Ratchet DeadZone - Chapitre 18

Chapitre XVIII : Le Pouvoir de la Reaver

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Auteur : VideoGammerMan

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-Kratos…
-Lui-même. Maintenant, je te conseille de me donner cette Relique sans faire d’histoires, à moins que tu ne comptes rejoindre ton frère en Enfer.
-Ce n’est pas aussi simple…
-Pour moi, ça l’est. Soit tu me donnes l’épée, soit je la prendrai sur ton cadavre.
-Tu es si arrogant. C’est la Boîte de Pandore qui t’avait permis de tuer Arès. Aujourd’hui, tu es seul.
-Tu me défis ?
-Je ne te laisserai pas prendre la Reaver !
-Puisque les négociations ont échoué, je propose de passer aux hostilités.

Artémis et Kratos se fixèrent intensément puis dégainèrent leurs armes respectives.
-Ne fais pas ça, murmura la Déesse.
-Tu ne me laisses pas le choix.
-Tu ne connais même pas le vrai pouvoir de la Reaver !
-Tu as exterminé assez de mes compagnons pour que j’en aie un aperçu.
-Je ne parle pas de ça ! Je parle de son rôle, de sa raison d’exister !
-Je verrai ça une fois que je l’aurai récupéré sur ton corps ensanglanté.
-Tu n’est pas humain, Kratos !
-Humain ? Nan, je suis un Spartiate !
Les lames du chaos fendirent l’air, passant à quelques centimètres à peine de la gorge de la jeune femme.
-Tu es fou, Kratos ! Ne seras-tu donc satisfait que lorsque tout l’Olympe gisera mort à tes pieds ?!
-Tu me crains, Artémis. Tu trembles de peur devant moi. Tes yeux reflètent ta terreur.
Piqué au vif, la Déesse se jeta sur son adversaire avec une rapidité fulgurante. Malgré cela, le coup fut aisément contré.
-Tu ne me laisses pas le choix, Spartiate.
S’ensuivit alors une magnifique joute, titanesque combat entre deux Dieux déchus. Les coups frappaient si vite que des yeux de mortels n’auraient jamais pu suivre la bataille. Ils n’auraient vu que deux formes floues. Personne ne semblait prendre l’avantage. La fatigue n’avait pas sa place dans ce combat. Un spectateur aurait pu penser que cette lutte insensée allait durer jusqu’à la fin des temps. N’était-ce d’ailleurs pas ce qui risquait de se passer ?

Á quelques kilomètres de là, au fond du lac de la Brumâtre.
Lara se retrouva sur les genoux, devant le socle sur lequel avait été posé le Poumon de l’Univers. Oui, « avait été », car il n’y avait désormais plus rien sur ce piédestal.
« Où l’artéfact est-il passé ? », se demanda Miss Croft.
Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir. D’un coup, le temple s’ébranla. Lara fut projetée à terre et n’aperçut la colonne qui lui tombait dessus qu’un dizième de seconde avant que celle-ci ne s’écrase dans un énorme bruit de pierre brisée. Seul son instinct de survie avait permit à l’aventurière d’esquiver le pilier. Tout l’édifice tremblait. Des pierres se détachaient du plafond et des murs, ouvrant des brèches où l’eau s’engouffrait avidement.
« Je suis perdue », songea Lara en évitant un morceau de roc qui venait de se détacher de la voûte. « Le temple va m’avaler vivante ».

Dans les ruines, la bataille entre les deux anciens Dieux faisaient encore rage lorsque arrivèrent Farah, Dan, Lizardman et W3RM. Les deux combattants n’y prêtèrent pas attention.
-Qu’est-ce que c’est que ça ? murmura W3RM, qui n’apercevait que deux silhouettes floues.
-J’en sais rien, lui répondit Farah. On dirait Kratos. Par contre, la deuxième personne, je ne la reconnais pas.
-On ferait mieux de rester dans notre coin en attendant qu’ils aient finis de régler leurs comptes, vous ne pensez pas ? hasarda Dan.
Ils approuvèrent et se recroquevillèrent derrière une statue représentant un animal inconnu.

