La loi du plus fort - Chapter 1

Author: potter5

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ONE
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-Dalon 4, 03 h 41 heure universelle-
-Forteresse de Tol'dra-


Un rassemblement de mouche virevolté à proximité de cette tête en putréfaction. Un héros galactique, disait-il. La tête tranchée de Ratchet, baignant dans son propre sang, ornait la pièce.


4 ans plus tôt...


Ici Darla Gratch. En direct de Métropolis, pour Info 64. Il est précisément 18h30 (heure universelle), et je suis très heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour ce tout nouveau numéro de : Darla fait son Gratch (musique de générique). Au programme de ce journal : l'actualité galactique et intergalactique, sujets, analyses, interviews, reportages en vidéo et le point sur la météo, présenté par Courtney Gears. Tout de suite, l'actualité galactique. Et malheureusement pour nous, les nouvelles ne sont pas des plus réjouissantes. Aujourd'hui est une fois de plus un jour sombre pour les habitants de la Galaxie de Solana. Une fusillade aurait éclaté dans le restaurant Space Aliens Grill & Bar, dans la Cité des Nuages, sur la planète Smolg, dans la galaxie de Bogon, à la mi-journée, aujourd'hui. Selon les chaînes locales Boganiennes et le Metropolis Times, quatre solanniens sont décédées : tous des avocats. Les Rangers galactiques ont confirmé le bilan dans la soirée, en ajoutant qu'une cinquième personne était peut-être également à déplorer. À ce stade, la piste terroriste n’est pas évoquée. Mais d'après des sources du quotidien galactique Solana Today, la marque, ou comme les experts légistes aiment l'appeler : le puzzle de Forêt-Noire, aurait été signalé sur les 4 cadavres - à la suite des différentes autopsies, rappelant alors le mode opératoire d'un tueur en série sévissant actuellement dans la Galaxie de Solana, provoquant par conséquent une nouvelle vague de terreur dans la galaxie. Le Président galactique de la Galaxie de Solana, le Président Phyronix, n’a confirmé aucun bilan dans l’immédiat. Mais il a tout de même tenu à organiser il y a quelques heures une conférence de presse depuis le gouvernement galactique de Marcadia. Conférence de presse que nous allons sans plus tarder partager avec vous, en intégralité et en clair, maintenant, sur Info 64 :

Oubliez absolument tout ce que disent les journaux galactiques, nous n'avons jamais vécu de temps aussi paisibles. Pour appréhender cette réalité, il suffit d'utiliser la seule technique véritablement pertinente : compter.

C'est un bon moment pour être pessimiste. L’organisation Aubéclat, Le Cartel de Rilgar, La Famille Azral Valross, Roncenoir, L'Empire Sombrécu, La Station DreadZone II, Le virus Blarg, les fusillades dans la galaxie, les viols sur Kerwan, les sportifs hoverboardeurs qui frappent leur femme, les policiers tueurs…

L'an dernier, lors d'une audience devant une commission du Sénat Galactique, Mathias Dempsey, chef d'état-major des armées de Batalia, avait ainsi déclaré que la galaxie n'avait «jamais été aussi dangereuse qu'aujourd'hui». Cet automne, Michael Firamos parlait des «plaques tectoniques d'un ordre galactique se disloquant sous la pression volcanique de la violence et de la haine». Et il y a deux mois, l'éditorialiste du Metropolis Times Roger Cohen exprimait sa désolation:

«La plupart des gens à qui je parle, et pas uniquement dans des dîners, n'ont jamais été aussi préoccupés par l'état de la galaxie. […] Les recherches sont lancées pour trouver quelqu'un capable de dissiper de telles appréhensions et d'incarner, à nouveau, les espérances de l'univers.»

Certes, les actualités récentes sont perturbantes, mais ces requiems méritent qu'on les examine de plus près. Difficile de croire que nous courons aujourd'hui un plus grand danger qu'en 5344 et 5354, de la Guerre de 5356 et de ses périodiques menaces de robotiser toutes les formes de vie organiques de la galaxie avec un Bioblitérateur, des divers conflits à Blackwater City et à Metropolis responsables à chaque fois de millions de morts, voire des huit années de guerre entre Obani et Nefarious, pendant lesquelles les flux technologiques passant par Friendly Chemicals, une filiale de l'armée d'Obanian, et toute l'économie galactique avaient été mis en péril.

Comment évaluer de manière beaucoup moins dramatique l'état de la galaxie ? Certainement pas en se tournant vers la presse quotidienne. Les actualités parlent de choses qui se produisent, pas de celles qui ne se produisent pas. On ne verra jamais de journaliste tenir son micro et dire devant sa caméra «Nous voici en direct d'une planète où une guerre n'a pas eu lieu» – ou d'une ville qui n'a pas été bombardée, d'une galaxie où personne ne s'est fait tirer dessus. Tant que la violence n'aura pas disparu du monde, il y aura toujours suffisamment d'événements violents pour remplir le journal télévisé. Et vu que l'esprit alien estime la probabilité d'un événement en fonction de sa facilité à se remémorer des cas similaires, les lecteurs de journaux auront toujours l'impression de vivre une époque dangereuse. D'autant plus quand des milliards d'HoloPhone transforment le cinquième de la population galactique en journalistes spécialisés en affaires criminelles ou en correspondants de guerre.

Il ne faut pas non plus se laisser berner par l'aléatoire. Cohen déplore les «annexions, décapitations [et les] épidémies» qu'a connues l'année écoulée, mais il est évident qu'une telle collection de fléaux ne relève que d'une coïncidence. L'entropie, les pathogènes et la folie alien sont un arrière-plan de la vie et il est statistiquement certain que ces différents périls ne vont pas se répartir uniformément au cours du temps, mais qu'ils vont, au contraire, se chevaucher plus souvent qu'à leur tour. Voir une signification dans de tels conglomérats équivaut à succomber à une pensée primitive, un monde fait de mauvais œil et de complots cosmiques.

Pour finir, nous devons faire attention aux ordres de grandeur. Certains types de violence, comme les fusillades ou les attentats terroristes, sont des drames impressionnants, mais qui (hors des zones de conflit) tuent relativement peu de gens.

Pour appréhender l'état du monde, compter demeure la seule technique véritablement pertinente. Combien d'actes de violence se sont déroulés dans la galaxie, comparé au nombre d'occasions de commettre de tels actes ? Et ce chiffre va-t-il en montant ou en descendant ? Comme Bill Miromann aimait à le dire: «Suivez les courbes, pas les gros titres». Nous allons voir que ces tendances statistiques sont bien plus encourageantes que ne pourrait l'imaginer un drogué des médias.

