Author: Ratchet_Dadou
15h57, Metropolis, Kerwan
Ratchet se réveilla en sentant quelque chose sur sa bouche. Il en fut gêné car il ne put bailler. Il savait qu’il était couché sur quelque chose d’assez froid, sans couverture. Son regard était tout d’abord brouillé. Il cligna plusieurs fois des yeux pour s’efforcer de voir plus clair. Après quelques battements de paupières, il y parvint. Il vit un plafond. Un plafond blanc. Il ne reconnut en rien la pièce. Voulant savoir où il se trouvait, il tenta de s’asseoir sur ce qui devait être une sorte de lit d’hôpital. Mais quelque chose le retint.
Étonné, il ouvrit en grand les yeux. Un peu plus éveillé, il sentit qu’il était attaché au lit. Ses mains et ses pieds étaient sanglés et plusieurs grandes sangles le retenaient horizontalement de sa poitrine jaune clair à son ventre. Pour la chose qui était sur son museau, il comprit soudain qu’il était bâillonné. Comme il ne pouvait prononcer aucun mot, il fit un « Mmmh ? » étonné en relevant sa tête et en baissant son regard le plus qu’il put sur les liens qu’il avait sentis. Cela lui confirma qu’il était bien attaché. Il reposa sa tête après ce grand effort.
Comment s’était-il retrouvé là ? Il se souvenait qu’il était enfermé seul dans une prison close par des murs-laser rouges transparents dans laquelle se trouvait un lit qui ressemblait aux lits d’hôpitaux. Ensuite, il ne savait pas comment il avait été emmené jusque-là. Il était fort possible que des robots fussent allés le chercher et l’eussent endormi avec un gaz soporifique. Ils n’avaient pas dû l’assommer, car le Lombax n’avait pas mal à la tête. En tout cas, une chose était sûre : Ratchet ne voulait pas rester là, ligoté comme un idiot. Il se mit à tirer sur ses sangles ; son dos se courbait légèrement en avant tandis que ses membres restaient très proches du « matelas ». Il sentit qu’il découvrait ses dents serrés sous son bâillon et qu’il plissait ses yeux à cause de l’effort. Mais rien ne se produisit. Après quelques secondes, il relâcha, reprit son souffle et recommença. Un bruit de pas l’arrêta dans ses tentatives désespérées. C’étaient des pas calmes, lents et assurés. Qui était-ce donc ? Clank ? Minucius ? Un Robot-Blarg ? Nefa ? Une voix calme et assurée lui donna la réponse :
-Qu’est-ce que tu es pitoyable. C’est comme ça que tu comptes t’échapper ? Et moi qui croyais que tu étais un adversaire intelligent…
C’était Nefa. Ratchet se demanda ce qu’il voulait de lui. Pourquoi l’avoir emmené là ? Et pourquoi lui seulement ? Il ne pouvait pas encore voir le robot, mais il savait qu’il était tout proche. Il l’entendit s’approcher, toujours avec ses pas lents et assurés. Il l’entendit arriver vers sa droite et tourna la tête vers cette direction. Il ne l’aperçut pas encore. Mais après quelques secondes, le chef robot se positionna à côté de lui, les mains dans le dos. Son ennemi juré affichait un effrayant sourire, comme s’il allait se venger de tous les « malheurs » qu’il lui avait causés dans le passé. En voyant cela, Ratchet fit les yeux ronds sans détourner son regard.
« Oh, oh ! Se dit-il. C’est mauvais signe, ça ».
En voyant son air d’un coup étonné, Nefa lui dit :
-Oh, ne t’inquiète pas, Ratchet. Comme tu le sais, je suis un docteur. Je vais bien t’arranger. En ce moment, je suis plutôt expert en…
Il leva les mains de son dos et les lui montra. L’une tenait un scalpel et l’autre d’énormes ciseaux en fer. Il acheva sa phrase en criant :
-…chirurgie !!
Il se mit à rire comme un échappé d’asile. Ratchet comprit : il allait le torturer ! Pris de panique, il tira de toutes ses forces sur ses sangles en hurlant :
-Mmmmmh ! Mmmmmmmmmmmh !!
