Ratchet et Clank : Up your arsenal. - Chapitre 2

Chapitre 2 : Le siège de Marcadia.

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Auteur : Membre supprimé

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Ratchet se prépara toute l'après-midi. Sacha lui avait intimé l'ordre de se reposer, mais il ne parvenait pas à rester inactif en étant dans l'expectative. Il reçut une armure hyperflux et Al l'invita dans son bureau pour lui offrir deux armes qu'il venait d'inventer.

- Voilà mon invention numéro 1, déclara Al avec une fieré non dissimulée. Le fouet plasma. Et mon invention numéro 2 : le fissurateur. Réalisé à partir de plan d'un projet avorté de Mégacorp.
- Tu l'as déjà testé ? demanda Ratchet dubitatif.
Al éclata d'un rire sonore.
- Non, tu le testeras sur le champ-de-bataille.
- Pourquoi le projet a-t-il été avorté ?
L'inquiétude de Ratchet grandissait à mesure que Al parlait.
- Il a été jugé trop « dangereux », fit Al en mimant des guillemets avec ses doigts. Capable de réduire l'univers à néant.
Ratchet déglutit.
- Mais, ce ne sont que des sornettes, évidemment. Il peut, tout au plus, faire disparaître une planète.

Après son rendez-vous avec Al, il brieffa son régiment. Les vétérans, habitués à ce genre d'opérations, ne s'inquiétaient pas outre-mesure. En revanche, un jeune ranger (Xz-33, appelez moi Roger) était perclus d'inquiétude. Le ranger clamait qu'il avait une femme – une imprimante rencontrée sur Métropolis – et des enfants. Il fallut plus d'une heure à Ratchet pour le rassurer en disant qu'il ne s'agissait là que d'une intervention de routine sans le moindre danger. Mais, il réalisa que lui-même était angoissé à l'idée d'affronter les thyrannoides.

Son estomac était de plus en plus noué à mesure que l'échéance approchait. Les heures défilaient inexorablement et on aurait dit qu'un homme prenait un malin plaisir à faire tourner les aiguilles de l'horloge universelle plus vite qu'à l'accoutumée. Vers 19h30, Sacha le convoqua sur le pont pour lui expliquer la mission qu'il devait accomplir. Elle paraissait étrangement affectée par les récents évènements. Et, au vu de ses yeux gonflés, elle avait pleuré.

- Le vaisseau de transport vous déposera aux portes de la ville. Vous traverserez le champ-de-bataille et vous irez au palais présidentiel. Vous devrez escorter et assurer la protection de mon… du président, se ravisa-t-elle.
- Pourquoi ne pas nous déposer directement au palais présidentiel ? risqua Ratchet qui se doutait que la réponse devait être évidente.
- Vous vous feriez descendre avant même d'avoir pu vous poser , répondit-elle d'un ton sans réplique.

Enfin, Ratchet embarqua avec son régiment dans la cargaison chargée de les déposer à l'entrée de la ville. Le début du voyage se passa dans un profond silence. La tension était palpable. D'ici une dizaines de minutes, ils seraient largués aux portes de Capitale City et devraient en découdre avec une horde de thyrannoides sanguinaires. Plusieurs centaines de vaisseaux contenant des rangers sortaient des hangars du Phénix pour se rendre à Marcadia.

Quand ils arrivèrent dans l'atmosphère de Marcadia, ils se rendirent compte qu'il faisait déjà nuit et que les vaisseaux de combat noides étaient déjà là. La cargaison qui transportait les rangers se posa sans encombres et Ratchet, accompagné de son régiment, descendit.

Devant lui, il vit la porte en pierre imposante, enfoncée. Elle était déjà noire suite à une bataille qui avait due faire rage ici. Mais maintenant, les noides semaient la terreur dans le centre de Capitale-City. Ils se rendraient à pieds au palais présidentiel, désactiveraient les tourelles anti-aériennes, et détruiraient tout. La porte de pierre autrefois blanche donnait sur un escalier en colimaçon jaloné de cadavres.

