Folie Furieuse - Chapter 15

9h15, Metropolis, Kerwan - Station spatiale de Wafar

-L’un des vaisseaux de type p-H3 z a réussi à s’échapper lorsque les bouseux ont détruit toute la flotte que vous avez envoyé, Monsieur, informa Lawrence. Étant donné que leur base est détruite, nous pensons qu’ils n’ont nul endroit où se cacher. D’après le rapport des pilotes du vaisseau rescapé, ils se dirigent actuellement vers Kerwan.

Nefa ne ressentit pas de la colère, mais de la malice. Il trouvait même cela intéressant que ses ennemis ne se fussent pas laissé massacrer. Comme ses subordonnés étaient incapables de les éliminer, il s’était décidé de les affronter lui-même, ces adversaires dignes de ce nom. Et là, on n’entendrait plus jamais parler d’eux. L’Âge des Robots continuerait à suivre son cours normalement et tous ceux qui avaient échoué iraient finir en pièces détachées dans la déchetterie de la nébuleuse de Wafar.

-Bien, dit-il en faisant s’entrechoquer ses griffes robotiques. Téléportez-nous donc dans notre toute nouvelle base spatiale que nous allons placer en orbite autour de cette planète.
-Ce sera fait, Monsieur, répondit son serviteur.

Expert dans l’art de la téléportation, il n’eut aucun effort à faire pour disparaître avec son maître.

Les trois vaisseaux se retrouvèrent enfin dans l’atmosphère de Kerwan. Ils étaient encore très haut dans le ciel pour éviter d’être vus par les habitants robotiques de Metropolis.

-Capitaine Sasha, Ratchet. Ici Clank. Nous sommes sur le point de faire descendre le Dr. Minucius pour qu’il accomplisse la désactivation du système de défense de la ville. Demande d’autorisation de pouvoir commencer.
-Autorisation accordée, répondit la voix de Sasha.
-Compris. Terminé.

Puis il prévint Qwark et Siridia. Après les avoir informés, il tourna la tête vers Minucius, qui avait l’air un peu tendu à l’idée de passer à l’action.

-Je pense que c’est à vous, lui dit-il. Ne vous inquiétez pas, Docteur. Il suffira de traverser l’immeuble holodéguisé.
-Merci, petit, lui répondit le savant fou en souriant. Mais tu comprends, je n’ai jamais vécu de telles expériences, à c’est à vous tous que je le dois.

Heureux de vivre de telles aventures, il sourit comme si un miracle avait lieu en levant les bras au ciel. Il ressentait tellement de joie grâce à tout ce qu’il venait de vivre. À son arrivée dans un autre Univers, il ne s’était pas imaginé que les choses prendraient une telle tournure. Et c’était grâce à Ratchet. En ce moment, il se sentait ému. Il était à la fois tendu, car il avait peur qu’on perdît cette bataille finale et que Nefa eût totalement « nettoyé la galaxie de tous les bouseux restants », et excité, car il allait repasser à l’action. Depuis qu’il s’était évadé de sa prison, il éprouvait cette excitation. Avant, il avait toujours préféré prendre le moins de risques possibles. Ratchet et Clank, ses seuls vrais amis, l’avaient aidé à changer.

-Ha ha ! S’exclama-t-il. Nous allons leur donner une bonne leçon ! Finissons-en !
-Bien dit ! Lui répondit Al.

Clank le regarda un moment, l’air de lui adresser de la confiance, serein, puis posa sa main gauche sur sa « poitrine » - son radiateur en réalité - en lui disant :

-Je suis sûr que vous y arriverez.
-Et comment, petit ! Répondit le savant fou, à la fois excité de passer à l’action et désireux d’en finir une bonne fois pour toutes.

Le vaisseau du groupe se rapprocha de l’immeuble de Nefa. Mais soudain, des tourelles anti-aériennes le repérèrent et tentèrent de les détruire en leur tirant des missiles.

-Attention ! Cria Clank.

Al, le pilote, fit de tout son possible pour éviter les attaques, comme la dernière fois. Un missile l’effleura et, pendant cette demi-seconde, ils cessèrent tous les trois de respirer – ce cas n’est pas envisageable pour Clank, étant donné qu’il était un robot, tout comme quand lui et Ratchet eurent le souffle coupé en voyant le quartier de la Metropolis de cet Univers détruit–. Heureusement, Al put l’esquiver juste à temps et le missile explosa derrière eux. Ils avaient cru y perdre la vie.

