Auteur : VideoGammerMan
Les yeux de Kratos scrutèrent la cage dans laquelle il était enfermé. À ses côtés reposaient Jak, Daxter, Clank, Dante, Kung Lao, le Tronçonneur et le Prince de Perse, tous inconscients. Le spartiate essaya de se remémorer comment il était arrivé ici, mais ça tête lui faisait mal. Néanmoins, au bout de quelques secondes, les choses se réorganisèrent dans son esprit et, il commença à se souvenir : Unknown~Soul, JungleMania, l’escalade de la falaise, et la bataille avec les hommes-lézards. « Ils avaient des flèches empoisonnées, pensa-t-il. C’est pour ça qu’on est tous tombés dans les pommes… ». Il réunit toutes ses forces et réussit à se mettre debout. Alors seulement, il remarqua l’absence de Ratchet.
« Je n’aime pas plus ce lombax que tous les autres crétins présents sur cette planète, murmura-t-il pour lui-même, mais si je suis ici, c’est à cause de lui. Moi en vie, il ne lui arrivera rien… »
Le groupe se trouvait dans une cage en fer d’environ vingt mètres carrés reposant dans une prairie, en lisière de forêt. Un seul et unique garde-lézard se tenait devant la prison. Il tournait le dos aux captifs. Kratos se glissa silencieusement derrière lui, passa ses deux bras à travers les barreaux, puis attrapa la tête du geôlier et la tourna vers la droite d’un coup sec, lui fracassant la nuque. Celui-ci tomba à terre, mort. Le spartiate fouilla le cadavre à travers les barreaux et finit par trouver la clé, avec laquelle il s’empressa d’ouvrir la cage.
Au même moment, à quelques centaines de mètres de là…
-Vox ! cria Ratchet. Vous ne finirez donc jamais de me pourrir la vie ?
-Vox ? répondit l’intéressé. Vox est mort, terrassé par l’explosion de Dreadzone.
-Ne faites pas l’ignare, répondit le lombax. Je sais très bien qui vous êtes.
-J’ai été Gleeman Vox, admit-il d’une voix pleine d’éloquence, mais je ne le suis plus. Lorsque la station a explosé, j’ai dévié dans l’espace pendant deux jours, ni mort, ni vivant. Oses-tu l’imaginer, Ratchet ? N’être plus qu’un lambeau de chair dérivant au gré des courants spatiaux… Une souffrance terrible qui te ronge, qui te fait souffrir indescriptiblement, mais pas assez pour te tuer…
Et, lorsque ce qui restait de mon corps a rencontré ces deux abrutis perdus dans l’espace, j’ai réuni tout ce qui me restait de force pour leur demander de m’achever. J’ignore ce qui c’est passé ensuite. Il y a eu de l’agitation, des bruits inidentifiables. Je crois que nous avons fusionné ou quelque chose dans le genre… Mais cela m’importe peu ! cria-t-il soudain en se levant de son trône. Désormais, je suis plus puissant que jamais ! Lorsque je suis arrivé sur cette planète, il ne m’a pas fallu longtemps pour rallier ces abrutis de reptiles à ma cause. Et maintenant que je te tiens, Ratchet, je vais te tuer, je vais te faire souffrir, te faire gémir. Je veux que tu ressentes les souffrances que j’ai endurées par ta faute…
-Dans tes rêves, vieux fou, lui répondit le lombax en se redressant.
Et, d’un habile geste du poignet, il arracha la lance d’un des gardes assistants à la scène et la planta dans le cœur de son propriétaire. Tous les hommes-lézards firent alors un geste vers le lombax mais, Vox les stoppa.
-Il est à moi, gronda-t-il.
