Raven - Chapitre 1

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Chapitre 1
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« Je m’appelle Raven, Raven Cognito. Fils de Slim et d’Abrillia Cognito.
Mon existence me semblait paisible durant mon enfance. Pas de soucis, pas de préoccupation, pas de sang.
A l’age de six ans, comme tous les autres enfants de ma planète natale Nastia, je partis pour la première fois en classe. Joyeusement, j’entrai dans ma première salle de cours en adressant des sourires à mes camarades. N’étant pratiquement jamais sorti de chez moi, je ne connaissais personne. Voilà pourquoi j’étais heureux d’entrer dans cette école, je voulais rencontrer des gens et devenir leurs amis. Oui, j’aurais pu devenir quelqu’un de bien. J’aurais pu…
Cependant, dès le moment où le professeur remarqua mes longs cheveux noirs m’arrivants jusqu’à la nuque, ainsi que mes yeux aux iris bleu océan, il me lança un regard noir, comme s’il m’en voulait. Ce regard me glaça d’effroi.
Lentement, je me tournai à présent vers les autres élèves, et je remarquai alors qu’ils me toisaient du même regard dédaigneux.
Mais pourquoi ? Que leur avais-je fait ?
Le professeur s’approcha de moi et me demanda :

- Comment t’appelles-tu ?

Ravalant ma peur, je lui répondis en balbutiant :

- Ra… Raven, Raven Cognito. Pourquoi ?
- C’est bien ce que je pensais…

Il se retourna alors vers le tableau et commença alors par se présenter avant d’entamer le cours. A la récréation, je tentai de sympathiser avec mes camarades de classes en prenant un air sympathique. Mais dès que je les approchais, ils s’éloignaient en marmonnant.

Quand au bout de deux jours, à la fin d’un cours, je pris le courage de demander au professeur pourquoi tout le monde me haïssait, il m’aboya :

- Tu es le fils de Slim Cognito !! Cette infâme crapule a ruiné pratiquement tous les habitants de cette ville pour s’enrichir ! Ce n’est qu’un simple escroc ! Un malfrat ! Tu finiras comme lui ! Alors dégage, fils de chien !

Des larmes coulaient sur mes joues tandis que les autres élèves renchérirent :

- Mon père a perdu la moitié de son argent à cause d’une de ses arnaques !
- Le mien a dû vendre son vaisseau spatial pour que nous puissions continuer à survivre !
- Vous feriez mieux de vous en allez d’ici, toi et ta famille !

Ne tenant plus le coup, je sortis en courant de la pièce en entendant les rires cruels de mes « camarades ». Sur le moment, je fus prit de haine pour mon père. Pourquoi fallait-il que je sois puni pour ses erreurs ? C’était injuste !
En rentrant chez moi, je me mis à crier contre mon paternel, lui expliquant tout ce qu’il venait de m’arriver. En voyant mon chagrin, il me demanda :

- Je sais. C’est terrible. Je ne pensais pas que les gens se vengeraient sur ta personne. Que veux-tu que je fasse ?
- Tu pourrais te déguiser pour que personne ne te reconnaisse, répondis-je.
- Je ne vois pas en quoi ça pourrait être utile, les gens de la ville me connaisse…
- Oui, mais ceux des autres villes non. Et si j’y fais un tour, ils ne se douteront pas que je suis ton fils.
- C’est une bonne idée. Je l’appliquerai dès demain, je te le promets.
- Merci.
- Si tu le souhaites, tu n’iras plus à l’école. Je t’apprendrai les facettes de mon métier ; comment créer des armes surpuissantes ; comment t’infiltrer dans des bases surprotégées ; et alors, mon fils, tu deviendras un vrai Cognito. Le veux-tu ?

Il esquissa un sourire. Ma réponse était évidente :

- Oui, bien sûr.
- Nous commencerons demain. En attendant, je dois partir. Raconte cette histoire à ta mère, elle sera contente.

Tout en souriant, il s’en alla. Aussitôt, comme il me l’avait demandé, je vins tout raconter à ma mère :

- Papa a promis que, dès demain, il m’apprendrait son métier ! C’est génial, hein ?
- Oui, fit-elle en réfléchissant, mais je me demande si tu n’es pas un peu jeune pour apprendre ce genre de choses…
- Si ! Je suis assez grand ! Et je m’appliquerai !
- Bien, si tu comptes faire ainsi, tu as ma bénédiction !

Je laissai échapper un cri de joie qui fut suivit d’un rire de la part de ma mère. Elle était assez jeune, et, contrairement à mon père et à moi, elle n’avait pas ces longs cheveux noirs, ces profonds yeux blancs aux iris bleus, et ces rayures bleues serpentantes sur nos bras. En réalité, elle n’était pas de la même race que mon père ; pourtant, je n’avais sur mon corps aucune trace pouvant provenir de mon origine maternelle. Et lorsque je lui fis constater, elle me rétorqua :

- Je ne t’ai pas donné mon apparence, certes, mais je t’ai donné mon esprit. Slim est d’accord sur ce point lui aussi. Il dit que tu deviendras quelqu’un de bon.
- Il ne me l’a pourtant jamais dit…
- Ton père cache ses sentiments, c’est son métier qui veut ça.

Acquiesçant, je repartis vaquer à mes occupations.
Pendant l’absence de mon père, je me mis à l’effigie du costume. Très vite, je le terminai : il y avait là un manteau gris assez large, un grand chapeau marron et des lunettes qui donnaient l’impression d’avoir des yeux globuleux.
Lorsqu’il rentra, il en fut époustouflé. « Une merveille ! », hurlait-il. Je me sentais fier. Très fier. Il m’ébouriffa les cheveux et essaya aussitôt le déguisement : il était méconnaissable.

- Avec ce costume, s’enthousiasma-t-il, mes affaires marcheront magnifiquement. Merci, Raven.
- De rien, fis-je en affichant un large sourire qu’il me rendit.
- Va te coucher, m’ordonna-t-il gentiment, demain, nous nous levrons tôt pour commencer ta formation.
- Oui !

Et sans discuter, je me couchai. Laissant les songes m’envahir. Dans ceux-ci, je voyais un monde parfais. Je m’imaginais avec mon père, heureux pour l’éternité.
Ces rêves ne se réalisèrent jamais… »



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