Ratchet mix Jak - Chapitre 66

Ratchet trouva Clank au milieu d’une clairière – sûrement formée à cause de la bataille précédente – et l’analysa physiquement. Les yeux de son ami brillaient d’une lumière rougeâtre terrifiante. Cette fois, il en était sûr, Daxter avait bel et bien transmit le virus à Clank.
Inquiet, il vérifia ses fonctions : malgré le virus injecté, le robot était en parfait état de marche, même s’il était inconscient pour le moment.

-Ratchet : Je te promets que l’on te sauvera de ce virus Clank. Tu as eu plus de chance que Daxter…

Sur ce, il le mit sur son dos en priant pour qu’il ne se réveille pas pour l’instant.
Après de longues minutes de marche, Ratchet arriva à l’endroit identifié comme la base de Zargbus. Il passa à côté du cadavre de Dante et, en remontant la pente, celui de Al. La nouvelle de sa mort lui fit un choc.

-Ratchet (pensant) : Sans lui, Clank perd de grandes chances de redevenir lui même ! Non… je peux faire confiance à Kiera. Elle le sauvera. Et puis… J’ai promis…

Une porte du bâtiment s’ouvrit, laissant apparaître Sasha et Kiera.

-Sasha : Ratchet !
-Ratchet : Sasha ! Kiera ! Vous allez bien ?
-Sasha : Nous ça va… Que s’est-il passé ?
-Ratchet : Daxter a transmis une copie de son virus dans le corps de Clank…
-Kiera : Oh non… Comme si on n’avait pas assez de problème… Il faut l’attacher pour l’empêcher de s’enfuir.
-Ratchet : Il est évanoui…
-Kiera : Il ne le restera pas longtemps… Qu’est-il arrivé à Daxter ?
-Ratchet : Je n’en sais rien, Jak est parti le voir.
-Kiera : Bon, dépêchons nous !

Ils rentèrent dans la base et arrivèrent dans la pièce principale. Kiera alla chercher une corde dans la réserve et commença à ligoter Clank sur une table.

-Ratchet : Tu crois que ce bout de ficelle suffira ?
-Kiera (faisant un nœud) : Attends…. C’est une corde faite par Slim… Elle résiste à de puissantes forces.
-Ratchet : Ok… Et où est-il, lui ?

Elle hésita.

-Sasha : Il est sortit combattre Raven et…
-Ratchet : Et… ?
-Kiera : Il lui a tiré dessus et ils ont disparu tous les deux.
-Ratchet : Disparu ?
-Sasha : Oui…
-Ratchet : Slim a dû se sacrifier.
-Sasha : C’est ce qu’on s’est dit.

Ratchet tourna le regard, pensant à tous ceux qui avaient donné leurs vies pour libérer l’univers de la tyrannie. Il repensa à Dante, qui ne faisait même pas partie de Solana, mais qui était venu les aider de son plein gré. Il pensa également à Al, qui n’avait pas mérité de mourir, il était trop gentil et attentionné pour ça ; il pensa aussi vaguement à Slim.
Ces trois là s’étaient sacrifiés. Ces trois là étaient des héros. Il fallait venger ces trois là !

Soudain, tirant Ratchet de ses pensées, Clank se réveilla. Il voulut bouger les bras mais la corde l’en empêchait. Il fixa le lombax dans les yeux et prononça lentement :

-Clank : Je vais te tuer…
-Ratchet : Arrête…
-Clank : Je dois te tuer !
-Ratchet : Je n’y crois pas une seule seconde…
-Kiera : Ne t’inquiètes pas. Avec le CD il me sera très simple de retirer ce programme des circuits de Clank.
-Ratchet : Je l’espère.
-Sasha : Regardez !

Alertés, Ratchet et Kiera se précipitèrent à l’endroit où se trouvait Sasha : le poste de contrôle, juste devant les écrans de surveillances. Sur l’un d’eux se distinguait la silhouette de Jak, entamant la montée de la pente de la colline, un corps inerte dans les bras.
Ratchet, Kiera et Sasha allèrent à toute allure ouvrir la porte de la base. Lorsqu’ils l’eurent fait, Jak était à mi-chemin et ils constatèrent que le corps qu’il portait n’était autre que celui de son ami : Daxter. Sa tête ballottait au rythme des mouvements de Jak, son bras pendait dans le vide, un mince filet de sang coulait le long de sa bouche et de l’impact d’une balle reçut au dessus de l’œil.

