Ratchet DeadZone - Chapitre 20

Auteur : VideoGammerMan

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-Tu es fou lombax ! Si tu comptes vivre encore un peu, je te déconseille de t’attirer les foudres d’Unknown~Soul.
Ratchet ralentit. Il marchait à côté d’Avatar depuis dix secondes à peine lorsque celui-ci avait parlé.
-Je ne sais pas qui tu es, murmura-t-il, et je ne sais même pas qui il est. Mais ne te mêle pas de mes affaires ou tu en pâtiras.
Le sorcier éclata d’un rire sourd.
-Même avec la Reaver, répliqua-t-il posément, je t’explose comme je veux.
-Vraiment ?
Cette fois, Ratchet s’était arrêté.
-Je suis avec toi lombax, continua Avatar, pas contre toi. Je n’hésiterai cependant pas à te remettre à ta place.
-Tu sers cet enfoiré d’Unknown~Soul, donc tu es contre moi.
Ratchet avait dégainé la Reaver et se tenait face à son adversaire.
-Je ne le sers pas plus que je ne te sers toi, répliqua Avatar toujours aussi calmement. Néanmoins, mes intérêts personnels peuvent me faire prendre la position d’une personne ou d’une autre.
-Et tu crois que je vais avaler ça ?
-Les sous-espèces sont toujours plus difficiles à convaincre, répliqua l’homme en haussant les épaules.
Cette fois, c’en était trop. Le coup partit tout seul. La Reaver fonça vers Avatar, qui l’intercepta à l’aide de son bâton.
-Tu veux donc te battre ? dit celui-ci en riant. Très bien.
D’un coup, une onde de choc balaya Ratchet qui alla lamentablement s’écraser quelques mètres plus loin. Alors les murs bougèrent et du sable recouvrit le sol. Le couloir s’était transformé en une arène parfaitement ronde et sans sortie.
-Tu es piégé ! cria Avatar. Il est désormais trop tard pour reculer.
Ratchet se releva prestement, le pouvoir de son épée lui ayant déjà fait oublier le choc endossé cinq secondes auparavant. Une boule de feu géante, toute droite sortie de l’arme du sorcier, s’écrasa sur la barrière protectrice générée par la Reaver.
-La Reaver est une bonne arme ! continua Avatar toujours aussi décomplexé. Mais elle ne peut rivaliser avec ma puissance !
Aussitôt, un éclair bleuté jaillit du bâton du sorcier et percuta de plein fouet le bouclier du lombax. Mais le foudre ne disparut pas pour autant et continua de sortir en continu du bâton, assaillant sans relâche la protection de Ratchet. Trois secondes plus tard, celle-ci disparut et les éclairs se dissipèrent. La Reaver avait perdu tout son éclat et n’était plus animée que d’une petite lueur verte. Tout cela avait été si rapide que Ratchet n’avait pas pu contrattaquer, et il comprenait maintenant que son arme, bien qu’extrêmement puissante, avait ses limites.
-Je vais être clément, annonça Avatar. Maintenant que ton arme a perdu de la vigueur, je n’utiliserai plus de magie. Je me contenterai d’un petit duel à l’arme blanche. En garde lombax !
Ratchet se jeta immédiatement sur son adversaire, la haine et la rage de vaincre se lisant dans ses yeux. Mais deux échanges plus tard, le bâton du sorcier percutait de plein fouet la poitrine du lombax, le projetant huit mètres plus loin. Il s’écrasa lamentablement sur le dos et resta là, étendu, à reprendre son souffle. Avatar s’approcha de sa victime avec dédain.
-Tu as perdu, lombax.
Ratchet n’était pas dupe. Il se savait surpassé et vaincu. Du moins pour le moment…
-Oui, … souffla-t-il difficilement.
-Tu as encore beaucoup à apprendre.
Il fit une pause, puis continua.
-Allez, viens.
