Author: Klunk
-Comment ça "non"!?
-Le conseil a tranché. Le projet sera définitivement clôturé d'ici un mois.
-Mais… Je suis si proche du but… Kaden, imagine toutes les possibilités qui s'ouvrent à nous.
-Je ne vois pas ce qu'une arme de destruction massive peut ouvrir comme possibilités.
-Ah oui… C'est facile à dire pour toi! On voit bien que ce n'est pas toi qui as voué ta vie entière à "une arme de
destruction massive"!
-Ne me parle pas de dévouement, Maxime! Sur combien de champs de bataille t'es-tu rendu? Combien d'hommes, de femmes et d'enfants
as-tu vu mourir devant toi? Combien de vie as-tu prise? Aucune, n'est-ce pas? Non, toi, tu es resté bien à l'abri dans ton
laboratoire bien propre et bien blanc. Pendant que nous, nous nous traînions dans la boue et dans le sang…
-Sans moi et mon laboratoire, tu y serais encore dans la boue et le sang, et je n'aurais pas me soucier de tous ces problèmes
dans lesquels vous m'avez foutu!
Kaden se leva de sa chaise et serra les poings. Le scientifique se leva également pour se trouver à la hauteur de son
interlocuteur.
-J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai fais ce que je pense être juste pour mon peuple et pour ma famille. Je… N'ai pas envie
que mon fils vive dans le même enfer que celui dans lequel j'ai vécu. Pas pour tes ambitions personnelles, Maxime. Pas pour
la science. Pour rien au monde…
Maxime fronça les sourcils, serra les dents et s'approcha du visage de Kaden.
-Le Dimensionnateur est ma création! Il m'appartient! Vous pouvez peut-être couper les subsides, mais vous ne me volerez
pas mon travail! Tu m'entends?! Je ne le permettrai jamais! Jamais!
Le savant ramassa son manteau et quitta la demeure des Lombax en claquant la porte. Des pleurs se firent entendre à l'étage.
Kaden s'assit dans une chaise et se frotta le visage de fatigue. La maison redevint calme après quelques minutes. Une jeune
Lombax descendit de l'étage avec un bébé dans les bras.
-Le petit a été réveillé, que s'est-il passé?
-Rien, Maxime et moi avons… Discuté.
-Et alors?
-Alors je crois qu'on ne risque plus se parler avant un moment… Désolé d'avoir réveillé Ratchet, ma chérie.
Kaden s'approcha de sa compagne et l'embrassa, puis déposa un doux baiser sur le front de son enfant, ce dernier s'apprêtant à
retourner dans les bras de Morphée.
Débris et cadavres se côtoyaient sur le sol soulevé pour les explosions répétitives. La lumière du soleil peinait à traverser
les épais nuages de fumée émanant de l'avant-poste en ruine. Seul subsistait son architecte, dans son armure motorisée. Les
Lombax ayant survécu à l'affrontement se sont placé en position d'attaque, ayant tous mis Zardius en joue. Le capitaine Dhergo,
qui était toujours dans la salle de contrôle (ayant miraculeusement échappé à l'explosion), utilisa le système de communication
pour s'adresser au savant.
-Zardius, en tant que représentant du peuple Lombax, je vous arrête pour vos méfaits perpétrés envers notre race! Rendez-vous et
aucun mal ne vous sera fait.
-Vous avez tout gâché… Des années de travail réduites à néant… Vous allez payer vous m'entendez?! Je vous turai tous!
Tous, jusqu'au dernier!
Alors que j'aidais mes amis à se relever, des sifflements virent torturer nos oreilles. Zardius venait de lancer une nuée de
missiles depuis son robot. Puis il activa les mitrailleuses et tira sur tout ce qui bougeait. Certains soldats furent déchiquetés
alors qu'ils tentaient vainement de se mettre à couvert. Lorsque la salve de tirs s'estompa, je risquais un œil. Zardius nous
tournait le dos, il s'apprêtait à détruire la salle de commandes. C'était ma chance.
-Restez ici, je vais me faufiler derrière le robot et placer une bombe sur son dos. Avec un peu de chance, ce sera suffisant pour
percer sa cuirasse.
-Comment vas-tu faire?
-On va se faufiler derrière ces débris. Qwark, je veux que tu restes ici et que tu l'attires vers toi. Une fois que Zardius sera
suffisamment proche, nois placerons la charge et BOUM.
-Quoi? Tu veux que je fasse l'appât?! Pas question!
-Tu préfères te traîner dans la poussière sur 20 mètres durant lesquels tu peux te faire exploser la cervelle
à tout instant?
-Hum… Après tout, être un héros, c'est aussi accepter des rôles peu glorieux par moments. Que dois-je faire exactement?
-Pourquoi ne lui raconteriez-vous pas une de vos fabuleuses aventures, Capitaine?
-Oh oui! Je sais déjà laquelle je vais choisir! Bonne chance à vous trois pour cette traversée mortelle!…
Nous nous mîmes tous à plat ventre et commençâmes à ramper le plus silencieusement possible vers notre objectif. Le sol était
devenu très poussiéreux et j'eus du mal à me retenir de tousser. Une fois arrivé, mon pelage était recouvert de terre et je dus
avaler assez de poussière pour en faire une brique complète.
