Auteur : gag_jak
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Chapitre 22 :
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Darss regarda le corps de Sly, il avait été perforé à plusieurs endroits. Il gisait désormais sur le dos, assommé à cause du coup de pied qu’il venait de recevoir, tandis que son sang quittait massivement son corps. Déjà, une énorme flaque rouge s’étendait sur le carrelage.
Darss se pencha et palpa son pouls. Il ne sentit plus rien.
Sly était mort.
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15h00
Kluck Markins survolait en ce moment même l’océan atlantique à bord d’un hélicoptère. Il était sur le siège passager à l’avant tandis que la dizaine d’hommes armés s’entassait dans l’espace à l’arrière.
Markins enflamma un cigare et s’adressa au pilote :
- Dans combien de temps arriverons-nous ?
- Dans une demi-heure, tout au plus.
- Déjà ? Carmelita a mis bien plus de temps.
- Ce n’était pas le même hélicoptère. Ceux que nous avons là sont les plus rapides au monde.
- Super ! J’ai hâte de coffrer Sly ! C’est exactement ce qu’il faut pour ma carrière ! Pas vrai ?
- Oui, commissaire.
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Murray poussait le plus rapidement possible le fauteuil roulant de Bentley. Ils allaient vers ils ne savaient où, avançant au hasard à travers la toile de couloir.
- On ne retrouvera jamais Sly ! s’exclama Murray.
- C’est vrai, fit la tortue, ce château est trop énorme ! Si j’avais encore mon matériel technologique, je pourrai facilement le localiser ! Il y a une puce dans sa serpe…
- Nous devrions plutôt parler de ce que nous avons, au lieu de perdre notre temps à discuter de ce que nous n’avons pas.
- Tu as raison.
- Alors, qu’est-ce que nous avons ?
- Absolument rien en fait… nous sommes pris au piège ici, la situation nous a dépassés depuis bien longtemps.
Après un moment de silence, il reprit :
- Remettons-nous en route.
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Sly ouvrit les yeux. Il se sentait comme s’il avait dormi pendant deux jours d’affilé, et il avait un léger mal de crâne. Il mit quelques secondes avant d’analyser la situation.
Il était allongé sur le ventre dans un endroit d’un blanc éblouissant. Sa serpe était serrée dans sa main droite. Il se releva avec difficulté et contempla ce qu’il y avait tout autour de lui : du blanc à perte de vue. Même le sol était blanc. Impossible de savoir où il se trouvait et pourquoi il y était.
Le raton eut soudain un flash, tous les derniers événements lui revinrent en mémoire d’un seul coup : Darss, les piques, son sang… la mort ? Il examina aussitôt tout son corps, cherchant des yeux ses blessures. Mais il n’y avait rien, elles s’étaient toutes refermées. On aurait dit qu’il n’avait jamais été blessé. Pourtant ses vêtements étaient bien déchirés à chaque endroit où un pieu était passé.
Une seule réponse lui vint à l’esprit : il devait certainement être mort, cet endroit était sûrement le paradis. Si l’on admet qu’un voleur puisse mériter le paradis…
Il se mit à marcher, tout doucement, et entendit le bruit de ses pas qui résonnaient.
Il marcha ainsi pendant une trentaine de seconde, jusqu’à ce qu’il heurte quelque chose de plein fouet. Il se massa le crâne pour atténuer la douleur. Devant lui, tout était encore blanc, pourtant, quelque chose l’empêchait de passer. Il leva le bras et tâta ce qu’il y avait en-face de lui. C’était un mur.
A ses connaissances, le paradis n’était pas délimité par des murs, alors ce n’était sûrement pas là qu’il se trouvait. Mais où alors ? Ce n’était pas normal que ses blessures aient cicatrisées si vite ! Et même, il perdait trop de sang, il aurait dû être mort ! Mais qu’est-ce qu’il se passait ? Il ne comprenait vraiment pas. Et il lui fallait une explication, et vite.
Il marcha à tâtons le long du mur. Après quelques longues minutes, il tomba sur quelque chose d’intéressant : une poignée. Il y avait une porte, ici ! Par conséquent, cet endroit blanc devait être une pièce.
Il saisit la poignée, l’abaissa et tenta d’ouvrir la porte. A son grand étonnement, elle s’ouvrit. Il pénétra dans la nouvelle salle et aussitôt, la porte se referma à grande volée. Il se précipita pour la ré-ouvrir, mais en vain. Il était piégé dans cette nouvelle pièce.
Celle-ci était le contraire de la précédente, elle était noire et sombre. On n’y voyait pas à un mètre.
- Je t’attendais, Sly, fit une voix masculine d’un ton calme.
Sly sursauta et brandit sa serpe devant lui.
- Qui êtes vous ?! Que faites-vous ici ?!
L’homme semblait être à une dizaine de mètres de lui.
- A t’entendre on dirait que je ne suis pas chez moi, rigola ce-dernier. Je suis Bobby Cradje, et tu es dans mon château. Le coup que mon fils t’a infligé a dû vraiment te bousculer pour que tu ne t’en souviennes pas…
- Que s’est-il passé avant ? Lorsque j’affrontais Darss… j’aurais dû mourir de mes blessures ! Pourtant je n’ai plus rien ! Comme est-ce possible ?