-Kiera : Jak !

Jak avait les yeux dans le vide, il se contentait juste d’avancer.

-Kiera : Oh mon dieu ! Daxter est…

Elle étouffa la fin de sa phrase, inutile de la terminer. Jak posa délicatement le cadavre de Daxter dans l’entrée de la base et resta ainsi pendant une trentaine de secondes.

-Kiera : Jak… Qui… Qui l’a tué ?

Il lui répondit d’une voix sombre et dénuée de sentiment :

-Jak : Moi…

Les autres héros le fixaient également, troublés par son comportement. Les secondes filèrent sans qu’il ne laisse échapper un mot. Mais soudain il se releva à une vitesse incroyable, des étincelles violettes émanaient de son corps et ses cheveux prirent une teinte blanche. Il empoigna Kiera par le cou et la plaqua contre le mur, ses griffes durement plantées dans le béton. Il parla férocement pour laisser échapper sa rage :

-Jak : Mais je vais tuer Errol ! Oui, je vais le massacrer ! L’exterminer ! Pour m’avoir forcé à commettre cet acte irréparable!! Je vais lui faire la peau ! Par la force de la vengeance ! Il va souffrir !
-Kiera : J…Ja…Jak… Tu m’étrangles.

Ses yeux enragés dissipèrent leurs colères et il quitta son apparence de Dark Jak pour revenir à son état normal. Dans un souffle, il déclara :

-Jak : Désolé…

Kiera respira à pleins poumons et se massa le cou pour atténuer la douleur.

-Kiera : Je comprends… Tu n’as pas eu d’autres choix…
-Jak : Tais-toi ! Tu remues le couteau dans ma plaie…
-Kiera : Désolé…

-Jak : Ratchet…
-Ratchet : Ouais ?
-Jak : Qu’est-il arrivé à Clank ?
-Ratchet : Le virus a bien été transmis. Kiera va se servir du CD pour le sauver.
-Jak : C’est au moins une bonne chose.

Il y eu un bref moment de silence où Jak fixa Ratchet dans les yeux, ce dernier acquiesça d’un hochement de tête.

-Jak : Allons recharger nos flingues !

Les deux marchèrent ensemble d’un pas pressé. Ils allèrent jusqu’à la réserve et rassemblèrent toutes les munitions qui leur étaient nécessaires.

-Kiera : Où allez vous ?
-Jak : Prends soin du corps de Daxter… Je t’en supplie. Je peux paraître fou mais… en ce moment… c’est la chose qui compte le plus à mes yeux… Le souvenir de mon ami.
-Kiera : D’accord

Une fois les armes chargées à bloc, ils sortirent de la base et marchèrent jusqu’à l’emplacement de leur vaisseau à trois cents mètres de là dans la forêt. Kiera et Sasha les suivaient.

-Kiera : Où allez vous ?!
-Sasha : Répondez !

Jak entra dans le véhicule et rabattit une mèche rebelle de sa tignasse. Ratchet se retourna et chargea son arme.

-Ratchet : Nous avons une vengeance à accomplir… Restez prudentes…

Il entra à son tour dans le bolide, et Jak décolla en direction de Métropolis, laissant Sasha et Kiera estomaquées.
Une fois hors de l’atmosphère, Ratchet contacta Sig sur son communicateur.

-Ratchet : Sig ?
-Sig : Ratchet ! Ça fait plaisir de t’entendre à nouveau ! Tu tombes à pic, on a un paquet de problèmes.
-Ratchet : Quoi comme ?
-Sig : Métropolis est remplie de Précurseurs Noirs et nous voulions attaquer la base d’Errol dès votre arrivée en ville.
-Ratchet : On arrive.
-Sig : Ça c’est bien passé sur Zargbus ?
-Ratchet : Pas… Pas vraiment.
-Sig : Tu nous raconteras plus tard ! Pose-toi à un kilomètre à l’ouest de la ville.
-Ratchet : Ok.

