En effet, je suis d'accord, je considère l'alcool comme une drogue qui est beaucoup plus dangereuse que tout le reste. Cela vient surtout du fait que l'on banalise le fait de se "bourrer la tronche", que l'on trouve ça normal et que l'on va même encourager ce comportement. Essayez tout simplement d'aller boire un coup avec des amis/collègues et de commander un Coca, vous verrez leurs réactions
Personnellement je ne comprends pas le fait de mettre sa vie en danger ou tout simplement de ne plus être maitre de son corps, de ne plus se rappeler de sa soirée, d'aller jusqu'à vomir, etc…
Je raconte mon avis (et ma vie) sans que l'on me le demande ! C'est """marrant""" que vous en parlez ici, je me suis fait ce type de réflexions ces derniers jours. Je retrouve certaines de mes idées dans vos propos. Mais j’estime (humblement j’espère) que mon témoignage puisse en éclairer certain(e)(s).
Pour faire simple je suis étudiant en 4è année (sur 5) après le bac (déjà, ça annonce le tableau). Autant vous le dire tout de suite, j’ai trouvé mon rapport à l’alcool bien plus difficile que n’importe quelle équation mathématique que l’on m’a fait résoudre !
Lors de ma première année après le bac, j’ai découvert les « soirées étudiantes ». Le premier week-end de l’année scolaire se nomme « le week-end d’intégration ». Ayant à l’époque un a priori très mauvais sur ces types d’évènements, j’ai décidé de m’y rendre pour m’ouvrir l’esprit et (faible que j’étais) éviter de me mettre à l’écart pour ne pas m’intégrer. Et tout Candide que j’étais, je suis tombé de très haut. J’ai vu certains de mes camarades de classes torchés, puant, ridicules (j’en ai vu se rouler des galoches), vomissant, habitués à un tel environnement et pour couronner le tout, y’en a même un qui a fini à l’hosto’. Inutile de préciser que j’avais gardé un premier souvenir choquant des moyens d’amusements de mes semblables.
Parmi ces hurluberlus, j’ai réussi à me lier d’amitié avec certains. Principalement grâce aux cours où mes capacités scolaires étaient appréciées et à quelques soirées soft où ne pas boire ne signifiait pas ne pas s’intégrer. Malgré mon futur paragraphe, il faut savoir que j’apprécie beaucoup mes potes scolaires. J’ai passés de très bons moments avec eux et malgré certains couacs, j’estime qu’ils ont su me faire grandir comme personne d’autre auparavant. Aujourd’hui je suis intégré dans un groupe où je peux commander mon Orangina ou ne boire qu’une seule bière par soirée sans me faire juger. Mais où tous les autres invités finiront a priori la soirée complètement saoul, près à vomir, puant, et ayant perdu quelques souvenirs en chemin.
Afin de ne pas mourir idiot (car je suis quelqu’un d’ouvert ), j’ai passé quelques soirées en compagnie de ces gens aimant s’amuser de la sorte. J’ai durant ces rares soirées dépassé ma consommation habituelle d’alcool. JE ME SUIS EMMERDE. Les gens avec qui je sortais étaient saouls parfois insupportables, parfois râleurs, parfois dangereux (une fois, j’ai un pote qui a dansé sur une bagnole, ce qui a failli provoquer une bagarre quoi !), et j’en passe des sacrés anecdotes (également vendu couramment comme le mot « dossier », car ça fait plus rigolo dit comme ça). Le pire, lorsque le lendemain je leur demandais ce qu’ils avaient penser de cette soirée j’obtenais ce type de conversation (non exagéré) :
- T’as aimé la soirée hier soir ?
- Oui c’était ééénooorme !
- C’était quoi ton moment préféré ?
- Je m’en souviens même plus trop !
Euh… Y’a-t-il besoin d’en dire plus ?!
Autant être franc tout de suite, dans ces soirées-là, je me sens seul. Je n’ai jamais compris le délire de se déchirer à ce stade à l’alcool. Quand j’écoute les jeunes adultes, autres jeunes de mon âge et même certains ados, on me rabâche qu’avec ma mentalité je ne m’amuserai jamais et que je regretterai toute ma vie de ne pas m’être défoncer à cet âge. Cela m'inquiète que l'on puisse prôner ce type de discours car je trouve ce comportement dangereux, puérile, irresponsable et coûteux (ça c'est mon côté radin qui parle). Ainsi, à cause de l’alcool, ou plutôt de mon rapport à l’alcool, je me sens en déphasage complet avec ma génération. Moi aussi je veux sortir, m'amuser, fréquenter du monde, rencontrer, ect… Sans me mettre dans des états pas possibles.
Bref, je n'ai pas écrit ce pavé (mal ordonné qui plus est) de manière anodine. Je voulais savoir si d'autre personnes étaient dans ce cas, et comment faisaient-elle pour se sortir de cette réflexion, qui personnellement me fait un peu culpabiliser. Je ne veux pas des réponses clichées du type « tu bois pas tu es mal vu ».