Á quelques mètres de là, une attaque plus puissante de Kratos força Artémis à reculer. Les deux adversaires cessèrent un instant de s’entretuer, et se fixèrent de nouveau d’un regard meurtrier.
-Ce combat est destiné à durer jusqu’à la fin des temps, Kratos ! cria la Déesse.
-Alors la fin des temps est proche ! lui répondit le Spartiate.
Tout se passa très vite. Si vite que les rares témoins ne comprirent ce qui c’était passé que quelques secondes après que tout ne soit fini. Oui, tout fut fini ; cette action de Kratos mit un terme à beaucoup de choses. Certains historiens notèrent cet instant comme le passage à une nouvelle aire, une nouvelle époque. Ce qui se passa ensuite, personne ne pourrait jamais le décrire avec certitude, mais tout le monde, quelques mois plus tard, aurait eu connaissance de l’événement.
Kratos ne fit qu’un geste, qu’un mouvement. Mais celui-ci lui fut fatal. Il s’embrocha littéralement sur la Reaver, et se retrouva face à Artémis, la lame lui transperçant le corps. Il y eut quelques secondes de silence, puis la Déesse le regarda et esquissa un sourire. Mais alors qu’elle se croyait sauvée, le spartiate éleva ses lames du chaos et les lui planta entre les deux seins. La jeune femme étouffa un grognement rauque. Du sang perla sur les bords de son inestimable poitrine. Elle pâlit, et une expression d’incompréhension se lit sur son visage.
-Tu es morte, Artémis, fille de Zeus, cracha Kratos. D’ici quelques secondes, tu ne seras plus de ce monde.
-Nous nous retrouverons dans l’au-delà, spartiate !
-N’y compte pas trop. J’ai déjà prévu d’abréger mon séjour chez Hadès.
-Tu ne peux rien contre la mort !
-Seuls les faibles acceptent la mort !
-Pauvre fou !
Les voix des deux êtres étaient de plus en plus faibles. Ils se vidaient de leur sang. Alors qu’ils suffoquaient, déjà aux portes du monde souterrain, Artémis soupira :
-C’est la fin Kratos. Tu vas mourir. D’ici quelques années, tous tes exploits seront oubliés. Les gens oublieront même jusqu’à ton nom ! Tu n’as que trop défié le destin, spartiate. C’est la fin du Fantôme de Sparte !
-Saches, souffla le guerrier dans un murmure à peine audible, que je suis mort depuis bien longtemps. Mais ça ne m’a jamais empêché de revenir dans le monde des vivants. JE REVIENDRAI !
Il se fusillèrent du regard une dernière fois, puis ils moururent, figés l’un contre l’autre dans une cruelle étreinte.

Il se passa alors quelque chose d’incroyable. Toute la puissance de la Reaver se libéra en un énorme faisceau vert qui monta vers le ciel, désintégrant Kratos et Artémis au passage. Lorsque le rayon eut atteint la voûte céleste, il se propagea de façon à la recouvrir entièrement, puis redescendit vers le sol, détruisant tout sur son passage.

Lara était bloquée sous un amas de pierre. Le temple s’était écroulé sur elle. Elle avait réussie à ne pas être blessée mais elle était entourée d’un mur de roches qui l’empêchait de s’échapper. L’eau n’était pas froide et, bizarrement, elle ne ressentait pas de besoin pressant d’air frais. Au bout de deux minutes, à force de tâter la paroi, elle finit dénicher un tout petit trou par lequel elle réussit à s’infiltrer. Elle put alors constater le temple n’était désormais plus qu’un tas de ruines peu reconnaissables. Miss Croft ne ressentait toujours pas le besoin de respirer. Au contraire, elle se sentait étrangement bien. Elle fit quelques brasses, puis se rendit compte que tout ceci n’était pas normal, et nagea vers la surface. Lorsqu’elle grimpa sur la rive, elle était pleine de vitalité et ne s’était jamais sentie aussi bien.
« C’est bizarre, songea-t-elle. Je viens d’accomplir plusieurs actions qui auraient dû me crever, et je me sens aussi bien que si je sortais d’une bonne nuit de sommeil ».
Soudain, le sol trembla et Lara fut déséquilibrée. C’est alors qu’elle remarqua que le ciel, d’un vert électrique, semblait en mouvement.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? »
D’un coup, Miss Croft fut projetée à terre par un animal qu’elle eut à peine le temps d’apercevoir avant qu’il ne s’enfonce dans les profondeurs de la forêt en poussant un cri de terreur. C’est alors qu’elle le vit : un mur géant, fait de la même constitution que le ciel, fonçant droit sur elle et détruisant tout sur son passage. Toute la jungle était en ébullition. Toutes les créatures fuyaient, terrifiées.
« Bordel, qu’est-ce que c’est que ça ? », murmura la jeune femme, pétrifiée. Elle fixa encore deux secondes le tsunami qui se précipitait sur elle, fit demi-tour et détalla à toutes jambes.
Les feuilles lui fouettaient le visage et les branches lui lacéraient les bras mais elle n’y prêtait pas attention. La peur lui avait donné des ailes. Elle courait à toute allure, fuyant la masse verdâtre. Bizarrement, elle ne s’essoufflait pas. Bien au contraire, plus elle accélérait, plus elle se sentait bien.

