la même erreur pour ses amis. Elle se livra, contre toute attente :

- Bentley, en 1648, chez Pénélope, lorsque tu m’as parlé de ce moment… « Tu sais Carmelita, quand tout ceci sera fini, nous redeviendrons sans doute « adversaire ». J’espère que tu n’utiliseras pas ton expérience au sein de notre équipe, pour nous devancer... ». Je voulais juste mettre les choses au clair entre nous. Tu as eu tort Bentley… Je ne vous ai jamais, au grand jamais, considéré comme un adversaire. Je vous considère comme mes amis. J’espère qu’il en va de même pour vous. Vous n’êtes pas des criminels. Je vous laisse prendre la poudre d’escampette. Je dirai à mes collègues vous avoir perdu de vue. Je vais vous aider à coffrer Dolohan, discrètement.


Elle marqua une dernière pause :

- Bonne chance à vous. Je vous accompagne dans le deuil de Sly.


Ainsi, elle vit quelques secondes plus tard, le van disparaitre dans un éclair.


Elle aurait aimé entendre en retour le son de leurs voix.


Elle ignorait dans quelle époque ils avaient bien pu se rendre.





Épisode 5

L’Épisode Ultime

Destin de Voleurs (Fate of Thieves)

Bientôt



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