Auteur : gag_jak
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Chapitre 20 :
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Murray avait suivi le plus discrètement possible l’homme qui emmenait Bentley. Il arriva jusqu’à une porte par laquelle l’inconnu entra.
L’hippopotame attendait au dehors, toujours caché dans l’obscurité qui régnait dans ce château. Au bout de quelques minutes, l’homme sortit de la pièce, la ferma à clef et marcha quelque peu. Les bruits de ses pas résonnèrent, et, à chaque fois qu’il posait le pied sur le sol, Murray éprouva un frémissement d’angoisse.
Soudain, il s’arrêta. Murray arrêta de respirer. L’avait-il repéré ?
Heureusement, non. L’inconnu mis la main dans sa poche et en sortit un téléphone portable qu’il posa sur son oreille droite. Par mégarde, il fit tomber les clefs qu’il avait utilisé pour fermer la porte.
« C’est l’occasion inespérée ! » songea Murray.
Tout en chuchotant, l’homme continua sa route, sans remarquer qu’il avait fait tomber ses clefs.
Quand l’homme fut à bonne distance, Murray se précipita pour ramasser les clefs. Dans un incroyable tempérament de joie, il ouvrit la porte et chercha l’interrupteur pour allumer la lumière. Une fois cette action faite, il découvrit que Bentley était dans une cellule. Aussitôt, il vint lui ouvrir.
- Murray !! s’écria la tortue. Comment m’as-tu retrouvé ?!
- Chut ! souffla-t-il. Fais moi de bruit ! J’ai suivi l’homme qui t’emmenait ici ! Il a fait tomber ses clefs, alors je m’en suis emparé pour te délivrer.
- Super ! T’as eu de la chance… Dis, t’aurais pas vu mon fauteuil roulant ?
L’hippopotame parcourut la salle du regard. L’homme était entré ici avec le fauteuil. Alors il devait forcement se trouver là. Au bout de quelques secondes, il le trouva. La chaise roulante se trouvait en haut de la seule étagère de la pièce. Murray la posa sur le sol et Bentley s’y installa.
- Merde ! jura Bentley. Il m’a prit toutes mes bombes et a enlevé tous mes gadgets !
- C’était prévisible… Estimons-nous heureux et tâchons de retrouver Sly…
- Et Carmelita ? Elle n’était pas avec toi ?
- Si, mais on a été séparé. J’ignore où elle se trouve. Mais son état de santé ne me préoccupe pas, je suis plus tracassé à propos de celui de Sly.
- T’as raison !
Murray rangea les clefs dans une de ses poches et murmura :
- Elles pourront toujours nous resservir.
Bentley acquiesça, et, précipitamment, ils s’engouffrèrent dans le couloir…
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Quelques minutes plus tôt….
La pénombre était toujours aussi répandue dans les couloirs du château en ce moment là. Les lent pas de l’homme résonnaient doucement. Dans sa poche, il sentit les vibrations de son téléphone portable. C’était le signal. En s’arrêtant, il sortit lentement son téléphone en prenant soin de faire tomber ses clefs « par mégarde ». Il posa l’appareil contre son oreille et chuchota :
- Oui Papa ?
- Darss… Tu as bien enfermé la tortue ?
- Bien entendu… J’ai toujours respecté tes instructions, pas vrai ?
- Est-ce que tu as été suivi ?
Darss émit un petit rire.
- Bien sûr. Cet hippopotame est encore moins discret qu’une vache dans un couloir…
En disant cela, il avait commencé à marcher.
- Tes clefs sont…
- Oui ! Je les ai fait tombé comme tu l’as demandé… Tu doutes à ce point de moi ?
- Je préfère être sûr…
- Dis moi… A quoi te servira la puce électronique cachée dans ces clefs ?
- A les suivre à la trace…
- Prends-moi pour un imbécile… Tu peux les suivre en permanence grâce à tes caméras… Alors pourquoi t’encombrer de cette puce ?
- Car il se peut que la course poursuite continue en dehors du château… voire en dehors de l’île…
Darss ralentit le pas.
- Tu m’as l’air moins sûr de toi qu’à l’accoutumée… fit-il remarquer.
- Ne t’inquiète pas. Je maîtrise la situation…
- Si tu le dis, alors je ne peux que te croire… Et…
- Tu es prêt pour la phase suivante ? l’interrompit Cradje.
- On ne peut plus prêt…
- Bien… Alors vas y !
*************
Sly ouvrit les yeux et battit des paupières, lentement. Il venait de piquer un petit somme, en compagnie de Carmelita… Dans son esprit n’étaient mélangées que des perspectives d’avenir avec elle. En fait, la réalité était loin pour lui maintenant. Il ne pensait plus à Cradje et son château stupide et au livre qu’il voulait récupérer. Il ne voulait qu’une chose : sortir d’ici avec Carmelita. Bien sûr, il pensait aussi à ses fidèles coéquipiers, Murray et Bentley. Mais ceux-ci devaient vagabonder il ne savait où à l’heure qu’il était. Et les retrouver n’allait pas être une mince affaire.
Allongé sur le dos, il réfléchissait à présent au moyen de sortir de ce fichu trou. S’ils restaient là, ils allaient mourir de faim et de soif.
Soudain, de tout en haut du trou, tomba un petit caillou qui atterrit en résonnant. Presque immédiatement, une corde le suivit. Sauf que la corde ne tomba pas entièrement, quelqu’un la retenait au sommet.
- Eh ! cria-t-il. Vous en dessous ! Attrapez cette corde et montez. Vous êtes bien Sly ?
