The Cooper Story - Chapter 20

Author: gag_jak

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Chapitre 19 :
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14h30 :

Murray avançait sous la lueur des torches des couloirs du château. Il était las tellement il en avait marre de marcher.

« Bordel ! Il n’y a vraiment aucunes sorties ici ! ».

A vrai dire, il savait qu’il disait n’importe quoi. Il y avait forcement une issue ici, aussi mince le nombre de celle-ci soit.

« Je regrette presque l’absence de Carmelita…. Presque. »

Soudain, il entendit des bruits de pas. Des bruits de pas à peine audibles, mais ils se rapprochaient. Il se plaqua dos au mur en attendant de distinguer où se trouvait la personne en déplacement.
Il longea le mur jusqu’au coin d’un couloir et regarda dans la direction du tournant. Il aperçut un homme marchant à grande vitesse. Cet homme portait dans ses bras un corps.
Murray fut pris d’effroi en reconnaissant ce dernier : c’était Bentley.
Qui était cet enfoiré ? Et où emmenait-il son ami ?
La peur le parcourut une nouvelle fois lorsqu’une nouvelle question trottina dans son esprit : Bentley était-il vivant ?

Il ne força de ne pas penser à l’éventuel décès de la tortue pour mieux se concentrer. Il n’avait pas d’alternative : il devait suivre cet homme !

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Un homme mystérieux, un choc, du noir : voilà tout ce dont se rappelait Bentley au moment où il repris connaissance. Il fut vite pris de panique en voyant qu’il n’était plus sur son fauteuil mais à même le sol ; heureusement, il se calma presque aussitôt.
Il examina les alentours. Il se trouvait dans une pièce sombre et humide, sans aucunes fenêtres ; devant lui se tenaient des barreaux dévorés par la rouille.
Bentley pensa qu’il était seul. Il soupira alors, se désolant de sa solitude.

- Alors ? Qu’est-ce que tu foutais dans l’enceinte extérieure du château ?!

La voix venait de juste derrière lui, et c’était celle de l’homme qui l’avait agressé. Bentley sursauta. Il n’avait même pas remarqué sa présence. Même dans le silence de la pièce, il n’avait décelé aucun souffle de respiration. L’adrénaline s’empara de lui : d’habitude, seul Sly était aussi discret.

- Répond ! hurla l’inconnu.
- On s’est crashé ! Je vous l’ai déjà dit !

L’homme poussa un grognement de colère et empoigna rapidement la tortue par le col, il la plaqua contre le mur avec une force incroyable.

- J’en ai assez des mensonges ! Répond ou je te promets que je te tue !
- Ok ! Ok ! souffla Bentley, haletant. Mes amis et moi, nous sommes venus cambrioler Cradje.
- Et cambrioler quoi au juste ?
- Vous savez… Cradje est l’homme le plus riche du monde, on s’est dit qu’il devait y avoir de quoi voler ici.

Bentley venait de jouer la sécurité : en dévoiler assez pour ne pas se faire tuer, mais pas suffisamment pour que l’ennemi ne prenne le contrôle de la situation.
Dans la pénombre, il essaya de distinguer le visage de son agresseur, mais en vain. L’endroit devait être vraiment clos pour qu’aucune luminosité ne filtre. Ou alors faisait-il nuit ? D’ailleurs, combien d’heure s’était écoulée durant son inconscience ? Il ne le savait pas….

- Vous deviez sans doute vous croire malin, dit l’homme avec sarcasme, vous croyiez vraiment qu’aucuns pièges ne vous attendaient à l’intérieur ?
- Des pièges ? Le château est piégé ?
- Bien évidemment pauvre imbécile. Être aussi naïf, je ne pensais pas que c’était possible. Ecoute moi bien misérable minus : ce château est équipé de ce qu’il y a de plus efficace en matière de sécurité. Donc, ce qu’il y a de plus mortel ! Tes amis sont sous vidéosurveillance en permanence. Et crois-moi, c’est pas jolie à voir.