A l'évidence, faire la somme des cadavres et confronter différents bilans aliens en différents lieux et à différentes époques pourrait sembler froid et insensible, comme si on cherchait à minimiser les tragédies des victimes de temps et d'endroits moins violents. Mais, en réalité, une perspective quantitative est la plus moralement élevée. Elle considère chaque vie alien comme possédant une valeur équivalente, au lieu de privilégier les individus qui sont le plus proches de nous ou les plus photogéniques. Et elle porte aussi l'espoir sous-jacent d'une identification des causes de la violence, afin de pouvoir mettre en œuvre les mesures les plus adéquates pour la diminuer. Examinons maintenant les principales catégories en présence.

Dans la galaxie, les homicides courants tuent entre cinq et dix fois plus de personnes que les guerres. Et, dans la plupart des mondes, leurs chiffres sont en chute libre.

Sur Kerwan, le grand déclin criminel des années 5262, qui a pu se ralentir au début du LIVe siècle, a repris son cours en 5345 et, malgré l'idée reçue voulant que les difficultés économiques accroissent la violence, la tendance s'est confirmée durant toute la récession de 5352 et est toujours d'actualité.

Hoven, Marcadia et la plupart des autres mondes industrialisés ont aussi vu leur nombre d’homicides sombrer ces dix dernières années. Parmi les 88 mondes possédant des statistiques fiables, 67 ont connu un déclin ces quinze dernières années. Même si les chiffres galactiques n'existent que depuis l'an 5000 et que, pour certains mondes véritables déserts de données, on a affaire à d'homériques déductions logiques, la tendance galactique semble aussi à la baisse, avec 7,1 homicides pour 100.000 personnes en 5363, contre 6,2 en 5372.

Bien sûr, cette moyenne générale camoufle de nombreux secteurs où le taux d'homicides est terrifiant, notamment dans le Secteur de l'Ombre et dans le Secteur Delta. Mais même dans de telles zones rouges, les journaux ont tôt fait de donner une image erronée de la situation. Par exemple, les sordides tueries liées au trafic de drogue que connaissent certaines régions de Rilgar peuvent donner l'impression d'une planète tout entière plongé dans une anarchie hobbesienne. Mais les statistiques la font mentir de deux façons.

La première, c'est que le pic du LIVe siècle n'a pas annulé la réduction massive des homicides qu'a connue Rilgar depuis 5240, une baisse comparable à celles observées sur Pokitaru et sur Kerwan lors des siècles précédents. L'autre, c'est que ce qui monte en vient souvent à redescendre. Ces deux dernières années, le taux d'homicide rilgarien a diminué (dont une baisse de quasiment 90% à Blackwater City entre 5370 et 5372), ce qui s'applique aussi à d'autres planètes de la galaxie tristement célèbres pour leur dangerosité – c'est le cas de Catacrom 4 (une baisse multipliée par cinq en deux décennies) et de Gorda City, sur Oltanis (moins 85% en deux décennies), Tyranosis (moins 70% en dix ans), Zeldren (une réduction frôlant les deux tiers en quatre ans), Marcadia (moins 46% en six ans) et Orxon (des chiffres divisés par deux entre 5355 et 5371). Pour beaucoup de criminologues, une réduction de 50% de la violence galactique d'ici trente ans est un objectif atteignable pour les prochains Objectifs du millénaire pour le développement.

L'emballement de la presse pour des histoires de sportifs célèbres ayant agressé leur femme ou leur petite amie et pour des viols survenus sur des campus universitaires kerwanien aura poussé plusieurs experts à faire croire à une flambée de violence envers les femmes sur Kerwan. Mais les enquêtes de victimation du bureau kerwanien des statistiques judiciaires (qui permettent de contourner le problème du sous-signalement à la police) montrent le contraire: les viols ou les agressions sexuelles contre des partenaires intimes sont en baisse depuis des décennies, et leur nombre équivaut désormais à moins du quart de ce qu'il pouvait être par le passé.

Ces crimes odieux sont encore trop fréquents, mais nous devrions voir un motif d'encouragement dans le fait que l'indignation croissante et générale que suscite la violence contre les femmes ne relève pas d'un processus aussi moralisateur que futile, mais engendre au contraire des progrès mesurables – et que, dès lors, insister dans cette voie pourrait être synonyme de progrès encore plus considérables.

Peu de planètes possèdent des données similaires, mais on peut envisager que des tendances comparables se retrouvent à l'extérieur de Kerwan. Dans le temps, la plupart des indicateurs mesurant les violences interpersonnelles sont corrélés. Le déclin galactique des homicides laisse donc entendre que la violence non-létale à l'encontre des femmes pourrait, elle aussi, diminuer selon une trajectoire parallèle, bien que de manière fortement inégale selon les planètes.

En 5353, l'Assemblée générale de Marcadia a adopté une Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et plusieurs enquêtes montrent que la question des droits des femmes progresse dans la galaxie, même dans des planètes aux coutumes les plus obscurantistes. Plusieurs planètes ont adopté des lois et mis en œuvre des campagnes de sensibilisation visant à réduire les viols, les mariages forcés, les mutilations génitales, les crimes d'honneur, la violence domestique et les atrocités qui peuvent accompagner les guerres.

Si certaines de ces mesures demeurent inoffensives, et que l'efficacité des autres reste à démontrer, il y a des raisons d'être optimiste sur le long terme. Des mouvements d'indignation galactiques, même s'ils ont pu sembler au départ parfaitement utopiques, ont déjà généré par le passé la diminution, si ce n'est la disparition, de plusieurs odieuses pratiques, au rang desquelles l'esclavage, le duel, la pêche au requin de piscine, le bandage des pieds, la piraterie, la guerre de course, la guerre chimique, l'apartheid et les essais nucléaires spatiales.

Concernant les enfants, on peut raconter une histoire similaire. A être remplis de tueries en milieu scolaire, d'enlèvements, de harcèlement, de cyber-harcèlement, de sexting, de viols commis pendant un rendez-vous amoureux, de maltraitances physiques et d'abus sexuels, les médias nous donnent l'impression que les menaces pesant sur les enfants n'ont jamais été aussi pernicieuses. Mais les données nous disent le contraire: les enfants sont indubitablement plus en sécurité aujourd'hui qu'ils ne l'étaient par le passé. Dans une étude de synthèse publiée cette année et portant sur la violence envers les enfants sur Kerwan, le sociologue David Agrardoric et ses collègues observaient que «sur les 50 courbes d'exposition examinées ici, on note 27 baisses significatives et aucune hausse significative entre 5362 et 5371. Les baisses étant les plus considérables pour les agressions, le harcèlement scolaire et les violences sexuelles».

Des tendances comparables s'observent dans d'autres planètes industrialisés et des déclarations inter-spatiales ont fait de la réduction de la violence envers les enfants un sujet de préoccupation galactique.