-D’après mes calculs, cria le roboticien pour qu’on l’entendît dans ce chahut, nous avons à peu près 78 chances sur 80 d’exploser si on reste dans ce vaisseau.
-Alors sortons-en ! S’écria Minucius.

À présent, il n’hésitait plus à sauter si cela était nécessaire, plus comme la fois où il devait s’élancer dans le vide pour ne pas se laisser capturer par les Robots-Blargs. Sans attendre la réponse d’un de ses alliés, il ouvrit la vitre du vaisseau et se mit debout sur son siège. Un vent violent entra, menaçant de le balayer à cause de sa position actuelle. Il faillit perdre l’équilibre.

-Docteur, vous allez tomber ! L’avertit Al.
-Venez tous les deux ! Lui répondit-il en le tirant par l’épaule pour le forcer à se lever.

Et là, au moment où Al lâcha sans le vouloir les commandes du vaisseau, le trio vit un missile qui se dirigeait droit sur eux. Il était désormais impossible à éviter. En le voyant, le roboticien ne se fit cette fois pas prier pour se diriger vers l’extérieur de l’engin spatial. Ils crièrent tous les trois à la vue du missile et se précipitèrent pour sauter. Le cœur de Minucius tambourinait dans sa poitrine et faillit s’arrêter de battre. Il n’avait jamais éprouvé une telle peur de sa vie. Sa précipitation lui donnait plus de mal à escalader la vitre baissée pour se jeter dans le vide.

« Vite ! Vite ! Il faut sortir ! ».

Il parvint enfin à sauter. Clank s’était déjà lancé, et Al le fit après lui.

Ils se retrouvèrent en chute libre. Minucius, le dos face au sol encore lointain, vit le vaisseau exploser juste après qu’ils eussent sauté. Le bruit de l’explosion fut si forte qu’il dût se boucher les oreilles. Tout cela ne s’était passé qu’en quelques secondes, et il réalisa qu’ils avaient été à deux doigts de mourir. Il remercia le ciel intérieurement d’avoir la vie sauve.

Il se retrouva donc en chute libre, hurlant mais ressentant moins de peur que la première fois qu’il s’était jeté dans les airs car il savait à présent que Clank possédait un Hélipack. Il chercha à se retourner, tentant de regarder en-dessous de lui. Mais il eut beau s’agiter dans tous les sens, il n’y réussit pas.

« Eh bien, je ne suis pas un expert en parachutisme. » se dit-il, ne sachant s’il plaisantait intérieurement.

Il ne pouvait plus voir ses coéquipiers. Après il ne savait combien de secondes – entre quatre et neuf, peut-être – il commença à penser qu’il pouvait les avoir perdus. Et si Clank s’était servi de son Hélipack pour déposer Al quelque part, ne pouvant le sauver car il ne le voyait plus ? Pour s’en assurer, il hurla :

-Clank ! Al ! Où êtes-vous ?

Aucune réponse à part le bruit du puissant vent sifflant dans ses oreilles que créait sa chute.

-Répondez ! Paniqua-t-il.

Mais aucune voix ne résonna. Ne pouvait-il pas l’entendre ou n’avait-elle jamais eu lieu ? Minucius se sentait paniqué. Incapable de se retourner dans sa chute pour s’assurer de la présence de ses alliés, il se demanda s’il allait mourir. Puis il pensa que son heure était venue et espéra que les autres Guerriers de la Vie réussiraient leur plan et que Ratchet et Clank sauraient utiliser son merveilleux MTPATUP pour rentrer chez eux. Il criait dans le vide en attendant le choc qui mettrait un terme à sa vie. Puis il sentit un contact, comme quelqu’un qui l’attrapait. Il tourna la tête le plus qu’il put vers la gauche et aperçut du coin de l’œil Al. Son soulagement fut intense. Mais… où était Clank ?

-Nous sommes là, Docteur ! Lui lança le petit robot, ce qui lui apprit qu’il s’agrippait au dos du roboticien. Vous nous avez appelés, mais vous n’avez sûrement pas entendu notre réponse.

Minucius, tellement soulagé à présent, ne put s’empêcher de souffler. Il tourna de nouveau la tête de sorte à avoir le regard vers le ciel, les muscles épuisés par l’effort précédent et peu désireux de s’attraper un torticolis. Même s’il ne les voyait plus, il était toujours rassuré car il savait qu’ils seraient là tant qu’il sentirait la main d’Al s’accrocher à son épaule.