Après avoir prononcé ces mots, il jeta violement la tortue sur le sol. Il se dirigea ensuite vers les barreaux de la cellule, les ouvrit à l’aide d’une clé, et sortit. Avant de s’en aller de la pièce où se trouvait la cellule de Bentley, il dit :

- J’ai remarqué que tu cherchais à voir mon visage… puisque tu y tiens, le voici.

Il appuya sur un interrupteur et la lumière envahit la pièce. Bentley dut d’abord se protéger les yeux avec ses mains jusqu’à ce qu’il s’habitue à cette clarté. Il battit plusieurs fois des paupières avant de voir distinctement.
Il remarqua d’abord la pièce, elle était très petite et ne contenait qu’une seule cellule : la sienne ; seulement un mètre séparait les barreaux de la porte. Et, adossé juste à côté de cette dernière, se tenait un jeune homme, les bras croisés, les cheveux longs arrivant jusqu’au bas de son visage, le sourire arrogant. Ce jeune homme était un raton laveur.

- Eh mais… commença Bentley.
- Oui… J’appartiens à la même race que votre ami. Mais les ratons laveurs sont assez répandus sur la surface de la planète. Ça ne doit être qu’une simple coïncidence…
- Ouais, sûrement….

Le raton se dirigeait vers la sortie et approchait sa main de l’interrupteur quand Bentley lui demanda :

- Ah, et encore… Je voulais savoir une chose…
- Normalement c’est moi qui pose les questions, et toi tu la fermes ! Cependant, je vais t’accorder celle-ci…. Vas-y.
- Votre nom, c’est quoi ?

Le raton sourit et repoussa ses cheveux d’un geste de la main.

- Je m’appelle Darss. Darss Cradje pour être précis.
- Vous êtes le fils de… ?
- Les questions sont terminées…

Joignant le geste à la parole, il éteignit la lumière et s’en alla en claquant la porte. Bentley entendit que Darss fermait la porte à double tour.
La tortue n’arrivait toujours pas à comprendre la situation.

« Bobby Cradje a un fils ? Je n’ai jamais relevé cette information… Pourtant mon ordinateur a trouvé tous les renseignements le concernant…. ».


*************

- Bordel ! Les hommes sont près cette fois ?!
- Ils réclament encore cinq minutes pour charger leurs fusils !
- Putain ! Il y en a marre !

Décidément, ce n’était pas le jour de Kluck Markins, le commissaire des sables d’Olonne. Pour commencer, il était 14h30, or, il avait ordonné à ses hommes d’êtres prêts pour décoller à 14h ; et les voilà qui osaient réclamé encore cinq minutes ; à ses yeux impatients, ces hommes ne méritaient que la dégradation. Ensuite, l’agent qu’il avait nommé pour le remplacer en tant que commissaire lorsqu’il s’en allait en mission ne pouvait pas venir, soit disant qu’il était en vacances annuelles ; il avait donc dû passer de nombreux coups de téléphones pour trouver un remplaçant. Il fulminait intérieurement. Dans ces cas-ci, il n’y avait que son cigare qui pouvait le détendre.

- Chef ! Les hommes sont opérationnels !
- Il était temps !

Markins balança son cigare dans un cendrier et monta en premier les marches de l’escalier montant jusqu’au toit ; là haut, trois hélicoptères dont les hélices tournoyaient déjà attendaient patiemment le futur décollage. Trente hommes suivaient le commissaire.
Une fois sur le toit, un officier s’étant chargé des hélicoptères s’avança vers Markins :

- Commissaire ! cria-t-il pour couvrir le bruit des pales des engins. Les hélicoptères sont préparés ! Ils sont tous sur surveillance GPS et vidéo – une caméra est installée dans chaque cockpit –, des lance-missiles et des mitrailleuses ont également été mis en place…
- Nous aurions dû prendre les mêmes précautions pour l’agent Fox !
- C’est vrai… nous aurions dû…
- Quoi qu’il en soit, si elle ne répond pas, alors il y a un problème avec Cradje. Peut être que Sly le menace en ce moment même…
- Peut être…

Markins se tourna vers les hommes armés qui l’attendaient :

- Montez ! Et plus vite que ça ! Dix par hélicoptère !