- « The Cooper’s Story » comporte une technique de guérison très efficace. C’est aussi simple que ça…
Les pièces du puzzle s’assemblaient dans l’esprit de Sly.
- Et cette salle blanche ? C’est une illusion, pas vrai ?
- Tout juste. En réalité elle est aussi sombre que celle où nous nous trouvons.
Sly chercha à apercevoir Cradje mais, dans cette noirceur, c’était impossible.
- Que me voulez-vous ? lança Sly. Apparemment, ce n’est pas ma mort. Sinon je ne serais pas là en ce moment même.
- Exact. Je te veux toi !
- Comment ça ?
- Il y a bien longtemps que je te surveille, Sly. Je sais tout de toi.
- Non, vous ne savez rien de moi.
- Vraiment ? Tes deux parents sont morts le 19 mai 1991, le jour de ton huitième anniversaire. Tu as récupéré le Volus Ratonnus chez les membres des cinq maléfiques, et tu as déjoué les plans d’Arpegio consistant à détruire Paris. Ah et aussi, tu as éradiqué définitivement la menace Clockwerk. Ou du moins tu pensais l’avoir fait.
Sly eut un mouvement de recul, tout ce qu’il avait dit était vrai.
- Ce que je veux, repris Cradje, c’est que tu t’allies à moi. Tu es doué, et je préférerais ne pas avoir à t’éliminer. Je pense qu’ensemble, nous pourrons faire beaucoup de chose…
- M’allier à vous ? Plutôt crever !
- Je t’en pris… tutoie-moi. Tu le faisais bien quand je te parlais dans l’illusion.
- Si tu veux… mais ma réponse reste la même.
- On dirait que je t’ai fait quelque chose de mal… mais quoi ? Après tout, c’est toi qui es venu chez moi, j’ai le droit de me défendre ainsi !
- Je ne m’allierai jamais avec quelqu’un qui garde une cinquantaine de Clockwerk dans son château ! Clockwerk était le plus grand ennemi des Cooper !
- Décidément, souffla Cradje, tu ne connais même pas l’histoire de ta propre famille. Ça me fait pitié…
- Comment ça ? Qu’est-ce que j’ignore ?!
- Rejoins mon camp, et tu le sauras ! Je te dirais tout !
Sly réfléchit quelque seconde. Son ennemi semblait connaître des éléments sur les Cooper que même lui ne connaissait pas. Il voulait savoir l’histoire de sa famille.
- Et ces Clockwerk ? Que vas-tu en faire ?
Bobby Cradje rigola d’un rire mauvais.
- D’après toi ? fit-il.
- Tu veux faire comme Arpegio ?
- Comme Arpegio ?! Non ! Je veux faire mieux que lui ! Ou pire, selon ton point de vue. J’enverrai ces robots volants sur tous les pays de la planète ! Ils détruiront tout ! Annihileront toute forme de vie ! Je forcerai les chefs d’état à se rendre… et s’ils refusent, leur pays sera mis à feu et à sang ! Très vite, je deviendrai le maître du monde ! J’aurai tout à mes pieds !
Sly écouta les paroles de Cradje avec effroi. La folie se lisait dans son timbre de voix. Ce type était cinglé.
- Et si tu réussi ? cria Sly. Que feras-tu une fois maître du monde ? Ça t’apportera quoi ?!
- Très peu de chose, je dois l’avouer. Au début, ce sera exaltant. Mais je finirai par me lasser…
- Alors pourquoi ?!
- Parce que j’aime faire régner la terreur ! J’aime sentir la puissance ! Je veux que tous les habitants de la planète me redoutent ! Ce sera un super jeu pour moi d’inventer de nouvelles lois pour accentuer leur détresse !
- Tu es vraiment taré ! Je t’empêcherai de commettre une telle folie !
L’ennemi rigola de plus belle.
- Tu ne comprends pas, Sly. C’est trop tard ! J’ai programmé mes Clockwerk pour qu’ils se mettent en route dans deux heures. Personne ne peut les arrêter ! Même pas Darss, s’il le voulait.
- Cinquante Clockwerk… ça ne sera pas trop difficile à stopper.
- Cinquante ? rigola Bobby. Je n’en ai pas que cinquante… En tout, j’en ai mille.
Sly eut du mal à cacher sa peur. La panique traversa son esprit. Cradje avait raison. S’il disait vrai, alors en effet, le monde était perdu. Comment arrêter mille monstres alors qu’un semblait indestructible ?
- Si tu te joins à moi, tu auras la vie sauve, tout comme Darss. Alors ? Dépêche-toi de faire ton choix !
Le raton avait du mal à penser clair. La fin du monde était-elle si proche ? En tous cas, si Cradje prend le contrôle, c’est ce qui arrivera. Les conséquences seront désastreuses.
- Je te l’ai dit, Cradje, déclara Sly. Je préfère crever que de me joindre à toi ! Je veux me battre au lieu de déclarer forfait !
-Très bien… prépare-toi à mourir ! Et cette fois-ci, nous ne te sauverons pas !