Alors seulement Ratchet eut l’occasion de voir son ennemi de face. L’ancien patron de Dreadzone avait bien changé. Il possédait désormais un corps robotisé sur plus de quatre-vingt pourcents de sa surface. Des bouts de ferrailles partaient de son buste dans toutes les directions possibles. Ses yeux étaient anormalement rouges, et sa bouche, garnie de centaines de dents métalliques, était légèrement déformée en un rictus constant. Ses deux bras étaient entièrement robotisés. Il se dégageait de cet être une indescriptible sensation de puissance. Il avait l’air plus terrifiant que jamais.
-Admire ma puissance, cria-t-il d’une voix fanatique.
Soudain, il leva le bras droit. Un halo bleu entoura celui-ci, puis un rayon laser de la même couleur sortit du membre de Vox pour se précipiter vers Ratchet. Le lombax se baissa juste à temps. Le faisceau atteignit la tête d’un homme-lézard, laquelle explosa dans un bruit étouffé. Vox étouffa un grognement de rage.
-Si tu crois pouvoir m’échapper… murmura-t-il.
Deux épées rouge-sang, d’aspect immatériel, sortirent alors de chacun de ses bras. Il fixa un dernier instant sa proie, puis se jeta dessus. Ratchet voulut parer à l’aide de sa lance, mais l’arme de Vox la traversa comme s’il avait s’agit d’une motte de beurre. Le coup frôla sa cible. Le lombax fut tout de même désarçonné par la puissance de l’attaque et s’écroula, sa tête heurtant dangereusement le sol. Une épée vint lui chatouiller la gorge.
-C’est la fin, Ratchet.
Il allait frapper, tuant une bonne fois pour toutes le lombax, lorsque qu’il sembla soudain paralysé. Il lança un regard perplexe à la lance qui venait lui transpercer le ventre. Il retira l’arme de son corps et jeta un coup d’œil vers la foule reptilienne amassée autour de lui.
-Qui a fait ça ? hurla-t-il, la colère faisant trembler sa voix.
Il n’eut pour réponse que quelques grognements. Il fusilla alors du regard l’homme-lézard le plus près. Celui-ci s’écroula sans un mot, raide mort.
-Qui ??? répéta-il.
Cette fois, en réponse, deux têtes reptiliennes se détachèrent de leurs corps respectifs pour retomber à ses pieds. Leurs propriétaires s’écroulèrent en silence.
-Moi, répondit Kratos en se dégageant de la foule. Je ne sais pas qui tu es, mais tu vas subir le même sort que ces deux-là, dit-il en désignant ses dernières victimes.
-Je n’ai pas de temps à perdre avec toi !
Il claqua des doigts.
-Tuez-le, dit-il en s’adressant aux sauriens.
Ceux-ci se jetèrent sur le spartiate. Une Lame du Chaos fendit l’air et trois nouvelles têtes volèrent. Lorsque Vox se rendit compte, dix secondes plus tard, que Kratos avait fait vingt nouveaux morts, il stoppa ses troupes.
-Je vais m’en occuper personnellement, leur dit-il en s’approchant de sa nouvelle cible. Meurs !
Et il se jeta dessus, une épée dans chaque main. Kratos para le coup et contrattaqua. Les deux adversaires se lancèrent alors dans un combat acharné, où chacun esquivait les coups de l’autre sans parvenir à l’atteindre.
Ratchet se redressa. Tous les yeux étaient tournés sur la bataille qui faisait rage à quelques mètres de là, et personne n’avait l’air de se soucier de lui. Il était légèrement sonné. Un homme-lézard vit qu’il s’était remis debout et se jeta sur lui. Il esquiva l’attaque, attrapa la lance de son ennemi et la lui planta dans la gorge. Les sauriens avaient l’air d’être dans un état second, et aucun d’entre eux ne s’était aperçu de la légère agitation qui venait d’avoir lieu.
Vox envoya balader Kratos d’un coup surpuissant. Le spartiate s’écroula. Son ennemi s’approcha du corps étalé par terre avec la nette intention d’en ôter la vie le plus rapidement possible. À cet instant, Vox tourna complètement le dos à Ratchet.
-Dommage, tu aurais fais un bon guerrier, cracha-t-il en faisant le tour de sa victime. Je te laisse une chance. Rejoins-moi et je te laisse la vie.
