Sujet : Grand Theft Auto

Membre supprimé

ba nan les paroles et tou c'est en anglais , mais je pense que c'était un truc dans le meme genre

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Les anomalies de GTA SA : Un gars coincé dans la porte de sa voiture !emoji C'était les anomalies de GTA SA !emoji

Grand Theft Auto V: Aveu ludique d'une ambition désincarnée


Cette article résume parfaitement les gros soucis de GTA V,c'est à dire beaucoup de parodie à titre-larigot mais finalement que du vent car rien de caché derrière.Et aussi le fait que GTA V ne soit que du "++".

Euh es que quelqu'un sait comment on peut enlever les gillet par-balle pour les habit en multi ?

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Ok merci beaucoup Cleon emoji

Voici un article un peu spécial sur GTA V, où j'expose un certain aspect du jeu. En espérant qu'il vous plaise, et vous apporte un point de vue différent emoji

C'est trop facile de dire ça, et je trouve ça quelque peu osé, surtout venant de ta part, qui est toujours le premier à conspuer le manque de neutralité politique et le côté tendancieux des Call of Duty.
Tout d'abord, croire que GTA V est le premier jeu de la série à faire preuve de nihilisme outrancier serait une erreur. En effet, GTA IV, hormis la critique acerbe de la société américaine plus qu'explicite, le jeu possède également une bivalence ambiguë. Exemple parmi d'autres: le scène entre Niko et le femme de Faustin. Pendant le longues minutes, Niko dépeint la guerre des balkans selon son point de vue, relate ses souvenirs. Discours très noir où les belligérants serbes sont vilipendés. Cette scène à donc une tendance plutôt moraliste. Seulement voilà, là est toute la spéciosité de cette scène. Niko se focalise uniquement sur les exactions de son clan, en omettant totalement celles de l'OTAN. Bon ok, l'OTAN n'est pas un belligérant à proprement parler, mais les bombardements perpétués par les USA n'ont probablement pas fait que des victimes chez les méchants albanais. Le concept de "guerre propre" alors tant défendu par l'OTAN n'était pas franchement au rendez-vous. Le rôle des Etats-Unis est intégralement passé sous silence, aussi bien dans cette scène que dans les autres scènes analogues dans le reste du jeu. Pourtant pour un jeu anti-américain au possible il y avait largement de quoi introduire ce sujet dans la discussion. Et là est toute la supercherie: éluder l'intervention de l'OTAN revient, implicitement à lui donner raison. Donner raison à l'OTAN, c'est donc donner crédit à l'ONU et donc aux Etats-Unis. D'autant plus que dans l'imaginaire collectif, c'est l'OTAN qui a résolu le conflit des balkans.
Antinomique, vous dites ? Pas qu'un peu. D'un côté, une Amérique satirique et de l'autre, une Amérique adulée. Pourtant, toute la scène entre Niko et la femme de Faustin est teintée d'un sentiment moralisateur. Et là est toute la difficulté avec laquelle j'ai dû appréhender GTA IV: le jeu est tendancieux, c'est un fait. Cependant, c'est paradoxal car on est face à une critique de la société américaine, mais en demi-teinte seulement. "L'Amérique c'est mal m'voyez, mais pas trop quand même". Et cet effet est d'autant plus renforcé par le fait que le jeu dénigre tout autant le "reste du monde", en l'occurrence la Serbie & co. Au final, le jeu se veut moraliste mais sans être manichéen. Et c'est problématique, car on ne peut pas faire de politique sans dénigrer les partis adverses ; tout comme on ne peut pas faire un jeu messianique sans avoir de bonne parole à prêcher.
Pour moi, le parti pris de GTA IV était surfait et faussement moralisateur. Car, même si l'ambiance glauque et mélancolique omniprésente donne tout-à-fait crédit à la morale du jeu, seul les apparences trompent. Dès qu'on cherche un peu plus en profondeur, on se rend très vite que GTA IV, c'est un jeu qui tire à tout-va, et sur tout ce qui bouge. Selon moi, l'ambiance sérieuse du jeu n'est ni plus ni moins qu'une sur-couche. D'ailleurs, c'est en grande partie pour ça que le jeu avait autant défrayé la chronique: donnez-lui son titre de blockbuster, ses graphismes HD plus réalistes que jamais, son ambiance macabre au possible, son côté moralisateur et sa violence omniprésente et vous avez le parfait pot-bouille pour que le mass média et tous les journaleux du dimanche viennent encenser la critique.

