Objectif Terre - Chapter 9

Les bâtiments de Bel-o-Kan (c’était le nom de cette Cité, d’après Aako) étaient souvent dans les formes arrondies. Le regard coulait de maison en maison comme l’eau cascade de rocher en rocher. Malgré l’obscurité, la Ville Blanche était toujours resplendissante. Pour la nuit, de nombreux éclairages étaient allumés ; sur le toit de chaque maison, des néons bleus étaient installés et de grandes tiges de métal clair surmontées de lampes blanches en forme de ballons de rugby longeaient les routes.
Curieusement, Bel-o-Kan n’était construite qu’en un niveau, ce qui ne permettait qu’un nombre limité d’habitations. Contrairement à Métropolis et aux autres villes publiques où, question d’économies, les maisons se superposaient grâce aux différents étages. Il valait d’ailleurs mieux avoir un vaisseau pour passer d’un niveau à l’autre, ou alors être un adepte des escaliers !
Ratchet respira un bon coup du dehors. Il remarqua que la soirée artificielle était fraîche ; les Martiens n’avaient omis aucun détail ! Remonté à bloc –quoiqu’un peu fatigué-, il finit par s’élancer à toutes jambes dans l’avenue lui faisant face. Courir, voilà ce qu’il lui manquait après ces heures restées assis !

Lorsqu’enfin il voulut mieux profiter des beautés de la Cité, il prit une démarche plus lente. Il quitta l’avenue principale pour s’engager dans les rues tortueuses qui se croisaient, se coupaient. Le Lombax eut alors un réflexe qui le surprit : il posa instinctivement une main sur le pommeau de sa clé, attachée à sa ceinture, et vérifia de mémoire les armes qu’il avait emportées, le Fusio-Bombes et le Groovitron.
« Du calme ! Tout va bien. ‘Pas de quoi paniquer. J’ai vraiment besoin de me détendre, mes nerfs sont à vif. »
Il se rendit seulement compte que Clank dormait, et avait bloqué l’accès à sa conscience.
« Il n’a pas su m’attendre, le pauvre… » Cette remarque lui tira un sourire. Tout en marchant, il avait abouti sur un parc.
De grands arbres blancs y étaient plantés, avec des feuilles tout aussi claires. Des bancs éclairés prenaient place sous ceux-ci. Malgré l’étrangeté de ces arbres, le parc était beau. Comme tout dans cette ville. Ratchet s’approcha d’un chêne pour l’examiner. Froid. Brillant. Opaque. Du métal à coup sûr.
« Ah oui, les Martiens n’aiment pas l’eau, c’est vrai ! Pas d’eau, pas de végétation. »
Comme sur les arbres des vrais parcs, des inscriptions étaient gravées dans ‘ l’écorce ‘. Noms, mots d’amour, mots de guerre… et logos. L’un des symboles retint l’attention du Lombax.
Il l’avait déjà vu. Et il n’y avait pas si longtemps. D’ailleurs, le logo le repoussait, comme s’il le craignait.
« Celui d’un vieil ennemi ? »
Ne trouvant pas, il passa son chemin. Il rencontra encore plusieurs fois le sigle. Mais d’où venait-il ?
Tout à ses réflexions, Ratchet poussa un cri de stupeur quand une dague lancée de nulle part frôla son museau avant de se ficher profondément dans un bouleau. Levant la tête, il vit une bande de Martiens en noir, arme à la main.