En 5334, Daniel Patrick Astomadon déplorait que «la démocratie libérale, dans son modèle marcadien, s'approche de plus en plus de ce qu'était la monarchie au LIIe siècle: une forme vestigiale de gouvernement, persistant ici ou là en des lieux spécifiques ou isolés […] mais qui n'est simplement d'aucune pertinence pour l'avenir». Astomadon était un sociologue et son pessimisme s'appuyait sur les chiffres de son époque: un grand nombre de planètes étaient devenus des dictatures communistes, fascistes, militaires ou autocratiques. Mais son pessimisme allait s'avérer prématuré et se voir démentir par une vague de démocratisation qui devait débuter peu de temps après que l'encre de son oraison funèbre fut sèche.

Les pessimistes d'aujourd'hui, pour qui le futur appartient au capitalisme autoritaire de planète comme Kronos ou Sarathos, ne peuvent se targuer de tels calculs. Des données issues du rapport Mercadi IV, mesurant le degré de démocratie et d'autocratie dans le monde, prouvent que l'engouement pour la démocratie s'est ralenti ces dernières années, sans pour autant montrer le moindre signe de rétropédalage.

La démocratie s'est révélée bien plus robuste que ne l'imaginaient ses nécrologues. Aujourd'hui, la majorité des planètes de la galaxie sont démocratiques, constat qui ne se limite pas aux riches planètes Kerwan, Kalebo III et de Marcadia. Des gouvernements penchant davantage vers la démocratie (dont l’indice Mercadi est de 6 ou plus, sur échelle allant de -10 à 10) sont implantés (et ce même si leurs fluctuations politiques ont de quoi porter sur les nerfs) dans la grande majorité de Rilgar, dans le foisonnement multiethnique de Métalis, sur Umeral, sur Tyranosis, sur Rionosis et dans 14 planètes du Secteur Alpha. Même les autocraties Daxxienne et Gasparienne, qui ne semblent pas vraiment vouloir se libéraliser à court terme, sont incomparablement bien moins répressives que ne l'étaient les régimes de Drek, Nefarious ou Lawrence.

Les récentes atrocités perpétrées par une organisation encore inconnue à l'encontre des personnages politiques importants, parallèlement aux tueries toujours d'actualité sur Kronos, sur Sarathos et Shaar, noircissent le tableau d'une galaxie qui n'aurait rien appris de l'extermination des Lombaxs et où les génocides se poursuivraient en toute impunité. Mais même le plus horrible des massacres contemporains doit être mis dans une perspective historique, ne serait-ce que pour identifier et éliminer les forces à l’œuvre dans les meurtres de masse.

Si la signification du terme génocide est trop ambiguë pour permettre une analyse objective, tous les génocides relèvent d'une catégorie plus inclusive qu'est la «violence unilatérale» ou le «massacre de civils non-combattants», une catégorie qui a vu ses trajectoires temporelles analysées par un grand nombre d'historiens et de chercheurs en sciences sociales. Les chiffres sont imprécis et souvent contestés, mais reste que les tendances générales sont manifestes et cohérentes entre divers ensembles de données.

A tous les niveaux, la galaxie n'aura jamais été aussi génocidaire que lors du pic des années 5352, quand les massacres commis par les Exterminators, les Bourreaux et les Attaquants DZ, associés aux tueries de civils perpétrées par tous les belligérants du Secteur de l'Ombre, faisaient frôler au taux annuel de mortalité civile la barre des 350 pour 100.000. Jusqu'au début des années 5356, le Dr Nefarious et Lawrence allaient faire osciller ce taux galactique entre 75 et 150, des chiffres qui n'ont cessé de décliner depuis, même si l'on note des pics ponctuels pendant les conflits de DreadZone (5352-5357, 200.000.000.000 morts), Technomite (5357, 1 million de mort), de l'Œil de l'Infini (5358, 500.000.000 morts), de Metropolis (5359, 1 million de morts) et de la Galaxie d'Artemis (5360-5362, 1 million de morts) (Toutes ces estimations proviennent du Marcadia Center for Systemic Peace).

Ces chiffres sont à garder en tête quand nous voyons les atrocités commises actuellement sur Solana (5372, 150.000 morts) et que nous les interprétons comme une résurgence des heures les plus sombres de notre histoire. De même, les décapitations et les crucifixions perpétrées par l’organisation encore inconnue n'ont rien d'historiquement inhabituel. La plupart des génocides après-guerre se sont accompagnés d’épouvantables flambées tortionnaires et mutilatrices. La seule différence, c'est qu'elles n'ont pas été diffusées sur les réseaux sociaux.

Heureusement, les courbes des génocides et autres meurtres de civils pointent résolument vers le bas. Après une croissance régulière durant toute la Guerre de Drek et jusqu'en 5356, la proportion de planètes commettant ou permettant des massacres de civils a été en chute libre, exception faite d'un récent rebond que nous allons examiner sans plus attendre.

Le nombre de civils tués dans de tels massacres a lui aussi baissé. Des données fiables, issues du Programme de collecte de données sur les conflits de Solana (SCDP), n'existent que pour les 25 dernières années, et cette période est tellement dominée par les génocides du Capitaine Blackstar qu'une courbe anodine ressemblera à un bâton caché sous un tapis fripé. Mais quand nous trifouillons le graphique à l'aide d'une échelle logarithmique, nous voyons qu'en 2071, le taux de massacres de civils a baissé d'un cran depuis le milieu des années 5356, et de deux crans depuis Blackstar.

Si comparer ces statistiques avec les données bien moins précises des décennies antérieures demeure une entreprise chancelante, les chiffres dont nous disposons laissent entendre que les massacres de civils ont reculé d'environ trois crans depuis la décennie suivant Amochi Mas et de quatre crans depuis la guerre d'égout d'Aquatos. En d'autres termes, les risques de génocide que courent les civils d'aujourd'hui sont plusieurs milliers de fois inférieurs à ceux que couraient leurs homologues d'il y a 70 ans.

Les chercheurs qui pistent la guerre et la paix font la distinction entre les «conflits armés», qui tuent a minima 25 soldats et civils par an, et les «guerres», qui en tuent plus d'un millier. Ils distinguent aussi les conflits «interétatiques», où s'opposent les forces armées d'au moins deux planètes, des conflits «intraétatiques» ou «civils», qui concernent une planète opposé à une force insurrectionnelle ou séparatiste, parfois avec l'intervention armée d'une planète extérieur. (Les conflits où les forces armées d'une planète ne sont pas directement impliquées, à l'instar des violences unilatérales perpétrées par une milice à l'encontre de non-combattants et des violences entre milices, sont comptabilisés séparément).

Dans ce qui relève d'une évolution historique sans aucun précédent, le nombre de guerres interétatiques s'est effondré depuis 5356, et la catégorie la plus destructrice, où la guerre oppose des grandes puissances ou des planètes développés, a tout simplement disparu. (La dernière étant la Guerre de Nexus). De nos jours, le monde assiste rarement à une grande bataille navale spatiale ou à un amas de blindés et autres équipements d'artillerie lourde se pilonnant les uns les autres au travers d'un champ de bataille.