Les outils menaçants se rapprochaient de son corps. Le pauvre Lombax appelait sans cesse à l’aide.
-Crie tant que tu le veux, lui dit Nefa. Personne ne te sauvera.
Le renard jaune s’égosillait, n’ayant jamais eu aussi peur de sa vie. Son ennemi avait l’air encore plus fou qu’il ne l’avait jamais été. Soudain, par pur bonheur, quelque chose s’abattit sur son crâne transparent pendant qu’une voix criait :
-Yaaaaaa !
Et alors, Ratchet vit les engrenages du cerveau de Nefa se bloquer d’un coup et grésiller en projetant de petites étincelles. Le chef robot, qui avait affiché cet effrayant sourire lorsqu’il pensait encore pouvoir en finir avec « cet insolent rongeur » une bonne fois pour toutes, avait désormais l’air surpris dans son blocage. Ses mains tenaient toujours les outils avec lesquels il voulait torturer le Lombax. Ayant disjoncté comme de nombreuses fois depuis qu’il était devenu robot, il tomba en avant sans en avoir conscience, et sa poitrine rencontra le ventre de Ratchet. Il était donc étendu sur lui, la tête pendant d’un côté, touchant presque le sol, et les jambes reposant par terre de l’autre côté. Le prisonnier jaune en fit un gémissement de surprise et sentit qu’il avait maintenant plus de mal à respirer sous son poids. On entendit :
-John, en fait, je crois n’avoir jamais vu un tel homme.
-Et moi, une telle femme.
Ratchet se rendit alors compte qu’il n’avait fait attention qu’à Nefa en ce moment, et non à son sauveur. Il tourna donc la tête et aperçut Minucius qui souriait, une barre de fer dans les mains. Il en fut très soulagé.
« Un peu plus et j’allais être transformé en pâtée de Lombax. » se dit-il.
À son grand étonnement, Minucius n’avait pas l’air inquiet ni épuisé, mais se mit à rire comme un petit fou. Il s’écria :
-Ah, je crois que je n’ai jamais vécu de tels moments ! C’est si divertissant ! Ha ha ha ! Je m’amuse comme un fou ! C’est vraiment trop génial, ces aventures ! Youpiii !
Comme il s’occupait à rire plutôt qu’à le délivrer, le renard jaune le regarda avec un air à demi lassé, à demi reprocheur et en soupirant pour lui dire quelque chose comme : « Et moi, alors ? On m’oublie ? ». En le voyant ainsi, Minucius se calma un peu dans sa grande rigolade.
-Oh, désolée, fit-il, toujours souriant. C’est que, tu sais, je n’ai jamais vécu des aventures pareilles, et j’ai vu que c’était trop bien ! Géant !
Il était tellement excité qu’il gigotait dans tous les sens en parlant. Il lâcha la barre de fer, se rapprocha de son ami, souleva Nefa qui était toujours bloqué en grimaçant sous l’effort, le posa à côté, par terre, puis défit le bâillon de Ratchet puis enfin ses sangles. Le Lombax s’assit soudainement sur le lit, ce qu’il brûlait d’envie de faire depuis qu’il s’était réveillé. Il plia légèrement les genoux et se prit le poignet dans sa main droite, content d’être à nouveau libre et lassé d’avoir les membres toujours tendus. Il fit un petit sourire en pouvant à nouveau regarder son propre corps.
-Ouf, fit-il. J’ai eu chaud. Ça fait du bien de vous revoir, Docteur.
Puis il regarda Minucius, qui s’était un peu calmé. Le savant fou avait l’air immensément heureux de le revoir. Il respirait lentement et bruyamment, de soulagement de le voir en vie et en bonne santé, sans doute.
-Et Clank ? Demanda-t-il.
-Il est encore emprisonné je ne sais où, répondit le Docteur. Lorsque je me suis évadé, j’ai entendu que Nefarious allait te faire des misères. Alors j’ai d’abord pensé à toi et j’ai voulu te sauver à tout prix.
