The Cooper Story - Chapter 26

Author: gag_jak

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Chapitre 25 :
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15h29

Murray fixait Bentley d’un œil terrifié. Il n’en revenait toujours pas : Bentley venait de proposer à Sly de se ranger du camp de Cradje. C’était impossible !
Et pourtant, même Sly avait acquiescé. Etaient-ils tous devenus fous ?
Il ne put cacher son indignation :

- Bentley ! Comment peux-tu proposer une chose pareille ?! Et toi Sly, comme peux-tu être d’accord.
- Calme toi, Murray, le stoppa la tortue, j’y ai bien réfléchit.
- Et alors ?! Même si tu as réfléchi, je ne trouve pas cette idée sensée !
- Fais confiance à Bentley ! envoya soudain Sly. C’est la seule solution ! Il a raison !
- Mais je ne comprends pas… vous voulez vous allier à Cradje ? Lui qui menace de réduire le monde à la destruction ?!
- Exactement, fit calmement Sly, maintenant fais bien ce que l’on te dit, en gage de notre amitié.

Murray ne savait quoi répondre. Ces deux-la savaient certainement ce qu’ils faisaient, il fallait peut être leur faire confiance. C’est vrai, jusqu’à là, toutes les solutions qu’ils avaient prises avaient été bonnes… Il se décida à accepter, mais si les choses tournaient trop mal, il se promit de tenter d’arranger les choses. Même s’il devait être seul.

- Ok, je vous fais confiance.
- A la bonne heure…

*************

Cradje était retourné dans son bureau après avoir combattu Sly. Pour l’instant, tout se passait exactement comme il le souhaitait.
Sly avait trouvé la salle avec les caméras et Darss lui avait dit où se trouvait le plan du château. Maintenant, il discutait avec ses amis.
Fabuleux.

Bobby voyait toute la scène à travers la même caméra dont Sly se servait pour communiquer avec ses amis. Il écouta toute la conversation, et à un moment donné, il eut un hoquet de surprise. Sly et sa bande voulaient s’allier à lui. Incroyable. Ça il ne l’aurait jamais cru.
Il devait y avoir un hic quelque part…

Cradje rembobina l’image de la caméra pour revoir l’instant où Bentley annonçait à Sly son projet d’alliance. Il fit un zoom sur son visage.
Ouais, pas de doute : il y avait une arnaque.

- Je n’aime pas le sourire ravi qu’il affiche.


Bentley bluffait, il en était persuadé. Mais est-ce que les deux autres étaient aux courants ? Sly sûrement, mais pas Murray, la façon dont il avait réagi l’avait prouvé.
Est-ce qu’ils avaient un plan B ?
Oh et puis, à quoi bon ? Son plan à lui était bien meilleur ! Cette petite bande de rigolos ne pouvait rien pour l’arrêter ! Et puis, quand bien même ils y arriveraient, la puce intégré dans les clefs ramassées par Bentley et Murray allait lui permettre de les suivre à la trace et de les annihiler. Mais aucun souci, ils ne gagneraient jamais dans cette histoire. Il contrôlait tout.
D’ailleurs, pour en être encore plus sûr, il programma l’heure de sortie des Clockwerk pour plus tôt.
Beaucoup plus tôt…

*************
15h35

Sly courait dans un des couloirs du château, le plan de ce dernier en main. Il avait un objectif qu’il s’était fixé à lui-même. Il devait sauver Carmelita. Le plan de Bentley pourrait attendre.
D’ailleurs, Murray avait failli tout faire foirer ! Heureusement, il avait fini par se calmer.
Ils avaient eu du bol !