La fin de DreadZone a aussi vu une réduction drastique des conflits armés de toutes sortes, y compris les guerres civiles. En 5371, on dénombrait 33 conflits armés de base étatique dans la galaxie, un nombre correspondant parfaitement à l'ordre de grandeur de ces douze dernières années (entre 31 et 38) et bien en deçà du maximum de 52, situé peu après la fin de DreadZone et peu avant la naissance de DreadZone II. La SCDP remarque aussi que 5371 aura vu la signature de six accords de paix, soit deux de plus que l'année précédente.

Mais la SCDP fait observer une évolution récente bien moins anodine: le nombre de guerres a bondi de quatre en 5368 – soit le total le plus bas depuis la fin de la Guerre de Nefarious – à sept en 5371. Ces guerres concernent principalement l’organisation Aubéclat, le Cartel de Rilgar, la Famille Azral Valross, Roncenoir, l'Empire Sombrécu et la Station DreadZone II.

Les données de 5372 ne seront pas disponibles avant l'an prochain, mais nous savons d'ores et déjà que quatre nouvelles guerres ont éclaté ces douze derniers mois, ce qui nous mène à un total de 11. La poussée de 5368 à 5372, la plus sévère depuis la fin de la Guerre de Nefarious, nous a menés au nombre de guerres le plus élevé depuis 5360. Le taux galactique de morts au combat (disponible jusqu'en 5371) a aussi bondi depuis son minimum de 3363, principalement à cause de la guerre du Nexus.

Mais si la récente augmentation des guerres civiles et des morts au combat est préoccupante, il faut là aussi la mettre en perspective. Elle a annulé les progrès de ces douze dernières années, mais les chiffres des violences sont bien en deçà de ceux des années 4950 et n'ont absolument rien de comparable avec ceux des années 5300, 5310, 5320, 5330 ou 5340.

La poussée de 5368-5372 peut aussi se circonscrire d'une autre façon. Dans les sept des onze guerres qui se sont déclarées sur la période, des groupes Sombrécu radicaux font partie des belligérants: sur Kerwan, sur Rilgar, dans le conflit Cartel de Rilgar/Famille Azral Valross, sur Hoven, sur Aquatos, sur Florana et sur Pokitaru. (De fait, si on enlève les conflits Sombrécu, il n'y aurait eu aucune augmentation des guerres ces dernières années, avec seulement deux en 5371 et trois en 5372). Ce qui reflète une tendance bien plus générale.

En Fejulary 5372, le Solana Research Center rapportait que le nombre de planète en proie à des taux élevés ou très élevés d'«hostilités religieuses» avait augmenté de plus de 40% (de 14 à 20) entre 5369 et 5370. Dans toutes ces planètes sauf deux (les planètes listés ci-dessus et Kronos, Batalia, Gaspar, Quv IV, Eloamos, Umaleldan, les territoires Galamar, Zeldren, Tyranosis et Sarathos), ces hostilités étaient associées à des groupes Sombrécu extrémistes. En tendance, de tels groupes gagnent le plus de terrain dans des planètes où les gouvernements sont discriminatoires, incompétents ou répressifs, ou dans des zones dénuées de tout gouvernement, à l'instar de planètes frontalières depuis longtemps anarchiques, et des planètes Eudora et Novalis qui le sont devenues aux lendemains de l'invasion Blarg.

Parce que les groupes Sombrécu radicaux ont des objectifs maximalistes et rejettent tout compromis, les principaux mécanismes à l’œuvre dans la baisse du nombre des guerres observée lors des décennies précédentes – la négociation d'accords et les programmes de maintien et de consolidation de la paix – ne vont probablement pas contribuer à mettre fin à ces conflits. En outre, l'intensification de la violence est leur objectif sur un plan intergalactique. L'arrivée de combattants étrangers et l’approvisionnement croissant en armes font accroître le bilan alien et la durée des combats. Pour toutes ces raisons, l'inversion rapide de cette récente poussée n'est pas à prévoir.

Pour autant, on peut raisonnablement croire qu'elle ne s'étalera pas non plus sur un avenir interminable, ni qu'elle dégénérera en guerre galactique. Examinons les trois conflits les plus préoccupants.

Kronos et Sarathos. L’organisation Sombrécu ne s'étendra pas, et ne va probablement pas survivre sur le long-terme. Son idéologie et sa politique sont abhorrées dans quasiment toute la galaxie; même Naragd a excommunié ce mouvement du fait de son extrémisme. Dès lors, le groupe manque du soutien populaire nécessaire pour mener les «guerres du peuple» qui ont pu être victorieuses sur Alored ou sur Torenidd.

En outre, l’organisation est dépourvue des capacités militaires conventionnelles nécessaires pour renverser une planète aussi lourdement défendue que Marcadia. L'ampleur de ses forces blindées est minimale, comme l'est celle de son artillerie à longue portée, de ses roquettes sophistiquées et de sa puissance aérienne, et ses défenses aériennes sont des plus rudimentaires. Durant l'été 5372, la remarquable percée des Sombrécu dans le nord de Batalia n'a globalement été possible que parce que de malheureux soldats Solaniens, inexplicablement abandonnés par des officiers sans aucune loyauté envers le régime Batalien, ont choisi de baisser les armes.

Aujourd'hui, l’organisation Sombrécu est écartelée et sa fragilité ne cessera de s'accentuer à mesure qu'elle cherchera à devenir le nouveau gouvernement galactique. Si, par rapport aux normes en vigueur dans le terrorisme, le groupe est effectivement riche, son revenu – estimé à 2 millions de boulons par jour – est bien insuffisant pour pallier aux dépenses de fonctionnement et de gouvernement de Marcadia. Il est d'ores et déjà sous le coup du même régime de sanctions que connaît Naragd et est isolé des principaux centres marchands, industriels et commerciaux de la galaxie. Et à mesure qu'il voit baisser ses capacités d'extraction, de raffinage et de vente du raritanium, sa source principale de revenus baisse elle aussi.

L'organisation ne possède aucun accès maritime, aucun soutien inter-spatiale d'envergure et la plupart de ses voisins sont ses ennemis. Dernier point, et non des moindres, Marcadia et ses alliés, aux côtés de l'armée Batalienne, prévoient pour le printemps une contre-offensive qui s'annonce encore plus implacable que toutes les opérations militaires menées jusqu'ici contre elle.

La réabsorption de Kronos dans le secteur de l'Ombre par Maxmillian pour la Station DreadZone II, et son soutien à peine déguisé apporté aux mouvements Sombrécu, sont des réalités préoccupantes, non seulement parce que les combats qui en ont résulté ont tué plus de 4.000 personnes, mais aussi parce qu'elles défient la grande-paternité des frontières galactiques et le quasi-tabou posé sur la notion de conquête qui aura contribué au maintien de la paix mondiale depuis 5356.