Il coupa la communication et transmis l’information à Jak. Pendant toute la durée du voyage, aucun des deux ne prit la parole, trop absorbés par leurs pensées.
Une fois dans l’atmosphère de Kerwan, les héros analysèrent l’état de l’immense ville de Métropolis et de ses alentours ; Ratchet la découvrit avec horreur en pensant à son apparence de jadis, même Jak qui ne l’avait jamais vu en eut un choc. Tous les bâtiments, quelque soient leurs tailles, n’étaient plus que des tas de ruines encombrant les anciennes rues surpeuplées ; des milliers de cadavres étaient empilés en un tas qu’on avait fait brûler barbarement ; le ciel était noir et rouge, il était dû aux irrespirables fumées noires et aux reflets des mares de sang inondant le sol ; enfin, se baladant en groupe dans la ville, les Métal-Heads et les Précurseurs Noirs avançaient fièrement. Le seul bâtiment qui surplombait fièrement cette masse de débris était de forme rectangulaire et était d’une longueur importante : le QG d’Errol.

-Ratchet : Je comprends pourquoi Sig nous a dit de nous poser à un kilomètre… Il voulait nous éviter de courir le moindre danger.

Jak exécuta alors ce qu’on lui avait demandé et survola l’endroit qui était prévu pour son atterrissage. Sig était en bas et faisait de grands signes de bras pour indiquer sa position. Chik se tenait à côté de lui en compagnie d’un autre personnage que les deux héros ne connaissaient pas. Jak se posa devant le héros de Spargus et sorti du vaisseau avec Ratchet. La première question de Sig était loin d’être la bonne :

-Sig : Où sont Daxter et Clank ?

Jak le fixa mais ne répondit pas.

-Ratchet : Je t’ai dit que des choses ne s’étaient pas passées comme nous l’avions prévu. Ce qui est arrivé à Dax et à Clank en fait partie. Je te le raconterai plus tard.
-Jak : Qui est-il ?

Il désigna l’homme aux côtés de Chik.

Cet homme faisait la même taille que Chik à peu de choses près ; il portait sur le dos un long manteau noir qui était ouvert et ses vêtements qu’il avait en dessous étaient tout aussi sombres ; ses cheveux étaient en bataille et une longue mèche surplombait son front ; ses yeux bleus entraient en contradiction avec la noirceur de sa tenue ; un léger sourire envahissait son visage tandis qu’il posait son arme sur son épaule droite.

-?¿? : Je m’appelle Vortex.
-Jak : Que fait-il là ?
-Chik : Il…
-Vortex : Merci Chik, mais je peux parler seul. Je suis un des résistants et survivants de Métropolis. C’était assez difficile d’échapper aux forces obscures du président, nous ne sommes qu’une poignée de trente à avoir survécu à l’assaut.
-Ratchet : Sur deux millions…

Vortex acquiesça tristement et continua :

-Vortex : Les autres rescapés étaient trop peureux et trop lâche pour prendre les décisions quant à leurs avenirs ; alors ils ont fait de moi leur chef. Cela ne m’enchantait pas au début… Mais je m’y suis fait.

Il tendit une main blanche légèrement tachetée de sang en direction de Jak ; celui-ci la lui sera.

-Vortex : Enchanté… Et, à qui ai-je l’honneur ?
-Jak : Je suis Jak…
-Ratchet (serrant la main de Vortex) : Et moi Ratchet.
-Vortex : Je sais, tout le monde te connaît…
-Sig : Trêve de bavardages inutiles, allons rejoindre la base des résistants.
-Chik : Elle se trouve un peu plus loin…

En marchant dans la direction indiquée, Jak murmura à Ratchet :

-Jak : Vortex me semble… Trop sûr de lui et trop fier. Il ne sait pas encore à quel point Errol est cruel.
-Ratchet : Il l’apprendra bien assez tôt.