En réalité, Bentley ne voulait absolument pas se joindre à Cradje. C’était d’ailleurs la dernière chose qu’il souhaitait.
Bentley avait dit cela pour tromper Cradje, alors que, pendant que ce dernier écoutait la conversation, il utilisait un langage des mains qu’il avait mis au point avec Sly – ce dernier se maudissait à présent de ne pas l’avoir appris à Murray. C’était pour cela que, lorsque Bentley parlait, Sly regardait les signes qu’il faisait avec ses mains. Mais le raton se doutait bien que Cradje n’allait pas longtemps croire qu’ils allaient se ranger de son côté, mais c’était déjà une assez bonne diversion….
Le message de Bentley était très clair :

« Cradje doit sûrement nous regarder avec ses caméras, exactement comme tu le fais. Je ne peux rien dire à haute voix, sinon il pourrait empêcher notre plan de réussir. Va à l’endroit où tu a vu les Clockwerk, réveille les, peu importe la manière, et débrouille-toi pour qu’ils explosent la plupart des murs du château en voulant t’atteindre. Essaie de les faire toucher le plafond, par exemple… ».

Sly avait très bien compris où il voulait en venir. Si les Clockwerk explosaient le plafond, ce dernier s’effondrerait sur eux en les ensevelissant. Mais ce plan était très risqué. Déjà parce qu’il y avait plusieurs entrepôts contenants des Clockwerk, et ensuite parce qu’il y risquait sa vie.

Sly ne savait pas si Bentley allait tenter quelque chose de son côté ou attendre qu’il ait « explosé les murs et les plafonds ». Quoiqu’il en soit, pour cette opération quasi-suicide, il aurait besoin de l’aide de Carmelita. Qu’importe les risques, s’ils ne tentaient rien, ils finiraient de toute façon morts et enterrés dans les heures à venir… Et puis, il avait repérer sur le plan qu’une des salles contenants des armes et des gadgets se trouvait juste à côté de celle où se trouvait Carmelita. Après l’avoir sauver, ils iraient y faire un tour.

Il pria donc pour que le plan du château soit bon, car sinon, seuls ses ennemis savaient vers quoi il se dirigeait à grandes enjambées…

*************

- Bordel Marcel, quand allons-nous arriver ?
- Calmez-vous, monsieur le commissaire, bientôt, je vous l’assure.
- Bientôt ? Et c’est quoi « bientôt » au juste ?
- Dix minutes, maximum…
- Vous m’aviez annoncé que nous arriverions pour 15h30, hors vous me dites à l’instant que ce sera pour 15h45… ça vous arrive souvent d’être en retard ?

Le pilote de l’hélicoptère poussa un soupir exaspéré.

- Mr Markins, je vous ai déjà expliqué que nous avons été obligés de ralentir à cause de turbulences ! Si nous avions gardé la même vitesse qu’avant, nous serions sans doute morts dans l’océan à l’heure qu’il est !

Le commissaire émit un grognement mais ne répondit pas. Il était de mauvaise humeur, et pour cause : sa boite à cigare était vide. Il fallait qu’il se concentre, de toutes façons. Il savait d’après ses sources que l’endroit où le bateau volé par Sly Cooper avait fait naufrage était l’île de Bobby Cradje, un brillant homme d’affaire. Cependant, l’hélicoptère utilisé par Carmelita Fox avait lui aussi fait un accident à ce même endroit.
Cradje gardait secret son numéro de téléphone – s’il en avait un – donc, il était impossible de le joindre pour savoir ce qu’il se passait du côté de chez lui.
Et cela effrayait le commissaire intérieurement. Allaient-ils se crasher, eux aussi ? Cet endroit était-il une sorte de Triangle des Bermudes ?
Il allait avoir une réponse aux questions qui le torturaient intérieurement dans une dizaine de minutes… dix minutes de stress en plus… et de vie.


*************

Bentley avançait lentement avec son fauteuil roulant dans un des couloirs du château, suivi par Murray qui n’osait rien dire. Et c’était tant mieux. Bentley ne pouvait pas parler, il devait réfléchir.
Réfléchir à ce qu’il avait fait et ce qu’il allait devoir faire. Pour commencer, il regrettait d’avoir donné cette mission à Sly, ce dernier avait peu de chance d’en sortir vivant. Mais il avait beau chercher, il savait qu’il n’y avait pas d’autres solutions. Ils n’avaient pas le matériel technique pour réaliser un assaut exemplaire. Non, c’était Cradje qui avait l’avantage dans cette sorte d’immense partie d’échecs. Mais les échecs ne représentaient pas la réalité : en effet, dans une partie, on ne pouvait pas espérer qu’un événement inattendu vienne vous secourir. Dans la réalité, si. Même si c’était rare.