Pour autant, les comparaisons avec la galaxie d'il y a un siècle – où le militarisme romantique était omniprésent, les institutions inter-spatiales pratiquement inexistantes et les dirigeants ignorants du coût d'un conflit dégénérant en guerre entre grandes puissances – sont à l'évidence exagérées. Pour le moment, Kronos a seulement fait passer des «petits bonshommes verts» à travers la frontière, pas des divisions blindées, et même les plus va-t-en-guerre des faucons marcadiens n'ont pas envisagé de représailles militaires.

Parallèlement, la témérité de Maxmillian s'est révélée extrêmement coûteuse pour le Secteur de l'Ombre. Les sévères sanctions galactiques, concomitantes à la chute des cours de raritaniums, pousseront le Secteur de l'Ombre vers la récession en 5373.

Le monde ne court pas à sa perte. Les violences qui menacent la plupart des gens – les homicides, les viols, les coups, les sévices infantiles – sont en déclin constant dans presque toute la galaxie. L'autocratie laisse la place à la démocratie. Les guerres opposant des planètes – de loin le type de conflit le plus ravageur – sont tout simplement obsolètes. L'augmentation du nombre et de la mortalité des guerres civiles depuis 5368 est circonscrite, bien chétive par rapport au déclin qui l'aura précédée, et ne va probablement pas dégénérer.

Pourquoi la galaxie semble-t-elle toujours plus dangereuse qu'elle ne l'a jamais été – et ce même si un nombre toujours plus grand de vies humaines se déroulent en paix et se terminent à un âge canonique ?

Concernant l'état de la galaxie, une trop grande partie de nos impressions viennent d'un récit journalistique fallacieux. Les journalistes ouvrent en grand leurs colonnes aux salves de mitrailleuse, aux explosions et aux vidéos virales, sans mesurer la représentativité réelle de tels événements et en ignorant visiblement qu'ils ont été conçus, au départ, pour justement les leurrer. Vient ensuite l'habillage sonore des «experts» qui ont tout intérêt à maximiser l'impression générale de chaos: les généraux, les politiciens, les responsables des forces de l'ordre, les militants de la morale. Les têtes parlantes des chaînes d'info font dans le remplissage télévisuel et chassent désespérément les temps morts. Les éditorialistes des journaux disent à leurs lecteurs quelles émotions ressentir.

Mais il existe un meilleur moyen de comprendre la galaxie. Les divers commentateurs peuvent réviser leur histoire – et pas simplement en se ruant dans un dictionnaire de citations pour trouver un bon mot de Qwark, mais en se rappelant combien les événements du passé récent peuvent mettre ceux du présent dans une perspective intelligible. Et, pour cela, des analyses de données quantitatives sur la violence sont à leur disposition à portée de clic.

Une évaluation factuelle de l'état de la galaxie pourrait être bénéfique à bien des égards. Elle pourrait permettre de calibrer nos réactions spatiales et inter-spatiales aux dangers qui nous menacent en fonction de leur ampleur réelle. Elle pourrait limiter le pouvoir d'influence des terroristes, des snipers d'écoles primaires, des cinéastes de décapitations et autres imprésarios de la violence. Et elle pourrait même dissiper les peurs et incarner, à nouveau, les espérances de la galaxie.


L'espoir. C'est ainsi sur ces quelques mots : "Et elle pourrait même dissiper les peurs et incarner, à nouveau, les espérances de la galaxie.", que le Président Phyronix achève son communiqué. L’espoir fait effectivement vivre, mais comme sur une corde raide. Car qui vit d’espérance court le risque de mourir de faim. L’espérance fait vivre l’homme, mais ne le nourrit pas. Mais comme toujours, c'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume. Mais la brume est à double tranchant. À force de traîner un espoir, on finit par l'user. Et la peur est en elle-même une brume de sensations. Il n'y a finalement qu'une seule et unique vérité qui compte. Et cette vérité, c'est que les cadavres ne cessent d'émerger en provenance d'endroits tous plus insolubles les uns que les autres. Molly Ringwald, Hambardswith Goldsmith, Adelcyn Hepburn, Sterah Lauwrence, Dasjeff Shepherdson, Halke Montgomery, Mas Earl, Dasisum Fitzmartin, Garlau Blackson, Cari Jacobson, Joangarleof Wood, Paulda Coalman, Rahhildi Garrison, Ricfrid Lindon, Bar Bowman, Annmark Greggson, Hape Leigh et Egarstan Fishman. Le point commun entre toutes ces personnes, me direz-vous ? Au-delà de la profession, à savoir être avocat, ce qui les caractérise s’avère être une marque sphérique retrouvée sur leurs dépouilles, organisée à chaque fois en casse-tête élaborant un puzzle encore inconnu aux forces de l'ordre. Enfin, tous, pas exactement. Le corps d'Hambardswith Goldsmith est toujours actuellement en recherche dans la brume de Smolg, après que son sang ait été retrouvé sur la scène de crime, et que tout indique qu'il aurait effectué une chute mortelle.

1 heure plus tôt...


-Métropolis, 17 h 14 heure universelle-
-Sous-sol de la maison abandonnée-


Les insoutenables éclairages ornant le plafonnement de cet énigmatique sous-sol se misent en route. Le Président Phyronix venait de rentrer dans la pièce. Il longea un long et morbide couloir l'amenant directement en face d'une très grande porte coulissante. La porte est verrouillée par tout un système de sécurité, autant pour éviter n'importe qui d'entrer, que d'en sortir.

- Reconnaissance vocale, président Phyronix.

*Sécurité* Accès refusé.

- Reconnaissance vocale, président Phyronix, insiste-t-il.

*Sécurité* Accès refusé.

- Mais qu'est-ce q… Sur ordre de qui ?

*Sécurité* Le président Phyronix.

" Molly Ringwald était spécialisée dans la politique blarg, avait notamment rédigé le fameux décret B8-FN82 décrétant que les blargs n'étaient en aucune façon responsable de l'attaque de Nefarious auquel ils avaient hautement collaboré en l'an 5356 "

-Marcadia, 18 h 06 heure universelle-
-Gouvernement Galactique-


- Papa, dit Sasha Phyronix en s'adressant à son père. Tu n'étais vraiment pas obligé d'organiser cette réception ce soir tu sais. Ce n'était pas une urgence, cela aurait pu attendre.
- Sasha... dit-il en réfléchissant à ses prochaines paroles. Tu ne te rends vraiment pas compte du poids qui pèse sur mes épaules. Je suis le Président de la Galaxie de Solana, mes responsabilités sont gargantuesques. Cela implique bien nécessairement quelques sacrifices, et bien plus que tu ne puisses le concevoir d'ailleurs...