Sly se frotta les yeux pour vérifier qu’il ne rêvait pas. Quelqu’un venait les sauver ? Et il connaissait son nom ?
- Qui êtes-vous ? demanda le raton.
- Je me suis crashé en hélicoptère… Alors j’ai suivi votre ami, Bentley, à l’intérieur du château.
- Bentley est dans le château ?
- Oui. Il voulait s’assurer que tout allait bien pour vous. Et comme je voulais chercher le moyen de rentrer chez moi, je suis entré pour chercher le propriétaire de cette immense bâtisse.
Sly se mit à réfléchir. L’histoire de l’homme était parfaitement plausible. S’il n’avait pas mentionné le nom de Bentley, il ne l’aurait jamais cru. Mais son esprit était trop embrumé par la fatigue qu’il en oublia un point important dans le raisonnement : Murray et Sly était les deux seuls de la bande à être entré dans le château. Alors comment cet homme, qui apparemment ne les avait jamais vu, avait-il fait pour savoir qu’il était Sly, et non Murray ?
Sans se douter de rien, Sly réveilla doucement Carmelita :
- Carmelita ! Il y a un homme en haut, avec une corde, il veut nous faire monter. Il a l’air d’être de notre côté. Tu pourras monter en rappel ?
- Non… Sûrement pas.
Le raton se retourna face à l’inconnu en hauteur :
- Il faudra la hisser !
- Pas de problème !
Sly attacha soigneusement sa compagne à la corde, et l’homme la monta avec grande délicatesse. Le raton avait eu de nombreuses fois peur que la corde ne cède, mais heureusement, il n’en fût rien.
- A vous maintenant ! lança l’homme.
- Très bien…
- J’attache la corde à un endroit solide. Le temps que vous montez, j’irai voir ce que je peux faire pour soigner les blessures de votre amie.
- Merci…
Sly attrapa le manche de sa serpe avec les dents et commença son ascension. Il remarqua à ce moment que ses forces s’étaient revigorées. Il monta acrobatiquement à une vitesse assez rapide. Très vite, il atteignit le sommet. Très vite, il était à nouveau sur le dur carrelage de ces couloirs gigantesques. Très vite, il comprit que quelque chose n’allait pas.
Ni l’inconnu, ni Carmelita, n’étaient là. Où étaient-ils ?
- Carmelita ? appela-t-il. Le… Heu… Le type qui nous a sauvé ? Où êtes-vous ?
Pas de réponse. Le silence. Rien que le silence. L’ambiance devint vite pesante et la tension continua de grimper lorsque, d’un seul coup, les lumières des torches s’éteignirent. Plongeant Sly dans la pénombre la plus totale.
- Carmelita ? recommença-t-il.
Il fit quelque pas vers… vers quoi ? Il faisait tellement noir qu’il ne voyait absolument rien. Il prit garde à ne pas retomber dans le trou.
Il longea le mur en le tâtant avec précaution. Soudain, il entendit un rire mauvais venant de derrière-lui. Il se retourna sans se poser de question.
- Alors Sly ? fit l’homme qui rigolait – qui était, bien évidement, celui qui l’avait aidé à sortir du trou. Tu ne te sens pas seul ?
Le raton brandit sa serpe.
- Qui êtes vous ?
- Qui suis-je ? Bonne question. Ton ami… comment s’appelle-t-il déjà ? Ah oui ! Bentley… Il m’a posé la même question lorsque je l’enfermât dans sa cellule.
Cette affirmation donna des frissons à Sly. Cependant, il devait continuer à faire comme s’il n’avait pas peur. Il fallait jouer avec tact.
- Apparemment, vous nous avez piégé, Carmelita et moi. Pas vrai ?
- Ouaw ! Mais c’est que j’ai affaire à un petit génie !
- Où est-elle ?
- En sécurité quelque part. Mais tu peux toujours courir, je ne te dirais pas où elle se trouve.
- Que me voulez-vous ?
- C’est toi qui poses cette question ? Laisse moi rire… Alors comme ça tu t’infiltres dans notre château, et ensuite, lorsque je suis sur le point de t’arrêter pour entrée avec effraction, tu me demandes ce que je te veux. Comme si c’était moi le fautif… Tu ne manques pas de cran.
- Votre château ? Vous êtes Cradje ?
- Bingo ! Je suis Cradje ! Mais, je ne suis pas Bobby…
Comment ça « Pas Bobby » ? Selon les informations de Sly, Cradje avait pour prénom Bobby.
- Je croyais pourtant que c’était votre prénom…
- Non, non, non. Bobby, c’est le prénom de mon père !
La nouvelle frappa Sly avec force. Bobby Cradje, le voleur de « The Cooper’s Story », avait un fils ?
- Alors comme ça… Il a un fils…
- Oui…
- Alors, c’est quoi votre nom à vous ?
Soudain, sans aucun signe préventif, Sly eu un choc. Au premier sens du terme. L’homme avait bondi sur lui et l’avait plaqué contre le mur avec force.
- Appelle moi Darss, et souviens-toi de ce nom.
Darss posa une lame sur la gorge de Sly.
- Mon père souhaite te voir… chuchota-t-il. Alors tu vas m’accompagner bien sagement, sans te débattre. Et tout ce passera bien… On est d’accord ?
Sly lui envoya un coup de pied dans l’estomac. Darss recula en lâchant le raton.
Les deux hommes se firent face. Sly brandissant sa serpe, et Darss sa lame.
Très vite, ils s’avancèrent au pas de course et se mirent à croiser le fer.
Une terrible lutte commença.