Chapitre VIII : Le souterrain de tous les dangers
Auteur : VideoGammerMan
-C’est ici.
Dan avait parlé d’une voix calme, soulagée. Les membres du groupe « souterrain » n’auraient pas pensés trouver leur but aussi vite dans cette végétation luxuriante. Mais ils y étaient arrivés : l’entrée, un trou de la taille d’un puit, se tenait devant bonhomme de neige. Celui-ci fut bientôt rejoint par les autres. Le souterrain s’enfonçait dans les entrailles de la planète, allégorie de l’obscurité des Enfers.
-Il nous faudra des torches, si on veut y voir quelque chose, fit remarquer W3RM.
-Exact, approuva Farah.
-J’ai du feu, annonça Carl. Il nous faut juste du bois, et ce n’est pas vraiment ce qui manque par ici…
En effet, arbres titanesques, fougères arborescentes, troncs sans branche, mais aussi simples plantes et fleurs tropicales poussaient en formidable quantité dans cette jungle luxuriante et, un quart d’heure plus tard, Cogitor s’enfonçait dans la noirceur des abîmes, un bâton enflammé à la main. Chaque membre en possédait quatre, dont trois étaient encore éteints.
Le tunnel descendait en pente raide, et l’équilibre des différents êtres était relativement restreint.
C’est à la lueur tremblotante des torches, une heure plus tard, que les six compagnons arrivèrent au plus profond du tunnel. À partir d’ici, celui-ci continuait en ligne droite, sans aucun relief apparent. Ils étaient arrivés au centre de la planète, pensaient-ils. Peut-être s’y trouvaient-ils vraiment, mais quoiqu’il en fût, ils n’étaient certainement pas au bout de leurs périples. Enfin, pas tous…
En effet, les choses se gâtèrent lorsqu’ils arrivèrent à la première intersection.
-On va où ? questionna Cogitor.
-On continue tout droit, lui répondit Farah. On risque de tourner en rond sinon.
Personne ne renchérit. Ils s’exécutèrent en silence.
Quelques heures plus tard, ils étaient complètement perdus. Ils avaient rencontrés une centaine de carrefours, et le hasard avait décidé de leur direction à chaque fois. Ils avaient été mauvais, incroyablement mauvais. Et ils le savaient. Maintenant, ils allaient mourir ici, dans les entrailles de la planète. Tout simplement parce qu’ils avaient laissé leur destin au hasard.
Et puis d’un coup, alors que personne ne s’y attendait, et que les dernières flammes se consumaient, le groupe tomba sur une allée différente des autres : des dizaines de pièges à loups jalonnaient le sol, et des sortes de fils traversaient le tunnel en différents endroits.
-Attention à ne pas casser ces fils, préconisa Farah. On ne sait pas ce que cela déclencherait. Et regardez où vous marchez.
Cogitor s’enfonça le premier dans le corridor, se déplaçant avec précaution. Les premières minutes, longues, s’écoulèrent sans accroc. Mais à la moitié du parcours environ, il sentit soudain une extrême douleur à la cheville droite. Un piège dissimulé sous la poussière venait de refermer ses mâchoires d’acier sur sa jambe. La créature trébucha, cassant une demi-douzaine de fils dans la foulée. Aussitôt, deux portes de fer se refermèrent à chaque extrémité du couloir, libérant un souffle d’air qui éteignit les torches. D’un seul coup, tout devint noir. Plus personne n’osait bouger, de peur de se faire hacher la jambe. Tout le monde retenait sa respiration.
Soudain, quelque chose défonça le mur, attrapa Cogitor en le broyant en deux et disparut avec lui dans la roche. Il y eut une seconde de silence à la suit de l’assaut, puis une nouvelle créature se jeta sur Lizardman, mais un tir l’interrompit. Le TELT IV de Dan l’avait explosée. Pris de panique, Carl commença à mitrailler dans tous les sens, espérant toucher un ennemi quelconque en dépit de la présence de ses compagnons. Il était si faible… Il se fit trancher la jambe par un piège avant d’être emporté. Les quatre survivants se défendaient du mieux qu’ils pouvaient tout en bougeant le moins possible, mais la chose était loin d’être aisée.
Tout à coup, alors que la bataille semblait perdue, les créatures disparurent. Dans le silence du souterrain, seul ressortait la bruyante respiration des survivants aux aguets. Mais le calme fut de courte durée : un gigantesque insecte, croisement indécis entre une termite, une fourmi et une araignée, fit exploser la paroi. De la roche retomba en une pluie meurtrière et tout devint noir…