- Excusez-moi... Président Phyronix, dit un inconnu avec amusement. Votre conférence de presse était remarquable, je suis un très grand fan de votre travail.

- Je te laisse à tes occupations papa, dit Sasha Phyronix en parlant à son père. On en reparlera ce soir, dit-elle avant de partir et de laisser son père avec l'homme.

- J'ai tant entendu parler de vous, dit l'inconnu. Notre rencontre aura tout compte fait lieu. En bonne et due forme du-moins. Il est cependant navrant que ce soit en de telles circonstances…
- Un de mes fidèles admirateurs ! Comment allez-vous… Euh… ?
- Ranewarg, répond-t-il d'une voix ferme et dur.

Une sueur froide s'empara immédiatement du président Phyronix.

- Alors ça a commencé… déclare Phyronix.
- Nous soutiendras-tu ?

Le président Phyronix n'ébruita pas la moindre locution. L'air semblait suspendu. Dévisageant son interlocuteur d'une ardente et profonde haine.

- Tu le sais pourtant, dit-il en soupirant. Je n'éprouve pas le moindre plaisir à me répéter, dit-il provocant un regard de clarté en direction de Phyronix. Je le répète une dernière fois, nous soutiendras-tu ? insiste Ranewarg.
- Il y a si longtemps maintenant... pensif se remémore Phyronix. Alors c'était toi. Depuis le début, cela a toujours été toi, dit-il avec une flagrante amertume.
- Je ne suis pas le seul à avoir des pots cassés derrière moi... Bien que Drass n'en ébruite pas un seul mot, je ne suis pas stupide; je sais que tu trempes dans quelque chose de louche !
- GARDE ! propage Phyronix d'une force de conviction remarquable, étant au courant du funeste destin qui précédera ses mots. Aucun regret n'ébranle son esprit. Sa fille représentait son accomplissement, son aboutissement. Elle était devenu une brillante et remarquable femme, elle n'avait plus besoin de lui. Mais dans l’élan qui suivit son acte, un regret lui vient à l'esprit. Ne pas connaitre la fin du jeu qu'il a initié avec….

….À toute vitesse, Ranewarg pourfend d’un mouvement vif le président Phyronix, appuie d'une épée de 85cm que le président réussit tant bien que mal à briser en deux, avant de s'abattre et d'agoniser au sol.

- Au nom de la loi je vous arrête ! colporte un rangers galactique sur place.
- Impayable… Vous êtes impayable. Téléportation !

Ranewarg se téléporte d'un éblouissant rayon lumineux faisant tournoyer des particules de débris, poussières et de cendres présentent sur place.

- PAPA ! hors de soi hurle Sasha.

Sasha rejoignit son père d'une grande hâte. La brisure d'épée c'était empaler au niveau de l'abdomen, impactant le plexus cœliaque, lui assurant une mort certaine. Le sang du président Phyronix se répandait de plus en plus sur le sol. Tachant de sang les vêtements de Sasha.

- Sasha… articule agonisant Phyronix. Marcus… Trouve... Marcus… dit-il avant de rejeter une giclée de sang au sol, à l'accoutumance si bleue, aujourd'hui d'un pourpre renversant.
- Marcus ? Qui est Marcus ? Et qui t'as fait ça ?! PAPA RESTE AVEC NOUS ! Que quelqu'un lui vienne en aide ! cri Sasha, apeurée et sur le choc.
- Marcus… dit-il en toussant. Conseil galactique… Ranewarg…
- Papa ? PAPA !
- La loi du plus fort… Commence… annonce d'une voix agonisante le président Phyronix.
- NON PAPA ! PAPA ! RESTE ! PAPA ! …

" Hambardswith Goldsmith était le célèbre avocat appartenant à la société Pox Industries. Il avait notamment réussi à totalement désinculper Courtney Gears de la moindre collaboration avec le Dr. Nefarious lors de son assaut de l'an 5356, à la demande de Gleeman Vox. "

-Kronos, 18 h 36 heure universelle-
-Ville sombre-


- Comme c'est regrettable, annonce Draas.
- C'est la loi du plus fort ! clame haut et fort Ranewarg.
- Déploie.
- Pour qui me prends-tu ? Je m'en suis déjà chargé.
- Puis-je entreprendre de présumer sous quelle autorité ? rétorque Draas.
- L'autorité victorieuse ! La mienne… Car il faut prévoir l'avenir, mais il faut plus que tout le prévoir au-delà de toi ; languissant, à l'article de la mort.

Draas s'empare du fourreau de Ranewarg, et déloge l'épée ébrécher en accompagnement de l'assassinat du président Phyronix, et le tranche en deux, de l’artère carotide au colon transverse, faisant gicler le sang émanant de ses boyaux au sol et coulissant de l'épée.

- Comme c'est regrettable... je l'aimais bien, cette épée, ironise Draas.

" Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce désagrément, mais votre programme va être temporairement stoppé afin de vous faire transmettre une nouvelle de dernière minute. Le président Phyronix est... commença Darla Gratch avant de réaliser la suite de la phrase sur son prompteur. Mort... Le président Phyronix était le président de Marcadia, le siège de pouvoir de la Galaxie Solana, Marcadia disposer de la résidence présidentielle où résidaient le président galactique et le gouvernement galactique. C'était aussi l'emplacement de la capitale galactique de Solana et du quartier général des Rangers Galactiques ; et le père de Sasha Phyronix, commandant du Phénix et mairesse de Metropolis. Aucune information supplémentaire n'a pour le moment été communiquée sur son décès. Les rumeurs laissent cependant entendre que le président serait victime d'un attentat contre sa personne. L'assaillant serait parvenu à s'enfuir… "


-Marcadia, conseil galactique, 02 h 38 heure universelle-
-Bureau des demandes et des réclamations-


- Bien le bonjour Madame. Vous m'avez sollicité ? Que puis-je faire pour vous, amicale répond l'homme.
- Oui, bonjour... Cela va surement vous paraitre étrange, mais... j'ai besoin de votre aide. Je sais très bien que nous ne nous sommes sans doute jamais croisés, mais pourtant... il est primordial que nous ayons une conversation ensemble, déclare Sasha Phyronix.
- Une conversation ensemble ? De quel genre ? Et à qui ai-je donc l'honneur ? interloqué demande l'homme.
- Je suis Sasha Phyronix. Ma présence ici se justifie par les dernières volontés de mon père.
- Très bien, suivez-moi, sollicite l'homme.

L'homme guide Sasha jusqu'à destination d'une mince et modeste pièce dépourvue de personnel.

- Nous sommes à l'abri des regards indiscrets, qu'avez-vous à me dire ? demande l'homme.

Sasha prend le temps d'observer la pièce.

- Autant pour moi, j'ai dû délaisser de le préciser. Je préfère être en privé.
- Nous sommes en privé. Il n'y a personne autres que nous à l'intérieur de cette pièce, affirme l'homme.
- Voulez-vous réellement jouer à ce petit jeu avec moi ? Je sais parfaitement que CETTE pièce est vide, cependant, ce n'est pas de celle-ci dont je parle.