-Alors on fait quoi ?
-À part chercher dans tout l’immeuble, je ne vois aucune solution.
« Eh ben d’accord, pensa le Lombax. Alors je ne voie plus qu’un moyen : prendre des armes et descendre tous les robots qu’on verra jusqu’à ce qu’on retrouve Clank ».
-Vous savez où on peut trouver des armes ? Demanda-t-il.
Minucius haussa un sourcil interrogateur.
-Des armes ? J’ai juste ce petit pistolet-laser que j’ai trouvé sur l’un des robots.
Il lui montra un Plasmo-Mitrail.
-J’en espérais plus, dit Ratchet, mais ça devrait faire l’affaire. Passez-le-moi, Docteur.
-Attends, le stoppa le savant fou. Que comptes-tu faire ?
-Juste aller sauver un vieil ami.
Il tendit la main, toujours assis, pour saisir l’arme. Mais il s’arrêta en voyant le visage du scientifique s’éclairer. Son ami regardait quelque chose derrière lui comme s’il avait trouvé une solution rapide pour libérer Clank. Il se dirigea vers cette chose. Ratchet descendit du petit lit et le suivit. Ils passèrent entre le canapé et la console de Nefa, puis Minucius s’arrêta devant le mur blanc de la pièce. Il aperçut alors un papier bleu sur ce mur et s’en approcha à son tour. Il réalisa alors que c’était un holo-plan de l’immeuble en entier, un grand cahier où étaient représentés tous les holo-plans de chaque étage, les quartiers de Nefa étant à la première page.
-Avec ceci, affirma Minucius, l’espoir et la joie se lisant dans la voix, nous pourrons savoir où ils détiennent Clank. Je parie qu’il est tout en bas, comme moi avant de m’évader.
-Et comme moi aussi, ajouta-t-il.
Le savant fou décrocha le cahier et lui montra la dernière page, qui indiquait les énormes sous-sols. Il lui désigna du doigt des carrés où étaient dessinées des croix rouges. Il y en avait trois en tout.
-Regarde, lui dit-il. C’est là que nous devions être enfermés séparément. Donc, dans l’un d’eux doit se trouver Clank.
-Alors qu’est-ce qu’on fiche ici ? Allez, en avant !
Sur ce, Ratchet se dirigea d’un pas rapide vers la porte de la pièce. Le Docteur, ne s’attendant pas à ce qu’il partît si vite, dut d’abord trottiner après avoir ramassé la plaque de reconnaissance pour ne pas le perdre. Arrivés à la porte, le Lombax lui demanda :
-Passez-moi votre arme.
Son ami obéit. Il poussa légèrement la porte, à l’affût du moindre robot. Lorsqu’il l’eut ouverte, il passa la tête par le seuil pour s’assurer que personne ne les avait vus. Il y avait un grand couloir gris clair qui allait de sa gauche à sa droite. Il vit donc un mur à quelques mètres. Soudain, il entendit le bruit sourd d’une grande plaque qui tombait sur le sol et sentit des mains attraper ses épaules.
-Attention ! Cria Minucius en le tirant en arrière.
Il tomba sur le dos en entendant le bruit d’un tir de Plasmo-Mitrail. Il se retrouva allongé, sa tête sur le ventre du savant fou. Il se releva en vitesse et aperçut deux Robots-Blarg au seuil de la porte qui le visaient avec leur arme. Alors il comprit : en passant sa tête par la porte, il ne s’était pas rendu compte que les deux êtres de ferraille, qui passaient par le couloir, chacun dans le sens inverse de l’autre, l’avaient repéré. Ils avaient alors décidé de l’éliminer furtivement et Minucius s’en était aperçu à temps. Il avait donc tiré Ratchet en arrière pour le sauver d’une mort certaine. Le Robot-Blarg à sa gauche tira. Minucius, qui était encore allongé, eut le bon réflexe de s’emparer de la plaque de reconnaissance qui se trouvait à côté de lui et de s’en servir comme bouclier, car Ratchet esquiva, et le tir-laser rebondit sur celle-ci. Le Lombax contre-attaqua en tirant sur le premier attaquant qui fut mort d’un coup. Le deuxième n’eut pas le temps de riposter qu’un tir de la nouvelle arme du renard jaune lui traversa la tête et qu’il s’écroula sur le sol. Pendant que Minucius était en train de se relever, Ratchet lui fit signe de le suivre en disant :
-Venez.