-Je ne sers personne, lui répondit Kratos d’un ton menaçant.
-Dans ce cas, meurs !
Vox arma ses deux épées, et… se retourna brutalement, déviant la lance qui s’apprêtait à le transpercer d’un habile mouvement du poignet. Il vit le lombax en train de le fixer d’un regard noir emplit de haine.
-Tu es pathétique, Ratchet.
Le semi-robot ouvrit la main. Un glaive y apparut. L’instant d’après, le lombax s’écroulait, la lame plantée dans le cœur.
-Non !
La tête de Vox se détacha de son corps dans une gerbe de sang pour aller rouler dans l’herbe à quelques mètres de là. Kratos s’était relevé ; les Lames du Chaos avaient fait le reste… Le corps inerte de ce qui avait été Gleeman Vox tomba au sol… Aussitôt, tous les hommes-lézards prirent peur et commencèrent à crier en courant dans tous les sens. Le spartiate pensa tout d’abord que c’était la mort de leur chef qui avait provoqué cette panique parmi les sauriens. Il n’en était rien…
Quelques tirs fusèrent ; quelques reptiles s’écroulèrent. Dante, Jak, Daxter, Clank, Kung Lao, le Tronçonneur et le Prince de Perse venaient de faire une entrée fracassante dans la prairie…
Cinq minutes plus tard, tous les hommes-lézards gisaient sans vie sur l’herbe fraîche, qui arborait désormais une teinte rougeâtre.
-Il était temps que vous arriviez, lança Kratos à Jak.
-Mieux vaut tard que jamais, lui répondit celui-ci. Au fait, où est Ratchet ?
-Mort… soupira le spartiate.
-Mort ?!
-Quelque part au milieu de ces cadavres.
-Et merde !
Jak balaya l’étendue d’herbe souillée des yeux et repéra le lombax qui gisait à quelques mètres de là, dans une mare de sang. Il se précipita sur son ami, et aperçut alors la lame plantée au plus profond de son cœur. Il la retira et resta sans bouger, auprès de la victime, le visage sombre. Il resta ainsi, un genou à terre et la tête courbée, pendant une dizaine de minutes. Les autres héros avaient également cessé toute activité.
Soudain, alors qu’ils allaient repartir pour achever leur quête, Ratchet se redressa d’un coup en crachant une gerbe de sang, une lueur rouge et fanatique dans les yeux. Il annonça :
-Nous partons sans attendre.
Il se releva alors, sans aucune difficulté apparente, et s’enfonça dans la forêt sans se retourner. Les autres restèrent cloués sur place de stupeur, totalement éberlués.
-Le glaive a réduit son cœur en charpie, balbutia Jak. Il ne se peut qu’il soit encore en vie…
-Qu’est-ce que… commença Dante.
-Peu importe, gronda Kratos. Suivons-le ou il aura bientôt disparut de notre champ de vision.
À une trentaine de mètres de là, Ratchet marchait avec détermination vers le temple où devait se trouver la relique. Ses yeux semblaient d’un rouge métallique. Sa démarche était bizarre, pas vraiment naturelle. Il s’arrêta une dizaine de secondes, et entendit ses compagnons qui le suivaient à travers la végétation. Il allait repartir lorsqu’il sentit soudain une vive douleur au niveau de son avant-bras gauche. Il trébucha et tomba à genoux. Il jeta un coup d’œil à son bras pour voir ce qu’il lui arrivait. Sa vision se brouillait. La douleur devenait insoutenable. Il se rendit à peine compte qu’une lame de fer noir était sortie de l’endroit d’où il souffrait tant. Il hoqueta d’horreur. Il allait sombrer dans le néant lorsqu’il entendit une voix crier dans sa tête :
-Je te l’avais dit, Ratchet. Je vais te tuer, je vais te faire souffrir, je vais te faire gémir jusqu’à ce que tu n’en puisses plus…