-Je vous laisse 10 secondes pour vous montrer! Autrement je vous dépècerai, membre par membre, avant de vous tuer! 10… 9…
-"On ne me donne pas d'ultimatum! La justice n'a cure des ultimatums! Et le Capitaine Qwark est au service de la justice!"
ai-je répondu au Baron Von Luss, alors que son armée d'oursons hantés m'avait encerclé!
-Mais qu'est-ce que…
-"Une fois que j'en aurai fini avec toi, il ne te restera même plus assez de dents pour savourer le goût de la défaite!" lui
dis-je, avant de réduire son armée en cendres grâce à mes pouvoirs qui m'avaient été transmis par un génie, que j'avais libéré
d'un paquet de céréales sur Rykan IV.
Mon plan marchait exactement comme je l'espérais. Zardius laissa la tour de contrôle tranquille et se dirigea vers la position
de Qwark qui continuait son speech.
-Je peux savoir qui tu es?!
-Je suis le défenseur de la paix! Je suis la lumière éclairant le chemin de la liberté! Je suis la bombe aérosol empêchant
l'univers d'être envahie par l'odeur nauséabonde du mal! Je suis…
-Un homme mort!!!
Zardius détruisit les débris ayant servi de cachette à Qwark. Le robot s'apprêtait à écraser Qwark d'un coup de poing.
J'aurais peut-être dû lui laisser finir son geste… Non, il faut être raisonnable de temps en temps.
-Zardius!
-Quoi encore?!
Le robot me fit face et s'apprêta à me trouer la fourrure.
-Tu es encore là, toi?!
J'ai tendu mon bras. J'ai appuyé sur le détonateur se trouvant dans ma main. La bomba explosa presque instantanément. Puis
d'autres bruits d'explosion suivirent. L'armure était sûrement en train de voler en morceaux. Boulons et pièces de métal
chauffés au rouge voltigèrent dans tous les sens. Le robot tomba à la renverse, fumant et faisant des étincelles. Zardius
hurlait et s'agitait dans son cockpit.
-Non!!! Non non non!!! NON!!!
-C'est terminé, ton jouet est bon pour la casse! Sors de là, dingo!
-Jamais! Ce ne sera terminé qu'une fois votre race répugnante exterminée! Tu entends?!
Zardius appuya sur un bouton, et le robot se mit à trembler. Tous les circuits du robot se mirent à briller. Oh non…
-Ratchet, il est en train de s'échapper!
Je n'avais plus rien pour lui tirer dessus, il fallait faire quelque chose. Je me suis précipité vers Zardius et ai sauté
sur son cockpit, pour le saisir par le col de sa blouse violette. Il tenta de me faire lâcher prise.
-Qu'est-ce que tu fais!? Lâche-moi!!
-Tu n'iras nulle part!
J'ai planté ma clé dans son tableau de bord, espérant que cela suffirait à arrêter le processus de téléportation.
-Nooon! Espèce de crétin!
La lumière devint pratiquement épileptique. Je dus fermer les yeux pour ne pas devenir aveugle. Tout d'un coup, j'eu l'impression
de ne plus ressentir aucune sensation, mais de les ressentir toutes en même temps… Et en moins d'une nanoseconde, nous étions
parti…
-Ratchet!!!
Salle principale du QG du Dr. Zardius, Planète Koerlox, Galaxie de Polaris:
-L'appareil du Docteur ne répond plus… Ça m'inquiète. Rassemblez-vous et allez voir ce qui se passe!
-Oui, monsieur.
-Alerte! Alerte! Flux d'énergie anormal détecté!
-Quoi?!
Nous étions réapparus dans le hangar, à 10 mètres du sol. Les derniers sbires de Zardius étaient encore là. Le cockpit émit
un bruit aigu, à crever les tympans. Un énorme flux d'énergie s'échappa de l'appareil et désintégra tous les soldats sur son
passage. Rien ne fût épargné, pas même Zêta.
-Non! Non! Nooo*Bzzzt*… *Krjdgdzzdzz*
La déflagration terminée, ce qui restait du robot de Zardius explosa et nous envoya nous heurter contre le sol métallique.
J'avais tellement mal aux oreilles! Comme si elles allaient éclater. Si vous voyez, quand vous nagez trop profondément? Eh
bien pareil. Heureusement plus de peur que de mal, mis à part ma fourrure qui sentait légèrement le roussit, j'étais en un
seul morceau. Je m’apprêtais à me remettre sur mes deux jambes, lorsque je reçus un violent coup droit dans le ventre!
Je retombais à quatre pattes, la bouche grande ouverte, mais impossible de produire le moindre bruit, même de douleur.
Puis ce fût un coup sur la colonne vertébrale! Maintenant, j'étais à plat ventre…
-L'avantage d'avoir pour passion de mutiler et d'ouvrir les gens en deux, c'est de savoir exactement où cogner pour faire mal.
Les coups de bottes continuèrent, le ventre, les reins, m'écrasant les mains, me flanquant des coups de coudes dans le dos.
Je finis par cracher du sang.
-Pauvre fou… J'aurais dû te tuer dès que j'en ai eu l'occasion. Mais je vais bien vite remédier à cette erreur…
Zardius me saisit par les oreilles et tira vers lui, tandis qu'il me maintenait au sol avec
son pied gauche posé sur mon dos.
-AAAAAAAAAAH! AHAAAAA!
-Oui! C'est ça! Vas-y, crie! Crie comme le faisait ta mère!
Ta mère…
Ta mère…
Ta mère…
Ta mère…
Ta mère…
… Maman?