-Clank ! Continua ce dernier. À mon signal, tu activeras ton Hélipack ! Attention… Trois, deux, un… Maintenant !

Et alors il sentit une brusque interruption dans tout le corps. D’abord le dos vers le sol lointain, il passa soudain dans la position « pendant des bras d’Al » et aperçut d’assez près l’immeuble de Nefa défiler doucement devant ses yeux. Mais le bâtiment était encore trop loin pour que le petit robot pût les y déposer avant de toucher le sol. Lorsque la chute changea ainsi brusquement de vitesse, le choc fut si fort que son cœur faillit sortir de sa poitrine en un unique battement car il crut une demi-seconde que la prise de ce dernier ne fût pas assez forte pour le retenir. Le trio défilait maintenant paisiblement.

-Merci, Clank, dit Al. Je savais que j’avais bien fait de t’installer cet Hélipack.

Mais l’affirmation du petit robot inquiéta Minucius.

-Oui, mais avec, je ne peux pas vous tenir très longtemps.

Puis, après quelques secondes, la chute recommença. Cette précieuse fonction ne suffisait-elle donc pas à porter le poids de ces deux personnes ? Les deux êtres organiques se remirent à crier en chutant. Le savant sentait toujours les mains d’Al s’agripper sur ses épaules, mais il savait bien que, par erreur de calcul de la part de l’intello jaune ou par manque de chance, ils allaient mourir. Il regretta de n’avoir pas pu aider, ne serait-ce qu’un peu, les autres Guerriers de la Vie. Même s’il allait honorablement accepter sa mort, il était pris de panique. Il hurla :

-Nous sommes mooooooooooorts !

Et soudain, il ressentit un brusque choc et le trio se remit à défiler doucement. Bouche bée, Minucius fut énormément surpris et ne comprenait plus. Comment leur peau avait-elle été sauvée puisque Clank ne pouvait plus les retenir ? Avaient-ils été secourus par quelqu’un d’autre ? Si c’était le cas, par qui ? Il craignit plus que la mort certaine, qui les avait attendus et à laquelle ils avaient été arrachés, que Clank leur avait fait une très mauvaise blague, car il avait failli avoir une crise cardiaque. Toutes ses pensées ne lui traversèrent l’esprit que pendant seulement une seconde après cette brusque interruption. Avant qu’il ne pût faire quoi que ce soit, abasourdi, Al s’exclama :

-Hé, comment est-ce que t’a fait, mon pote ?
-Mon Hélipack n’est pas ma seule fonction pour éviter la mort dans une chute, répondit Clank. Je suis également équipé d’un Propulsopack.
-Un Propulsopack ? S’écria le roboticien, l’air abasourdi. Mais qui te l’a installé ?
-Je l’ai reçu dans un Roborama, dont le propriétaire devait s’appeler, si mes souvenirs sont bons, Bob.
-Ah, vous l’avez rencontré sur Pokitaru, n’est-ce pas ? Reprit-il d’un ton joyeux. On est de bons amis, tous les deux.

Il ajouta moins gaiment :

-Enfin, on l’était avant que le Dr. Nefarious ne robotise tout le monde.

Minucius était soulagé. En écoutant leur discussion, il avait compris comment ils pouvaient encore être en vie. Il remarqua alors qu’un doux bruit de moteur ronronnait depuis un bon bout de temps, depuis qu’il avait cessé d’être en chute libre, et qu’il ne l’entendait qu’inconsciemment à cause de ses énormes étonnement et perplexité. Ce devait être le Propulsopack. Puis il lança à Clank d’un ton indigné :

-Pourquoi ne nous as-tu donc pas prévenus ? Figure-toi que j’ai failli avoir une crise cardiaque, moi !
-Oups, désolé, fit-il en guise de réponse.

Le mécontentement du savant fou ne dura guère. Comme à son habitude, il reprit vite sa bonne humeur habituelle, même s’il respirait encore bruyamment sous l’effet de la grande peur qu’il venait de ressentir. Il tourna donc la tête pour tenter de le regarder en souriant. Mais il y eut de la peine et ne le vit pas. Alors il murmura, essayant de faire comprendre par le ton de sa voix qu’il n’était plus fâché et qu’il riait peut-être même intérieurement :

-Promets-moi de ne jamais recommencer une telle chose.

