Objectif Terre - Chapitre 3

Le Martien s’assit sur le sable et fit signe à Ratchet d’en faire de même. Mais ce dernier resta debout, le Canon Alpha à la main. Alors la créature commença son récit :
-Eh bien voilà : sur Terre, personne n’a conscience de notre existence, nous Martiens, vous Lombax, ni aucune autre espèce de l’espace. Mais les humains ne cessent de se multiplier, commencent à manquer de ressources et surtout de place. Ils ont donc lancé une expédition à travers le système solaire afin de trouver la planète la plus apte à les recevoir. Et, dès qu’un vaisseau terrien approche de notre planète bien-aimée, nous nous cachons sous sa surface.
-Eh bien, s’ils viennent, vous les remballez avec un bon coup de pied au derrière, et c’est réglé !
-Ce n’est pas si simple ! Vous savez tout comme moi que les Terriens sont cupides et vantards. S’ils apprennent qu’ils ne sont pas les seuls dans l’Univers, ils vont vouloir communiquer avec nous, avoir leur part de marché et leurs marques dans chaque planète. Mais comme ils sont loin de nous d’un point de vue technologique, ils vont s’énerver, ce sera la guerre et leur race disparaîtra à jamais –car nous sommes sans conteste les plus fort, nous, extra-terrestres. Ce serait dommage de porter les Terriens en voie d’extinction juste parce qu’ils sont stupides, non ?
-… Jusque là, je suis d’accord avec toi.
-Bien, je poursuis. Mars est pour eux la planète la plus proche, et il n’est pas impossible d’y vivre. Nous pensons qu’ils vont amener de l’eau et de l’air en grande quantité, et qu’ils vont les disposer dans des villes sous cloche. Mais nous ne sommes sûrs de rien, hormis qu’ils ont choisi Mars comme planète habitable. Là, nous avons affaire à deux problèmes : d’abord, mon peuple n’aime pas l’idée de devoir partager Mars avec qui que ce soit. Ensuite, l’eau est une arme fatale pour nous. Si une seule goutte nous touche, nous nous désintégrons. Et l’humidité nous affaiblit énormément.
-Je vois. Et comme la Terre est dite la « Planète Bleue » tellement l’eau est présente, vous faites appel à quelqu’un d’autre. D’accord, mais là encore : pourquoi MOI ?
-Parce que vous avez l’expérience de vos aventures passées, vous avez l’intelligence requise et que vous vous tirez toujours bien des postures les plus improbables.
«Que de compliments ! »
-Mais ne vous en faites pas, nous vous fournirons le matériel nécessaire, reprit le Martien.
Ratchet réfléchit un moment.
-Hmpf. À part y risquer ma peau, qu’est-ce que je gagne ?
-Vous serez récompensé… en boulons. Beaucoup de boulons.
-Et si je vous dis que je ne suis pas intéressé par l’argent ?
« Mais Ratchet, nous avons toujours besoin d’argent pour améliorer tes armes ! »
« Je sais. Mais je veux savoir jusqu’où il peut aller. C’est peut-être vraiment important. »
Le Martien se troubla. Il hésita, puis ajouta :
-Tout ce que vous voudrez qui soit en mon pouvoir. Ce qui n’est valable que si vous réussissez.
-Bien entendu.
« Tu vois ? »
« Mhm. Je n’ai pas trop confiance. »
« Moi non plus, mais j’ai ici de quoi lui faire respecter ses engagements. »
La réponse se fit attendre.
« Très bien. Fais ce que tu veux. »
Ratchet sourit et conclut à voix haute :
-En ce cas, nous acceptons, Martien.
La satisfaction se lut sur son visage blanc.
-Parfait ! Montez à bord, à présent. Vous pouvez garder votre arme.
Stupéfait, Ratchet pensa :
« Ça doit être vachement important, s’ils ont tant confiance en un étranger. Ils ont tort. »
« Mais tu ne leur fera aucun mal. Je le sais et tu le sais. »
« Bien sûr. Mais je n’hésiterai pas à le remettre en place, s’il se prend trop pour un chef. »

Alors, ils montèrent dans le vaisseau.