Alors que le paysage laissait de nouveau place au couloir, Avatar tendit sa main à Ratchet pour l’aider à se relever. Les yeux du lombax se mirent alors à briller et d’un seul geste, il attrapa la main du sorcier. Aussitôt, tout devint noir.

La salle était à première vue gigantesque. Des étagères bondées de livres la traversaient en tous sens. Ratchet avait atterri au milieu d’une allée semblable à toutes les autres. Bien avant de se rendre compte que le bois était fait d’acajou remarquablement travaillé, que le sol était tapissé d’une moquette incroyablement douce, et que le tout était extrêmement propre et organisé ; bref, bien avant qu’il ne s’aperçoive dans quel endroit il était tombé, Ratchet sut qu’il se trouvait dans un lieu de pouvoir. Il émergeait de la salle une impression de puissance, de connaissance, et de nombre d’autres choses indescriptibles mais qui poussaient tous vers une vertu bien précise : le respect. Ce sentiment prédominait dans l’esprit du lombax, et en côtoyait un autre : la crainte.

Au bout d’un certain temps, Ratchet s’arracha à sa contemplation des lieux pour se concentrer sur l’objectif de sa vision. Il était certain que les visions montraient toujours des choses essentielles, mais il ne comprenait pas pourquoi il était actuellement ici. Il en était là de ses réflexions lorsque deux silhouettes tournèrent au coin d’une allée et se dirigèrent vers lui. La première était grande et droite. Un grand manteau brun la couvrait de la tête aux pieds et une capuche était rabattue sur sa tête, ne laissant voir de son visage que deux yeux luisants et une barbe grisonnante bizarrement luminescente. À son côté se tenait une silhouette deux fois plus petite et habillée de façon similaire. Ses deux yeux brillaient de curiosité et d’intelligence. Sans s’arrêter de marcher, le grand parla en premier, d’une voix grave et emplie de sagesse.
-Sais-tu pourquoi je t’ai amené ici, Gaëtan ?
-Non, Maître. Mais je vais bientôt le savoir.
Le Maître sourit, dévoilant une belle lignée de dents éclatantes.
-Tu es intelligent, Gaëtan. C’est pourquoi je me réserve le droit de t’amener ici, lieu de sagesse et de pouvoir réservé à l’élite de notre peuple. Sais-tu où nous sommes ?
-Oui, Maître Julien. Nous sommes dans la Grande Bibliothèque.
-Connais-tu son nom exact ?
-Oui, Maître. Son véritable nom est l’IRDOPPS, l’Institut de Recherche et de Développement pour l’Organisation et la Prospérité du Peuple Supérieur.
-Tu es un padawan extraordinaire Gaëtan. Je ne regrette pas de t’avoir choisi.
À cet instant, les deux êtres traversèrent Ratchet qui ne put retenir un frisson. Il se jeta à leur suite, ne perdant pas une bribe de leur conversation.
-Gaëtan, si je t’ai amené ici, continua le Maître, c’est pour te dire la vérité au sujet de notre peuple.
-Je vous écoute, Maître Julien. Mais je voudrais avant tout savoir quelque chose. Pourquoi devons-nous nous appeler par ces pseudonymes banals et sans imagination ?
-Tu ne le sais pas ?
-Je ne m’étais jamais posé la question auparavant.
-Ce sont tout simplement les noms qui t’accompagnent durant ta formation. Lorsque celle-ci sera terminée, nous pourrons nous nommer par nos véritables noms.
-Je ne comprends pas en quoi c’est utile.
-C’est une des règles rédigées par les Anciens. Peu importe qu’elle soit utile. À propos, connais-tu bien les cinq règles élémentaires du padawan ?
-Oui, Maître.
-Récite-les moi.
-Vous savez très bien que je les connais par cœur.
-Ne discute pas mes ordres !
La voix du Maître s’était soudainement faite plus autoritaire, et le padawan s’empressa d’obéir.