Il fallut encore une minute au trio pour se poser sur l’une des plateformes Kerwanniennes.

* *

*

Une fois déposés sur le sol, ils se retrouvèrent assez près de l’immeuble de Nefa. Tant mieux : Minucius n’aurait pas à faire un grand chemin pour s’y rendre holodéguisé en Robot-Blarg. Ils se trouvaient désormais près de quelques escaliers roulants et, à l’opposé, un petit chemin piéton orné d’arbres de ses deux côtés. Au-delà des arbres, c’était le vide. On voyait les véhicules volants de la ville circuler par milliers ; on entendait leur klaxon. Partout où l’on regardait autour de soi, on voyait toujours beaucoup de bâtiments dépassant largement sa tête. Rien que de les regarder, de haut en bas ou de bas en haut, Minucius en avait toujours le tournis. Et en observant vers le bas, il était impossible de voir le véritable sol de la planète, ce qui l’impressionnait le plus. Il avait déjà vu de très grandes villes, mais jamais une comme elle depuis son arrivée chez Ratchet et Clank. La voix du petit robot le tira de ses pensées.

-À vous de jouer. Nous nous cacherons entre les murs pendant votre absence. N’oubliez pas de vous y rendre après avoir activé votre holodéguiseur. Vous rappelez-vous comment on fait ?
-Oui, oui, ce n’est pas la peine de tout me réexpliquer, répondit-il en secouant la tête avant de marcher en direction de l’immeuble de Nefa.
-Bonne chance, Docteur, lui souhaita Clank.
-Bonne chance à vous tous.

Tout en s’éloignant, il manipula son holodéguiseur, étant moins habile que Ratchet dans l’utilisation de ces sortes de gadgets, puis l’activa. En une fraction de seconde, il se retrouva plus grand, l’holodéguiseur avait disparu et ses mains étaient devenues énormes et de couleur grisâtre et ne possédaient plus que trois gros doigts. Il poussa un gémissement de surprise et puis, en se calmant à nouveau et en prononçant un bref : « Allons-y. » pour lui-même, il se rendit compte que sa voix était devenue robotique.

-BON, ET BIEN IL NE ME RESTE PLUS QU’À DÉSACTIVER LE SYSTÈME DE DÉFENSE DE LA VILLE, dit-il en se tournant vers ses alliés, un peu étonné de cette voix nouvelle, avant de repartir.

Tout dans l’holodéguisement était parfait : l’apparence, la taille, la voix,… Il était sûr qu’il ne se ferait pas repérer, et qu’on le soupçonnerait le moins du monde. Se dirigeant vers le plus haut immeuble de la ville, il trouva à la fois étrange et intéressant le fait qu’il était en ce moment un robot.

* *

*

Plus tard, il marchait dans l’un des nombreux étages sous son apparence de Robot-Blarg. Lorsque personne ne le regardait, il sortait son plan de l’immeuble qu’il avait emmené pour se repérer. Un moment il croisa dans un couloir jaune et rouge un véritable Robot-Blarg qui le salua de la main.

-ANALYSE DE LA PLAQUE DE RECONNAISSANCE EN COURS… fit-il.

Minucius craignit tout d’abord qu’il se méfiait de lui, mais il chercha à se rassurer en pensant que ces stupides machines se mettaient à analyser tout ce qu’elles voyaient.

-ANALYSE… continua-t-il. ANALYSE TERMINÉE. F-1807 k.

Puis il continua sa route. Le savant fou holodéguisé attendit qu’il fût assez loin pour ressortir le plan de l’immeuble de Nefa. Après avoir tourné plusieurs pages, il trouva la salle de contrôle : elle se situait à l’un des plus hauts étages, au 199è. Il se remémora par hasard le nom que lui avait donné le robot après l’avoir analysé. Il se rendit compte que ce nom lui disait quelque chose. Il plongea dans sa mémoire pendant plusieurs dizaines de secondes, cherchant à se souvenir l’origine de cette impression. Il fit tout son possible pour ne pas frémir, mais tous ses efforts laissèrent quand-même échapper un léger sursaut – heureusement qu’il n’y avait aucun robot qui ne passait à cet instant, faute de quoi il serait découvert, car aucune des machines ne ressentait le moindre sentiment –. F-1807 k était l’un des robots qu’il avait « tué » à jets de champagne ; c’était celui dont il avait extrait la plaque de reconnaissance. L’holodéguiseur devait être assez intelligent pour lui éviter le moins de risque possible en lui faisant prendre l’apparence d’un Blarg métallique qui n’était plus. Il comprit alors que personne n’avait découvert sa carcasse bonne à jeter dans une certaine déchetterie de la nébuleuse dont il ne savait plus le nom.