Les hélicoptères, eux, venaient bien sûr de l’armée de l’air ; ils étaient énormes. Le commissaire entra à la place passagère d’un cockpit et s’adressa au pilote :

- Décollez ! On n’a pas que ça à faire !


*************

Sly toussa, de la poussière était entrée dans ces poumons. Il ne sentait plus ses jambes, plus ses bras, plus sa tête, plus rien, simplement de la douleur ; il sentait juste le corps de Carmelita qui reposait à côté de lui. Elle était sonnée, elle aussi. Mais après tout, qui ne le serait pas après une chute de trente mètres ?
Il était allongé sur le dos, et Carmelita aussi. Il tenta de se lever mais il ressentit une terrible douleur au torse. Il devait avoir une côte fêlée. Une de plus ou une de moins, qu’est-ce que ça changeait ?

- J’ai mal… soupira Carmelita.
- Où ça ?
- Aux jambes en particulier…

Rassemblant son courage et en dépit de la douleur, Sly se mit à genoux et examina le corps de la policière. Une pierre volumineuse s’était écrasée sur ses jambes, et ses vêtements au niveau supérieur de son corps étaient déchirés ; du sang coulait sur son menton. Elle avait eu encore moins de chance que lui…
Il souleva la pierre et la posa sur le côté. Les jambes de Carmelita étaient couvertes de sang.
Sans plus attendre, il sortit des compresses et du désinfectant d’une de ses poches et les appliqua sur la blessure. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça.
Carmelita se laissa faire, elle poussa par moment un petit râle de douleur, mais elle ne se débattit nullement.

- Tu peux te lever ? demanda Sly.
- Non, c’est comme si j’étais paralysée.
- Ne t’inquiètes pas, c’est juste le contrecoup, ça ira mieux après…
- Tu dis ça pour me rassurer…
- Mais je le pense…

Dans un soupir, il s’allongea à nouveau sur le dos à côté de sa rivale de toujours. La fatigue l’envahissait, c’est à peine s’il pouvait garder les yeux ouverts. Il regarda avec admiration en direction de la faible lueur au dessus de lui, c’était de là qu’ils étaient tombés ; c’était si haut…. Comment allaient-ils sortir ?
Ils se trouvaient en ce moment dans un espace vraiment mince d’environ deux mètres sur deux. Carmelita tourna la tête en direction du raton :

- Sly… Vas-y, trouve un moyen de sortir, et laisse moi.
- Nan, arrête de vouloir jouer les héroïnes. Je ne partirais pas sans toi.
- Pourquoi ?
- Parce que même si je le voulais, je ne le pourrai pas. Tout à l’heure, face à Flasmatique, lorsque tu t’es pris les flammes à ma place, j’ai vraiment cru que t’allais y rester. Et je ne l’aurais jamais accepté…

La policière esquissa un sourire, Sly enchaîna :

- Je ne peux pas partir sans toi, car m’imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde que tu puisses mourir me rend terriblement malheureux. Intérieurement, du moins…

Il se tourna et la fixa droit dans les yeux :

- Je l’ai toujours caché, et souvent j’ai refusé de l’admettre. Pourtant je ne peux le nier, si j’aime autant que tu me poursuives, que tu sois en ma compagnie dans chaque aventure, c’est parce que je t’aime, Carmelita…

Les yeux de la policière s’emplirent d’une émotion intense.

- Moi aussi, fit-elle, je crois que je t’aime…

Et soudain, la solitude de ce lieu leur parut une bonne chose. Et bien leur en prit…



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