Author: Ratchet_Dadou
Note de l'auteur : Ce chapitre se base sur l'Équipe Incassable essentiellement. Ceux qui désirent ne pas lire un chapitre aussi inactif peuvent passer directement à la suite, car cet épisode ne contient aucun passage important pour la compréhension de la suite de l'histoire. Un court résumé sera fait au chapitre suivant.
Devant moi se dressaient, une fois de plus, Humérus, Radius et Cubitus. Cette fois, je les avais reconnus bien avant de me retourner, armée de mon pisto-laser.
-Rebonjour, fillette ! Lança fièrement Humérus. Cette fois, je peux te garantir que c’est notre dernière rencontre.
Il se mit alors à rire. Les deux autres, semblant hésiter à l’imiter, décidèrent finalement d’en faire de même. Le chef en parut surpris et se tourna vivement vers ses hommes. Les rires de Radius et de Cubitus cessèrent d’un coup, laissant des visages très étonnés, lorsqu’il cria :
-Mais pourquoi vous rigolez, crétins ?! Il fallait me laisser rire tout seul, comme en répétition ! Maintenant, mon rire sadique est gâché par ces deux abrutis de service !
« Un rire sadique ? Ça ? » pensai-je en riant intérieurement, car ce était plutôt à peu près normal.
Humérus se tourna à nouveau vers nous en grommelant des mots inaudibles à cette distance. Voulant lui taper encore plus sur le système, je lui lançai pour répondre à sa première phrase :
-C’est notre dernière rencontre. Ça veut dire que je vais encore vous ridiculiser et qu’ensuite vous me ficherez la paix pour toujours ?
-Non, répondit-il calmement. Ça veut dire qu’on va réussir, cette fois, à te tuer car on a trouvé une arme secrète.
Raté ! Cela ne l’avait pas énervé davantage. Une part de moi se moqua éperdument de cette « arme secrète », mais une autre en fut inquiète. L’ « Équipe Incassable » serait-elle alors plus puissante ? Allait-elle vraiment m’avoir ?
-Bon, nous avons assez perdu de temps comme ça, poursuivit Humérus, sa colère semblant s’effacer un peu. Admire notre prés… !
-Mais c’est qui, ces deux-là ? Demanda soudain la voix de Siny.
Je me tournai vers lui pour lui répondre, le sourire aux lèvres, tout en entendant le chef de l’équipe recommencer :
-Donc, je di…
-Ce sont sûrement des sombres crétins qui se croient invincibles, dit Volco à l’arka bleuté.
-Moi ?! Un sombre crétin ?! Commença à crier Humérus. Eux, d’accord, mais m… !
-Eh bien, c’est l’Équipe Incassable ! L’interrompis-je à mon tour, me délectant de ce petit jeu et, en même temps, cherchant à gagner du temps pour éviter de rencontrer l’« arme secrète », m’adressant à mes deux compagnons. Ou plutôt, l’Équipe de Bras Cassés !
-Équipe de Bras Cass… ?!
-Ah, fit Siny, alors c’est eux, ces rigolos ?
-Exactement eux-mêmes, en chair et en os, répondis-je en faisant une révérence, comme s’il s’agissait des rois du monde.
-Tai-SEZ… !!
-Ils ont l’air encore plus stupide que je me le suis imaginé, commenta le renard bleu.
-TAISEZ-VOUUUUS !! Hurla une voix terrible qui nous fit sursauter.
Nous nous tournâmes en un éclair vers Humérus, alertés. Pour la première fois, il avait réussi à me faire peur, et j’en étais très surprise. Le chef respirait bruyamment, rouge de colère. Après deux secondes à rester ainsi, il me hurla à la figure :
-Et toi, poule mouillée !! Tu t’es alliée avec ces dégénérés pour être plus forte contre nous ?! C’est ça ?!
-Mais, fis-je d’une voix forte, mais chancelante, impres-sionnée de parler ainsi devant lui, vous étiez trois contre une, ce n’était pas ju…
-Je ne t’ai pas demandé de répondre, morveuse ! Cria-t-il.
Il se tourna immédiatement vers Radius et Cubitus et leur ordonna :
-Allez, tuez-les tous ! TOUS !!