-Règle numéro un : le Maître parle, le padawan écoute et obéit.
Règle numéro deux : le Maître tutoie le padawan, le padawan vouvoie le Maître.
Règle numéro trois : le padawan doit en tout circonstance avoir confiance en son Maître.
Règle numéro quatre : le Maître a toujours raison.
Règle numéro cinq : lorsque le Maître à tort, se référer à la règle numéro quatre.
-C’est bien. Qui est l’auteur de ses règles ?
-Les trois premières ont été rédigées par les Anciens, et les deux dernières par un Terrien connu sous le nom de code de FBIFGJ.
-Je suis fier de toi, Gaëtan.
-Merci Maître.
Un silence s’installa entre les deux êtres. Pendant ce temps, Ratchet se posait une question dont il ne trouvait pas la réponse. Quel rapport cette vision avait-elle avec Avatar ?

-Maître, vous ne m’avez toujours pas expliqué pourquoi nous sommes ici.
Le Maître soupira.
-Gaëtan, il faut que tu comprennes que ce que je vais te dire risque de te bouleverser. Tu risques même de te sentir perdu un moment.
-Je suis prêt Maître.
-Je t’ai appris, comme le programme d’enseignement me l’ordonnait, que nous vivions tous à l’intérieur de l’Univers.
-Oui, Maître.
-Et bien, c’est faux. Nous ne sommes pas dans l’Univers.
La padawan s’arrêta d’un coup, interloqué.
-Comment ça ? demanda-t-il sur ses gardes.
-L’Univers est le royaume des faibles. Notre peuple, le Peuple Supérieur, est fort. Nous vivons en dehors de l’Univers, en dehors du temps.
-Ce n’est pas possible.
-Tu ne me crois pas ?
-Si Maître, je vous crois. Mais ce n’est pas possible.
-Et pourquoi cela ?
-Parce que tout est né du Big Bang, qui a créé l’Univers ! Nous sommes né dans l’Univers et il est impossible de le quitter puisqu’il est en perpétuelle expansion !
-Je suis désolé de t’apprendre que toutes les notions que tu as apprises avec tant de ferveur sont fausses, Gaëtan. Nous ne sommes pas né dans l’Univers. Et il n’est pas impossible d’en sortir. La notion d’impossibilité n’a de sens que pour les mortels.
-Ce qui signifie que nous sommes immortels ?
-Non.
-Je ne comprends plus.
-Ce n’est pas important. Je t’enseignerai tout ça plus tard si tu le souhaites.
-Alors quelles sont nos origines ? Répondez au moins à cette question, Maître.
-Je vais essayer de satisfaire ta curiosité. Cependant, tu dois me promettre de ne jamais en parler à qui que soit. Si un Ancien venait à savoir que je t’ai dit la vérité, je pourrais dire adieu à mon poste.
-Je vous le promets.
-Vois-tu, à l’origine des temps, il n’y avait pas d’Univers. Il n’y avait rien non plus au-delà de l’Univers. À vrai dire, il n’y avait rien, à part une seule chose. Un être doté de pouvoirs défiant l’imagination. La Puissance incarnée, le Pouvoir lui-même.
-Le DarkDeath… murmura Gaëtan.
-Oui.
-Mais il n’existe que dans les légendes !
-Les légendes sont bien souvent réelles. C’est de la réalité dont il faut se méfier. Pour qu’elle ne devienne pas une légende justement.
-Je ne comprends pas.
-Ce n’est pas grave. Laisse-moi continuer.
-Désolé de vous avoir interrompu, Maître.