Ils arrivèrent dans une galerie souterraine qui se transforma vite en une base métallique. Une fois à l’intérieur, Sig leur conta comment il rencontra Vortex et les autres résistants en entrant dans Métropolis. Ceux-ci les avaient empêchés de se jeter dans la gueule du loup et de ce que l’on pouvait qualifier de « suicide ». Ensuite, il raconta d’une façon très enthousiaste une bataille qu’ils avaient eue contre des Métal-Heads qui s’étaient approchés d’un peu trop près.
Ratchet entama alors à son tour le récit de ce qui s’était passé sur Zargbus. Quand il eut fini, Sig réussi un marmonner un simple et bref :

-Sig : Désolé…
-Jak : Tu n’as pas à être désolé, tu n’y es pour rien.
-Vortex : Bref, excusez moi de vous couper la parole, mais il faut mettre au point des plans d’attaques avant qu’Errol ne découvre notre cachette.
-Chik : Il a raison !
-Jak : Les plans sont inutiles quand on a des armes et de la force…

Vortex s’approcha et appuya la crosse de son arme contre le torse à Jak.

-Vortex : Tu es sans doute fou ! Nous ne pourrons jamais passer sans stratégie ! C’est perdu d’avance ! Et je doute que ta force soit égale à la mienne… Espèce de prétentieux !

Vortex commit là une grosse erreur. Jak donna un coup dans l’arme qui partit à l’autre bout de la pièce et envoya la tête du résistant contre le mur. Il tomba sur le dos.

-Jak : Tu es trop arrogant et tu ne mérites pas ta place de chef. Cependant, si ton arrogance est égale à ta force, tu feras un bon allié.

Il le releva :

-Jak : Mais tu n’es pour l’instant pas digne de combattre à mes côtés.
-Vortex (soupirant) : Désolé, je me suis emporté.
-Sig : Mais je te conseille de ne plus jamais faire la même faute.
-Vortex : Oui, mais je maintiens qu’il nous faut une stratégie.
-Ratchet : Et tu proposes ?
-Vortex : Et bien, ayant parfaitement analysé la situation, j’ai moi-même préparé un plan. Sig m’avait parlé de vous deux, donc j’ai pu faire avec.
-Jak : Viens-en au fait !
-Vortex : Voilà, voilà !

Il saisit une carte de Métropolis.

-Vortex : Le vaisseau des Précurseurs Noirs se trouve ici, au nord de la ville. Pour le détruire, il y a le bâtiment alimentant la ville en électricité ; Errol l’a détruit en partie, mais il en a gardé un petit bout pour alimenter sa base. Il y a à cet endroit un énorme groupe électrogène – je le sais pour avoir travaillé là bas – et un canon servant à défendre la ville en cas d’invasion ; les espions d’Errol ont désactivé cette fonction peu avant l’attaque de la ville. Bref, il nous suffit d’aller jusqu’à là bas pour réactiver le canon et envoyer le rayon en direction du vaisseau, le détruisant à coup sûr. Pour cela, j’ai pensé à tous les résistants volontaires et à Chik et moi. Bien sûr, c’est très risqué ! Les monstres noirs patrouilles dans la villes en éradiquant tous les vivants qu’ils croisent. Il faut donc une grande diversion, comme l’attaque de la base d’Errol. Là, j’ai songé à Jak, Ratchet et Sig, vous êtes assez forts pour survivre. A l’intérieur, vous pourrez faire le plus de dégâts possibles…
-Jak : Et ainsi tuer Errol…
-Vortex : Et ainsi tuer Errol… Si cet assaut réussi, nous serons victorieux.
-Jak : Ton plan ne présente aucune faille apparente. Tu me surprends…
-Vortex : Merci, mais Errol a peut être prévu des situations de secours. Mon plan est donc fiable à 75%.
-Sig : Il faudrait encore que vous surviviez fasse aux Précurseurs Noirs…
-Chik : Il y a des risques… Mais nous n’avons pas vraiment le choix.
-Ratchet : C’est vrai, je l’approuve donc.
-Jak : Moi aussi.
-Sig : Idem.
-Vortex : Bon, il vaut mieux que vous partiez tout de suite. Plus vite nous surprendrons Errol, plus vite la guerre finira.

Jak s’empara d’une de ses armes :

-Jak : Alors en route !
-Vortex : Je vous conseille la discrétion pour vous infiltrer…
-Ratchet : Discrétion ? Connais pas ça moi…
-Jak : Moi non plus.
-Sig : Nous improviserons !

Vortex n’eut même pas le temps de répliquer que le trio sortit de la base, armé jusqu’aux dents.