-Mais on n’a pas fait la présentation… constata Cubitus.
Un grand « PAF ! » résonna en écho dans la plaine : le chef, plein de rage, venait de l’assommer d’un coup de poing en pleine tête. Moi, Siny et Volco nous immobilisâmes d’un coup, ne nous attendant pas à une colère si terrible, tandis que Cubitus tomba dans l’herbe avec un bruit sourd. Puis le chef, l’air de reprendre un peu ses esprits, passa frénétiquement les mains sur son visage en grognant puis, le découvrant, s’écria d’une voix presque désespérée :
-Ah non ! J’ai assommé cet abruti ! Maintenant, on ne peut plus faire la présentation !
-C’est bien ce que je disais, murmura la voix de Volco. Des crétins complets.
J’eus l’idée, étant donné la situation, de lancer un « au revoir » à l’« Équipe Incassable » et de partir en compagnie de Siny et Volco, mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, Humérus se tourna vers Radius et lui dit :
-On va improviser, Radius. Faisons la présentation sans Cubitus.
Ils ne pouvaient rien commencer sans avoir fait leur présentation, dis donc ! Humérus se présenta donc, puis ce fut au tour de Radius (la présentation est expliquée et détaillée dans les chapitres 3 et 5). Mais ensuite, au lieu de prendre leur pose et de lancer « Nous sommes l’Équipe Incassable ! », Humérus s’avança à nouveau. Je me demandai alors ce qu’il avait l’intention de faire. Ce qu’il fit m’étonna. Il lança d’une voix ridicule, remplaçant Cubitus :
Qui avance dans la nuit, plus discret qu’une ombre ?
Il n’est pas très costaud, mais possède une agilité incroyable,
C’est lui, l’homme à la cape sombre
Qui soutient avec succès son équipe et la rend imbattable.
Admirez l’espion invisible, l’acrobate imprévisible, Cubitus !
Je restais là, le regardant avec étonnement, me demandant s’il était encore plus stupide que je ne le pensais. Je pense qu’il en était de même pour Siny et Volco. Puis Humérus et Radius se rassemblèrent, prirent leur pose et lancèrent :
-Nous sommes l’Équipe Incassable !
Puis ils abandonnèrent leur pose. Sans qu’il y eût une discussion, comme d’habitude, Radius courut vers moi, ralenti par son grand bouclier et par son armure. Lassée de toujours perdre du temps avec eux, je tournai les talons et me mis à fuir. Mais je repensai d’un coup à Siny et Volco ; peut-être qu’ils ne couraient pas aussi vite que moi. Avant de pouvoir m’arrêter suite à cette pensée rapide comme l’éclair, je vis Siny très près de moi, mais je n’avais plus le temps de ralentir ni de changer de direction. Je le percutai de plein fouet et nous tombâmes tous les deux. Volco, dans un cri de surprise, dégringola de l’épaule du garçon et atterrit je ne vis où.
Nous nous retrouvâmes alors couchés sur l’herbe, l’arka bleuté étant allongé sur le dos, moi étant allongé sur lui. Je m’en sentis gênée. J’entendis ensuite Radius arriver et s’arrêter près de nous, derrière moi. Muets de surprise et de gêne, nous l’entendîmes se préparer à me donner un grand coup de bouclier sur la tête. Si j’esquivais en roulant sur le côté, ce serait Siny qui se prendrait le coup. Je ne pouvais pas le permettre, ce serait lâche. Alors, du plus rapide que je pus, je sortis mon pisto-laser non sans difficulté à cause de ma position, me tournai vers l’attaquant et pointai mon arme vers lui. Ayant élevé son grand bouclier pour avoir plus de force dans sa frappe, il arrêta son geste en me voyant.
-Ton attaque est lente, le menaçai-je. Si tu la tentes, tu seras bien mort avant.
Je ne voulais pas le tuer en réalité, juste lui faire peur. Il sembla y croire : il resta immobile. Mais ensuite, toujours immobile, il ria. Que se passait-il ? Avait-il une idée derrière la tête ? Allait-il utiliser l’« arme secrète » ? Il prononça seule-ment trois mots et soudain, avant que je ne puisse comprendre le reste de sa phrase, un poing me percuta le menton.