-Ce n’est rien. Vois-tu, le DarkDeath était tellement puissant qu’il pouvait créer tout ce qu’il voulait, et lui donner vie. Il créa six Dieux : Artémis, Amon Râ, Damoclès, Odin, Thor et Ouranos. Ce sont les Dieux fondateurs du monde. Il les créa pour qu’ils soient puissants, très puissants. Mais ils étaient trop puissants. Ensemble, ils brisèrent le lien qui les rendait esclaves du DarkDeath et se liguèrent contre lui. Commença alors une lutte sans merci. Les Dieux étaient immortels, tout comme le DarkDeath. Le combat dura des milliers d’années. Personne ne connaît très bien les faits qui se déroulèrent durant cette période. Mais ce que nous savons, c’est que l’impossible se réalisa : le DarkDeath fut vaincu. Comment ? Même des milliards d’années plus tard, le mystère demeure. Le DarkDeath fut vaincu, mais pas tué. Les six Dieux créèrent l’Univers et l’y enfermèrent. Ils conclurent alors un pacte sacré : le pacte de DarkDeath, dont le but était d’empêcher la créature de revenir. Si elle y arrivait, ce serait alors la fin de toute chose. Chacune des divinités mit alors une part de son âme dans une Relique. Ce sont les six Reliques qui retiennent le DarkDeath. Si jamais une seule Relique venait à être volée ou détruite, tout l’Univers pourrait en pâtir. Tout l’Univers et même au-delà.
-Mais où sont ces Reliques ?
-Nul ne le sait. Certains pensent qu’elles sont cachées sur des planètes inaccessibles et dangereuses, d’autres croient qu’elles ont été mises à l’abri en dehors du temps, en dehors de l’Univers.
-L’Univers à l’air bien plus passionnant que l’endroit où nous vivons.
-Tu es vif et impétueux, jeune padawan. Mais ne pense pas ça. L’Univers est une prison. Tu as appris à vivre ici. Si tu te rendais dans l’Univers, tu mourrais sans doute étouffé.
-Comment se rend-on dans l’Univers ?
-Tu ne m’as donc pas écouté ?
-Ce n’est que le désir de savoir, Maître.
-Il y a un endroit, quelque part. Un gouffre. Sauter à l’intérieur équivaut à rejoindre l’Univers.
-Où est-il ?
-Tu ne le sauras pas.
Le padawan eut l’air contrarié, mais ne dit rien. Il hésita, puis demanda :
-Que se passerait-il si quelqu’un venait à voler toutes les Reliques ?
-Alors il deviendrait le DarkDeath, la créature la plus puissante de la Création. Le Créateur lui-même en fait.
-Le DarkDeath ne serait-il pas le Dieu dont tous les Terriens parlent dans leurs textes sacrés ?
-Absolument pas. Ce Dieu, ainsi que tous les Dieux mineurs apparus depuis le pacte, est soumis aux six Dieux majeurs. Il possède néanmoins un pouvoir plus grand que la plupart de ses collègues mineurs.
-Maître, encore une chose…
-Non Gaëtan. Nous reparlerons de tout ça plus tard si tu le souhaites. Il est temps de voir l’évolution de tes performances physique. Nous allons nous rendre dans le Gymnase Supérieur.
-Oui, Maître Julien.

Ratchet restait éberlué, incapable de penser. Il connaissait désormais les motivations d’Unknown~Soul. Mais ce qui le préoccupait le plus, c’était qu’en volant la Reaver, il avait déclenché une catastrophe à l’échelle de l’Univers. Non, pas seulement à l’échelle de l’Univers, mais à l’échelle du Monde, à l’échelle de tout ce qui existait. Il ne pouvait continuer sur cette voie. Il ne pouvait pas aller voler les autres Reliques. Mais comment expliquer cela aux autres ? Ils le croiraient fou. S’il racontait ce qu’il venait d’entendre, s’il remettait en cause la théorie du Big Bang, alors il serait considéré comme un hérétique, brûlé ou banni. Il était sidéré par ce qu’il avait fait. Il venait d’enclencher un mécanisme qui n’attendait qu’une seule chose pour se remettre en marche : un être vivant ambitieux, fou, ou inconscient. Il allait revenir sur le rapport toujours inconnu entre la vision et Avatar lorsque sa vue se troubla. L’instant d’après, tout était devenu noir.