Les deux amis sortirent de la pièce et se retrouvèrent dans le couloir. Minucius l’informa :
-Vas vers la droite, Ratchet. Grâce à cette plaque de reconnaissance que j’ai trouvée, j’ai pu emprunter leur ascenseur. Nous accèderons ainsi plus vite à la prison de Clank.
Ils tournèrent à droite et, sur l’un des murs, se tenait l’ascenseur.
* *
*
Arrivés aux sous-sols, Minucius tenait les holo-plans en main, guidant Ratchet. Ils usaient de leur furtivité pour éviter qu’on ne sonnât l’alarme. Si ce dernier cas arrivait, le Lombax n’aurait pas assez d’armes pour les défendre tous les deux, et ce serait l’échec. Déjà, presque toutes les munitions du Plasmo-Mitrail étaient épuisées. Ils se retrouvèrent d’abord devant l’une des croix qu’indiquait le holo-plan, mais ce n’était que l’ancienne geôle de Ratchet.
Finalement, après tous ces efforts, ils arrivèrent dans une pièce sombre où ne se trouvait aucun cachot comme ceux qu’ils avaient connus environ une heure plus tôt. La pièce était assez petite, et comme Minucius constatait que c’était l’une des croix rouges, Clank devait bel et bien se trouver quelque part là-dedans. Un grand cube d’énergie bleue brillante, dans lequel on ne pouvait pas voir, se situait au fond de la pièce, contre le mur.
-Nous sommes enfin arrivés, dit Minucius d’un ton assez joyeux, satisfait.
Le savant fou se dirigea vers le cube. Mais Ratchet le retint par le bras.
-Attendez ! Chuchota-t-il.
Puis il lui indiqua du doigt une sorte de table de commande qui se trouvait à gauche du cube d’énergie et devant laquelle se tenait un Robot-Blarg. Les deux amis n’avaient pas pu le voir avant que leurs yeux ne s’étaient habitués à l’obscurité. Ratchet se rapprocha furtivement du robot, qui avait l’air de tripoter les boutons, et, quand il fut très proche de lui, lui colla le Plasmo-Mitrail sur la tête. Minucius, qui avait attendu que la situation fût contrôlée pour se déplacer, vint vers lui.
-Libère immédiatement mon ami ou tu cesseras de vivre.
Le Blarg métallique ne se retourna pas. Il l’avait reconnu. Il répondit simplement :
-PLUTÔT MOURIR QUE DE ME DÉTOURNER DE LA VOLONTÉ DU MAÎTRE.
-Comme tu voudras.
Alors sans attendre, Ratchet tira plusieurs coups avec son arme et le robot « mourut ». La machine tomba en avant, désormais sans tête. Puis il jeta un rapide coup d’œil au tableau de commandes. Il l’observa et apprit alors par lui-même comment désactiver le cube d’énergie. C’est ce qu’il fit. La seule source de lumière qui était dans cette pièce s’éteignit et les deux amis se retrouvèrent dans le noir complet. Ou presque. Le renard jaune se tourna vers le cube qui n’existait plus pour le moment et aperçut deux petits ronds verts brillant dans l’obscurité.
-C’est toi, Ratchet ? Demanda Clank.
Le Lombax ria.
-Hé, bien sûr que c’est moi, petit bonhomme. Tu croyais qui d’autre ? Le Capitaine Qwark ?
-Le Dr. Minucius est-il avec toi ?
-On est là tous les deux. Y a plus qu’à déguerpir d’ici si on ne veut pas mourir.
-D’accord. Je vous suis.
Alors, de nouveau libre, le petit robot s’avança vers ses amis, et on put un peu distinguer sa tête ronde. Ratchet lui tourna le dos pour qu’il y montât. Puis le trio allait quitter la pièce quand Ratchet dit :
-Attendez. J’ai retrouvé mes armes.