Et voilà que, cinq ans plus tard, débarque GTA V. Rockstar aurait-il appris de ses "erreurs" passées ? [Et oui "erreurs" au pluriel, car les fausses morales dans les GTA ne sont pas contemporaines à la série. Je pense par exemple au cas de "The Truth" (le hippie) dans San Andreas: d'un côté le jeu montre une certaine cruauté avec laquelle le gouvernement cherche à se débarrasser des hippies (et le jeu revendique clairement ce parti pris), tandis que d'un autre côté The Truth cultive des tonnes d'herbe et enfreint loi sur loi, tout en étant paranoïaque sur les bords et en s'en prenant à tout et à n'importe quoi. Ici, le jeu cherche à instaurer une certaine pitié du joueur pour The truth. Or, il mérite largement ce qui lui arrive, et c'est d'autant plus débile lorsqu'on sait qu'il est utilisé exactement le même procédé pour CJ, mais qui lui est réellement à plaindre.]
Bref, revenons à nos moutons: avec GTA V, Rockstar semble avoir décidé d'abandonner le prosélytisme dans son jeu, et c'est plus qu'avenant. Premièrement, car ça a évité au jeu (en grande partie) le tapage médiatique qu'avait eu droit son prédécesseur. Et c'est vrai après tout, GTA V on en a surtout entendu parler pour sa dimension pharaonique, son budget et ses records qui semblent illimités plus que par sa violence et la perversion de la jeunesse qu'il engendre.
Qui plus est, l'ambiance sérieuse de GTA IV posait un problème de taille: son sérieux (aussi con que ça puisse paraître). En effet, à cause des graphismes HD et de son ambiance flegmatique et complexée, GTA IV était trop souvent pris au sérieux, aussi bien par les médias que par toutes les communautés ethniques et éthiques qui sont entrées en croisade contre le géant de Rockstar.
Ainsi, pour GTA V, Rockstar semble avoir concerté ses intérêts: abandonner le jeu à la morale douteuse pour se consacrer 100% au fun et à l'expérience de jeu, via un gameplay aussi riche qu'inégalé sur consoles, et des graphismes qui sont ni plus ni moins une prouesse technique pour un open world de cette envergure.
Et pourtant. GTA V n'en reste pas moins choquant et propice à la réflexion personnelle. Car, paradoxalement, le jeu est particulièrement acerbe: je pense bien évidemment à la scène de torture. Non ce n'est pas de la violence gratuite comme le répètent sans cesse les médias, c'est ni plus ni moins la cruauté humaine montrée à son pinacle, mais sans le discours prosélytique aux allures de billevesée. Enfin, le joueur est amené à penser par lui-même. Plus de morale en carton pâte, enfin le joueur peut façonner sa propre éthique. Après je dis pas que ça marche à tous les coups, évidemment tout le monde n'en est malheureusement (ou heureusement ?) pas capable. Mais je suis pas sûr que leur mâcher une morale tendancieuse soit de meilleur augure, surtout quand celle-ci est ambiguë. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas sûr que les personnes incapables de penser de manière autonome soient plus capables d'arguer des règles éthiques ou tout simplement de comprendre la morale d'un GTA IV par exemple, d'autant plus que, comme dit ci-dessus, celle-ci est ambiguë.
Bref, ce que tu considères comme un défaut est pour moi l'une des principales qualités du jeu, car pour moi GTA n'est pas un jeu politique, et pourtant c'est ce qu'il s'évertuait à faire depuis bien trop longtemps.
Qui plus est, l'absence de discours moralisateur a enfin permis à GTA V de se consacrer à ce qu'il fait le mieux: son humour substantiel et désinvolte. Aux chiottes le puritanisme ! GTA V se veut plus décomplexé et fun que jamais, et on ne peut pas lui reprocher ça, surtout quand on sait que beaucoup de gens (toi le premier) reprochaient à GTA IV de ne pas être suffisamment fun. Du coup, le jeu est plus acide que jamais, tout est permis. Plus de morale pseudo-dramatique à la GTA IV, avec GTA V, on est clairement là pour se fendre la poire. Car comme le disaient Trey Parker et Matt Stone (les créateurs de South Park) "Soit on rit de tout, soit on ne rit de rien". Avec GTA V, il n'y a donc plus d'ambivalence possible, et si rire de tout a dû se faire au dépend d'un engagement politique, tant pis pour les hétéronomes.