- On y va, cria Ratchet à ses robots suffisamment fort pour couvrir les hurlements des civils qui se faisaient entendre jusqu'ici.

Ratchet les imaginait bien, fuyants en désordre, poursuivis par d'immenses tripodes thyrranoides. Il les voyait se piétiner, fous de paniques, dans des rues étroites, pour échapper à la mort qui sautait de l'un à l'autre sous la forme d'un rayon désintégrateur. Il voyait les pères chercher leurs femmes ou leurs filles perdues au milieu du champ-de-bataille , peut-être même mortes. Il voyait les gens présents dans la zone balayée par le rayon vert aussi silencieux qu'une brise d'été, carbonisés. Le plan d'évacuation avait été déclenché trop tard. Les noides ne feraient pas de quartiers. Ils étaient venus là pour détruire et terroriser la population, sans doute guidés par leur instinct primitif.

Ils gravirent les marches au pas de course et débouchèrent sur une petite place envahie de thyrranoides. Jamais Ratchet n'en avait vu d'aussi près. Ils étaient barbares et belliqueux, grognaient, tiraient des salves d'étincelles bleues sur les civils encore en vie qui se cachaient dans les décombres. Au milieu coulait paisiblement une fontaine surmontée d'une statue représentant la planète et ses lunes. Des cadavres calcinés jonchaient le sol et les flammes qui avaient dues s'élever au-dessus d'un bâtiment effondré quelques heures auparavant s'étaient mués en volutes de fumée. Les rangers étaient serrés derrière Ratchet, encore accroupis sur l'escalier, à l'abri de la vue des thyrranoides. Ceux-ci devaient être une vingtaine, poussant des cris effroyables et vérifiant dans les décombres s'il n'y avait pas de survivants. Des palmiers étaient déracinés et s'étaient abattus par terre, d'autres se dressaient encore fièrement debout, et certains penchaient dangereusement. Enfin, Ratchet sortit de sa cachette et s'avança sur la place. Il était suivi des rangers qui se mirent à tirer dès qu'ils aperçurent les aliens. Les créatures leur répondirent par des cris de guerre. Un thyrranoide se rua sur Ratchet, tirant une salve d'étincelles dans les airs, et un sourire carnacier s'étira sur son visage. Ratchet réagit tout de suite et tira une rafale de balles en direction de son assaillant qui fit une roulade. Le thyrranoide déterminé tira une rafale de balles qui filèrent au-dessus de l'épaule de Ratchet et frappèrent un ranger de plein fouet. Dans les airs, des soucoupes guidées par les thyrranoides virevoltaient et tiraient des missiles verts sur les rangers.

Un robot contrôlé par un noide s'élança vers Ratchet en vomissant un torrent de flammes. Le Lombax répliqua en tirant une grenade qui explosa en dévastant les façades des maisons aux alentours. Des gerbes d'eau jaillirent de la fontaine détruite, inondant le sol. Des grognements s'élevèrent derrière lui et il fit volte-face. Trois thyrranoides fonçaient droit sur lui, tenant vigoureusement leurs canons qui crachaient des étincelles bleuâtres. L'un d'entre-eux glissa sur la flaque et s’abattit lourdement sur le sol. Ratchet saisit une arme, l'activa et une gerbe de flamme violette en sortit. C'était le fouet plasma. Il fendit l'air et les thyrranoides reculèrent d'un pas. Le fouet siffla et s'enroula autour d'un thyrranoide, resserrant de plus en plus son étreinte.

- On va devoir traverser vers l'escalier du fond, hurla Ratchet à ses rangers toujours occupés à tirer sans interruption.
- Il y a une vingtaine de Noides sur cette place, sergent, dit le jeune ranger.
- On a pas le temps de nettoyer la zone, il faut accéder à la rue principale.