Mais il ne fallait pas espérer voir un miracle arriver, étant donné que c’était déjà un miracle qu’ils soient encore en vie…
Bentley ne voyait pas non plus ce qu’ils pouvaient faire de leur côté, Murray et lui. Ils avançaient vers l’inconnu…
Il avait beau se retourner la tête, il ne trouvait rien. Absolument rien. De toute façon, il n’avait pas assez de connaissance sur cette affaire pour pouvoir avoir une idée claire de ce qu’il fallait faire. A part le projet de Cradje, il ne savait rien. Comment concevoir un plan sans connaître l’endroit exact où se trouvait l’ennemi ? Ou encore, sans savoir ce qu’ils trouveraient au prochain coin de couloir ?

Il ne pouvait rien faire. Tout reposait sur Sly…
Aussi, Bentley se surprit à prier.

*************
15h41

C’était là !
Sly se trouvait dans l’aile C du château, au beau milieu du couloir numéro 5. L’endroit que lui avait indiqué Darss… Il ne lui restait plus qu’à déterminer dans quelle salle Carmelita pouvait se trouver. Il s’approcha d’une porte et put y lire l’inscription :

« Prison ».

Elle était sûrement là dedans, en tout cas si Darss n’avait pas mentit.
Sly ferma les yeux et rassembla son courage : espérons qu’elle y soit. De toutes ses forces, il donna un coup de pied dans la porte qui vola en morceaux.

- Sly !

C’était la voix de Carmelita ! Elle était dedans !
Il pénétra dans la salle avec hâte. Elle était bien là, accrochée au mur, comme il l’avait vu à la caméra. Il se retint de pousser un cri de joie et courut dans sa direction.

- Je t’avais dit de ne pas venir, lui dit-elle.
- Je sais. Mais je ne pouvais pas te laisser. L’idée de te savoir entre leurs mains m’écœurait.
- Ils t’ont sûrement tendu un piège !
- Je ne crois pas, ils sont trop préoccupés par leur projet.
- Ils veulent…
- Je sais… Ils me l’ont dit aussi.

Il y eut un court moment de silence.

- Je vais te faire descendre, lança Sly.

S’armant de sa serpe, il frappa une bonne dizaine de fois sur une des attaches qui maintenaient Carmelita au mur. Juste au moment où il allait abandonner, elle se brisa. Réjoui, il cassa ainsi les trois autres attaches et la renarde fut libérée. Après trente courtes secondes où ils se montrèrent à quel point ils étaient contents de se retrouver, ils sortirent de la pièce.

- Qu’est ce qu’on doit faire ? questionna Carmelita avidement.
- Une quasi mission suicide…
- Oh… et j’imagine qu’on n’a pas le choix, n’est-ce pas ?
- Si l’on veut empêcher le monde d’être détruit, non, nous n’avons pas le choix.
- Je vois… Peu importe, tant que je suis avec toi, ça met égal. Nous ferons de notre mieux, pas vrai ?
- Exactement. Il y a dans une salle plus loin une réserve d’arme, allons voir ce qu’elle contient. Avec un peu de chance, elle nous permettra de réussir.

Carmelita hocha la tête. Sly, lui, était prêt mentalement : ils allaient passer à l’action dans peu de temps.

*************
15h44

Marcel Revel, pilote de l’hélicoptère où se trouvait le commissaire ainsi que dix hommes armés, était parfaitement concentré. De fortes bourrasques de vent frappaient la cuirasse du véhicule, et il fallait qu’il gère ça avec brio s’il voulait éviter un crash.
Il était le chef de cette section d’hélicoptères, et par conséquent, il était en permanence en communication radio avec les pilotes des deux autres hélicoptères. Apparemment, eux aussi avaient bien du mal à résister à la puissance du vent.
Mais ils allaient y arriver. Les pilotes des deux autres hélicoptères, Stéphane et Francis, ainsi que lui-même avaient été entraîné pour cela.