Il avait aperçu un grand coffre et, curieux, l’avait ouvert et y avait découvert son vieil arsenal. Il récupéra ainsi sa bonne vieille Super Clef, son Griffeur Tesla, son premier Plasmo-Mitrail, son Foudroyeur, son Gant à Mines et son Hydro-Cracheur ainsi que ses gadgets : son Swingueur, ses Glisso-Bottes, ses Bottes Gravitationnelles, son Pirateur et son Masque O2. Puis il dit :
-C’est bon, on peut y aller.
Minucius, qui regardait encore le cahier de holo-plans en le refermant, aperçut quelque chose d’écrit sur la première page.
-Hé ! Appela-t-il. Sur le holo-plan du plus haut étage, il y a écrit : « Machine des bouseux – secteur 11 du quartier ». Il s’agit sans doute du MTPATUP.
Il devint rêveur.
-Oh, mon fidèle et précieux MTPATUP, fit-il comme s’il eût retrouvé un ami depuis longtemps disparu, je te reverrai enfin. Quel miracle !
Puis, se rendant compte qu’il ne savait pas où se situait le secteur 11, il se tourna vers ses amis et leur demanda :
-Heu, vous savez où est mon bijou, au juste ?
-Nous vous y guiderons, Docteur, répondit Clank. Il faudrait juste nous retrouver tout en haut de l’immeuble pour pouvoir nous échapper. J’aimerais dérouiller un peu mon Hélipack.
-Alors, allons-y, termina Ratchet.
Alors ils quittèrent la pièce.
* *
*
Après avoir pris une nouvelle fois l’ascenseur, ils entrèrent dans les quartiers de Nefa. Ils remarquèrent – sauf Clank, qui était encore accroché au dos de Ratchet – que le chef robot était encore bloqué sur le sol. Les voix de John et de Pamela continuaient de se faire entendre. Ils passèrent à côté de lui.
-Pamela, la seule chose qui me fait encore vivre, c’est toi. C’est toi…
-Oh, John…
Clank entendit ces paroles quelques secondes avant d’apercevoir Nefa.
-Mmmh, fit le petit robot, je vois que vous avez déjà rendu une petite visite à Nefarious.
-En fait, c’est lui qui nous a invités, répondit Ratchet.
Le trio se rapprocha de la vitre de la pièce devant laquelle Nefa avait l’habitude de contempler la ville de Metropolis. Ratchet sortit sa clef et la cassa avec. Puis il invita Minucius.
-Attention, lui dit-il, nous allons sauter.
Le savant fou avait l’air très enthousiaste à cette idée. Peut-être que la première fois qu’il avait sauté, c’était le fait d’ignorer l’existence de l’Hélipack de Clank qui l’avait fait paniquer.
-Ouais ! Répondit-il. Allons-y ! En route vers les sensations fortes !
Mais avant qu’ils ne pussent s’élancer, ils virent un vaisseau rouge et noir de taille moyenne aux ailes recourbées apparaître devant eux.
« Oh non, les revoilà, ceux-là ! » pensa Ratchet.
-À couvert ! Cria-t-il.
Le trio se réfugia derrière un des murs à côté de la vitre. Le Lombax sortit son Hydro-Cracheur et visa le vaisseau qui s’approchait. Il s’interrompit en voyant l’une de ses portes avant s’ouvrir et faire apparaître le pilote. C’était Siridia ! Le vaisseau vint tout près de l’immeuble et l’une de ses portes arrière s’ouvrit à son tour.
-Qu’est-ce que vous attendez ? Lança-t-elle en souriant et en faisant signe de venir. Je me suis embêtée à éviter les tirs du système de défense anti-aérien. Montez !
-C’est bon, dit Ratchet en se tournant vers Minucius, inconscient qu’il permit à Clank de voir la navette spatiale. C’est Siridia.