Bien évidemment, on peut largement supposer que l'absence de morale dans GTA V n'est pas uniquement pour libérer l'humour de la saga, tel la transcendance. Bien évidemment, faire un jeu arborant une neutralité dans ses propos permet d'éviter de se faire des ennemis, et ça semble bien fonctionner qui plus est. Pourtant, est-ce qu'on peut dire que le jeu ne prend pas de risque ? C'est un peu rapide comme conclusion je trouve. Car inviter les joueurs à philosopher, c'est toujours très dangereux, et c'est ni plus ni moins ce que fait Journey. Et oui, on peut très bien voir Journey comme une simple aventure originale et onirique, en omettant totalement le côté métaphorique et philosophique qu'il sous-entend. Tout comme GTA V au final. On peut très bien le prendre comme un simple divertissement, ou bien réfléchir à ce qu'il véhicule.

Bref, quoi qu'il en soit, l'absence de parti pris dans GTA V est tout sauf un défaut, surtout dans une ère où le jeu vidéo s'adresse à un public intellectuellement limité où Call of Duty et sa campagne pro-américaine semble être la seule issue. Des morales en carton pâte, on s'en mange à toutes les sauces, alors lorsqu'un jeu propose de s'en affranchir, tu devrais l'accueillir à bras ouverts et non le conspuer.

Moi personnellement quant je vois les bande-annonce de GTA v on me vend un jeux ultra fun qui va être une satire de la société américaines. Et j'ai bien dit une satire ! Et non un jeux carrément anti-Américains. Enfin je n'ai pas vu toute les bande annonce et autres info donc peut être que j'en ai raté certains qui doivent vendre le jeux comme cela.
EDIT : +1 Réré Je dois avoué que je me disais "enfin un gros blockbuster qui ne fait pas une propagande USA"

Je suis d'accord avec rérélien, je trouve que vous cherchez quand même loin pour un jeu comme gta, beaucoup de joueurs jouent pour le fun à ce genre de jeu et même certains font même pas l'histoire. Donc tout simplement, des fois essayer d'avoir le regard un point de vue d'un joueur lambda et vous verrez que parfois qu'un jeu est pas parfait à vos yeux d'experts mais il est pour l'ensemble des joueurs emoji

J'ai bien aimé ton avis sur la question.

Bon, si je prends la parenthèse avec Truth, on pourrait retourner le sujet encore et encore (ça m'a fait penser à Dieudonné avec ses complots, j'ai ri). Je pense surtout à l'idée prédictée de contre-morale de violer la Loi, surtout dans le cas de la petite culture de cannabis de l'autre. Enfin pour le coup j'ai bien aimé le retour de balle à ce niveau, même si les missions de Truth qui vont te mener à récupérer des substances extraterrestres secret d'Etat peuvent être tirées par les cheveux. On se sent plus omniscient et extérieur à cela, ou alors on se dit qu'on se fout des hippies comme jamais, mais au final c'est drôle. Je n'ai pas ressenti une réelle victimisation des hippies. A côté on a par contre un personnage qui vient compléter le visage peu idyllique du système : Mike Toreno, la gars de la CIA. Et le passage des flics qui viennent fréquenter Truth pour s'envoyer un bang ça reste mémorable, et que chacun y trouve son compte. C'est ce petit mélange des courants qui donnait ce charme, ce côté pas crédible des mouvances.