Étourdie, je retombai sur le ventre, de nouveau sur Siny.
-Aöny ! Fit la voix du garçon.
J’essayai de me relever, mais que c’était dur et lent ! Entretemps, je le sentis se dégager sous moi et se relever rapidement. J’entendis Humérus, ce qui m’apprit que le coup de poing que j’ai reçu venait de lui, ne pouvant pas voir la scène car mon champ de vision était entièrement peuplé par l’herbe.
-On l’a eue ! C’est bizarre : j’ai l’impression qu’en fait, Cubitus nous gênait plutôt que de nous aider.
Ce ne devait être que quand il fut debout que Siny lança :
-Laissez-la tranquille !
Humérus et Radius rirent.
-Tu crois nous faire peur, gamin ? Répondit assurément Humérus.
Ne m’étant pas encore complètement relevée, j’entendis l’arka bleuté foncer vers eux en criant, comme un cri de guerre, puis un coup, puis un autre coup, puis un petit bruit de chute dans l’herbe accompagné d’un gémissement à peine audible.
M’étant enfin remise debout, encore un peu étourdie, je me tournai immédiatement vers la scène. J’eus à peine le temps de voir Siny, gonflant ses joues devenues rouges, à genoux dans l’herbe, l’air d’avoir mal, les mains sous le ventre, et je compris qu’il avait reçu un coup de pied quelque part entre les jambes.
Soudain, les mains d’Humérus m’attrapèrent au cou et serrèrent. J’attrapai des deux mains les siennes par pur réflexe. Après une seconde ou deux d’hésitation, perdue, je décidai soudainement de tenter une attaque. De toutes les forces qu’il me restait, je lançai un coup de pied dans son ventre. Le chef me lâcha et se plia légèrement en deux en mettant les mains sur son ventre.
Sachant que ce coup ne suffirait pas à le vaincre, je me retournai et me mis à fuir, ne sachant que faire pour l’instant.
Alors que j’avais déjà fait quelques pas, je m’arrêtai car je vis Volco devant moi, debout comme un quadrupède.
-Aöny, me dit-il. Attrape-moi et lance-moi sur eux !
Encore un peu désorientée, je ne compris pas sa phrase.
-Quoi ? Fis-je en soufflant.
-Tu me prends et tu me lances sur le sombre crétin derrière toi ! Répéta-t-il, l’air un peu agacé. Pigé ?
Cette fois je compris. Rapidement, je me baissai pour le prendre, me relevai, me tournai vers mon poursuivant, qui était déjà très proche, et lançai le renard bleu sur lui. Volco aurait atterri sur le visage d’Humérus si celui-ci ne l’avait pas rattrapé juste avant, l’air de se demander ce que j’avais derrière la tête, mais le renard était tellement près de sa figure qu’il n’hésita pas une seconde et lui mordit le nez de toutes ses forces. Humérus hurla de douleur sous mes yeux ébahis, cherchant à lui donner des coups pour qu’il lâchât prise, ne pouvant pas le tire en arrière car cela le blesserait davantage.
-Emmène Chiny en lieu chûr ! Lança Volco sans desserrer les dents ni sans se tourner vers moi.
J’obéis, m’élançant, mais après trois pas, n’ayant pas eu le temps d’accélérer ma course, je m’arrêtai, hésitante, m’inquiétant pour lui.
-Et… et toi ? Lançai-je en le voyant maintenir sa prise tandis qu’Humérus hurlait et se débattait.
-T’inhiète pas …our moi ! Che me débrouille !
Alors je courus vers Siny qui, l’air incertain de s’en sortir, esquivait les coups de bouclier de Radius. Un coup envoyé de sa gauche à sa droite et le garçon se baissa pour l’éviter, puis se redressa tandis que j’étais très proche de lui. J’attrapai sa manche et le tirai en courant, regardant vers moi, en lui criant :
-Fuyons ! Volco s’occupe de tout !
Nous fuyions. Je m’adaptai à la vitesse de l’arka bleuté, car il était moins rapide que moi, mais comme Humérus était occupé à se débattre contre Volco, Radius ralenti par son armure et son bouclier et Cubitus assommé, nous pûmes facilement semer l’« Équipe Incassable ».