Quest for Booty 2 : Rusty Bones on the Death Waters of Void

Il y a des lustrions …

« Il existe dans l’univers, des corps obscurs aussi considérables, et peut-être en aussi grand nombre, que les étoiles ! Un astre lumineux de même densité qu’une planète, dont le diamètre serait deux cent cinquante fois plus grand que celui d’un soleil, ne laisserait en vertu de son attraction, parvenir aucun rayonnement jusqu'à nous ! Il est donc possible que les plus grands corps lumineux de l'univers soient par cela même invisibles ! » …

Orvus était debout sur l’estrade d’un amphithéâtre, scrutant le ciel étoilé comme attendant d’un vieille ami qui lui révèle, un jour, ses plus intimes secrets. Se détachant de sa contemplation, il se retourna enfin, ria de bon cœur en observant ses élèves, férus d’astronomie, et de loin les plus brillants esprits de l’académie des sciences zoni. Quand un des élèves leva alors la main …

Orvus : (à l’élève) « Oui Pollus ! Tu peux prendre la parole ? Nous t’écoutons ! »

L’élève Pollus : « Vous étiez en train de parler des trous noirs, n’est-ce pas professeur Orvus ! … »

Orvus : (Reprenant la parole) « Oui, en effet ! De nos jours, nous avons recueilli un savoir extraordinaire sur toutes les entités célestes et autres phénomènes naturels de l’univers ! Mais très peu de choses sur les trous noirs ! (s’émerveillant) Savez-vous qu’il existe plusieurs sortes de trous noirs ! Lorsqu’ils se forment à la suite de l’effondrement gravitationnel d’une étoile, on parle de trou noir stellaire ! Quand on les trouve au centre des galaxies, où ils ont une masse pouvant aller jusqu’à plusieurs milliards de masses solaires, on parle alors de trou noir supermassif ou trou noir galactique ! Entre ces deux échelles de masse, on sait maintenant qu’il existe des trous noirs intermédiaires avec une masse de quelques milliers de masses solaires ! Des trous noirs de masse bien plus faible, qui auraient été formés au tout début de l’histoire de l’univers ! … »

L’élève Pollus : « Professeur ! Quelle-est donc votre théorie sur ce qui peut ce trouver au cœur même d’un trou noir ? … »

L’élève Galiléus : (Prenant la parole sans autorisation) « On sait que leur région centrale ne peut être décrite de façon satisfaisante par les théories physiques zoni actuelles, car elle abrite une singularité gravitationnelle qui ne peut être décrite que dans le cadre d’une théorie de la gravitation quantique, manquante à ce jour ! Par contre, on sait parfaitement décrire les conditions physiques qui règnent dans son voisinage immédiat, de même que son influence sur son environnement ! Et cela, par les effets sur les trajectoires des étoiles proches, ou même au sein des microquasars et des noyaux actifs de galaxies, voir de la matière, située à proximité, tombant sur le trou noir et qui va se trouver considérablement chauffée et émettre un fort rayonnement ! … »

Orvus : (Souriant) « En effet Galiléus ! Au centre d’un trou noir se situe une région dans laquelle le champ gravitationnel et la courbure de l’espace deviennent infinis ! Cette région s’appelle une singularité gravitationnelle ! La description de cette région est délicate dans le cadre de la relativité générale puisque celle-ci ne peut décrire des régions où la courbure devient infinie ! De plus, la relativité générale est une théorie zoni qui ne peut pas incorporer en général des effets gravitationnels d’origine quantique ! Or quand la courbure tend vers l’infini, on peut montrer que celle-ci est nécessairement sujette à des effets de nature quantique ! Par conséquent, seule une théorie de la gravitation incorporant tous les effets quantiques, on parle alors de gravitation quantique, est en mesure de décrire correctement les singularités gravitationnelles ! … »

L’élève Hubblus : (Prenant la parole également) « Le professeur Chronus dit que les trous noirs sont tellement denses que leur vitesse de libération est supérieure à la vitesse de la lumière ! C’est-à-dire que même la lumière ne peut vaincre leur force gravitationnelle ! Qu’il est même plus juste de dire que la lumière subit en fait un décalage vers le rouge infini ! Ce décalage vers le rouge est d’origine gravitationnelle, la lumière perd la totalité de son énergie en essayant de sortir du puits de potentiel d’un trou noir. Ce décalage vers le rouge est donc d’une nature quelque peu différente de celui dû à l’expansion de l’univers, que l’on observe pour les galaxies lointaines et qui résulte d’une expansion d’un espace ne présentant pas de puits de potentiels très profonds. ! De cette caractéristique provient l’adjectif « noir », puisqu’un trou noir ne peut émettre de lumière ! Ce qui est valable pour la lumière l’est aussi pour la matière ! Ainsi, aucune particule ne peut s’échapper d’un trou noir une fois capturée par celui-ci, d’où le terme de « trou » fort approprié ! … Heu ! … Enfin ! C’est ce que m’a dit le professeur Chronus ! »

