Objectif Terre - Chapter 23

Author: Talwyn

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-Tout ça pour ça !
La sirène gueulait toujours, des mitrailleuses sortaient de partout, et Ratchet, abattu, fixait obstinément la lettre.
-J’y crois pas !
-Ratchet, cours ! On ne va pas rester là indéfiniment ! Le FBI est à nos trousses !
Tout en cavalant, Clank lança au Lombax :
-On va se retrouver bloqués à l’ascenseur ! Ils vont vouloir descendre et nous, on va se faire écraser ! Qu’est-ce qu’on fait ?
-On improvise, grogna-t-il. Il ne faut surtout pas qu’on nous voient comme ç…
Tous deux s’arrêtèrent net devant la porte en verre. L’ascenseur était juste devant eux. Sous leurs yeux ébahis, trois hommes armés, habillés de noir et munis de lunettes de soleil, venaient d’arriver à leur niveau.
Le sang de Ratchet ne fit qu’un tour. Il n’attendit pas que les gaillards du FBI se soient remis de leur surprise. Il frappa. Trois fois. Du coude, du poing et du genou. Les agents, déjà proches de l’évanouissement, s’effondrèrent en un bruit mat, assommés. Clank rejoignit son ami dans l’élévateur tandis qu’il utilisait l’empreinte digitale de l’un des hommes pour remonter.
-Etrangement, le retour est plus rapide que l’aller, ironisa le robot.
-Sans blague. Quand ces types se réveilleront, reprit-il plus sérieusement, ils ne croiront jamais ce qu’ils ont vu. Je ne pense pas avoir fait de grosse bêtise en ayant enlevé mon holo-déguisement. Ils se prendront pour des fous.
-Ou seront pris pour des fous, mais dans les deux cas, ils n’ont strictement aucune raison de penser que l’extra-terrestre jaune et le conseiller du Président ont un quelconque rapport entre eux, aussi insignifiant soit-il. William ne craint rien.
-Enfin une bonne nouvelle…
-Au fait, pourquoi n’as-tu pas utilisé tes armes pour me protéger des mitrailleuses ?
-…Elles étaient dans mon sac.
Avec un « ting » caractéristique, l’engin s’arrêta et les portes transparentes s’ouvrirent. Ils se précipitèrent dans les escaliers. Pour laisser passer les agents du FBI, les lasers avaient été désactivés et le meuble bougé. Clank sauta sur le dos du Lombax qui s’empressa de remettre son déguisement en enjambant le seuil de la trappe. Le bureau était vide, mais pas pour longtemps, il le savait. Il eut juste le temps d’empoigner son sac à dos. Neil Obama, collé au téléphone, débarqua.
-…Oui, le plus vite possible ! Trois de vos agents y sont déjà !
Il raccrocha et regarda Ratchet.
-Qu’avez-vous vu, Will ?
-Rien que vos hommes passer en trombe et déplacer le mobilier. Je n’étais pas là quand le malfrat s’est engagé dans les sous-sols.
-Je reviens. Attendez-moi ici.
Le Président s’engouffra dans les souterrains et en sortit quelques minutes plus tard.
-Bon Dieu ! Ils sont tous les trois inconscients ! Que leur est-il arrivé ?
-Un choc, aussi bien physique qu’émotionnel, sans aucun doute.
-Mais ces gars sont surentraînés, rien n’est censé les surprendre ! Leurs nerfs sont mis à rude épreuve tous les jours et…
-Monsieur, se permit de le couper Ratchet, le temps presse. Qu’est-ce qui a été volé ? Car il s’agit bien d’un vol, n’est-ce pas ?
-J’ai retrouvé ceci dans l’ascenseur. Après tout, au diable les autres jaloux, vous pouvez le lire.
Il lui tendit la lettre que le Lombax avait froissée et manqué de déchiqueter de fureur. Il fit mine de la découvrir pour la première fois et de la lire attentivement.
-Inquiétant… Qui donc aurait besoin de pareils renseignements ?
-Aucune idée. Mais les documents ne sont plus en sécurité. Ah, je déteste ces journalistes à la noix ! Tôt ou tard, une pareille offensive sera lancée à Paris. Il faut agir vite pour devancer ces voleurs.
Après une brève mais intense réflexion, le visage de Neil Obama changea du tout au tout. La stupeur et la tension avaient fait place au sérieux et à la certitude. Il savait ce qu’il allait faire.
-William, écoutez-moi attentivement. Vous allez attendre le FBI avec moi. Les enquêteurs voudront entendre votre témoignage. Une fois qu’ils en auront fini avec vous, vous rentrerez chez vous et vous reposerez. Demain matin, j’aurai fait déposer à votre domicile un billet d’avion et les clés d’une suite dans un hôtel. Vous partirez à 9 heures tapantes pour Paris. Là, vous rejoindrez votre suite et lirez les nouvelles instructions qui se trouveront sur la table ronde. Dès que les membres du FBI seront libres, ils vous rejoindront. Vous partagerez alors avec eux tout ce que vous aurez observé de suspect en environ une semaine. Vous aurez carte blanche mais normalement vous ne devriez manquer de rien. Juste un conseil…
Il se pencha à l’oreille de Ratchet et articula :
-Ne vous faites pas remarquer.
Le Président estima en avoir assez dit et tourna les talons pour s’affairer ailleurs. Avant de quitter la pièce, il jeta un dernier regard confiant au Lombax avant de retourner à l’agitation grouillante de la Maison Blanche.



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