- Nous sommes bientôt arrivé ? s’impatienta à nouveau le commissaire.
- Je fais de mon mieux ! Si vous voulez mourir noyé, libre à vous ! Sautez par la fenêtre ! Mais moi, je tiens à ma vie et à celle des hommes présents dans cet hélico ! Et c’est pourquoi je préfère ne pas prendre de risques inutiles qui pourraient nous envoyer nourrir les poissons !

Comme à son habitude, Markins grogna. Marcel en avait marre de ce type, il le mettait de mauvaise humeur.
Soudain, le vent se calma. Un problème en moins.

- Ici Hélico 1, murmura Marcel dans son micro, vous me recevez ?
- Parfaitement, répondit le pilote de l’Hélico 2.
- Cinq sur cinq, ajouta celui du troisième.
- Le vent s’est calmé, je crois qu’on va pouvoir accélérer.
- Ok. Demande autorisation de passer devant.
- Autorisation accordée, passez devant Hélico 3.

Sans en demander plus, l’hélicoptère numéro 3 accéléra d’un seul coup et passa devant Marcel en une manœuvre prodigieuse.
Sacré Francis ! Il adorait la vitesse, et il profitait bien de chaque moment d’accélération. Ça ne posait pas de problème, de toute façon, tant qu’il ne mettait pas en danger les vies qu’il transportait.

- Allez un peu moins vite quand même, Hélico 3.
- Ça marche.

Une minute plus tard, les trois hélicoptères virent du brouillard au loin. Une véritable purée de pois.

- Qu’est-ce qu’on fait, chef ? demanda le pilote de l’Hélico 2.
- On va entrer dedans, on n’a pas le choix, notre destination se trouve ici.
- Je me propose d’y aller en éclaireur, fit le troisième.
- Ok, mais faites attention, allez-y lentement !

L’Hélico 3 avança à l’intérieur du nuage opaque lentement et prudemment, tandis que les deux autres véhicules restaient en vol stationnaire.
Le commissaire choisit ce moment pour poser une nouvelle question :

- Qu’est-ce qui nous empêche d’aller à fond dans le brouillard ?
- Le simple fait que nous ignorons ce qu’il y a à l’intérieur. Et puisque l’île où nous devons nous poser est à l’intérieur du brouillard, nous ne pouvons pas prendre le risque de foncer dans une demeure, où n’importe quoi d’autre.

Nouveau grognement. Marcel remit son micro en place.

- Hélico 3, tout va bien ?
- Affirmatif, Hélico 1, j’avance lentement… mais je ne vois rien autour de moi.
- Continuez votre chemin.
- C’est ce que je fais.

Une minute passa.

- Ah… le brouillard commence à se dissiper.
- Que voyez-vous ?
- Pas grand-chose, mais c’est déjà plus visible qu’avant…. Attendez ! Je sors du brouillard ! Ouaw, c’est impressionnant !
- Qu’est-ce qu’il y a ?!
- Je vois une immense falaise, et tout au dessus se dresse un magnifique château. Ce dernier est entouré par une muraille… impressionnant.
- Voyez-vous un danger à l’horizon ?
- Négatif. Il n’y en a pas l’ombre…
- Ok, nous arrivons.

Le commissaire s’agita brusquement.

- Sly et Carmelita doivent-être à l’intérieur !
- Exact. Nous allons rejoindre l’hélico 3… Hélico 2, on avance doucement, et on reste proche l’un de l’autre.
- Bien reçu, Hélico 1.

Ainsi, les deux hélicoptères avancèrent dans le brouillard, l’un à côté de l’autre. Malgré ce que lui avait dit l’Hélico 3, Marcel restait incroyablement anxieux. Il détestait piloter dans de telles purées de pois. Et pour cause : on n’y voyait pas à deux mètres et on ne savait jamais ce qui allait arriver. Il se força à se calmer, après tout, Francis avait bien dit qu’il n’y avait pas de dangers…

- J’entends du bruit.

C’était Francis qui parlait à ce moment là.