* *

*

Il n’eut aucun problème pour prendre l’ascenseur. Il attendit patiemment qu’il s’arrêtât avant qu’il ne se retrouvât dans une grande pièce sombre. Cette pièce sombre était illuminée par de nombreux boutons fluorescents et clignotants sur les tables de contrôle. Quelques écrans se trouvaient suspendus au-dessus de ces consoles, mais ils étaient éteints pour le moment.

Minucius s’approcha du tableau de commandes pour l’inspecter, tentant de comprendre comment désactiver le système de défense. Il remarqua alors que ses doigts de Robot-Blarg, éclairés de divers couleurs par les touches clignotantes, étaient bien trop gros pour pouvoir appuyer précisément sur un seul bouton à la fois. Il conclut donc que lorsqu’il aurait compris comment fonctionnaient ces machines, il reprendrait sa véritable apparence après s’être assuré que personne ne rentrât aussi dans la pièce. Il inspecta le tableau de commandes pendant des minutes entières. Impatient d’en finir, il ne pouvait pas se concentrer pleinement. Au bout d’un moment, il finit par lâcher intérieurement :

« Oh, et puis tant pis ! ».

Il s’assura que personne ne rentrerait dans la pièce avant de reprendre sa véritable apparence, se munit de son nouveau Plasmo-Mitrail et tira plusieurs bons coups sur le tableau de contrôle qui se mit à grésiller. Il ne fallut pas plus longtemps pour comprendre que la grande machine allait exploser. Il se précipita vers la porte de sortie et la passa. Une fois qu’il fut sorti de la pièce, il se jeta à terre sans hésiter et, sans se préoccuper du choc, ferma les yeux en mettant ses deux mains sur ses oreilles, ne sentant pas ses cheveux, car ces derniers étaient cachés sous le casque de l’uniforme des Guerriers de la Vie.

Un bruit assourdissant retentit ; il ne savait pas à quelle distance il se trouvait de l’explosion. Quand tout fut calmé, il se releva lentement et tourna son regard vers la pièce. Il en était à peine à dix mètres, ayant sprinté sur une courte distance dans le couloir, et la porte d’entrée laissait place à un grand trou béant plus allongé encore qu’elle, révélant une pièce devenue noire où se trouvaient éparpillés de nombreux morceaux métalliques plus ou moins grands, ornés encore de boutons grillés pour certains.

« Voilà une bonne chose de faite. » pensa-t-il.

Il devait maintenant prévenir les autres, surtout Qwark et Siridia, qu’ils pouvaient commencer leur part du travail. Il contacta ces deux derniers en se penchant sur sa radio à son poignet. Lorsqu’il fut sûr qu’ils pouvaient le recevoir, il commença :

-Qwark, Siri…

Il s’interrompit une seconde, s’attendant à avoir une voix de robot. Entendant sa propre voix, il réalisa alors qu’il avait oublié de « renfiler » son holodéguiseur avant de quitter la salle de contrôle. Mais il ne pouvait pas le faire pendant qu’il envoyait le message. Il décida de se holodéguiser après les avoir prévenus afin de ne pas se faire reconnaître en tant que bouseux.

-Qwark, Siridia, reprit-il. Ici Minucius. J’ai détruit la salle de contrôle. Je pense que la défense de la ville est H.S.. Vous pouvez commencer.
-Bien reçu, Minucius, lui répondit la voix de la Rilgarienne. Nous allons passer à l’action. Terminé.

Il se remit droit, prêt à réactiver le holodéguiseur pour redescendre l’immeuble avant que Ratchet et Sasha ne le fissent sauter. Mais soudain, avant qu’il ne pût faire quoi que ce soit, une grosse main métallique se plaqua sur sa bouche tandis qu’une autre lui attrapa les bras. Minucius se débattit en criant derrière cette main, il chercha à avancer et à cogner avec ses jambes encore libres, mais les mains restèrent fermes. Il comprit qu’on l’avait eu par surprise en profitant de l’instant où il communiquait le message, concentré uniquement sur son poignet.