Orvus : (Approuvant) « Oui ! C’est vrai, Hubblus ! Le professeur Chronus à parfaitement raison ! Mon cher confrère est un des plus brillants astrophysiciens zoni ! Mais imaginons une nanoseconde que l’impossible devienne probable ! Et si de la matière, ou une particule quelconque, arrivée à s’échapper de l’emprise d’un trou noir !… Ou pire encore ! Et si quelque-chose arrivée à s’échapper du cœur même d’un trou noir ! … »

L’élève Pollus : « Mais ! C’est impossible professeur ! … »

Orvus : « Et pourquoi donc ? Pourquoi serai-ce vraiment impossible ! »

L’élève Pollus : « Heu ! … Mais ! Parce que le professeur Chronus là dit ! Parce-que ça irait à l’encontre de toutes les lois de l’univers ! De toutes les théories zoni ! De la réalité même ! … »

Orvus : (Songeur) « Ce que vous dites est vrai ! Mais si un trou noir, ou un quelconque phénomène similaire, pouvait être un passage vers une autre dimension ! Une dimension faite de pure énergie négative ! Une fenêtre ouverte sur le Néant ! … (Parlant aux élèves) Imaginez que quelque-chose puisse un jour s’échapper de ce Néant ! Quel impact cela aurait-il sur notre univers ? Quel en serait les conséquences ? Et pourrions-nous y faire quelque-choses ? (S’adressant à l’élève Pollus) Vous qui parliez des lois de l’univers, sachez que le Néant, lui, n’en respect aucune ! … »

L’élève Hubblus : (Inquiet) « Heu ! … C’est purement théorique ? N’est-ce-pas professeur Orvus ? … »

Orvus : (Souriant de nouveau) « Oui ! Oui ! Bien-sûr ! Tout cela n’est que pure spéculation ! … Hum ! Hum ! … Mais changeons de conversations ! Avez-vous tous révisé notre théorème de la relativité quantique zoni ? Je ne voudrais pas que le professeur Chronus ait du retard dans son programme ! … »

L’élève Galiléus : « Oh, oui ! Nous avons tous révisé, professeur ! Nous sommes tous prêts pour attaquer la partie pratique ! »

Orvus : (Souriant) « Très bien ! C’est très bien ! Il serait dommage que l’un de vous effectue son premier voyage temporel en laissant quelques orteils derrière lui ! (Riant à sa blague) Hihihi ! … »

Environ trois millénaires plus tard. A quelques secondes près …

Un épuisement intempestif du continuum Espace-temps provoqua une minuscule déchirure qui dévasta non-moins de 83 entités célestes. Des planètes entières furent pulvérisées, des formes de vies furent annihilées et des porte-avions coulés … Mais avec tout ceci, suivit de près une nouvelle catastrophe …

Alors qu’une étoile massive, qui s’était effondré sur elle-même, avait créée un trou noir insatiable, présent depuis un millénaire, celui-ci fut frappé par la déchirure du continuum. Pendant l’équivalent de quelques jours seulement, le sens de mouvement immuable du disque d'accrétion, dans lequel la matière tomba en spirale, fut perturbé et le mouvement temporairement inversé. Lors de ce phénomène unique, et tout aussi catastrophique que la déchirure, une chose s’arracha au cœur du néant …

Une pure source d’énergie négative fut projetée du cœur chaotique du trou noir et fila à toute vitesse dans l’espace telle une comète. Traversant une galaxie entière, le projectif passa si près une planète inconnue que celle-ci fut littéralement dépossédée de toute forme d’énergie jusqu’à devenir en astre stérile qui s’effrita pour ne devenir que poussière. Puis, le projectif s’approcha si prés d’une Naine Blanche qu’il se mélangea presque avec elle. De cette brève fusion, la matière négative perdit en puissance et en vitesse, alors que la Naine Blanche, quand à elle, devint petit à petit une Naine Noire. Errant bientôt dans le vide spatial d’un système solaire étranger, elle fut déviée alors de sa trajectoire, par l’attraction gravitationnelle une planète dans laquelle elle pénétra enfin. Après avoir traversé son atmosphère comme une météorite enflammée, elle percuta alors le sol de cette planète primitive avec une puissance phénoménale qui dévasta toute sa surface …

Cette catastrophe devint un incident quelconque dans l’univers et se perdit alors dans les méandres du temps …