- Quel genre de bruit ?
- Je ne sais pas, mais ça ne me dit rien qui vaille.
- Que proposez-vous ?
- Restez sur place le temps que j’analyse l’origine du bruit.
- Ok, mais dès que vous voyez quelque chose, je veux que vous preniez la parole tout de suite.
- Pas de problème.

Le pilote de l’Hélico 2, qui écoutait aussi la conversation, mit son appareil en vol stationnaire en même temps que Marcel. Pour le moment, ils devaient se contenter d’attendre.
Marcel n’aimait pas ça, mais alors pas du tout.

- Le bruit s’amplifie.
- Arrivez-vous à l’identifier ?
- Négatif.
- Rester sur vos gardes, Hélico 3.
- Je le suis. Mes radars n’indiquent rien, je n’ai pas vraiment de raison de m’inquiéter.
- Ce n’est tout de même pas normal.
- Attendez… le bruit, on dirait une sorte de…. de battement d’ailes.
- Des ailes ?
- De grandes ailes, aucun oiseau ne peut être aussi grand pour produire un tel bruit ! Je dois me tromper.
- Vous ne distinguez toujours pas l’origine du bruit ?
- Toujours pas non.
- Et merde ! Regardez aux alentours de la falaise, y a-t-il quelque chose d’anormal ?
- Négatif. Rien ne bouge hormis les branches des arbres à cause du vent. Je ne vois même pas de lumière au travers des fenêtres. On dirait un endroit abandonné…
- Pourtant il y a du bruit.
- Affirmatif, et ça se rapproche de moi.
- L’Hélico 2 et moi arrivons tout de suite…
- Non ! S’il y a un danger, je dois l’identifier ; sinon, vous risquez d’être pris dans un piège vous aussi. C’est mon boulot en tant qu’éclaireur.
- Je vous fais confiance, Hélico 3.

En réalité, Marcel n’avait pas confiance du tout en ce qui se tramait à cet instant. Mais pourtant Francis avait raison, il lui avait donné l’autorisation d’être un éclaireur, il devait par conséquent faire son travail d’éclaireur. Pourvu qu’il ne lui arrive rien…

- Qu’est-ce que … ?
- Qu’y a-t-il Hélico 3 ?
- Quel…. Quelque chose vient de passer à côté de mon hélicoptère ! C’est allez si vite que je n’ai pas pu le voir… mais ça devait être énorme.
- Hélico 3, vous devez…
- Oh bordel ! Ce truc est repassé juste devant le nez de l’appareil ! J’sais pas ce que c’est, mais c’est gigantesque ! Comment est-ce qu’un truc pareil peut exister ?!
- Avez-vous besoin…
- AAAH !!

Un bruit de tôle froissée s’ajouta à ce cri.

- Qu’est-ce qu’il se passe !
- Chef ! Chef ! Je suis en mouvement !

La voix de Francis avait perdu son calme d’avant, elle était à présent affolée. Rien ne se passait comme prévu.

- Putain cette chose vient de frapper la porte du siège passager, elle est à moitié arrachée ! Il faut que je m’éloigne, et vite !
- Vous avez des munitions, tirez !!
- Il faudrait déjà que je vois mon ennemi ! Il n’est même pas sur le radar, je suis dans une poisse incroyable !

Marcel sursauta. D’un coup, dans son casque, il venait d’entendre un hurlement horrible ; c’était celui d’une voix métallique, cassée, féroce. Le genre de cri qui vous prouve que vous êtes en situation de faiblesse incommensurable.

- C’était quoi ça ?! aboya-t-il en ne s’en rendant presque pas compte.
- C’est… c’est cette chose ! Ce truc ! Ce qui me poursuit ! Il vient d’hurler ! Pas de peur, non, mais de colère ! J’accélère au maximum là, il faut que je lui échappe !! AAAH !!
- Qu’est-ce qu’il se passe encore ? demanda faiblement Marcel, une goutte de sueur coulant sur sa tempe.
- Je… je viens d’être touché !! Oh merde !! Il a touché la queue de l’hélicoptère, j’ai failli perdre le contrôle !!