En ce qui concerne la guerre du Kosovo, tu touches à un point intéressant en citant des faits. On peut carrément se demander si les gars manquaient de culture à ce niveau (ce serait le comble de la part des moralisateurs d'être au final soumis à ce point par le Grand qu'ils conspuent).

GTA Vice City paraissait tout aussi décomplexé à l'époque. En y rejouant, on tombe sur un gros truand qui a des dettes, qui est vraiment en danger et mal à l'aise, et qui va faire tout et n'importe quoi en jouant les gros durs pour récupérer sa thune, pour au final vouloir tout garder face à son boss parano. Bref, Tommy Vercetti n'a pas connu le même drame que Tony Montana. Morale de l'histoire : si tu truandes bien tu peux bien t'en sortir. Comme c'était con de long en large, ça passait, et le discours des jeux de l'époque n'avaient sûrement la même touche de conscience qu'aujourd'hui. GTA n'avait pas tant changé que ça au final, il justifiait juste ses actes à travers un contexte plausible, comme un parenthèse à propos d'un type qui fait des conneries et qui est se prend les pieds dedans, mais qui se relève au final. On a de la compassion pour le personnage, et on retrouve tout de suite ce qu'on a pu connaître avec Scarface, une certaine poésie (agrémentée de groupe de rock sous acide, de sorcière vaudou, de gros business et de libertés). Avant GTA c'était un peu plus cradingue que ça, on faisait toutes les vacheries du monde à son petit univers, pour gagner du blé, c'était parfaitement gratuit et primaire, comparable à un Postal.

Au-delà de ça, je trouve dommage que GTA ne puisse pas alors évoluer guère plus dans cette optique, comme si faire un doigt d'honneur à la presse coincée était quelque chose qui devait continuer, et comme si en échange la presse n'avait pourtant pas fait l'éloge de GTA.

Je me dis que GTA pourrait donc aller plus loin que ça, ou alors il est encore complexé je trouve, je le trouve hésitant dans ses excès, du genre "on balance tout on verra bien ce que ça donne", et à côté on trouve d'autres séquences plus morales. Au final la scène de torture est trop ambivalente, c'est immoral, mais on arrive pas à déboucher aisément sur une véritable dénonciation de ce genre de choses, et d'autres vont pourtant trouver une dénonciation de Guentanamo. Comme d'habitude, les débiles vont trouver ça uniquement et purement drôle, les autres trouveront ça malsain, mais on ne débouche pas sur une conciliation de ces aspects qui viendrait ridiculiser la chose (et ce n'est pas en envoyant des blagues potaches du genre "je vais poser ma pêche derrière la caravane avant de torturer un type" que ça passe mieux).

Ce registre, je le réserve à Saints Row qui a le don de tout parodier. Ca peut paraître castré, un humour débile comme ça qui viendrait cacher les faiblesses du jeu, mais on a une dynamique constante à ce niveau, un délire constant, pas de variantes qui vont te laisser croire à de l'hésitation. Le speech est droit, direct, clair, sans ondulations, et le reste tend à se construire autour, et non sans imperfections néanmoins, mais moins scoliosé qu'un GTA V je trouve qui veut toucher à tout, s'enfoncer dans un truc sans en extérioriser parfois assez les subtilités et les aspects, et par son épaisseur, je me laisse dire que GTA V a clairement montré cette finalité. Ouais, GTA V me paraît soumis à son public, un certain nivellement par le bas (peut-être), qui veut plaire à tout le monde et t'en envoie souvent plein la tronche sur le large ou sur le subtil, qui ne s'affranchit ni de la morale ni du délire et qui galère à concilier les deux (même s'il le fait tout de même largement mieux que la moyenne), un jeu qui a le cul entre deux chaises.

