Author: Klunk
Une fois n'est pas coutume, j'émergais à nouveau d'un sommeil forcé:
-Oooooh… Ma tête… J'ai l'impression qu'elle va exploser…
Je venais de reprendre mes esprits depuis peu et je ne distinguais pas encore très bien les formes et les sons.
Mais j'avais encore assez de lucidité que pour me souvenir de ce qui m'était arrivé. "Les Lombax…
Le Dimensionnateur… Zardius… Je ne suis vraiment qu'un crétin!" pensais-je.
-Oooh, ne sois pas trop sévère avec toi! J'aurais pu duper n'importe qui d'autre, tu sais…
Je me suis retourné, et je l'ai vu: ce Docteur Zardius; qui se tenait, à l'abri derrière le champ de confinement.
Si je n'avais pas été enfermé dans une cellule, je lui aurais fais avaler sa tenue violette à main nue!
-J'espère que tes nouveaux quartiers te plaisent, Ratchet. Ceux de la dernière fois sont en rénovation, alors on
fait comme on peut…
-Traître! Vous m'avez menti!
-Calme-toi voyons. Et puis, en quoi t'ai-je menti? Tu reverras les Lombax, ne t'en fais pas, mais un peu plus tard
-Quoi "plus tard"?? Qu'est-ce que vous racontez? Expliquez moi!
-Oh non non non! Ce serait trop simple pour toi!
-Alors quoi? Vois êtes venu pour me narguer?!
-Pas exactement. J'avais juste l'intention de te rendre une petite visite de courtoisie. Enfin… Jusqu'à ce que
j'apprenne que tes amis sont, en ce moment même, en train de chercher un moyen de te sauver.
J'ai immédiatement pensé qu'il bluffait. Je n'avais rien dit, ils ne pouvaient pas savoir où j'étais. Et je le
regrettais à présent…
-Tu n'as donc pas pu tenir ta langue, n'est-ce pas?… Mais ce n'est pas grave. Cela ne fera que rendre les choses plus
amusantes!
-Vous mentez!
-Pas du tout!
-Je vous interdis de faire du mal à mes amis!
-Serais-tu en train d'essayer de me menacer?
-Je vous l'interdis!!!
-Bien, je vois qu'il est inutile de vouloir discuter avec toi pour le moment. Nous allons mettre ça sur le compte
des somnifères… Tes amis vont bientôt arriver, on se verra plus tard. Je ne serai pas loin du Vice-versateur
si vous me cherchez… Ciao!
Il s'éloigna de moi, pour enfin partir et me laisser tranquille. Je me suis assis sur la banquette en métal qui
servait de couchette, elle était froide et très inconfortable. J'ai pris ma tête dans mes mains. Clank…
Comment avais-je pu lui mentir? Et en me servant de Tal pour me couvrir. J'avais tellement honte…
Mais ma "tranquillité" fut rapidement interrompue par un signal d'alarme: "Alerte! Alerte! Intrus repérés dans la base!".
-Oh non! Il disait vrai… Il faut que sorte d'ici pour les aider!
J'ai frappé, cogné, percuté le champ de confinemet avec mes pieds et mains, comme un enragé, pour tenter de m'échapper.
Mais en vain.
-Aurais-tu besoin d'aide, par hasard?
-Oui merci Tal. Tu veux bien appuyer sur le panneau de comman… Tal!!!
-Salut Ratchet. Je suis contente de te revoir.
"Et moi aussi!" s'écria une petite voix sur le côté.
-Clank! T'es là aussi mon pote!
-Ainsi que votre serviteur préféré!
-Qwark? Tu es venu également?
-Qu'est-ce que tu croyais? Je ne pouvais tout de même pas rester les bras croisés pendant que mon camarade Lombax
se frottait seul face au danger.
Tal désactiva la champ avant de me prendre dans ses bras, je fît de même. "Je… On était vraiment inquiets pour toi."
me dit-elle à l'oreille. J'aurais voulu lui dire la même chose, mais tout ce que je pu dire fut "Je suis désolé…".
"Il faut maintenant partir avant que d'autres troupes n'arrivent." s'écria Clank.
-Tu as raison. Allons-y!
-Non attendez! Il faut que l'on se rende dans la salle principale.
-Pourquoi?
-Un espèce de digue a construit une machine dimensionnelle. Il faut qu'on la détruise ! Je ne sais pas exactement
ce qu'il comptait en faire, mais ce n'est pas bon.
Ils se regardèrent tout les trois un peu dubitatifs. Il ont certainement dû en baver pour venir jusqu'ici.
-Non, je vais y aller seul. Tout ça est de ma faute après tout.
-Tu plaisantes? On est venu ici pour te retrouver, ce n'est pas pour te perdre à nouveau. On y va tous!
-Merci Tal…
Alors que nous nous apprêtions à partir, Clank m'interpella: "Ratchet, j'ai failli oublié, mais je crois avoir
trouvé quelque chose qui t'appartient…". Il sortit de l'intérieur de son radiateur ma super clé.
-Où l'as-tu trouvée?
-On est tombé dessus par hasard lorsque l'on tentait de te trouver. Un garde la tenait.
-Merci Clank. Maintenant je suis fin prêt à me battre! Suivez-moi!
Nous avons tracé le chemin jusqu'à la machine. Nous n'avons rencontré que quelques robots en route.
Ce qui finit par m'étonner.
-Vous avez eu du mal à me retrouver?
Talwyn fît une petite moue, l'air de dire: "Tu es sûr que c'est le bon moment pour parler de ça?".
Mais elle me répondit tout de même.
-Non pas vraiment… On s'est juste frottés à une petite douzaine de gardes. Le plus dur fût d'approcher de la base.