Francis devait être au bord de la crise de nerfs. Comme tout le monde ici, il n’avait jamais dû être autant en proie au stress de sa vie. Et cette dernière était gravement mise en jeu, c’était pourquoi on sentait un sanglot dans sa voix.

- A… arrivez-vous a identifié la menace ? demanda Marcel d’une voix qui s’efforçait d’être calme, et qui aurait pu le paraître s’il ne déglutissait pas difficilement à chaque fin de phrase et s’il ne transpirait pas ainsi de peur.
- Moi non. Mais les dix soldats derrière peuvent le voir de temps à autres à travers la fenêtre… ils disent que c’est un oiseau… un gigantesque oiseau.
- Un oiseau ?!
- C’est ce qu’ils disent… personnellement je ne peux pas voir ! Et puis….

Un nouveau bruit de tôle bousculée put se faire entendre.

- Oh c’est vraiment la merde, les gars ! Il me fonce dedans par en dessous. Je ne sais vraiment pas combien de temps je vais tenir !!
- Ne vous inquiétez pas, Francis ! On arrive pour vous aider ! Hélico 2, venez avec moi, on va réduire cette saleté à l’état de poussière.
- Je suis d’accord avec votre initiative, chef !

Marcel remit son hélicoptère en avant, très vite suivit pas l’autre pilote, Stéphane. Ils partirent à toutes allures pour sauver leur coéquipier ! Il fallait donc faire vite !! Qu’importe le brouillard, ils devaient se dépêcher.

- Les gars, j’sais pas si j’en sortirai vivant ce coup-ci !!
- Ne dites pas ça Francis, le raisonna Marcel, bien que lui aussi pensait la même chose au fin fond de lui-même sans vouloir se l’avouer, on arrive pour plomber l’ennemi.
- Je sais, les gars, vous êtes des chics types. Mais…. AHH !! J’viens de me reprendre un coup contre la carrosserie, il finira par me faire exploser le salopard ! J’arrive pas à le distancer !! J’ai beau rajouter de la vitesse, il me rattrape toujours ! Je bouge de gauche à droite pour éviter ses coups, mais ça ne marche pas non plus. Je ne sais plus quoi faire !! Grouillez-vous ! Par pitié !!

Marcel avait vraiment peur pour la vie de son équipier, mais il devait le rassurer, c’était aussi son devoir en tant que chef.

- Francis, nous nous dépêchons et…
- Oh mais c’est quoi ça ?!!
- Qu’est-ce qu’il y a ?!
- J’aperçois plusieurs autres formes devant moi, comme celle qui me poursuit.
- Vous voulez dire d’autres oiseaux ?

Francis déglutit, il était au bord des larmes.

- Oui.
- On arrive ! On va vous sortir de ce pétrin !!
- Ils me foncent dessus !!
- Evitez !!
- Je viens de le faire, j’ai baissé en altitude et j’en ai vu trois passer au dessus de l’hélico. Ce sont bien des oiseaux ! Ils sont gris ! Tout métallique !
- Des robots ?!
- P’tet bien.
- Nous avons des missiles assez puissants pour détruire un bâtiment de quarante étage, nous annihilerons ces trucs, peu importe ce que c’est !!
- Je crois qu’ils se sont tous mis à ma poursuite ! Ils vont me foncer dessus d’un seul coup !!
- On arrive, Francis ! Ne vous inquiétez pas !!
- Chef…

Francis avait prit à présent une voix triste. Il devait pleurer doucement.

- Chef, continua-t-il, quand vous rentrerez en France… vous pourrez allez dire à ma femme et mes enfants que je suis désolé de les abandonner ainsi ? S’il vous plait ?
- Francis !! Vous reverrez votre famille, je vous le…

A ce moment là, Marcel eut le haut le cœur le plus terrible de sa vie. Il venait d’entendre un bruit horrible, qui le retourna de l’intérieur et lui donna envie de fondre en larme. C’était le bruit d’une explosion. Sur son écran radar, le point qui signalait la présence de l’Hélico 3 s’éteignit. L’Hélico 3 avait explosé. Tuant Francis, et les dix hommes armés à bord.

- … promets, acheva Marcel.



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