Au-delà de ses aspérités acerbes iconoclastes et désoxydées de son illusoire précarité d'anachorète hypocondriaque enrichi par ses maintes apophtegmes irrévérencieux de bohémien frivole qui absout un individualisme prosaïque et prône une concordance substantielle emoji


Je suis d'accord avec rérélien, je trouve que vous cherchez quand même loin pour un jeu comme gta, beaucoup de joueurs jouent pour le fun à ce genre de jeu et même certains font même pas l'histoire. Donc tout simplement, des fois essayer d'avoir le regard un point de vue d'un joueur lambda et vous verrez que parfois qu'un jeu est pas parfait à vos yeux d'experts mais il est pour l'ensemble des joueurs emoji

L'idée serait alors de simplifier le jeu à l'extrême, de le purger de façon à ce qu'il soit totalement dénué de sens et d'en faire un jeu simplement fun pour joueur lambda. Cependant, il faut savoir que lambda n'est pas le facteur de progression retenu, et si tu souhaites jouer à des jeux simples pour toujours, et que je souhaite connaître des jeux plus développés, je n'ai aucun intérêt à me ranger derrière le joueur lambda. Par ailleurs, tu joues à un produit culturel, donc ça peut vite te rentrer dans le ciboulot. Et si demain je te laisse jouer à un jeu au gameplay qui te propose pourtant de tuer des gosses, de violer, ou je ne sais quoi, je ne sais pas ce que tu vas en penser, dans ce cas le joueur lambda (je te cite en tant que joueur lambda étant donné que tu sembles te ranger dans cette catégorie) devient aussitôt le joueur qui réfléchit au-delà du fun du gameplay intrinsèque.

Sauf que justement, GTA V ne parvient pas à s'affranchir totalement de ce côté moralisateur. Il conserve une vision americano-centriste, qui se contente de poser un regard et non un point de vue (nuance importante) acerbe et humoristique sur les maux de la société. Il le fait très bien, je n'ai jamais dit le contraire, je conçois tout à fait qu'il ait voulu s'imposer en tant que grande parodie sans nul parti pris.

Il ne s'agit pas de prendre parti, ce n'est pas ce que je dis, mais d'apporter une vision d'auteur, engagée. La manière dont il toune en dérision la société américaine est drôle, mais facile. C'est du tire-dans-le-tas, plus que GTA IV à mon sens, qui se contente de viser en surface. Une fois de plus, les rôles féminins sont terriblement ratés et insipides, les propos et expressions racistes volent, renvoyant encore et toujours à cette société misogyne et raciste dont il se moque.
Le souci c'est que ne pas poser de point de vue sur une oeuvre aussi gargantuesque dans les thèmes et les aspects qu'elle aborde est de mon point de vue tout aussi dangereux que de poser un point de vue réellement raciste, par exemple. Comme tu le dis, peu de gens seront capables de porter une réelle réflexion là-dessus, et les racistes/beaufs/machos, etc ne seront que confortés dans leur position avec ce désengagement. Le jeu se moque, mais ne s'engage pas. La moquerie est facile, surtout quand elle est aussi outrancière. Je ne remets pas la qualité de l'écriture en cause, mais bel et bien sa neutralité malsaine. Comme si au final, Dan Houser avait lâché prise, las des préjugés péjoratifs sur sa saga, et qu'il avait décidé en effet de laisser le joueur penser comme il l'entend, se faire sa propre réflexion.