L'homme prit quelques secondes à répondre, appuyant son regard avec celui de Sasha.

- Soyez convaincu que les personnes nous écoutant ne sont en aucune façon nos ennemies.

Sasha prit un très léger temps de réflexion.

- Mon père est décédé. Je présume que vous ayez déjà pris connaissance de cette nouvelle.
- Oui… L'holovision se délecte de cette annonce. Jusqu'à ce qu'une meilleure information ne prenne le devant… D'ailleurs, toutes mes plus sincères condoléances, votre père et moi étions de très proche connaissance, peut-être même trop… J'avais un profond et sincère respect envers lui ! confie l'homme.
- Merci…
- Mais comment cela est-il arrivé ?!
- Ceci est précisément la raison de ma venue en ce lieu. Les dernières paroles de mon père étaient de trouver un certain Marcus. Il m'a guidé à faire mes recherches du côté du conseil galactique, j'ai en conséquence recherchée un Marcus, et le hasard fait bien les choses, car vous êtes le seul Marcus travaillant au sein du conseil galactique.
- De me trouver ?! Intéressant… Rien d'autre ? Ce sont les dernières paroles de votre père ? Il n'a rien ajouté d'autres ? demande Marcus.

Sasha et Marcus se fixèrent avec une profonde intensité.

- Non, il y a autre chose.
- Quoi donc ? articule Marcus.
- Avant de mourir, mon père a également eu le temps de prononcer ce qui est je pense un nom… Ranewarg.

L’expression du visage de Marcus changea immédiatement.

- Pouvez-vous répéter ? exprime apeuré Marcus.
- Ranewarg, qu'est-ce-que tout cela signifie ?
- Êtes-vous bien sur de ce que vous affirmez ? demande confirmation Marcus.
- Ce sont les dernières paroles de mon père. J'en ai un souvenir exact ! Intact…

Une profonde terreur semée d'inquiétude s’imprégner sur le visage de Marcus.

- Eh-bien… *Gloussement* Si votre père vous a amené ici *Respiration* il y a deux possibilités *Hésitation* Soit il voulait tout simplement nous prévenir, dit-il en se rapprochant de Sasha. Soit il voulait également que vous soyez son héritage, mais il est trop tôt, je ne peux rien vous divulguer tant que nous n'en avons pas discuté.

Sasha, prise de panique et d’incompréhension.

- Mais me dire quoi ?! Et en discuter avec qui ?!
- Revenez demain, à la même heure, et je saurais quoi vous dire, annonce Marcus.
- Je ne demande qu'une chose : Pourquoi mon père est-il mort ? Nom d'un blarg vous aller me le dire ou pas ?!
- Ton père est… Comment dire… Mort sous le coup d'une loi dont personne n’échappe vraiment… La loi du plus fort.

- MARCUS ! On vous appelle, prononce une nouvelle voix émanant de l'entrée de la pièce.

Marcus et Edza (la nouvelle voix émanant de l'entrée de la pièce) se lancent un puissant regard.

- *Sur un ton convainquant* Revenez demain à la même heure, et je serais en mesure de vous communiquer tout ce qu'il me sera possible de dire ! explique Marcus.

" Adelcyn Hepburn était la conseillère personnelle de Copernicus Leslie Qwark lors de son mandat de président galactique de Polaris en l'an 5362. Y-aurait-il le moindre lien avec la récente disparition du Capitaine Qwark ? Quoi qu'il en soit, il est encore bien trop tôt pour avancer quoi que ce soit. "


-Phénix, 23 h 28 heure universelle-
-Salle de contrôle-


Sasha analysa, étudia, inspecta, consulta, examina, visionna, éplucha, et se préoccupa des caméras de surveillance à la manière d'une obsession, un envahissement au plus profond d'elle. Un individu a transpercé son père d'une épée de 85cm provoquant ça mort. Aucune chose ne pouvait la dévier de son insoutenable quête vengeresse. Elle le retrouvera, et lui coupera la tête à l'aide de la brisure d'épée abandonner au sein de l'abdomen de son père.

- Qui es-tu… ? Tu as tué mon père. Je vais te trouver. Arrivera le jour où tu commettras une erreur, et je serais là.

-Phénix, 02 h 04 heure universelle-
-Hall 1-


- Sasha ? Tu es là ? Il y a quelqu'un ? - il y a quelqu'un ? - il y a quelqu'un ? se propage dans l'ensemble du joyau de la flotte galactique au moyen d'écho.
- Ici ! prononce au loin une voix féminine, cette voix n'est autre que celle de Sasha Phyronix. Ravi de te voir Ratchet ! …
- Désolant que ce soit en de telle circonstance… Je suis navré de la mort de ton père, et si je peux effectuer la moindre chose afin de t'aider à traverser cette douloureuse expérience, fais-le-moi savoir. Qu'il neige, qu'il pleuve, qu'une armée Blarg tente de contrôler la galaxie. Même supposé que Tachyon fasse son grand retour, je viendrais. Tu es plus importante à mes yeux qu'une rancœur… déclare avec son cœur Ratchet.

Ratchet et Sasha se fixent un moment dans les yeux.

- Merci Ratchet… Infiniment. Tu… C'est à moi de mener l’enquête. Je ne veux pas t'impliquer là-dedans. Tu as une galaxie à protéger.
- Mener l'enquête… Ce n'est pas exactement ce que j'entendais par-là… plaisante Ratchet.
- Ratchet je suis tellement désolé, mais... tu n'arrives pas du tout au moment opportun, j'ai un très important rendez-vous que je ne peux me permettre de manquer.
- Tu veut que je t'accompagne ? plein de bonne foi propose Ratchet.
- C'est quelque chose que je dois accomplir seul. Cette enquête… Elle permet d'une façon ou d'une autre de garder mon père en vie. C'est à moi de la classifier. Peut-être une autre fois ! …
- Je comprends. Bon bah, du-coup... Bonne chance dans ton enquête, Sasha ! Fait tout de même attention à toi.

Hovership moteur auxiliaire en marche, tableau de bord plaqué destination Métropolis, Sasha professe des mots à l’intention de Ratchet.

- Ratchet ?! Tu manges Tyhrranoid ?
- Tyhrranoid ?! À l'occasion, profère-t-il.
- Ce soir. Costume requis.

Sasha n'ajouta rien d'autre qu’un apparent sourire perceptible par le biais du scaphandre du vaisseau, lequel décolla d'une remarquable puissance de mécanique Pox Industries vers l’immensité spatiale.

- Attends un-peu que je raconte ça à Clank ! Il ne va pas en croire ses boulons ! exprime rempli de joie Ratchet.