Ratchet s’attendait à apparaître dans le couloir en compagnie d’Avatar. Il fut étonné de se retrouver sur un sol dur et sec à ciel ouvert. « Une double vision ? » pensa-t-il intrigué. Il se trouvait sur une paroi rocheuse en lisière de forêt. Le ciel était noir et de larges éclairs le sillonnaient. Un vent relativement puissant balayait l’endroit. Malgré tout, il n’y avait aucun bruit. C’était comme si Ratchet avait coupé le son de son holotélévision. Il voulut taper dans une pierre pour entendre le caillou bouger, mais son pied le traversa. Il était bien dans une nouvelle vision. Alors il aperçut un promontoire qui se dégageait de la falaise et s’avançait au-dessus du vide. Là, au bout de la pointe rocheuse se tenait un homme. Ratchet reconnu immédiatement le Maître de la bibliothèque. Il lui tournait le dos et semblait absorbé par le spectacle des éclairs déchirant le ciel. Le lombax s’approcha du vide et ne put retenir un cri d’effroi. Là, sous ses pieds, se tenait l’Univers. Grande masse noire tourbillonnante, composée de milliards de scintillements. On pouvait y apercevoir des galaxies, nuages de points parmi tant d’autres et Ratchet se surprit à essayer de localiser Solana.
-Alors tu es venu, jeune padawan !
La voix du Maître avait résonné, dur et implacable, brisant le silence surnaturel qui baignait l’endroit. Ratchet se détacha immédiatement de sa contemplation et observa le Maître. Il était toujours dos à la forêt, et il n’y avait personne d’autre en vue aussi loin que portait l’horizon.
-Inutile de te cacher, reprit le vieil homme, je pourrais sentir ta présence à des kilomètres à la ronde, cher padawan.
-Je ne suis plus votre padawan !
La voix avait hurlé, porteuse de rage et de désespoir. Alors, il apparut. Il était une dizaine de mètres derrière le Maître, sur le bord du promontoire rocheux. Ratchet reconnut immédiatement le padawan de la bibliothèque. Il était toujours habillé de la même tunique, mais était presque deux fois plus grand. Alors seulement Ratchet comprit le lien qu’il cherchait depuis le début de sa première vision. Cette voix mûre, il la reconnut. Le jeune padawan était Avatar. La personne avec qui il venait de perdre un duel n’était pas un homme. C’était un alien, un travestit, un membre du Peuple Supérieur.
-Tu as encore tellement à apprendre, soupira le Maître sans se retourner.
Sa capuche tomba, libérant des cheveux gris argentés d’une extrême pureté qui s’agitèrent dans le vent. Mais Ratchet ne voyait toujours pas son visage. Alors Avatar fit tomber sa capuche, et le lombax put observer son vrai visage. Il possédait une peau d’un violet métallisé, parcourue par quelques stries plus foncées. Ses sourcils étaient à la fois fins et broussailleux, sa bouche se tordait en un rictus de haine et de souffrance, et ses yeux étaient d’un jaune si profond qu’ils semblaient être des soleils miniatures.
-Pourquoi m’avez-vous caché la vérité ? cria Avatar.
-J’étais persuadé que tu deviendrais quelqu’un de bien. Je t’ai initié aux plus sombres secrets de l’Univers et de l’Au-delà. Je pensais que tu prendrais le dessus, que ton instinct serait vaincu. Mais j’ai eu tort. Tu es comme une bête affamée. Il t’en faut toujours plus. Tu représentes bien ta race, sans nul doute.
-Vous m’avez menti ! Toute ma vie, j’ai cru que je faisais partie du Peuple Supérieur. Alors que j’étais bien plus que ça !
-Reprend-toi, Gaëtan. Ne fais pas de bêtise.
Avatar éclata d’un rire franc.