Et c'est justement à ce niveau qu'il échoue, on n'offre pas au joueur une liberté de réflexion en l'incitant à se moquer, en cherchant à le choquer sans amener du sens. La scène de torture est totalement à côté de la plaque, elle n'interpelle pas, elle ne fait que "choquer", mettre mal à l'aise ou selon les joueurs, amuser sadiquement. Laisser le joueur interagir durant cette séquence aurait été intéressant dans le cas où il aurait eu à répondre d'une manière ou d'une autre à ses actes, où il puisse juger la gravité de ce qu'il engendre, quitte à l'assumer de manière décomplexée. Même reproche que pour la scène de l'aéroport dans MW2. Je veux bien croire l'intention "louable", mais elle est amenée de manière maladroite.
Tu parles de personnalité ambiguë dans le cadre de GTA IV, et je t'approuve totalement. Attention, je ne cherche pas à le défendre, je dis juste qu'aussi imparfait soit-il, il demeure plus subversif dans son approche que le V car il ose narrer un point de vue. Ce côté ambiguë est sa principale force, il interpelle, et amène à se questionner, aussi bien en tant que joueur qu'en tant qu'avatar.
Le V affiche un beau trio de guignols, incroyablement drôle et explosif, dont on suit les aventures avec plaisir, mais qui jamais ne t'embarquent dans leur sphère émotionnelle. Et pourtant, le jeu tente de développer cet aspect, mais là aussi assez maladroitement, faute à une narration diluée sans fil conducteur apparent. L.A Noire assumait tellement mieux cette narration explosée, et lui donnait sens au final. Ce que GTA V manque de faire. Le jeu se conclue sans que jamais il n'ait réellement amené le joueur à prendre part émotionnellement ou psychologiquement à ses actions. Il aura essayé, mais de mon point de vue les scènes qui auraient pu marquer le coup, telle que la torture, ne font au final pas réellement sens. "Regardez comme Trevor est un psychopathe !" Oui… en effet. Mais ensuite ? La majorité des joueurs vivra cette scène comme un divertissement. D'autres seront choqués, avec aucun dénouement auquel se rattacher. Si tu cherches à amener une réflexion, alors propose des pistes, plutôt que d'exposer gratuitement le joueur aux faits auxquels il doit de toute manière se contraindre, sans aucune prise de choix. Une certaine scène de Silent Hill 3 suffirait à elle seule à réduire à néant les efforts de R*. Ils tentent de jouer sur un terrain que d'autres studios (japonais notamment) maîtrisent bien mieux, à savoir celui de la psychologie des personnages. Non pas que leurs personnages soient fades ou inintéressants, l'écriture du trio est fabuleuse dans sa justesse et sa qualité. Mais elle peine à faire naître de l’ambiguïté chez eux, exception faite de Trevor dont ils jouent volontiers de sa nature instable et propice à cela.

Le V veut paraître ouvert, mais il demeure linéaire. Il n'y a même plus de choix à faire durant les missions, seulement pour quelques individus appartenant à des quêtes annexes (le psy, etc). Rockstar est passé à côté d'une réelle opportunité. Quitte à faire de la parodie outrancière, à se libérer des étreintes ("aux chiottes le puritanisme" comme tu l'as dit), alors pourquoi ne pas assumer cette voie à fond en laissant le joueur prendre des choix, et réagir aux conséquences de ses actes ? Là, il y aurait réflexion, là il y aurait réelle liberté de penser. Le jeu te guide que tu le veuilles ou non sur les pas démentiels de ses protagonistes, et sa linéarité et son ton faussement subversif ne suffisent pas, selon moi, à masquer son côté peureux, grande gueule.

Autrement dit, je trouve qu'il a le cul entre deux chaises, comme le veut l'expression. Partagé entre un jeu qui se veut profondément révolté et un jeu qui ne fait au final qu'accepter les déboires et perversions d'un système au travers d'un ton humoristique, dénonciateur sous sa forme première, facile et évident dans le fond. Ce que je reproche à Rockstar, ce n'est pas d'avoir voulu tourner son oeuvre en dérision, au contraire, ils le font admirablement bien et je les en félicite. Non, je leur reproche de ne pas avoir assumé ce qui était pourtant à la base un réel point de vue engagé, au profit d'une comédie souvent grossière qui saura se travestir à ce que chacun à envie de voir, interpréter. La subversion s'efface au profit de la dérision, et emporte avec elle la flamme révolutionnaire de ses géniteurs.

En tout cas, merci, tu es le premier à apporter un point de vue construit et argumenté sur cet article, et c'est un débat très intéressant à mener emoji

concours de la personne qui écrit le plus long post

Faut bien contraster avec la moyenne, maintenant on va faire le concours de ceux qui les liront et là ça va se compter sur les doigts de la main.

Bha j'ai tout lu moi ! emoji En tout cas votre débat est fort intéressant.emoji