-Une douzaine? Seulement? Pourtant je me souviens que cet endroit grouillait de soldats.
-Hé Ratchet! Où nous conduis-tu exactement?
-Détruire une machine et botter des derrières, Qwark!
-A quoi cette machine sert-elle exactement?
-Elle ouvre des portails dimensionnels.
-Encore?
-…
Lorsque nous sommes arrivés, l'endroit était désert. Tout le matériel, pourtant encore présent il y a peu, avait disparu.
Seul le Vice-versateur demeurait toujours en place. Clank s'approcha de l'appareil et en scruta chaque boulons.
-Imposant dispositif! Je suppose que ce tableau de bord permet de contrôler le flux quantique et de modifier la destination…
-Ouais… Ben si ça ne te dérange pas trop mon pote, j'aimerais détruire ce truc avant que les gardes ne reviennent de
leur pause café…
-Alors, on s'est enfin décidé à venir?
Zêta venait juste d'arriver, se tenant droit comme un balai, les mains derrière le dos. Il était accompagné d'une trentaine
de robots armés. Nous n'étions pas suffisamment équipés que pour les attaquer. Les soldats se déployèrent et nous nous sommes
retrouvé encerclés, dos au Vice-versateur.
-Quel dommage… Tu t'es enfin évadé, et tout ça pour tomber dans le piège le plus simple qui soit. Le Docteur Zardius a
vraiment surestimé tes compétences.
-Zardius?
-A ce propos, il est où lui? Il se planque pendant que son larbin fait son sale boulot?
-Le Docteur a déjà traversé avec ses troupes la faille dimensionnelle menant à la planète de tes camarades poilus.
-Quoi!?
-Ratchet, de quoi parle-t-il?
-A l'heure où nous parlons, nos Z-bots sont certainement en train de construire le nouvel avant-poste. Imaginez le nombre
de soldats et de matériel qu'on va pouvoir amener avec cette machine!
sans doute assez que pour mener à bien une invasion… Me chuchota Clank.
-Le Docteur aurait vraiment aimé se mesurer à toi, Ratchet. Mais je crois qu'il est plus prudent de se débarrasser de
vous maintenant…
Encerclés et mis en joue, nous ne pouvions plus rien tenter. Je jettais dernier un regard à Tal, elle semblait avoir peur…
Elle ne le montrait pas, mais son regard à elle ne pouvait pas tromper. Qwark se tenait en boule derrière nous, le pauvre…
Clank ne semblait pas en revanche inquiété par notre situation. Lorsque Zêta hurla à ses sbires: "A mon ordre!…",
je respirais profondément une dernière fois. Soudain, Clank sauta avec une rapidité déconcertante sur le panneaux
de contrôle du Vice-versateur. S'en suit après la même lumière aveuglante.
-Vite! Il faut saisir notre chance!
Je n'avais pas bien compris ce qu'il voulait dire par là à ce moment. Puis je me rendis compte que nos ennemis étaient
trop aveuglés que pour tirer. Nous prîmes nos jambes à notre notre cou et traversâmes la faille quelques secondes
avant qu'elle ne se referme derrière nous.
-…
-Ils se sont enfuis monsieur.
-Je le vois bien, merci! Ce que je veux savoir c'est où ils sont partis!
-D'après le tableau de bord, ils sont bien sur la planète Lombax. Mais impossible de savoir où exactement;
aucune coordonnée précise n'a été entrée.
-Oooooh… Le boss va pas être content…
Pendant ce temps:
-Tout le monde va bien? Ratchet? Clank? Qwark? Où êtes-vous?
-On est là, Tal! Juste dans le buisson! Aïe!
-Je crains n'avoir aucune données sur cet endroit.
-Oh non! On est perdu dans une forêt inconnue, alors que la nuit tombe! Maman! On va mourrir, abandonnés de tout!
-Calme-toi Qwark. Regarde, on a atterrit à la fin de la forêt. On ne va pas mourrir…
-Ratchet… Là au bout… Cette ville…
-C'est… C'est la même que j'ai vue hier?…
-Hier? Comment ça ?
-Il faut qu'on y aille! Tout de suite!
-La nuit tombe et nous sommes en territoire inconnu. Il vaut mieux nous reposer et repartir demain matin.
"Bonne idée Clank. D'autant plus que quelqu'un nous doit des explications…" lança Talwyn, tout en me jetant
un regard qui me glaça le sang. Ma fougue me quitta aussitôt, refroidie par la honte qui avait fini par ressurgir.
Pas question de mentir à nouveau, j'allais tout leur dire.La nuit arriva, noire et froide, nous avions au préalable,
allumé un feu de camp. Mais malgré cela, l'ambiance restait abominablement glaciale. Hormis Qwark, qui s'amusait à
nous conter ses (fausses) victoires lors de sa jeunesse héroïque, aucun d'entre nous ne prononça un mot. Le silence
semblait déranger Clank, qui fit une brève tentative pour détendre l'atmosphère, en vain. Tal s'était assise
en face de moi, elle ne semblait pas en colère. De temps à autre, elle esquissait un petit sourire qui m'était destiné,
mais je n'y faisais pas attention. Mes yeux se sont portés sur le feu et je n'ai pas cessé de le regarder.
Pendant combien de temps? Une demi-heure? Deux heures? Je ne saurais pas le dire… Je fixais le feu, plongé dans mes pensées.
Je savais qu'ils n'attendaient qu'une chose: mes explications. Et lorsque je décrochai mon regard des braises
et que je levai la tête, le silence se devint mortel. Je ne savais pas par où, ni comment commencer.
"Je suis tellement désolé… Je… Tout est ma faute…" furent les premiers mots qui arrivèrent à sortir de ma gorge
et qui brisèrent, dès lors, cet insolent silence.