Le trio se rapprocha du vaisseau. Le visage de la Rilgarienne fit sourire et même un peu rougir inconsciemment Ratchet. Quand il s’en aperçut, il chercha à faire disparaître son air béat et demanda à la jeune femme, bredouillant un peu au début :
-Heu, Siridia,… Comment a-avez-vous fait pour savoir où on était ?
-Facile, répondit-elle. Comme vous ne reveniez pas, le Capitaine Sasha a commencé à s’inquiéter. Nous nous sommes rendus à la tour, moi et le Capitaine Qwark, pour découvrir que vous n’aviez été que capturés. Alors je suis venue pour vous délivrer. Mais apparemment, vous n’avez pas eu besoin de mon aide pour vous évader. Bon, vous montez maintenant, ou vous attendez qu’il neige ?
-Heu, oui… fit Ratchet, gêné.
Minucius se tourna vers lui, l’air inquiet.
-Mais le MTPATUP… dit-il.
Le Lombax sortit alors de ses pensées.
-Ah, oui. Siridia, demanda-t-il d’un ton naturel, cette fois, tu n’aurais pas de quoi transporter quelque chose de lourd ?
-Bien sûr, répondit-elle avec assurance. Je ne suis pas née de la dernière pluie, figurez-vous. Je pourrais transporter toute la ville avec le grappin magnétique du vaisseau, si vous voulez.
-Génial. Il faudrait juste prendre une machine dans le secteur 11 du quartier. C’est une invention de Minucius.
-O.K., conclut la Rilgarienne. Maintenant, montez ou je vous laisse vous débrouiller ici.
Alors Minucius monta dans le vaisseau, à l’arrière, puis Ratchet qui déposa Clank sur l’un des sièges. Il y avait, dans le véhicule, deux sièges à l’avant et trois à l’arrière. Minucius était assis à gauche, Ratchet au milieu et Clank tout à droite. Ils survolèrent tous les quatre la ville pendant un moment, Minucius et Clank regardant chacun par la fenêtre qui se trouvait la plus proche d’eux pour chercher le MTPATUP du regard. Puis, finalement, après quelques minutes, ils se trouvaient dans le secteur 11. Clank aperçut une petite boîte bleue sur l’une des nombreuses plateformes de Metropolis. Il désigna du doigt l’engin – même si Siridia, occupée à piloter, ne pouvait pas le voir – et informa la jeune femme :
-Voilà la machine, mademoiselle. Il faut la ramener au Q.G..
-Oh, ce n’est que ça ? Fit la Rilgarienne en apercevant l’invention de Minucius. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi ridicule.
-Ridicule ? S’exclama le savant fou, vexé. Figurez-vous, « mademoiselle », que je suis l’inventeur d’un engin révolutionnaire. Un bijou de technologie capable du suprême voyage à travers…
Il reçut un coup de coude dans les côtes. Il se tourna et vit Ratchet lui faire signe de se taire à propos de ce sujet. Il ne savait pas pourquoi cela devait être encore un secret, mais il ne fallait pas encore parler de la possibilité de voyages inter-univers ni de leurs véritables origines. Il était frustré que l’on juge ainsi sa machine, mais se calma lorsqu’il vit la pilote lancer le grappin magnétique de son vaisseau pour pêcher son merveilleux et unique MTPATUP. Puis Siridia lança au trio :
-Accrochez-vous, on quitte cette planète !
Le Docteur était heureux et ravi : non seulement lui et ses amis avaient réussi à s’échapper des griffes de Nefa, mais en plus ils avaient retrouvé leur seul moyen de quitter ce triste Univers à jamais. Quant à Ratchet, il semblait ne plus être dans la réalité. Il pensait à cette belle Siridia. Il paraissait à la fois charmé et indécis, car il n’oubliait pas Sasha malgré les attitudes guerrières de la Rilgarienne et car il savait qu’il ne la reverrait jamais lorsqu’il reviendrait chez lui, dans sa vraie Solana. Son amour pour Siridia engageait un combat éternel contre sa fidélité pour Sasha. Durant les pensées des deux personnages, le vaisseau accéléra et quitta l’atmosphère de Kerwan.