Objectif Terre - Chapitre 7

Auteur : Talwyn

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Ratchet et Clank ne parvenaient toujours pas à se ressaisir. Ils s’étaient apprêtés au choc qui n’avait pas eu lieu. Parvenant enfin à se contrôler, Clank regarda derrière lui par un hublot.
Il voyait l’espace par un large gouffre. Aussi large que… le cratère.
Sa boîte à raison s’était remise en route.
C’était une illusion !
Le cratère n’était qu’une image ! Les Martiens avaient établi leurs cités sous la surface de Mars. Le robot allait changer son regard de direction lorsque, brusquement, le trou béant disparut. La planète était de nouveau complètement fermée. L’image avait laissé place à la réalité. C’était pour ça qu’Aako avait dû entrer dans une dure épreuve de mémoire et d’habileté pour enfoncer tous ces boutons : il avait ouvert le passage tout en installant l’illusion et en désactivant l’invisibilité du vaisseau !
Puis il fit un tour circulaire de l’état de ses compagnons.
Aako-crâne-d’œuf-aux-yeux-noirs semblait être soulagé. Il s’affala sur le siège-en-cuir-dit-confortable (il n’en savait rien vu qu’il ne sentait rien) et sourit, perdu dans ses pensées.
Ratchet-ami-de-son-cœur avait plus de mal que lui à retrouver ses esprits. Pourtant, remarquant que Clank le fixait, il se redressa. Ses yeux-immenses-vert-profond brillèrent tout d’un coup plus que de coutume, et il se figea, regardant droit devant lui. Le choc, sans doute. Même s’il n’y avait pas de quoi en faire un plat. Les êtres-vivants-non-robots sont tellement sensibles… Cette remarque lui arracha un sourire. Les robots ne sont pas tant accablés par un rien.
Il finit toutefois par suivre la direction de la fascination de l’ami-de-son-cœur.

L’émerveillement lui aurait coupé le souffle et un véritable brasier se seraient allumé dans ses yeux si c’eût été possible.

La ville des Martiens était gigantesque. Blanche comme neige. Ses formes rondes et gracieuses faisaient jouer la lumière artificielle sur les toits. Le tout n’était pas éblouissant, contre toute attente, mais accrochait l’attention des visiteurs avec force.
Après quelques longues minutes, Clank arriva enfin à se détacher du spectacle de la magnifique cité. Immédiatement, ses yeux s’arrêtèrent sur Ratchet-ami-de-son-cœur.
« J’ai encore réfléchit comme un Blarg », se gratifia-t-il. « Je deviens vaniteux. Je me permets de critiquer les êtres de chair, qui sont de loin plus intelligents que nous, êtres de métal, et leurs sentiments sont leurs affaires. De fameux avantages, en fait. Il n’y a rien à redire là-dessus. »
« Clank, mon vieux, qu’est-ce que tu me chantes là ? Tu grilles un fusible ou tu ‘parles’ tout seul ? Je comprends rien ! »
Surpris, il répondit : « Non, rien. Laisse tomber. Mes pensées ne sont pas toujours très claires. C’est tout de même un peu… embêtant qu’on entende les pensées l’un de l’autre sans forcément le vouloir, tu ne trouves pas ? »
« Peut-être, mais ce transmetteur est bien efficace ! »
C’est vrai, le transmetteur-de-pensées-créé-par-son-ami était pratique. Mais on ne peut pas penser librement avec ce truc. Pas question de s’autoriser la moindre critique sur son ami avec cet engin sur la tête!
« Ca c’est sûr ! Gare à toi si tu penses du mal de moi ! »
« Rhô, t’en as pas marre de m’espionner comme ça ? »
« Euh… À vrai dire, je sais pas s’il y a moyen de s’ignorer tant que le casque est sur nous. Je n’ai jamais essayé. Tu veux que je bloque tes pensées c’est ça ? »
« Oui. Ainsi on pourra garder un rien d’intimité. »
« Bon. J’y vais. »
D’abord il ne se passa rien. Puis Clank sentit une part de lui s’éteindre, quelque part dans son esprit. Il y eut un vide… Il était seul.
« Ratchet, ça marche ! Je ne sens plus ta présence ! »
Evidemment, aucune réponse ne suivit.
« Ratchet ? »
Toujours rien.
« Mais… Mais quel imbécile je fais ! »
Clank sourit. Au moins, même avec le transmetteur-de-son-ami, il pouvait penser seul. Cette idée le réconforta un peu. Etre toujours surveillé ne lui plaisait pas vraiment… Il fut contraint de pincer Ratchet-ami-de-son-cœur pour recevoir à nouveau ses pensées.
« Alors ? »
« Quoi, alors ? Tu m’appelais ? » fit le Lombax-poils-jaunes-grandes-oreilles.
« Parfait. Ca marche. Je t’ai appelé en vain deux-trois fois. »
-Nous allons atterrir, pour de bon cette fois ! Tenez-vous prêts à rencontrer les miens, fit Aako-crâne-d’œuf-yeux-noirs dont la voix trahissait son impatience.

Le Martien ne put s’empêcher de penser que les deux héros étaient bien discrets. Ils n’avaient échangé aucun mot depuis plusieurs heures.



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