Raven - Chapitre 2

Auteur : gag_jak

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Chapitre 2
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« Durant l’année qui suivit, mon père ne m’enseigna que les bases du domaine de l’électricité. C’était compliqué. Très compliqué même. Mais j’apprenais, oubliant les difficultés, les surmontant les unes après les autres. Il fallait que je réussisse ! Il fallait que mon père soit fier de moi !
Je me suis donc battu sans relâche pour parvenir à mon objectif. Quitte à me repasser les leçons dans ma tête jusqu’à tard le soir.

En journée, mon paternel sortait pour faire ses affaires. Parfois, lorsqu’il revenait, il était blessé, et dans ces moments, il me disait :

- Tout ne se passe pas toujours comme prévu… Mais il faut persévérer !

Il voulait vraiment que j’y arrive, que je reprenne le flambeau une fois que sa dernière heure aurait sonnée.

Durant la nuit qui précédait mes huit ans, je pensais que le jour suivant serait comme les autres anniversaires : des cadeaux et pas de travail !
Cependant, il en fut autrement.
J’avais déjà appris toutes les connaissances en électricité et je savais créer quelques gadgets simples. Je trouvais que le rythme d’apprentissage était lent, mais pourtant, mon père me certifiait que ces choses prenaient du temps, et que, d’ici mes quinze ans, je serai plus instruit qu’un créateur d’arme expérimenté. Il m’avait aussi dit que la formation allait changer d’ici peu.

Et c’est ainsi que le matin de mon huitième anniversaire, je fus réveillé par des bras puissants qui me traînaient sur le sol en m’empêchant de brailler à l’aide d’un bâillon. Ces bras m’emmenèrent jusqu’à dehors. Il faisait froid et l’obscurité régnait encore à moitié.
Je remarquai vite que les bras appartenaient à mon père ; me jetant au sol, il railla :

- Alors ? Le réveil a été difficile ?
- C’est pas drôle ! répliquai-je aussitôt en retirant le bâillon.
- Oh ! Mais si ! Tu verras ! Je t’avais dit que l’entraînement changerait…
- C’est mon anniv’ !
- Et alors ? Travaille bien et tu auras ce que tu mérites !

Il me jeta un long bâton d’un mètre quatre-vingt de long ; or, je ne mesurais qu’un mètre quarante.

- Tu veux que je fasse quoi avec ce truc ? demandai-je naïvement.
- Vois-tu… Dans ce métier, il faut savoir se battre. Se battre pour de vrai, en ne laissant aucune pitié pour son adversaire !

Je jetai l’arme devant moi en rétorquant :

- Je ne suis pas comme ça !
- Alors tu ferais mieux de changer de vocation ! Les armes que je vais t’apprendre à construire serviront elles aussi à la violence ! Nous vivons dans un monde de brute, oublie l’image que tu en avais précédemment… Elle est fausse ! Des gens voudront ta peau, même si tu ne leur as rien fait ! Il faudra donc te défendre ! Te défendre correctement !
- Et… C’est ce bout de bois qui va me l’apprendre ? fis-je en ramassant ce dernier.
- Ce n’est que le début… Là aussi, il faut maîtriser les bases…
- Si tu le dis… Et ça prendra longtemps ?
- Tout dépend de ton niveau… Montre-moi de quoi tu es capable ! Attaque moi !
- Quoi ?
- Attaque je te dis !

Obéissant mollement, je courus en poussant un petit cri de guerre et en brandissant le bâton devant moi. Et, à ma grande honte, je me pris les pieds dans une pierre et atterrit durement dans les graviers.

- Et bah c’est pas gagné, marmonna mon père.
- Je te l’avais dit !
- Bon, recommence. C’est pas grave, ça peut arriver à tout le monde….

En me relevant, je recommençai l’opération. Lorsque je fus arrivé au niveau de mon paternel, je voulus lui assener un coup. Mais je ne le touchai pas.
Instantanément, il était apparu derrière moi et avait posé sa main sur ma tête.

- Tu es trop lent…
- Co… Comment t’as fait ça ? demandai-je, ébahi.
- Ça ? Me déplacer à cette vitesse ? C’est facile.
- Je veux l’apprendre !
- Patience… Tous les êtres de notre race en sont capables. Il suffit de savoir « réveiller » cette puissance. Si tu t’entraînes, ta vitesse augmentera au fil des ans.
- Comment fait-on pour s’y entraîner ?!
- Patience je t’ai dit ! Je t’enseignerai cela un autre jour. En attendant…

Il me fit soudain un croche-pied qui me fit tomber à plat ventre.

- … Tu vas t’entraîner au combat au corps à corps !

Et des heures durant, je dû tenter de le toucher. Il ne se laissait pas faire et m’en faisait baver. A la fin de la journée, je ne l’avais même pas frôlé…
Vint ensuite le repas d’anniversaire. Ma mère m’offrit toutes sortes de jouets à la mode ; mon père, quant à lui, ne me donna rien.

- Tu auras mon cadeau quand tu m’auras touché ! annonça-t-il avec un brin de sournoiserie.
- Mais j’y arriverai jamais !
- Si c’est ce que tu te penses, alors effectivement, jamais tu ne me toucheras ! Crois-en ta victoire ! Et ainsi, tu réussiras…

Je ne lui fis pas remarquer qu’en disant cela, il me faisait penser aux vieux sages que l’ont voyaient dans les dessins animés de l’Holo-vision. Et après moult discussion, je partis me coucher. J’étais tellement fatigué que je m’endormis aussitôt. Le lendemain, j’eus de terribles courbatures qui m’empêchèrent de me lever.
Mais mon père ne voulait pas le savoir, il me tira du lit et m’entraîna au-dehors.

- Espèce de mollasson ! railla-t-il, des courbatures, tu en auras toute ta vie ! Si tu t’entraînes dès à présent à les supporter, elles deviendront de moins en moins douloureuses.

Et de la même manière que le jour précédent, je me battis férocement pour essayer d’atteindre mon père, mais ses mouvements étaient trop rapides.
Il m’enseigna alors quelques techniques combatives telles que la feinte et le revers…

Deux jours plus tard, je vins à bout de sa souplesse et le touchai sauvagement aux genoux tandis qu’il courait. Il s’étala sur le sol.

- Merveilleux ! s’exclama-t-il en se relevant, je savais que tu y arriverais !

Après m’avoir félicité, il m’emmena jusqu’à un coffre qu’il ouvrit. Dedans se tenait une épée soigneusement affilée. Son manche était en or et sa lame brillait comme les éclats de milles rubis.

- On… On dirait des diamants, balbutiai-je.
- C’en est ! Cette lame a été réalisée avec les diamants les plus tranchants découverts à ce jour ! Elle est donc très dangereuse.

J’en fus ébahi. L’arme était magnifique ; j’en pris un malin plaisir à l’admirer.

- Maintenant, je vais vraiment t’entraîner au combat. Je vais développer ta vitesse, t’apprendre à cogner comme il faut. Tu seras aussi souple qu’un élastique, aussi rapide qu’un éclair, aussi fort qu’une armée de Blarg !
- Ce sera super !
- Ce que tu as fait jusqu’à présent n’est rien comparé à ce qui t’attends.
- Ce n’est pas grave ! Je veux devenir aussi fort que toi !
- Et bien tu le seras… »

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