Lorsqu’elle arriva à la hauteur de Rayman, elle crut qu’elle était en train d’halluciner. Elle dépassa tous ses compagnons qui l’avaient accompagnée le long de la Bumâtre et continua de courir, terrassée par la peur. Elle ne contrôlait plus rien. Ses jambes se mouvaient seules. Elle ne parvenait plus à réfléchir. Son cerveau était entièrement bloqué. Sa vue était trouble. Elle avait l’impression d’évoluer dans un autre univers. Elle sprintait toujours, sans éprouver le moindre signe de fatigue. De toute façon, elle n’éprouvait plus rien. Juste de la peur. La peur était comme un poison qui s’était emparé de son corps, qui s’était enraciné dans son cerveau.
Lorsqu’elle arriva au mur d’enceinte du temple, elle ne ralentit pas et, s’aidant de quelques corniches, se propulsa dans les ruines. Elle piqua un dernier sprint jusqu’au centre du lieu, là où se trouvaient déjà quelques formes floues à ses yeux, puis tomba, inconsciente.

Rayman, Globox, les Ptizètres, Kya, Kaileena, Jade, et Aquagirl fuyaient. Mais la fatigue les rattrapait inexorablement. Globox, qui avait déjà du mal à se mouvoir dans la jungle, n’en pouvait plus. Les Ptizètres, quant à eux, étaient déjà loin derrière, leurs petites jambes ne leur permettant pas de courir aussi vite leurs compagnons. Les autres, hors d’haleine, couraient avec la rage du désespoir. L’Entité magique gagnait du terrain.
Lorsque Kya, qui était en tête, arriva au temple, le mur n’était plus qu’à deux cents mètres des ruines.
Les Ptizètres, dans un dernier espoir, tentèrent d’échapper au monstre vert. Ce fut peine perdue. L’Entité les percuta, disloquant leurs molécules.
Kya, Kaileena, et Jade parvinrent à escalader le mur et à retomber de l’autre côté, totalement épuisées. Alors que Globox n’était plus qu’à vingt mètres des ruines, il tomba, exténué. Rayman le vit et s’arrêta. Il fit demi-tour et se précipita vers son ami. Il essaya de le relever, en vain.
-Fuis, murmura la créature bleue dans un murmure à peine audible. Tu ne peux plus rien pour moi.
-Je ne t’abandonnerai pas !
-Tu n’as pas le choix. Je suis fini ! Mais toi, tu as une chance de t’en sortir. Laisse-moi. Fuis ! Adieu, mon ami.
Une larme perla sur le visage du héros sans bras ni jambe. Il regarda une dernière fois son ami, puis se retourna et fonça vers le mur d’enceinte. Il ne se préoccupa même pas d’Aquagirl qui n’arrivait pas à franchir la barrière et se mit à escalader. Alors qu’il allait passer de l’autre côté, il jeta un dernier coup d’œil à son ami de toujours, informe tâche bleue au milieu des arbres. Lorsque l’Entité le traversa, dispersant ses molécules dans l’univers, Rayman poussa un hurlement de douleur qui le fit tomber dans l’enceinte du temple. Alors, tout son chagrin se transforma en haine. En haine contre Unknown~Soul, qui les avait amenés ici. En haine contre Ratchet, qui avait organisé cet entraînement des « Elites-Forces ». Et en haine contre la vie, qui venait de lui ôter son plus cher ami.
Il entendit Aquagirl pousser un hurlement lorsque le monstre vert la percuta et tout devint noir.

Dan observait la fin du monde. Du moins, cela y ressemblait fortement. Le temple était encerclé par un mur vert géant qui se dirigeait vers lui à grande vitesse. Toute cette énergie venait d’une épée, plantée sur le sol juste devant lui. Tout autour de lui, il entendait les cris de la forêt, broyée par cette chose.
-C’est la fin, murmura-t-il.
-Ça m’en a tout l’air, lui répondit W3RM.
Ils étaient dans un état étrange. Ils ne voulaient plus résister. Après toutes ces épreuves, un peu de repos leur serait le bienvenu. Ils étaient las. Une sorte d’extase pour cette chose les incitait à murmurer.
-C’est contre nature, renchérit Farah. Cette épée va s’autodétruire.
-Qu’est-ce qu’on s’en fou, de toute manière, conclut Dan. On va tous crever.
Enfin, au bout de quelques secondes qui parurent des siècles aux derniers survivants de la planète, l’Entité fondit sur le temple, l’avalant dans une masse verdâtre.
Lizardman regarda une dernière fois le ciel, fit un rapide geste de croix, puis ferma les yeux. Pour toujours.



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