-Que pouvez-vous contre moi ? Je suis bien plus puissant que vous, vous le savez.
-Non, je suis plus fort que toi. Ma race est plus faible que la tienne, mais mes pouvoirs sont développés au maximum. Les tiens sont encore embryonnaires.
-Je suis venu te tuer sale traître !
Cette fois, le maître se retourna. À la grande surprise de Ratchet, ses traits étaient on ne peut plus humains. Son visage était porteur d’une infinie tristesse et ses yeux d’un bleu azuré semblaient fatigués de voir. Il se rapprocha de son élève et s’arrêta juste en face de lui, le dévisageant.
-Alors tu es venu me tuer ?
-Oui, Kain, je suis venu te tuer.
-Tu es conscient qu’en m’appelant par mon vrai nom, tu viens de rompre ta formation ?
-Je n’ai plus besoin de ta formation, Kain !
-Très bien. Maintenant que plus rien ne nous unis, je peux me débarrasser de toi, non sans remords mais au moins sans enfreindre les règles. Bats-toi Raziel !
Avatar n’eut pas le temps de bouger qu’une onde de choc le projetait déjà contre un arbre. Il se releva et agita une main. Aussitôt deux énormes pics de terre sortirent de l’endroit où se trouvait Kain. Mais celui-ci n’était déjà plus là. Il réapparut juste devant son ancien élève et le carbonisa à l’aide d’une boule de feu, avant de le projeter de nouveau au centre de la falaise où il s’écroula, inerte.
-Comme tu es faible ! cria-t-il.
Avatar ne bougeait plus. D’ailleurs, il semblait ne plus pouvoir bouger. Au prix d’un terrible effort, il réussit enfin à se mettre à genoux. Sa tunique avait brûlé et lui-même était carbonisé.
-Tu ne connais rien de moi… articula-t-il douloureusement.
Et il tendit sa main vers la forêt. Aussitôt, une branche apparut dans sa paume ouverte. Une seconde plus tard, elle adoptait une forme serpentine. Raziel leva alors ses deux mains au ciel et les éclairs s’abattirent sur lui.

Avatar se releva, serein. Une boule de foudre bleuâtre tournoyait désormais à l’extrémité de son bâton, et une sorte d’aura se dessinait autour de lui. Kain ne riait plus.
-Tu viens d’enfreindre une des lois principales de notre Monde ! cria-t-il hors de lui. Pour ça, je te tuerai !
S’engagea alors une monstrueuse bataille. Boules de feu, éclairs, télétransportations, ondes de choc, brasiers… Tout cela se succédait et s’enchaînait à une vitesse hallucinante. Enfin, après plusieurs minutes de combat, la magie cessa et les deux adversaires se retrouvèrent face à face. Le Maître avait moins fière allure. Sa tunique était toute déchirée, et il semblait plus vieux et fatigué que jamais. Mais Avatar n’était pas mieux. Alors que Kain n’avait aucune égratignure, Raziel était entièrement brûlé et de nombreuses coupures saillaient de toutes parts de son corps déchiré. Les deux adversaires se fixaient, s’entretuant du regard. Il se passa alors quelque chose que Ratchet ne comprit pas, quelque chose qui fut trop rapide pour qu’il puisse comprendre. En une seconde, l’ex-padawan se retrouva à terre, cloué au sol par son ancien maître.
-L’élève ne dépasse jamais le Maître ! hurla Kain. Tu mérites pire que la mort ! Le tort que tu viens de causer à notre Monde est irréparable ! Aucun supplice ne serait assez doux pour punir cette infamie ! Je te condamne à errer pour toujours dans l’Univers ! Que l’Univers que tu idolâtrais tant devienne ta prison !
Avatar fut alors secoué de tressautements incontrôlables. L’instant d’après, il plongeait dans l’Univers. Ratchet eut juste le temps d’apercevoir une larme briller sur le visage du Maître, puis tout devint noir.



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