Author: gag_jak
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Chapitre 17 :
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Sly regarda fixement le corps inerte de Carmelita, il fut empli d’une sensation douloureuse et terrible.
« Elle ne peut pas mourir ! » se répétait-il dans sa tête tout en évitant une nouvelle attaque de Flasmatique.
Il parvint vite jusqu’à elle et la prit dans ses bras en la portant. Ses habits avaient noircis mais, par chance, ne s’étaient pas enflammés. Il palpa son pouls : elle vivait, mais elle était drôlement sonnée, son rythme respiratoire était faible ; elle pouvait mourir à tout moment. Il fallait sortir de cette illusion au plus vite !
Sly la déposa délicatement un peu plus loin en espérant qu’elle aille mieux par la suite, puis se dirigea en dessous de Flasmatique qui était en vol et lui cracha :
- Tu t’en prends aux désarmés ! Tu n’es qu’un lâche ! Viens me combattre !
- Oh… ricana l’oiseau de feu, un caractère énervé, j’aime ça. Tu aurais pu faire de grandes choses, mais je suis obligé de te tuer, « Cradje » - comme il se fait appeler - me l’a ordonné.
- Je m’en contrefiche ! Je te demande de venir te battre, pas de me tenir un discours !
Sous la provocation du raton, Flasmatique fronça les sourcils et murmura avant de descendre en piqué :
- Comme tu voudras…
Les yeux de Sly écumaient de rage, chacun des traits de son visage montrait qu’il était pris d’une colère folle. Le volatile enflammé tournoyait sur lui-même en crachant un puissant jet de flamme que le héros évita en se jetant sur le côté. Ce dernier courut dans sa direction et tenta d’assener un violent coup de serpe dans les pattes de son ennemi, mais celui s’était à nouveau envolé.
Lorsque Flasmatique fit une deuxième attaque, Sly ne bougea pas. Il resta immobile, le terrible être ailé se dirigeant dans sa direction se préparait à recracher une boule de feu. Si le raton ne bougeait pas, son ennemi le carboniserait avant de l’empaler avec son bec et ses serres. Mais pourtant, sans dévier le regard et sans faire de signe prouvant une once de peur certaine, Sly resta fixe.
Un jaillissement de flammes orangées sortit de la bouche de Flasmatique, tel du magma en fusion sortant du cratère d’un volcan en une éruption assourdissante ; il y mettait toute sa force.
Voyant la gigantesque boule de feu se dirigeant vers lui, Sly fit finalement un pas… mais dans la direction des flammes. Il y courait avec fougue ; la concentration se lisait sur son visage, ainsi que sa peine, représentée par les plusieurs gouttes de sueurs perlant son front : il faisait terriblement chaud.
En un hurlement de courage, il sauta en traversant le jet enflammé.
« Ce n’est qu’une illusion ! ».
Le feu le brûla terriblement, il crut qu’il allait finir ainsi, cuit comme l’aurait été un méchoui. Il se protégea le visage avec ses bras et hurla de souffrance ; ses habits prirent feu et sa peau était rougeoyante.
Mais son plan fonctionna comme il l’avait prévu : il atterrit sur la tête de Flasmatique, qui, surpris, s’écrasa sur le sol en un râle de douleur. Sly planta immédiatement sa serpe dans la « chair » de feu de l’oiseau. Flasmatique fit alors plusieurs tonneaux et le raton fut propulsé. Une fois au sol, il roula en frappant les flammes qui dévoraient un peu plus ses vêtements à chaque seconde qui passait. Au bout d’un moment, le feu s’éteignit ; il souffrait de ses brûlures mais essaya de ne pas y penser.
Flasmatique commença péniblement à se relever. Mais il n’en eut pas le temps, Sly monta agilement le long de son coup et lui assena un nouveau coup de serpe. L’oiseau courba la nuque et tenta de mordre à pleines dents le corps du héros ; celui-ci se décala pour éviter la gigantesque mâchoire.
Sly frappa à plusieurs reprises, chacun de ses coups étaient suivis d’un petit gémissement de douleur de la part de Flasmatique. Celui-ci essayait toujours de dévorer le raton, mais, à chaque fois qu’il tentait de le faire, il se prenait un coup en pleine face.
L’ennemi essaya alors une nouvelle technique, il décolla pour aller le plus haut possible, espérant prendre le héros de vertige ; il ne savait apparemment pas que ce dernier avait gravi la Tour Eiffel pour dévaliser son restaurant, il continua donc à lui assener des coups plus puissants les uns après les autres.
Tout à coup, Flasmatique fit un mouvement brusque qui propulsa le raton en avant. Dès qu’il fut à porté de mâchoire, il l’attrapa par le bras gauche.
- Insolent raton, murmura gravement l’oiseau, tu vas savoir ce qu’il en coûte de vouloir te foutre de moi. Tu vas périr lentement…
- Je t’emporterai avec moi !
- Non, je suis déjà mort, tu peux me tuer dans l’illusion, mais Cradje pourra toujours me réutiliser plus tard.
- Alors je tuerai Cradje pour que l’on ne t’utilise plus !
Et, joignant le geste à la parole, il abattit sa serpe dans l’un des deux yeux de la créature qui poussa un cri strident en lâchant le raton. Emporté par la douleur, Flasmatique ne réagit pas et se contenta de hurler, il allait droit vers le sol.
Sly s’accrocha à l’une de ses ailes. Dès que l’oiseau de feu toucha le sol la tête la première, un terrible craquement s’ensuivit, la nuque du volatile venait de se briser ; heureusement pour Sly, le corps maintenant décédé de Flasmatique amorti sa chute.
Le héros revint sur ses pieds en faisant un saut périlleux :
- Voilà une bonne chose de faite…
Sly se dirigea alors vers Carmelita, elle était encore dans les vapes, mais sa respiration avait repris un rythme normal : elle allait s’en sortir… si tout allait bien. Il la prit à nouveau dans ses bras et attendit quelques secondes. Cradje se manifesta :
« Bravo Sly, tu es doué. Je pensais que Flasmatique te donnerait plus de fil à retordre que ça, mais il me reste des créatures à réanimer par illusion bien plus puissantes que celle-ci. »
- Je les attends !
« Tu es aussi arrogant que feu ton père… »
- Vous avez connu mon père ?
« Très bien même, maintenant, je vais te sortir de cette illusion, toi et cette femme que tu tiens tant à cœur. … Mais ne crois pas que j’arrêterai de vouloir te tuer. Tu es une cible de premier choix ! »
Aussitôt, une lueur bleutée les envahit, remplaçant le noir qui les entourait précédemment.
Quand la lumière se dissipa, il tourna la tête autour de lui et constata qu’il était dans le couloir qu’il avait quitté pour entrer dans l’illusion.
Sly poussa un soupir de soulagement ; soulagement qui ne dura pas. Il perçu le sifflement de quelque chose, en tournant la tête, il remarqua que ce quelque chose était une flèche ; il l’évita juste à temps. Le raton repensa alors aux dernières paroles de Cradje :
« Mais ne crois pas que j’arrêterai de vouloir de te tuer ».