A ce moment là, un jet de lumière vert traversa la place. Ratchet se retourna et vit un gigantesque thyrranoide vert qui le regardait de ses quatres yeux ronds en grimaçant. Ratchet lança une grenade, mais le thyrranoide la rattrapa au vol et la renvoya en direction des rangers.

- A couvert ! s'écria Ratchet.

Tous se jetèrent au sol, derrière des tas de pierres. Une détonation retentit, une onde de choc dévasta la place, et ils se relevèrent. Puis, ils coururent vers l'escalier en évitant de leur mieux les tirs qui fusaient en tous sens.

Ils montèrent l'escalier, mais les thyrranoides ne s'en préoccupèrent pas. Un nouveau régiment de ranger avait gagné la petite place.

Quand ils arrivèrent dans la rue principale, Ratchet étouffa une exclamation d'horreur. Des montagnes de cadavres méconnaissables jonchaient le sol les uns sur les autres, brûlés vifs. Les maisons aux alentours étaient devenues noires si elles n'étaient pas carrément réduites en cendres ou en ruines.

Partout où Ratchet posait les yeux, il voyait le chaos. Dans les airs, les vaisseaux du Phénix et ceux de la flotte Noides se livraient à un véritable ballet aérien. Les tirs intermittents qu'ils échangeaient transperçaient la nuit, illuminant le ciel de lueurs bleues ou rouges. Dans la lumière des flammes qui dansaient et dévoraient la ville se détachaient les silhouettes des rangers et des noides en pleine bataille dans la rue principale et dans les rues annexes, plus étroites. Engloutis dans les ténèbres, quelques tripodes noides se promenaient, balayant la ville de leur rayon de temps à autres, quand ils remarquaient un quartier encore intact. Le nombre de civils en fuite avait diminué de moitié. Les plus téméraires luttaient contre les noides au côté des rangers de Solana et des autorités de Marcadia. Mais les monstres étaient en supériorité numérique.

- On doit traverser la rue et rejoindre le pont qui mène à la grand-place, vociféra Ratchet pour se faire entendre parmi les détonations qui retentissaient régulièrement, comme des coups de canons.

Ils se mirent alors à courir. Le coeur de Ratchet battait la chamade, il cognait si fort qu'il allait sortir de sa poitrine.

Boum, Boum, Boum.

Un groupe de thyrranoide s'était mis en travers de leur chemin, brandissant un poing vengeur et tirant des jets de lumière bleus.

Boum, Boum, Boum.

Ratchet riposta en tirant une salve de balles oranges qui illuminèrent la rue d'un éclat d'or. Quelques thyrranoides tombèrent au sol, mais les autres se ruaient toujours sur le régiment commandé par Ratchet.

Ratchet se servit du fissurateur. D'abord, il y eut une déchirure dans l'espace. Puis un trou semblable à une gueule béante s'étira, grossissant de plus en plus jusqu'à devenir un véritable trou noir. Il aspirait tout, les pierres, la mer, les thyrranoides qui se cramponnaient désespérément aux palmiers. Mais les arbres se déracinaient. Ratchet se sentait attiré par le trou noir qui exerçait une attraction de plus en plus puissante. Au plus il engloutissait de débris, au plus il s'élargissait. A ce rythme là, le palais présidentiel y passerait, puis la planète toute entière.

Boum, Boum, Boum.

Contre toute attente, le trou se referma. Un silence pénétrant s'installa. Les thyranoides regagnaient leurs esprits, incrédules. Dans toute la ville, la bataille cessa quelques instants.

Puis, tout se passa très vite. Une détonation assourdissante. Un jet de lumière. De l'huile qui ruisselait. Un ranger à terre. La flaque qui grossissait. XZ-33. Roger. Les cris déchirants de Ratchet qui se précipitait vers lui.

- Il est mort, sergent !

Le noir complet.



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