Andromede - Chapitre 3

Toute notion du temps m’échappait, je ne savais dire s’il faisait jour ou nuit à l’extérieur de ces murs. Les ténèbres m’entouraient, il n’y avait aucune vie en ces lieux et la lumière n’y parvenait pas. Je me sentais exclu du monde, mis à l’écart de tout, comme si l’existence elle-même ne voulait plus de moi. Rejeté, je passais toutes mes journées étalé sur le sol froid et humide fait d’une pierre noirâtre qui recouvrait l’intégralité de la pièce. J’avais pour seul et unique occupation de faire divaguer mon doigt dans tout les sens sur la roche glaciale, absorbé par une simple réflexion qui me venait à l’esprit sans cesse : Mon destin était-il celui-ci ou avait-il été bouleversé ?

La Citadelle, c’est le nom que l’on donne à cette immense prison sinistre qui rassemble les pires criminels du royaume où ils sont enfermés dans de sombres cachots, subissant des tortures différentes à la hauteur de leurs crimes commis. Pour certains c’étaient des produits chimiques qu’on leur injectait dans le corps, provoquant la démence avant la mort des cobayes, pour d’autres des instruments barbares étaient utilisés pour les martyrisés. Les cris et les lamentations de douleurs se faisaient entendre matin et soir, ils me paraissaient lointains, pourtant une simple porte en bois me séparais des autres détenus. Dormir était impensable certaines nuits. Il me fallut du temps pour comprendre que dans mon cas, c’était une famine que l’on m’infligeait. Ils ne m’apportaient des aliments que très rarement, ainsi ils me gardaient en vie tout en me laissant à moitié mort sur le sol. Au fil des jours ma vision devenait plus floue, mes cheveux secs et sales, ma peau se recouvrait de crasses et mes anciennes blessures revenaient m’assaillir de remords.

Je n’ai pas de souvenirs de ce qu’il c’est passé ensuite, mais à mon réveil je ne comprenais plus rien. J’étais dans une petite chambre, une lumière arrivait à moi depuis une fenêtre à ma gauche. Cela faisait longtemps que je n’avais senti cette chaleur bienveillante sur ma peau, par conséquent, je tendis mes bras pour être sûr que je ne rêvais pas. Je remarquais que je n’étais pas seul, une jeune femme portant une armure étincelante qui reflétait les rayons du sol était assise à une table à quelques mètres de moi. Elle tournait ses yeux dans ma direction lorsqu’elle se rendit compte de mon éveil. Elle avait les cheveux dorés comme l’or, pas plus grande que moi à mon étonnement et une épée qui tapait sur sa cuisse au moment où elle se leva et vint s’assoir sur le lit. Je me redressais pour lui faire face lorsqu’elle entreprit une discussion.

-Bien tu es réveillé, commença-t-elle d’une voix très douce, tu as certainement beaucoup de question à me poser j’imagine. J’y répondrais en temps voulut, pour le moment je voudrais te faire une proposition.
-Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?demandais-je intriguer.
-Tabatha Flamberdge.
Ces mots me donnèrent des sueurs froides. La famille Flamberdge est la plus puissante de tout le royaume et même au-delà. Ils dirigent plusieurs villes, ont le droit de vie ou de mort. Ils sont également capables de changer une loi si celle-ci ne leur plaît pas. Personne n’ose les affronter ou les critiqués.
-Comme tu le sais ma famille est très influente et c’est ce qui ma permit de te faire sortir de cette horrible Citadelle, elle marqua une pause prolongée pour réfléchir, bien entendu je peux t’y renvoyer tout de suite si tu n’accepte pas mon offre, repris-t-elle.
J’étais pris à son piège : si j’essayais de fuir, ils me retrouveraient sûrement. Les combattre était inimaginable à ce moment là. Si je n’acceptais pas son offre, elle me renverrait sans peine en prison. J’acceptai, mais j’avais bien l’intention de profiter de l’opportunité pour retrouver la sorcière.
-Que voulez-vous que je fasse ?
-Patience, pour l’instant habille-toi et rejoins-moi dans le grand salon en bas.

Elle reparti aussitôt dit en faisant attention de placer des habits sur la table ovale. Je trouvais la pièce étrangement vide, aucune décoration, juste la table, une chaise et le lit. Je ne leur faisais pas confiance, mais à ma grande stupéfaction, mon épée était aussi présente sur la table. Une fois terminé, je la rejoins à l’étage en dessous. C’était un grand salon décoré par de nombreuses armures en fer, des lances et des sabres attachés aux murs. Le sol en bois était recouvert d’un énorme tapis et sur l’un des murs j’aperçus une tapisserie représentant l’emblème de la famille : Une jeune femme regardant vers le ciel qui tenait une rapière dans la main gauche tandis qu’un cœur se trouvait dans l’autre. Une grande table en marbre était présente devant la tapisserie et où était assis un homme qui me semblait très âgé. Il avait une longue barbe grise et portait une tunique brodée avec de l’or. Tabatha était assise à sa gauche, elle me fit signe de m’approcher. Ils discutèrent très brièvement.

J’appris cet instant là que le vieil homme se nommait Grant et qu’il était se qu’on appelle le patriarche mais aussi le chef de la famille Flamberdge. Il avait demandé à Tabatha de trouvé quelqu’un qui puisse l’aide.