" Sterah Lauwrence était une très importante politicienne. Sa carrière prit du galon en 5356 lors du procès qu'elle avait mené à l'encontre de Sasha Phyronix, ses rangers galactiques l'avaient en effet arrêté pensant trouver "Lawrence", l’acolyte du Dr. Nefarious. Et l'avais interrogé en salle d’interrogatoire durant 3 jours. "


-Marcadia, conseil galactique, 02 h 58 heure universelle-
-Bureau des demandes et des réclamations-


- Marcus ? Te voilà enfin… Tu es en retard ! exprime Sasha.
- Nous venons seulement à peine de mettre fin au débat, explique Marcus.
- Depuis mon départ d'hier, vous n'avez fait que débattre ? questionne-t-elle d'une perplexité 9 sur l'échelle de Qwark.
- Oui c'est excellemment bien résumé, je pense que l'on peut en arriver au fait que le sujet était très sensible, plaisante Marcus.
- Quel en a été le résultat ? questionne prise d’impatience la mairesse de Métropolis.
- Suivez-moi, annonce Marcus.

Sasha et Marcus firent donc un bout de chemin ensemble, jusqu'à arriver devant un placard à balais, et entrèrent à l'intérieur.

- Un placard à balais, j'ai vu mieux, plaisante Sasha.
- Un grand homme à un jour dit qu'il ne faut jamais ce fier aux apparences, ironise Marcus.

Marcus déloge de son habillement une rondelle de fer qu'il présupposa dans un renfoncement du mur, activant un passage secret.

- Reconnaissance vocale, Marcus Brightblade.

*Sécurité* Identité confirmée.

- Alors ? Êtes-vous toujours aussi certaine d'avoir déjà vu mieux ? ironise Marcus.
- J'étais la fille du président galactique, tout ceci me reste familier.
- C'est ce que nous verrons.

" Dasjeff Shepherdson était un brillant avocat. Il c'était fait un nom lors du procès qu'il a mené à l'encontre de Stuart Zurgo, le verdict avait été un assignement à vivre chez sa mère pour une période de 50 ans. "


- C'est une blague… On arrive quand bon sang ?!
- Nous sommes arrivés, répond Marcus.

*Sécurité* Ouverture des portes.

- Woah ! déclare impressionné Sasha face à la beauté du spectacle proposé. C'est énorme ! Par-contre, il faudra impérativement penser à revoir votre système de sécurité. Il faut des heures pour la franchir, ce n'est pas légèrement abusée ?
- N'oublie pas que nous sommes cachés au sein même du conseil galactique. Un système de sécurité excessive n'est donc pas anodin.

- Marcus, Sasha, veuillez me suivre, conseille Zordon.
- Qui êtes-vous ? interloquée demande Sasha.
- Suivez-moi, insiste Zordon.
- Mais qu'est-ce-que vous avez tous à ne jamais répondre aux questions que je po… Oh, c'est… Grand ! impressionné répond Sasha en dévorant des yeux l'Assemblée.
- Voici la salle de conseil, nous l'appelons l'Assemblée. Il est grand temps de tout vous révéler ! annonce Zordon.

- L’issue du débat d'hier l'a décidé, ajoute une voix émanant de plus loin.

- Gormaan ! Vous ici ! Mais vous êtes fou !
- Incroyable ! Gormaan ici ?!
- Alors que la loi du plus fort vient de commencer ! pouvait-on distinctement entendre des personnes présentes sur place.

- La raison n'en devient donc que plus grande, surenchérie Gormaan.

- Tu es peut-être parvenu à rentrer, mais jamais tu ne parviendras à sortir sans te faire remarquer. Et nous savons tous deux que te faire capturer au sein même du conseil galactique, ce n'est pas une très bonne idée, averti une autre personne présente sur place.
- Tu as totalement raison. Mais en même temps, totalement faux. Car en réalité, non, je n'ai pas réussi à rentrer… annonce Gormaan.

Une explosion retentie à la suite de la parole de Gormaan.

- On nous attaque ! Gormaan nous a trahis ?!
- Non c'est impossible ! Gormaan n'aurait jamais fait ça !
- Pourquoi Gormaan ? POURQUOI ?! pouvait-on distinctement entendre des personnes présentes sur place, le tout couvert par le bruit des alarmes Gadgetron.

- Cela n'a rien de personnel, Draas m'a promis un poste clé dans son organisation, il m'a montré que nous n'avions aucune chance en cas de résistance, croyaient moi tous autant que vous êtes, je suis toujours avec vous ! Je vous évite simplement de souffrir inutilement ! J'ai réussi à faire en sorte que personne ne soit tué. Nous ne sommes pas armées en armes létales, contrairement à vous ! Dans le bien commun de tous, rendez-vous. Tout ceci vous dépasse. N'essayez pas de comprendre.

- Comme c'est généreux, mais notre chance, c'est nous qui la saisirons ! Suit moi Sasha ! ordonne Marcus.

Marcus et Sasha fuient à toute vitesse.

- Vous n'irez pas bien loin, vous êtes encerclés, j'ai dévoilé tous vos petits passages secrets. Ne résistez pas, et vous ne serrez pas blessé.

- Pas tous non. Ici Sasha ! Allez, rentrons…

Sasha est rapidement prise de panique et d'incompréhension.

- Mais que ce passe t-il ici nom d'un blarg ?!
- Gormaan nous a trahis !
- Mais qui est-ce ? Qui êtes-vous ? Que ce passe t-il ? insiste Sasha.
- Oui... il est grand temps que tu apprennes toute la vérité ! Et étant donné que l'Assemblée a donné son accord, je vais me charger de tout te raconter, ici et maintenant. Alors ouvre bien tes oreilles, car je vais te raconter de fond en comble une histoire fascinante, improbable, invraisemblable… Bon, t'as compris l'idée.
- Euh… Non !
- Très bien, plaisante Marcus.
- Mais ne risquons-nous rien ici ?
- J'ai créé ce passage secret. Personne ne connaît son existence, révèle Marcus.
- Passage secret ?! Il y a donc une issu ?
- Je ne l'ai jamais fini…
- Malin.
- Oui... la loi du plus fort aura ma peau, je le sais, dit-il en riant.
- Avant de mourir, mon père parlé également de cette loi du plus fort, qu'est-ce donc ?
- Écoute attentivement, et apprend.

" Et c'est ici que prend fin le descriptif de la nouvelle série de victimes, l’ensemble des autres dépouilles ayant déjà eu droit à leurs propres émissions, je ne m'attarderais pas sur leurs cas. Seulement qu'ils n'avaient rien de spécial, à part d'être les meilleurs des meilleurs, la crème de la crème de la politique. Je pense que tout est désormais claire, quelqu'un essaye de se débarrasser des personnages publics importants… La question que nous devons dorénavant nous poser, est pourquoi ? C'était Darla Gratch. En direct de Métropolis pour Info 64. "



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